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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici ma première lecture de l'auteur Nicolas Koch, et au vu de la qualité, ce ne sera sans doute pas la dernière !

Ce type de roman n'est en général pas mon genre, mais vous le savez, j'aime sortir de ma zone de confort. Parfois il y a des déceptions, et parfois il y a de bonnes surprises, comme c'est le cas ici avec Un fruit amer. J'aime beaucoup le contexte historique de ce roman, car globalement c'est une période que j'aime bien. Je trouve qu'il est intéressant de voir tout ce qui a découlé aux Etats-Unis, depuis la fin de la ségrégation, et que même si le racisme persiste, les choses vont dans le bon sens.

Je m'intéresse donc à ce type d'histoires, mais rarement en roman, car en toute honnêteté, j'ai toujours peur de tomber sur des récits trop lourds, trop didactique. Je préfère regarder ça à la télévision, avec des reportages, ou encore des films comme American History X ou plus récemment Imperium. Mais ici, la plume de Nicolas Koch se révèle particulièrement efficace et l'on enchaine les chapitres sans aucun soucis, tant on veut savoir la suite.

Ce qui m'a vraiment plu dans ce roman, c'est la grande palette de personnages que l'on découvre très tôt dans notre lecture. Les cents premières pages sont une longue mise en place qui vont nous poser une bonne douzaine de protagonistes (peut-être même plus). Alors, le début est de fait, un peu lent, mais sur un pavé de 500 pages, je ne trouve pas cela trop pénible.

Car finalement, l'intrigue n'est pas la plus intéressante, en tout cas de mon point de vue. Je trouve que ce qui compte vraiment dans ce roman, ce sont les personnages. Avant que le meurtre de la jeune femme soit révélé, on va suivre plusieurs personnes dans leur quotidien, et l'on va apprendre à les connaitre, via leur passé et leur opinion. Car il y a de tout dans le comté de Woodbridge. Des gens de classe moyennes, d'autres très influents, des blancs, des noirs, des journalistes et tous ont une opinion bien tranchée sur la ségrégation et beaucoup ont des liens entre eux, ce qui va vite poser quelques problèmes.

C'est notamment le cas de la pauvre Mérédtih (la victime) qui était une jeune femme blanche, mais qui militait pour la cause des noirs, alors que son père, un riche entrepreneur fait lui-même parti du Ku Klux Klan ! le meurtre de Meredith va être ici l'étincelle qui va embraser l'Alabama car dès lors, les accusations, les actes violents et les soupçons vont s'abattre sur à peu près tout le monde.

Comme je vous le disais, ce n'est pas l'intrigue et la résolution du meurtre qui m'a passionné dans ce roman, mais plutôt la réaction de chaque personnage. Car dès le départ, l'auteur prends un malin plaisir à faire monter la tension. On sait que les choses vont mal tourner, et on a envie de les voir mal tourner. Ce roman est très prenant car il dégage une ambiance oppressante, suffocante et ce dès les premières pages !

Le sujet est assez dur, et il est clair qu'il ne plaira pas à tout le monde, mais pour ma part, j'ai passé un excellent moment. Si je devais relever quelques défauts, je dirais qu'il y a par moments quelques longueurs sur certains personnages, mais c'est plus parce que je suis un adepte des romans courts et concis. L'édition de Saxus est impeccable une fois de plus. Je n'ai décelé aucune coquille, le papier est de qualité, et après lecture, la tranche du roman ne s'est même pas craquelée, comme ça arrive parfois. Bref, rien à redire.
Lien : https://chezxander.wordpress..
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Meredith jeune blanche venant d'une famille segrationiste mais se rallie à la cause de Martin Luther King et tombe amoureuse d'un de ses partisans.

Mais elle est tuée car à Woodbridge, tout le monde est de parti pris, et elle veut révéler les méthodes du Klux klux klan.

Mais Dwayne, agent de FBI, va vouloir faire triompher la vérité est ce qu'il arriveras ?

Gros coup de ❤️- Troisième service presse de la maison d'édition de Saxus, et j'ai adorer, c'est poignant, lancinant et percutant.

L'action est la, imminente présente, des fois on as l'impression de recevoir un vrai uppercut tellement c'est violent.

