La maison jaune

La Maison jaune est aussi le titre d'une toile de Vincent va Goth, mais la s'arrête la comparaison, car La Maison Jaune de JR Kobencröft est beaucoup plus dérangeante qu'un simple tableau. Ici, c'est l'histoire de François, un enfant maltraité par sa mère qui le rend malade et l'amène a l'hôpital pour le faire soigner, jusqu'au jour où après un accident, François est enlevé à sa mère, elle souffre du syndrome de Munchausen.
François découvre à l'école la physique et devient sa passion. À partir de ce moment, l'histoire perd son sens, l'auteur en profite pour nous parler de physique quantique comme pour justifier la quête de François à laquelle je ne crois pas. Oui, c'est un roman présenté comme une histoire d'horreur, mais a ce compte-là, j'ai mieux aimé son précédent roman le Cahier Bleu que j'ai perçu comme un bad trip d'acide. Reste que La Maison Jaune vaut quand même la peine d'être lu.

S'il y a bien un truc que j'apprécie en littérature, c'est d'être d'emblée catapultée dans la tête et les tripes du personnage principal. Selon moi, c'est ce qui rend la lecture addictive, et provoque cette immersion étouffante dans le coeur de l'histoire, au point qu'on respire et pense à travers elle.
J'aime aussi que tout ne me soit pas dévoilé dès le départ, et qu'il me faille faire un effort d'imagination pour comprendre par moi-même ce que je suis en train de lire. Questionnements, suppositions, tentatives de créer du lien entre les épisodes narrés, les émotions esquissées en filigrane, un passé lourd, porteur de traumatismes, qu'on devine sans pouvoir encore mettre le doigt dessus.
L'écriture sensitive, qui fait jouer le ressenti corporel, autant chez le protagoniste que chez le lecteur, est un autre atout qui métamorphose la lecture en expérience, presque en vécu, parce qu'elle agrippe le cerveau reptilien en enclenchant des mécanismes inconscients, processus qui met en exergue l'aspect symbolique et donc universel d'une histoire, lui offrant une portée décuplée.
Ensuite, il y a les retournements de situation. On quitte le fil d'un récit devenu presque confortable pour plonger soudainement dans une nouvelle trame, avec un recul démentiel sur ce qu'on était en train de lire et croyait déjà être en mesure de comprendre… Loupé ! Bienvenue dans la réalité, et ce n'est pas ce que vous aviez imaginé !
Et enfin, les révélations finales qui font prendre au personnage et à son récit une direction insoupçonnable, toujours source d'éveil chez le lecteur, le maintenant sous tension, le forçant à continuer à tourner les pages, pris dans la spirale infernale d'une nouvelle dimension toujours plus hallucinante que celle qu'il venait de quitter dans les parties précédentes…
La Maison Jaune possède toutes ces qualités. Je n'ai rien d'autre à ajouter.

Je sur-valide avec 5 étoiles parce que je peux pas en mettre plus, parce que c'est le genre de livre que je ferme en me demandant quoi lire ensuite, en me disant que je trouverais pas mieux... ça arrive parfois, ce genre de tristesse en fermant un livre.
Vraiment le genre de lecture que j'peux pas lâcher et pour laquelle je pourrais sacrifier des heures de sommeil qui me sont plus qu'indispensables pour la santé. Satané François.

Pourtant l'histoire est pas jojo, pas jojo du tout. Triste au possible, dramatique, horrible et sanglante. Mais ce qui retient l'attention, c'est cette tension tout le long de livre, l'attente des réponses, l'attente des questions aussi, l'attente du sang.
Ce qui empêche de fermer le livre, c'est cette malsaine curiosité qui ne cherche qu'à être nourrie d'images et d'explications. Cette curiosité de charogne quoi.

Qu'a vécu le petit François pour être devenu celui qu'il est ?
Que lui a fait maman ?
Que lui rapporte cette expérience improbable qu'il mène dans son labo, soutenu par ces pairs qui ignorent tout ?
Que cherche-t-il à guérir chez son psy ?
Qui sont ces démons qui le hantent et lui parlent ? Et cet indien... ces traumas... ces angoisses...

Tant de questions, avec autant de réponses à la clé.
Tant de réminiscences personnelles aussi. Jusqu'au final où tout prend sens, où j'me suis sentie flouée. Où la claque arrive et t'fait redescendre de ton p'tit monde de "moi aussi je"

Et c'est là tout le génie de ce livre !

Incroyablement bien construit, bien raconté, bien imagé. Une plume beaucoup plus sûre que le précédent tome, aboutie.
L'histoire sort des tripes de l'auteur, on se demande même quelle part de lui il a glissé dans l'ouvrage, quelle part de ses ténèbres personnelles s'est glissée dans les pages jaunies de cette histoire.

J'ai beaucoup pensé au film Ré-animator à cause de François, par son caractère, semblable à Herbert West. A la mouche aussi, même si ça n'a rien à voir. La part horrifique du livre a imposé les images de Seth Brundle sans s'faire inviter.
Bref, un mélange de genres de bon goût.

Une documentation riche au niveau scientifique (bien que je ne sache pas ce qui est plausible ou non, j'suis pas fut' fut' hein) mais ça donne bien une dimension réelle. Même si on cherche pas à comprendre les termes mentionnés grâce à notre ami Google, on peut lire le livre sans s'ennuyer ou sans faire "HEIN ?!" dans la tête, pas de souci !

Bref... Je ne peux que recommander ce livre aux amateurs d'horreur douce, du genre tension palpable avant la grande explosion de réponses.
L'effet est plus que réussi !

J'ai adoré ! Surkiffé même, et j'imagine tellement un film dessus, ça l'ferait trop !!!
Lien : https://www.horror-stories.fr

J'avais été happée par le premier roman de l'auteur et j'ai voulu renouveler l'expérience.
Celui est plus calme plus long à se mettre en route. Pour une personne qui n'est pas friande des sciences, je dirais même qu'il est légèrement indigeste, même si l'auteur s'excuse à la fin du livre de ses lourdeurs.

On voit l'évolution de François depuis sa jeunesse et l'école primaire. On le voit évoluer. L'histoire est bien construite et on veut comprendre, alors on tourne les pages, on s'interroge. On bascule dans l'horreur en comprenant tout ce qu'il a vécu dans son enfance.

Espérons que son prochain roman soit moins technique pour retrouver le plaisir de lire que j'ai eu avec son premier roman

Ce livre m'a beaucoup plu. J'ai apprécié le personnage abîmé de François : son côté asocial et brillant mais aussi perturbé. Dans cette atmosphère plutôt sombre et morose, je me suis sentie proche du jeune homme car la narration permet de partager ses pensées et ses émotions. J'ai été à la fois témoin de son quotidien mais aussi dans sa tête, ce qui parfois m'amenait à me demander s'il était bien sain d'esprit : confusion, surmenage, santé mentale défaillante. Il se bat avec ses démons mais avec l'envie de se débarrasser de ce boulet qui l'entrave. Originale, la thématique abordée dans l'histoire est aussi passionnante ; quelques passages m'ont fait penser à la série Dark. Cela m'a transportée : l'intrigue est complexe, bien plus que je ne l'avais pensé. Dynamique, le récit ne comporte pas de temps morts ; il est bien structuré et captivant. Agréable, la plume de JR Kobencröft m'a complètement entrainée.
(avis complet sur le blog)
Lien : https://leslecturesdangeliqu..