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EAN : 9782714478269
312 pages
Belfond (16/05/2019)
3.21/5   72 notes
Résumé :
Dans la veine du Dîner, une comédie noire au suspense redoutable où il est question – entre autres – des affres de la vie conjugale, de la disparition d'un chat, de préjugés racistes, d'un François Hollande en goguette, de la finitude de l'univers, de tri des déchets... le tout sur fond de satire sociale acerbe.

Maire d'Amsterdam, aimé du petit personnel et respecté des puissants de ce monde, époux comblé, heureux père d'une adolescente, Robert peut s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Robert Walter est un homme comblé. Maire d'Amsterdam, il est apprécié de ses administrés qui aiment sa sincérité, son naturel, son éloquence. Ses fonctions lui permettent de côtoyer les grands de ce monde, il dîne avec Obama, plaisante avec Hollande. Côté vie privée, tout va bien aussi. Il forme un couple uni avec sa femme Sylvia qu'il adore tout autant que sa fille Diana. Pourtant, cette belle harmonie s'envole lors de la traditionnelle soirée du Nouvel an donnée par la mairie. Là, il aperçoit Sylvia riant aux éclats avec Maarten van Hoogstraten, son adjoint le plus insignifiant. Maarten n'est ni beau, ni drôle, ni charismatique. Qu'a-t-il bien pu raconter à Sylvia pour la faire rire de la sorte ? Et n'ont-ils pas eu l'air gênés quand, mine de rien, il les a rejoints ? Robert s'interroge, Robert se met martel en tête, Robert est jaloux, Robert est certain que Sylvia et van Hoogstraten ont une liaison. Pourtant, rien chez sa femme ne laisse entrevoir qu'elle le trompe, qu'elle aime ailleurs. Ne serait-ce pas une ruse de son épouse qui fait tout pour paraître normale, trop normale, alors qu'elle le trahit ? Au fil des jours et de son imagination galopante, Robert perd pied. de plus en plus soupçonneux mais trop couard pour crever l'abcès, il laisse un fossé se creuser entre lui et Sylvia.

Le terme est souvent galvaudé mais on peut l'affirmer sans mentir : lire un roman d'Herman Koch est une expérience jubilatoire. Avec cynisme et une pointe d'humour (noir), il malmène ses concitoyens, surtout les notables bien sous tout rapport dont il met à jour les failles et les mauvais penchants. A l'exemple De Robert, le jovial maire d'Amsterdam, mari et père comblé et fils dévoué d'un couple de nonagénaires dont il est toujours proche. L'homme est sympathique, tolérant et ouvert, d'ailleurs sa femme n'est pas néerlandaise. Pourtant, il suffit d'un soupçon sans véritablement fondement pour que tout dérape. Il n'a plus confiance en cette femme qui vient d'un pays culturellement très éloigné des Pays-Bas. Comment peut-elle le trahir alors qu'il a eu la bonté de l'aimer et de l'accueillir en Europe ? Sous ses remarques acides se tapit un racisme dont il se défend avec pour meilleure preuve son choix marital. Mais Koch sait faire apparaître le vrai visage de son personnage tout en contradictions. Outre ses supposés problèmes conjugaux, l'édile doit aussi faire face au désir d'en finir de ses parents. A 90 ans, ils estiment que leur temps est fini et qu'il faut mettre un terme à une vie qui inévitablement va se dégrader. Ils ont prévu de se suicider avant d'être dépendants et amoindris. Mais là encore l'auteur réserve quelques surprises de taille quant à l'issue de ce projet.
Surprenant, souvent drôle et très politiquement incorrect, le fossé se moque d'une société hollandaise propre sur elle, écolo jusqu'à l'absurde, libre mais pas libérée. Une lecture divertissante mais qui sait aussi faire réfléchir.
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C'était la première fois que je me plongeais dans un livre d'Herman Koch. Même si ce n'est pas un coup de coeur, j'ai passé de bons moments en compagnie De Robert, maire d'Amsterdam.

Ce dernier est marié à Sylvia et père d'une jeune adulte, Diana. Pour lui, sa vie, tant personnelle que professionnelle est comblée jusqu'à alors. Pourtant, à l'occasion de la réception de nouvel an à la mairie, il surprend sa femme en discussion avec son insignifiant adjoint, Maarten. le comportement de sa femme lui suscite des interrogations jusqu'alors jamais faites. Son attitude lui semble surprenante et il commence à les soupçonner d'entretenir une relation extra-conjugale. Robert revient sur son histoire afin d'y déceler les prémisses de cette aventure. Alors qu'il se triture le cerveau, ses parents lui annoncent qu'ils ont programmé leur suicide assisté avant le prochain Noël.