Après cet époque les années Kennedy et Martin Luther King l'étaient surtout pour les afro américains
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L'histoire :

Été 1963. Alabama. Plongée dans le sud des États-Unis sur fond de discriminations raciales et de lutte du mouvement des droits civiques. À l'heure où démarre le récit, les quelques milliers d'âmes de la ville de Woodbridge ignorent encore que leur petite communauté est sur le point d'imploser sous la pression d'une mentalité étriquée qui a peu évolué depuis la guerre de Sécession. Dans ce microcosme sévit en effet un racisme ordinaire dont, par bête conviction ou lâche habitude, pâtissent les Noirs par la faute des Blancs ; les nostalgiques de l'esclavage se consolent avec la ségrégation et on voit presque poindre l'ombre des sinistres cagoules pointues du Ku Klux Klan derrière chaque peuplier. le Klan est d'ailleurs très actif dans ces contrées. Y adhérer revient à appartenir à une sorte de confrérie qui exalte la suprématie de la race blanche et toute autre idée « progressiste », de celles qui laissent des traces sur la peau claire d'épouses au foyer soumises pour leur faire passer toute velléité d'émancipation.

Un jour funeste, le corps sans vie d'une jeune Blanche est retrouvé dans les bois. Il s'agit de Meredith Clarence, la fille rebelle d'un homme d'affaires prospère, lequel fait la pluie et le beau temps où qu'il passe. Les circonstances de cette mort se révèlent particulièrement abjectes puisque la victime a subi des violences sans nom avant de succomber. Cette dernière qui prenait fait et cause pour les Noirs vivait justement une passion amoureuse avec un garçon de couleur. le coupable est donc tout trouvé, pas besoin de chercher bien loin... Or il s'avère qu'avant le drame, Meredith, qui sentait sa vie menacée, avait pour ainsi dire lancé deux bouteilles à la mer en alertant par écrit le FBI tout comme un reporter du cru.
Tandis que les autorités maison s'apprêtent à bâcler l'enquête, le Bureau envoie sur place l'agent fédéral Dwayne Olsen. On peut supposer que laisser un seul homme se débattre dans un endroit qui tient autant du brasier que de la mare aux crabes dénote d'un certain manque d'allant à voir éclater la vérité. Alors jusqu'où ira la détermination d'Olsen ?

Silence on lit !🎬

Nicolas Koch a l'art des atmosphères. D'authentiques tableaux d'Edward Hopper. Dans la touffeur de l'été, la tension monte crescendo au point de sentir la sueur perler le long de l'échine. Jusqu'à ce que l'orage éclate. Au fil d'une écriture « cinématographique », en osmose avec les champs, les forêts profondes et les inquiétants marécages qui servent d'écrin au comté de Woodbridge, les pages se tournent d'elles-mêmes comme défilent les images d'un film.
Côté protagonistes, ceux-ci sont plutôt bien troussés mais je décernerais un accessit à deux seconds rôles. D'une part Paul Wesley, le besogneux pisse-copie de la feuille de chou locale qu'on peine à imaginer en gendre idéal. Il endosse ainsi les habits d'un anti-héros dont les failles finissent par le rendre très touchant. Ensuite, chapeau bas pour l'avocate Angelina Woods. Alors qu'elle cumulait les handicaps ; elle est née femme, voyez-vous… noire de surcroît, la vie lui a pourtant souri. Intellectuellement brillante, elle réussit même à conjuguer la beauté à l'intelligence. Tout un programme et une raison supplémentaire pour l'agent Olsen de redoubler de persévérance.

