Pour une fois, je fais un peu les choses à l'envers. D'habitude, je lis un manga et ensuite parfois je m'intéresse à son adaptation animé. Ici, c'est la version animée d'Ao Ashi qui m'a poussée à donner sa chance à sa version manga alors que celle-ci ne m'avait pas particulièrement séduite au premier abord à sa sortie. Mais la série ayant su se bonifier au fil des épisodes, j'ai espoir qu'il en aille de même avec le manga et de toute façon, je ne pouvais pas en rester avec l'ascension à la force du poignet de nos héros !
Quand Mangetsu a sorti le manga l'an passé, l'animé n'avait pas encore vu le jour sur nos écrans et pourtant la série a de suite fonctionné. Elle devait répondre à l'attendre de ces nouveaux lecteurs avides de séries sportives qui se sont réveillés depuis quelques années. Pour ma part, j'ai toujours aimé ça les séries sportives, peu importe d'où elles viennent, que ce soit des comédies romantiques ou dramatiques à la Adachi (Touch, H2, Rough, Mix...), que ce soit des shojo sportifs avec des héroïnes qui se dépassent (Hikari no densetsu, Swan, Attacker You...), ou juste des shonen où le sport a remplacé le nekketsu (Captain Tsubasa, Slam Dunk, I'll, Haikyu...). Ces titres sont légion sur mes étagères ^^
Alors pourquoi, je ne m'étais pas lancée dans Ao Ashi ? Parce que je trouvais le titre très premier degré et que ce n'était pas ce dont j'avais envie et parce que les dessins, assez moyens, ne m'avaient pas convaincue. Cela n'a pas changé même si j'ai acheté la série et que je compte la poursuivre. Je trouve toujours cette entame très premier degré, très stéréotypée et les dessins moyens, mais je sais aussi ce qu'il va arriver derrière et ça change tout ! Je fais donc confiance au mangaka pour suivre la même ligne que l'animé qui en est inspiré.
Dans ce premier tome, nous faisons classiquement la connaissance d'Ashito Aoi, un jeune joueur tout feu tout flamme qui a du mal à jouer avec les autres, et qui va se faire repérer pour ses qualités d'observateur par un recruteur d'U18 de Tokyo. Si je trouve assez bancale cette accroche car qui peu imaginer un joueur de son âge, qui joue depuis longtemps et n'en est encore que là niveau technique et collectif, se faire remarquer par un pro, au moins cela amorce une histoire différence du seul shonen sur le foot que j'ai lu : Captain Tsubasa. Exit les équipes de collèges et lycées, place aux équipes juniors des futurs pro.
Pour l'instant, plus que le héros que je trouve insupportable sur le terrain et pas super bien mis en avant par l'auteur, c'est donc cet univers qui va être étudié qui m'intéresse. J'ai envie d'en apprendre plus sur son fonctionnement et je sais que je vais vivre des choses différentes des tournois auxquels m'avaient habituée les shonen sportifs lycéens. Cependant le revers de ceci, c'est que l'auteur nous plonge dans un football très analytique où il décortique chaque action, chaque geste, chaque pensée, et c'est déjà un peu lourd, même dans un premier tome...
Heureusement pour compenser,
Yûgo Kobayashi commence également à mettre en place ce qui fera l'âme de sa série, les relations et la communication entre les joueurs. Comme l'explique celui qui a recruté Aoi, Fukuda, il cherche à construire un collectif, des jeunes qui auront l'habitude de jouer ensemble et seront bons ensemble, ce qui en fera des évidences quand les clubs pro recruteront, plutôt que d'aller chercher à l'étranger. Alors on retrouve ici à la fois cet esprit japonais un peu fermé de l'entre soi et en même temps une volonté de promouvoir les joueurs du cru que je trouve louable. J'aime assez. Cela se traduit déjà ici, dès les sélections qu'Aoi va passer par le repérage de 2-3 joueurs qui formeront un groupe clé avec le héros par la suite.
Malgré un héros un brin horripilant, un ton volontairement too much par fois comme s'ils avaient tous le feu aux fesses, je suis assez conquise par ce début, sachant ce qu'il va arriver ensuite. C'est certes classique avec ce "prodige" qui se fait repérer et participe ensuite à un recrutement où il se rend compte qu'il n'est pas le seul et que rien n'est assuré, mais ça fonctionne et l'idée de partir sur l'apprentissage pour être pro et non des visées lycéennes est une bonne idée.
En revanche, je reste plus sceptique vis-à-vis des dessins, qui dégagent certes beaucoup d'énergie mais sont bien loin de m'enthousiasmer comme ceux des autres titres sportifs que j'ai pu lire (hors Captain Tsubasa faut pas exagérer... ^^!). Heureusement que l'animé a su leur donner plus de vie, plus de rondeurs et plus de classe aussi car sinon ils n'avaient rien d'emballant pour moi. Et même en dehors du trait, qui en soi est une affaire de goût personnel, les compositions des planches sont totalement banales en dehors de 2-3 cases mais qui sont induites par le sport lui-même et n'ont donc rien de fou au final. C'est donc bien plus leur énergie et intention qui captent l'attention du lecteur que vraiment leur qualité, assez passe-partout.
Alors on dit merci à l'animé qui va permettre à des lecteurs récalcitrant comme moi de finalement se tourner vers le manga même si celui-ci a des défauts qui auraient été rédhibitoires autrement. Quand on aime les récits sportifs, il serait dommage de passer à côté de celui-ci malgré le grand classicisme de la construction de ce premier tome, malgré un héros plus pénible qu'attachant, malgré un dessin encore à bonifier. La promesse de plonger dans les arcanes du monde pro devrait en intéresser plus d'un et voir la naissance difficile d'un collectif offre de belles promesses d'adversité. Avis aux amateurs !
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