La plume d'Herman Koch est clairement teintée de cynisme et n'est jamais très loin des grands débats actuels. Il n'est pas rare de se retrouver avec un petit sourire en coin tout en étant plongé dans cette histoire. le livre est écrit comme si on se plongeait en quelque sorte dans le journal intime De Robert. Il revient sur des éléments forts de sa carrière, sur sa vie personnelle, comment il a rencontré sa chère et tendre épouse,… Des clins d'oeil à des personnages réels et célèbres sont nombreux.

C'est agréable de se retrouver dans la ville d'Amsterdam, que j'ai eu l'occasion de visiter et que j'ai beaucoup appréciée. Au sujet des personnages, on ne peut que s'y attacher en fin de compte, surtout pour leurs failles. Finalement, ce n'est pas ce qui a amené les soupçons qui font que la lecture est intéressante, mais bien ce à quoi ils risquent de mener. Un soupçon d'humour noir, un brin d'émotions et des moments impolitiquement corrects font de ce livre une originalité à lui tout seul.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs 2019 de l'Actu Littéraire.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Un personnage atypique que ce maire d'Amsterdam. Tout lui sourit, une belle épouse, une fille adorable et adorée, un métier qui lui va comme un gant tant il a de charisme. D'ailleurs, les habitants le définissent comme un maire « humain » car chaque émotion se lit sur son visage. Incapable de faire semblant, ses interlocuteurs savent de suite à quoi s'en tenir et s'ils sont appréciés de lui ou non. Pourtant, un détail va tout faire chavirer. Lors d'une réception, il voit sa femme rire face à l'homme qui lui parle, son adjoint. de sombres pensées s'insinuent dans son esprit et une jalousie perfide commence à s'installer alors qu'il est heureux en couple depuis plus de trente ans. Ses cogitations vont s'enchaîner jusqu'à en devenir une obsession. L'écoulement limpide de sa vie va se transformer en torrents de suspicion, de non-dits, d'accusations silencieuses.
Complètement déstabilisé, il sera également confronté à la volonté de son père âgé de 95 ans, de mettre fin à ses jours à lui et à son épouse du même âge. Partir dignement avant qu'ils ne soient plus capables de réfléchir ou de mettre leur plan à exécution.

Des sujets lourds, graves, pour ce roman qui m'a tenu en haleine. La dérision côtoie la gravité.
Herman Koch a le don d'accrocher le lecteur. A chaque moment qui paraît délicat ou lorsqu'on attend de connaître le déroulement ou la parole attendue, soudain, le protagoniste part dans ses souvenirs. Par ce procédé, l'auteur fait monter la pression, tire sur le fil, le tend, prêt à se rompre, contrarie le lecteur avant de le soulager en dévoilant la suite.
C'est assez tordu, comme l'est le personnage principal, et c'est jubilatoire.

J'ai terminé la lecture un soir, sans avoir bien compris la fin. Mais que venait y faire le beau-frère ? le lendemain, au réveil, tilt ! Et tout a été remis en question.

J'avais déjà beaucoup aimé « Le dîner », son premier livre ; celui-ci me conforte dans l'idée du réel talent de l'auteur. Un roman mêlant le politique et la fiction, où les personnages font preuve d'intelligence, leur personnalité est suffisamment fouillée pour nous les rendre attachants et où leur dérive nous les font paraître fragiles.