En tout cas, on dévore là un vrai polar à la sauce américaine avec une intrigue construite sur le plan d'une tragédie en trois actes : Péché, Embrasement, Rédemption. Il est bien évident qu'aucune oeuvre de fiction n'a vocation à donner une réponse aux grands problèmes de société, elle peut au mieux susciter une prise de conscience. Compte tenu des thèmes abordés, qui trouvent une bien triste résonance avec l'actualité, le dénouement ne pourra qu'interpeller le lecteur. Cette rédemption ouvre-t-elle une brèche pour l'espoir ou la résignation ?
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Cher Nicolas,
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Il y a ces livres qui deviennent difficile à lâcher, ceux dont on se dit qu'après cette page, on va les reposer, et pour lesquels on s'aperçoit que finalement ne pas savoir ce qui va survenir, juste là, après cette phrase pleine de suspense, est plus préjudiciable que le manque de sommeil, le retard pris sur tes autres activités, ce qu'il faut faire et que tu ne feras pas. Ces livres, où tu sais qu'après ce chapitre il y en aura d'autres, même si tu penses que tu peux cesser quand tu veux, sauf que tu n'en as jamais envie….
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Quand j'ai commencé ton roman, j'ai estimé qu'il me faudrait plusieurs jours pour le lire…oui parce que généralement les thrillers je les dévore doucement, m'octroyant quelques pauses pour ne pas me laisser submerger par l'angoisse. Je suis fragile de l'émotion, alors parfois je tourne les pages avec précaution… Enfin, ça, c'est ce que je pensais pendant les dix premières pages, jusqu'à cet instant où j'ai vu que c'était plus qu'un thriller.. .
Certes, le crime, point de départ de cette histoire est tellement effroyable que tu ne veux qu'une chose, en retrouver les auteurs. Mais, il y a surtout, cette époque pendant laquelle se déroule ton intrigue, insupportable dans ce qu'elle nous montre, ce reflet d'une humanité qui oscille entre deux consciences, la violence contre la paix, les droits civiques contre les droits spoliés, ces années qui vivent la ségrégation et sa violence dans une Amérique Sudiste qui refuse d'avancer.
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Et puis, cette ambiance qui t'emporte, car tu sens que la moindre étincelle peut déclencher une tempête plus violente, plus destructrice que celle annoncée, que les éléments vont devenir incontrôlables. Et ces personnages, ces visages que tu découvres progressivement, ces moments où tu oscilles entre l'empathie et le rejet, celui où tu espères contre celui où tu doutes, cette alternance entre espoir et désespoir, le bien contre le mal.
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Tout cela porté par cette écriture, cette construction qui fait monter la pression, qui avance ses pions, qui délivre tellement de messages que tu es là, obsédé par ton récit, suspendu à tes mots…alors voilà j'ai lu ton roman d'une traite et j'ai aimé ça !!!
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Un roman dense, qui respire la haine raciale et la lutte pour les droits civiques, où ségrégation et KKK y tiennent des rôles importants.
Sous couvert du crime d'une blanche, forcement perpétré par un noir selon la police locale, Nicolas Koch nous dépeint un pan peu reluisant de l'histoire du Sud des Etats Unis, justement la période où un certain Martin Luther King prenait la parole et entrait en lutte au côté de la communauté noire du Sud.
Ce roman n'est pas un roman sur le célèbre prédicateur noir mais bien un polar qui se passe dans la région à la même époque ségrégationniste.
L'auteur parvient très bien à faire ressortir tous ces éléments et à bien nous transmettre l'ambiance lourde qui y régnait, de plus son écriture haletante arrive à nous capter tout du long...
Personnellement j'ai lu ce roman juste après avoir lu une biographie de Martin Luther King, ces deux ouvrages se complètent donc magnifiquement.
Une lecture que je recommande vivement, même sans lire au préalable une biographique du prédicateur:-)
Très belle réussite et très bon moment de lecture !

Merci à Babelio et aux éditions de Saxus pour cette belle découverte.
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🇺🇸 Un fruit amer - Nicolas Koch 🇺🇸
@desaxus @nicolask03

Woodbridge Alabama 1963. le corps d'une jeune fille blanche est retrouvée dans les bois, elle a été assassinée et violée. Il s'agit de Meredith la fille de Michael Clarence un entrepreneur important de la région, suprémaciste convaincu, membre du Ku Klux Klan. Qui a pu commettre une telle horreur? Pour le shérif Miller et les autorités de la ville il s'agit d'un noir, forcément. Mais voilà que débarque l'agent Olsen du FBI, qui va mettre son nez dans le dossier du meurtre et poser beaucoup de questions, car Meredith a peu de temps avant sa mort, envoyé une lettre au FBI disant qu'elle craignait pour sa vie... Son arrivée n'est pas du goût des locaux, pour la légendaire hospitalité du sud il faudra repasser. Dans un contexte tendu où la communauté noire milite pour plus de droits, où la ségrégation est toujours présente, où le Ku Klux Klan fait son retour à coup de croix enflammées et autres intimidations, cette affaire et la présence de cet agent du FBI risquent de mettre le feu aux poudres.

