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EAN : 9782362291982
184 pages
Editions Bruno Doucey (22/11/2018)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Ils viennent de Béjaïa ou de Tazmalt en Algérie, de Chicoutimi ou de Montréal au Québec, de Yaoundé au Cameroun, de Port-au-Prince en Haïti, de Shanghai en Chine, de Saint-Flour ou de Clamart en France. Ils viennent d'ici ou d'ailleurs, et ils ont tous entre 15 et 25 ans.
Ils, ce sont les jeunes gens - garçons et filles - qui ont pris part en 2018 à la 20e édition du concours « Poésie en liberté ». Lycéens français, étudiants à l'étranger ou apprentis des fi... >Voir plus
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Une petite parcelle de ciel…


Un jour, un morceau de ciel tomba sur Terre. Les étoiles
ricochèrent sur le sol avec bruit.
Mais personne n'y prêta attention. tous les yeux étaient
rivés sur les écrans, et toutes les oreilles écoutaient les
bruits que ceux-ci diffusaient.
Seul un petit garçon découvrit cette catastrophe naturelle
si peu connue. Un petit garçon dont personne n'avait
voulu, un petit garçon sans nom dont les deux grands yeux
bleus murmuraient des vers à qui voulait bien les regarder.
Ce petit garçon observa le morceau de tissu bleu tombé du
ciel. Lentement, il releva la tête.
Ce qu'il découvrit était pire que les nuages de pollution et
les centrales nucléaires. Pire que tout.
Car en haut, tout en haut, entre les deux extrémités du ciel,
il y avait : Rien. Un Rien effrayant, un Néant qui semblait
vouloir engloutir le monde.
Le petit garçon sans nom rassembla tout son amour pour
l'Univers. Puis il ramassa avec courage le grand tissu bleu
et se mit à grimper.
Ces grands yeux fixés sur son objectif, le petit garçon
monta, escalada, rampa, avança.
Deux fois, le petit garçon sans nom tomba. Deux fois, il
se releva. Une fois arrivé sur le plus haut toit de la ville, il
fouilla dans ses poches et en sortit un beau fil bleu et une
aiguille.
Avec calme et précision, il recousit le ciel. Deux fois, il se
perça le doigt. Deux fois, il se soigna.
Au dernier point, le petit garçon finit son fil. Au dernier
point, le petit garçon observa le Néant qui le narguait,
le tentait.
Alors par amour pour le monde, pour le ciel, le petit
garçon plongea sur le couture.
À l'aube, rien n'avait changé.
À l'aube, tout avait changé.

p.116-117

//NIAMH FONTAINE, Lille, France
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Moi, petit enfant


Moi, petit enfant,
Au visage innocent,
J'ai le droit.

Je peux jouer,
Profiter et rayonner.
Je veux apprendre,
Voir et comprendre.

Moi, petit enfant,
Au visage innocent,
J'ai le droit.

Je peux être soigné,
Aimé et choyé.
Je peux dire ce que je veux
Sourire et être heureux.

Moi, petit enfant,
Au visage innocent,
J'ai le droit.

Je peux être protégé,
Toujours en sécurité.
Je peux être musulman, juif ou chrétien
Parce que je suis libre et mien.

Toi, adulte malveillant,
Tu est fort et grand.
Mais tu n'as pas le droit
De me frapper, me tuer comme ça.

Je peux vivre et grandir sous un toit,
J'ai des envies et des droits,
Je suis libre de toi
Car ceci est la loi.

p.126-127

//MAYSSA MAALI, Meyreuil, France
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The Poet


Un jour j’ai rencontré
Un jeune poète américain
Dont le bagou moitié gobé
Changeait du style Quartier latin.

Matelots du navire
Qui ne sombre jamais
Aiment voguer contre-courant
Pour éviter l’alexandrin,
Et placotent et échos aux clapots de la Seine,
Tandis qu’il revient.
Ohé canonniers d’avant-garde,
Venez donc bombarder et la rime
Et le vers. Votre plume susurre.
En réponse aux mitrailles
Qui abattent votre clan.

Outre-mer, ni violence,
Ni démence truculente,
Juste une voix bien ferme
Aux accents nasillards
Qui sentent la fraîcheur d’une jeunesse qui ose.
Sa jactance volubile et subtile
Oppose et indispose,
Décompose, subtilise
Et vous met nez à nez
Avec la nouveauté.
Le griot d’Amérique a l’âme à s’amuser.

Un jour j’ai rencontré
Un jeune poète américain
Dont les vers tourmentés
M’ont fait revoir les miens.

//Chloé Berr/Université d’Aarhus, Aarhus (Danemark)
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Un cœur qui bat


Dans la maison, on entendrait presque le silence, sans le crépitement du feu et le clapotis de la pluie qui tombe sans relâche sur le sol sec, craquelé, privé d’eau depuis longtemps. Le vent souffle sous les tuiles du toit.

Quand je sors, la porte claque derrière moi. Le goudron s’étale, coulée de lave noire prise entre les rebords gris des trottoirs. Je sens dans le jardin d’en face, l’odeur de l’amandier qui a fleuri trop tôt, cette année. Toute proche, la mer. De légers bruits d’eau, la dentelle d’écume qui se retire. La mer se laisse doucement finir. Elle renonce, s’abandonne et vient, peu à peu, mourir contre les rochers.

Et puis, il y a aussi, plus loin, un cœur, ton cœur qui bat, là-bas.

//Louise Assenbaum/Saint-André-de-Sangonis, France
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Pluie


Il y a sur mon mur comme un carré de ciel.
Jamais un oiseau n'y a battu de l'aile,
Et nulle nuée ne l'a jamais atteint.
Il est là, sur mon mur, ruisselant opportun.
Ne soyez pas conquis par ses charmes cachés,
Car de ma tristesse il n'est que le reflet.

p.114

//MAËLYS DELOUIS, Clamart, France
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