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Le fossé d'Herman Koch est un roman qui se passe aux Pays-Bas, de nos jours. Robert, le narrateur, est Maire d'Amsterdam. Aimé par ses électeurs et ses concitoyens, c'est un maire qui est à la fois un bon orateur et un maire proche des gens, qui a toujours un petit mot gentil ou une attention pour chacun. Il côtoie les puissants de ce monde notamment le président Barack Obama mais aussi le président François Hollande, avec qui il échange des clins d'oeil complices .
Marié depuis des années à Sylvia, heureux père de Diana, une adolescente brillante et respectueuse, il savoure pleinement le moment présent avec le sentiment d'une vie accomplie. Mais c'est sans compter sur le doute qui va s'immiscer en lui lorsqu'il aperçoit lors d'une soirée officielle Sylvia, sa femme, rire à gorge déployée avec son adjoint, l'insignifiant Maarten van Hoogstraten. Dès lors le soupçon d'adultère s'instille dans sa vie et le moindre détail va renforcer le doute : là, elle semble bien complice de son adjoint , un peu trop proche. Ici elle se comporte de façon trop « normale » et c'en est louche. Et , alors que ses propres parents l'informent qu'ils veulent mettre fin à leurs jours prochainement pour éviter la décrépitude de l'âge et qu'il a de fait d'autres chats à fouetter, le poison de la jalousie ne va plus le lâcher. Et tout va lui sembler suspect.
Et je me suis finalement attachée à ce personnage tellement humain, alors qu'au départ, je n'avais pas particulièrement apprécié ses prises de position un peu radicales contre les éoliennes ou contre le tri sélectif par exemple. Il a ce côté imparfait qui le rend touchant, et on le regarde avec empathie se prendre les pieds dans le tapis, se cacher pour fumer afin que sa fille ne le voit pas, s'inquiéter pour ses parents, et aimer sa femme d'un amour inconditionnel jusqu'à l'étouffer.
J'ai beaucoup aimé le style, l'histoire, les non-dits : on vacille avec le narrateur, on doute avec lui et l'incertitude nous tient en haleine jusqu'au bout et même après la lecture achevée, on cherche à savoir ce qu'il s'est réellement passé.  Un excellent roman, dévoré en quatre jours !
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Moins acerbe que le Dîner, le Fossé se lit sans déplaisir même si parfois un peu trop de verbiage et de lieux communs font baisser le niveau, côté littérature. J'ai souri parfois, à l'évocation de François Hollande et surtout aux nombreuses critiques de l'auteur sur ses compatriotes néerlandais. Les deux derniers chapitres ont fait remonter mon intérêt pour ce roman qui cependant ne restera pas bien longtemps dans ma mémoire.
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critiques presse (1)
Lexpress
17 juin 2019
Tiraillé entre son image de notable bien sous tous rapports et sa personnalité impulsive, entre ses obligations et son mauvais esprit, Robert glisse peu à peu vers un lâcher-prise réjouissant. On le suit dans ce Fossé sans se forcer.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Le bonheur (…) ou plutôt que de bonheur vaudrait-il mieux parler de contentement – dépend étroitement de l’acceptation de sa propre tête. De son corps. De sa posture. On peut apporter toutes sortes d’améliorations au corps. On peut perdre du poids quand on se trouve trop gros, se mettre à soulever des haltères quand on a honte de côtes trop visibles. Mais on ne peut guère changer sa tête. La tête fait ce qu’elle veut. Elle devient chauve quand elle en a envie. Elle grossit, vieillit, se tache, d’une manière qu’on aurait jugée impossible. Tout le monde la voit, et on la voit soi-même aussi. On ne peut pas cacher sa tête sous un tee-shirt ou un pull. Elle est toujours là, à chaque heure du jour ou de la nuit. Elle vous regarde dans le miroir. C’est celle-là, dit-elle sans cligner des yeux. Il va falloir que tu t’y fasses.
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J’ai regardé la tête de François Hollande et levé mon verre de vin rouge. «Santé» ai-je dit. (…) Si cet homme avait été caissier dans une banque, ou gérant d’un supermarché, y aurait-il eu une seule femme pour se retourner sur son passage ? Non, s’il y avait bien une illustration du pouvoir érotisant de la célébrité, c’était celle-ci, le visage insignifiant de François Hollande.
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Comme la plupart des Français, François Hollande ne devait certainement maîtriser aucune langue étrangère, ai-je supposé.
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Qu'est-ce qui pouvait expliquer cette dispute sinon les sentiments que nous éprouvions l'un pour l'autre? (...) Seuls les couples indifférents ne se disputent jamais. Ils poussent tout au plus de profonds soupirs ou lèvent les yeux au ciel avec insistance quand l'autre prend la parole.
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« Depuis peu, non pas du tout depuis peu, depuis les vacances de Noël, il se laissait pousser la barbe. Comme d’autres hommes de son âge, il pensait sans doute qu’une barbe lui donnerait un air de star ou de footballeur, que cela le rajeunirait, et le rendrait donc automatiquement plus séduisant aux yeux des jeunes. (…) La barbe était essentiellement grise, et transparente sur les joues. On aurait dit un champ tout juste moissonné, où la terre apparaît parmi le peu de végétation restante. (…) S’il avait fallu deviner le métier de cet homme, la première idée qui serait venue à l’esprit était professeur d’allemand. » p. 195
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HERMAN KOCH / LE DINER / LA P'TITE LIBRAIRIE
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