Dès les premières lignes nous voilà transporté dans la moiteur poisseuse de l'été 1963 en Alabama. Nicolas Koch en prenant comme point de départ la marche de Birmimgham menée par Martin Luther King donne tout de suite le ton, la ségrégation et les exactions pour la garantir seront au coeur du roman. C'est donc dans ce climat tendu que va être menée l'enquête sur l'assassinat de Meredith, une enquête qui nous permettra aussi d'avoir un aperçu des mentalités, des usages des habitants noirs et blancs des années 60. J'aime beaucoup les romans policiers avec un cadre historique fort et celui-ci ne fait pas exception 😊. J'ai vraiment passé un bon moment de lecture.
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C'est en Alabama, dans un contexte de ségrégation raciale que le Ku Klux Klan se réunit, s'anime et développe ses plus bas instincts. À Woodbridge, alors que la fille d'un notable est retrouvée violentée et sans vie dans les bois, les esprits s'échauffent... Tandis que les autorités montrent du doigt la communauté noire, le FBI fraîchement dépêché pourrait bien réveiller des vérités plus choquantes et dérangeantes encore...
Ce thriller nous plonge dans une atmosphère lourde et terrifiante dans un contexte de haine et de révolte qui grondent sournoisement. Dès que nous franchissons les portes du comté de Woodbridge, le malaise s'abat sur nous comme une chape de plomb.

Aux côtés d'un journaliste et d'un fédéral, nous allons mener l'enquête, nous diriger à la source du mal, dénoncer les coupables... Ces deux hommes vont remuer le scandale, l'abominable, la calomnie au coeur d'une bourgade dissociée. L'écriture est tout à fait fluide, captivante et acérée. Elle nous conduit avec adresse, là où nous devons aller. On touche du doigt quelque chose de vil et de caché, d'extrême et de dangereux. On apprécie le professionnalisme de l'agent Olsen, son rationalisme, sa ténacité. On s'interroge sur le laxisme du shérif Miller. On est abasourdi, sidéré par l'enchaînement de violence qui se propage comme une traînée de poudre. Dans cet engrenage infernal, il y a quelque chose d'odieux et qui fait mal, de sensible, de perturbant. Les personnages, ici, découvrent leurs faces cachées, capturent une énergie destructrice...

Ce thriller, s'il n'anéantit pas tout sur son passage, nous adresse son chemin entre purgatoire et rédemption... À lire absolument !
Lien : https://www.sophiesonge.com/..
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Ce roman est un vrai polar d'une rare intelligence. Tout d'abord l'auteur choisit de situer son intrigue dans l'année 63 charnière dans la lutte pour les droits des afro américains. Ensuite, le lieu, il a choisi une bourgade de l'Alabama profonde, dont l'ambiance poisseuse et la population majoritairement rétrograde se ressent à chaque page. La construction du polar est faite en trois actes qui s'articulent remarquablement bien. Les personnages suscitent un véritable intérêt qu'on soit dans la compassion comme Aaron, Duke ou l'agent du FBI ; ou dans un véritable rejet comme les frères Cole, Wallace, Miller ou Atkinson. Ce roman dénonce non seulement la ségrégation violente et le KKK, mais surtout la complaisance de certaines autorités à l'égard du KKK et l'implication de notables. le personnage d'Olsen est vraiment réussi avec son idéalisme, qui est soumis à rude épreuve. le final est époustouflant et inattendu. J'ai retrouvé dans ce roman quelque chose me rappelant l'excellentissime "Missipi Burning". Pour un premier roman c'est un vrai tour de force, alors n'hésitez pas à plonger dans l'Alabama de 63 confronté au Klan.
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Lorsque j'ai reçu ce livre, je me suis dis "ouhlà, il a l'air d'avoir beaucoup de pages". Un roman bien lourd, une couverture douce comme je les aime, une multitude d'images qui représente parfaitement le résumé et le récit, bien entendu. Je remercie la maison d'édition de Saxus pour cet envoi.

1963, Alabama. La population noire a enfin récupéré des droits, malheureusement dans certaines contrées où les campagnes sont profondes, les mentalités sont toujours bien ancrées dans l'esclavagisme et rien d'autre. Lorsque la fille de l'un des plus "gros" de cette communauté est retrouvée morte dans un bois, violée de surcroit et torturée, il faut trouver le coupable. Meredith est une jeune femme de 19 ans, blanche, qui sortait avec Aaron, un jeune homme noir. Il est désigné coupable sans même chercher à savoir si c'est bien le cas. Une affaire dans une Amérique profonde où les gens vivent dans une peur permanente, s'ils ne sont pas les investigateurs du Klan.

Cela fait un moment que j'essaye de faire une chronique dite "normale" dans ma tête, mais c'est difficile, dans le sens où je suis complètement retournée après avoir terminé ma lecture depuis quelques jours. Je m'excuse d'avance si je pars un peu dans tous les sens. Il n'est pas rare que je regarde des films sur le sujet : l'intégration de la population noire dans un monde qui les a traité comme des choses et non des êtres humains. Mes envies de dégommer ceux qui ne voient que la couleur d'une peau, alors que nous sommes tous pareils (plus ou moins cons, mais tout de même) revient en force. J'ai ressenti ce même type d'émotions en lisant cette histoire. Même si l'auteur indique que ce n'est qu'une fiction, j'imagine très bien que ce qui est décrit a existé, malheureusement. Changer les méthodes de réflexion, changer les mentalités si bien ancrées... c'est peut-être plus facile dans une grande ville que dans une bourgade au fin fond du Sud.

"Un fruit amer" est découpé en trois parties. L'acte 1, Péché ; l'acte 2, Embrasement ; l'acte 3, Rédemption. Les titres n'ont pas besoin de plus de détails. L'enquête monte crescendo, mais garde une certaine lenteur. La chaleur étouffante semble prendre les personnages et le lecteur dans ses griffes, amenant le tout sur une route pavée d'embûches. L'atmosphère est lourde, il y a cette pression permanente, ce stress qui ne cesse de grimper en flèche. L'auteur amène les personnages tranquillement, posant les bases, expliquant leur vie, leur famille, leur pensée (j'ai grincé des dents à plus d'une reprise.) Nous les voyons évoluer les uns avec les autres, les uns contre les autres. Nous plongeons directement dans une communauté qui a du mal, non qui ne veux que des blancs partout. le reste doit aller ailleurs. L'écriture est fluide, les mots s'enchaînent, les chapitres défilent, les émotions submergent et j'ai dû m'arrêter à la fin de l'acte 1. Je n'ai pas pu faire autrement, tellement j'ai ressenti de sentiments contradictoires. La haine, la tristesse, l'envie de meurtre, la vengeance... Je n'ai pu reprendre ma lecture que le lendemain tellement j'étais sur les nerfs. Ce récit m'a énormément fait penser à "Mississippi Burning" un film qui date de pas mal d'années. L'auteur en parle succinctement, et j'en étais ressortie de la même manière qu'à la fin de cette lecture : perdue. Comment aurais-je réagis à cette période ? J'ai déjà mon idée, prête à me battre pour que les droits soient pour tous.

L'enquête est sur plusieurs plans. Oui, il y a cette jeune femme qui est décédée dans d'atroces souffrances, mais ce n'est pas le plus important. Il se passe bon nombre de problème pour une si petite ville. C'est le départ d'une mise à feu à Woodbridge qui ne va pas s'éteindre. Les opinions des personnages sont plutôt tranchées même si certains préfèrent se cacher derrière leur rideau de fenêtre. Militer pour que les droits de tous soient pris en compte est dangereux. Il faut savoir ce que l'on veut, être courageux au risque de se retrouver six pieds sous terre ou au contraire être lâche et avoir un semblant de vie ? Mérédith fait partie de ceux qui osent. Une jeune femme blanche qui ose aller dans les rangs des marcheurs noirs pour montrer qu'elle les comprend, qu'elle veut la même chose. C'est mal vu, par son père, par la plupart de la communauté blanche qui voudrait que chacun reste à sa place. Son père est influent. Il fait partie de ceux qui ont "le droit de vie ou de mort" sur les autres. Ne désirant pas de noirs dans son entreprise, il montre bien tout le mépris qu'il a pour ces personnes. D'ailleurs, Rose qui travaille pour lui n'échappe pas à son courroux.

Le Klan est revenu depuis quelques temps. Il a changé de nom, mais c'est bien un Ku Klux Klan qui est là, présent de plus en plus. N'importe qui peu y entrer, ce n'est pas illégal. (Laissez-moi rire... jaune) Avec toutes ces horreurs, ces mots, ces atteintes à la vie privée, les chasses, les rafles, les meurtres... Ce coin d'Amérique revient en arrière, reprend un passé pour mieux ôter ce qu'ils appellent une maladie. Tant qu'ils ne sont pas pris, ils ne craignent rien. Les témoins ? Il suffit de les supprimer, plus de témoins. Ceux qui tenteraient de parler ? Une suppression simple, rien de tel que des forêts où pourrissent les cadavres. La police ? Joker ! Dans ce type de coin reculé, le shérif a deux possibilités : soit il fait partie du Klan, soit il ferme les yeux. Dans tous les cas, il ne se passera rien de répréhensible pour ceux qui portent des cagoules pointues blanches.

Ce n'est donc pas la mort de Mérédith qui lance le processus, c'est sa lettre qu'elle a envoyé au FBI, Washington, et accessoirement à un journaliste Westley. Elle se sentait en danger. Lorsque l'agent Owen Dwayne arrive sur place c'est déjà trop tard, son corps refroidi déjà à la morgue. Il ne met pas un pied dans la fourmilière, il remue carrément la merde pour avoir le fin mot de l'histoire, quitte à ce que sa carrière en pâtisse. Il est jeune, envoyé par ses patrons pour autre chose, il se retrouve dans une histoire difficile. Il n'a pas de préjugés, s'en fou de mettre les pieds dans le plat. Son caractère va avec son métier et ce qu'il va découvrir. Il n'a pas froid aux yeux et les événements que nous lisons le prouve. Tout s'enchaînent. le racisme est profondément ancré encore dans les esprits des habitants. Certains ne veulent pas montrer qu'ils sont du côté des anciens esclaves par peur. C'est un sentiment qui est mis en avant sans utiliser ces mots. Les actes, le manque de gestes le montre facilement.

Les personnages sont nombreux. le journaliste fouineur, le shérif malade qui laisse passer trop de détails, l'agent du FBI qui se retrouve comme un cheveu sur la soupe, Mérédith qui n'a pas eu de chance, Aaron qui a osé aimer une femme qu'il n'aurait pas dû, les parents de Mérédith, Rose la soeur d'Aaron, les frères Cole qui sont aussi débile que méchant et bien d'autres encore. Chacun à sa vision des choses, sa manière de montrer ce qu'il ressent. La haine est un moteur que certains savent utiliser pour les amener à se salir les mains. L'Homme est un loup pour l'homme est tout à fait parfait pour ces situations. Il n'y a que l'être humain qui est capable d'autant d'horreur, au nom de quoi ? Une interprétation de la bible ? Il aurait mieux valu pour certains de ne pas apprendre à lire.

C'est effrayant, de voir que l'auteur a réussi à décrire ce que j'ai souvent imaginé de cette sale époque. C'est une situation étouffante. On aimerait que ce ne soit qu'un mauvais rêve. "Un fruit amer" pourrait être considéré comme une sorte de témoignage, un rappel du passé. Il ne faut pas oublier tout ce qui s'est réellement passé. C'est angoissant de ne pas savoir ce qui va se passer. La résolution de l'enquête n'est pas le plus important, même si l'on sait ce qui s'est produit. Il y a beaucoup d'éléments qui sont mis à jour. En conclusion, un thriller oppressant qui ne laisse pas indifférent. En espérant que les erreurs du passé ne se reproduisent plus jamais.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/un-fruit-amer-nicolas-koch-a162062314
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Si vous avez aimé les films: Dans la chaleur de la nuit de Norman Jewison et Mississipi Burning de Alan Parker, vous aller adorer le livre de Nicolas Koch, un fruit amer
Gros coup de❤️❤️❤️ , un thriller incisif, percutant, émouvant, poignant .... un roman cinématographique , une scénique impressionnante, on respire l'air asphyxiant de la moiteur poisseuse de l'Alabama . U
De l'action , du suspens , une atmosphère explosive, oppressante , une intrigue rondement ficelée , des personnages fort émotionnellement tout ce qui fait d'un thriller, un excellent thriller. Une plume vrai, un récit glaçant de véracité où la cruauté et la bétise humaine sont de rigueur .
Une toile de fond historique , nous sommes en 1963, ségrégation raciale, racisme , violence sont de mises.... le ku klux klan sévit au nom d'une pseudo suprématie blanche, la population est divisée , entre ceux qui défendent la cause des noirs et les autres ..... La police étant hélas le plus souvent du mauvais côté de la barrière , les virées punitives pleuvent, la terreur est omniprésente
Meredith est une jeune femme blanche, qui a rallie à la cause de Martin Luther King et qui est tombée amoureuse d'un de ses partisans. Son père est un riche entrepreneur qui fait lui-même parti du Ku Klux Klan ! Mais voilà Mérédith est retrouvée, morte, violée et ce meurtre va mettre le feu au poudre et embraser le ciel d'Alabama !!! Car pour tous, l'assassin ne peut être qu'un noir Quelques jours précédant sa mort, la jeune femme avait envoyé un courrier à un journaliste et au FBI, où elle déclarait craindre pour sa vie.. Un agent du FBI, Olsen est mandaté, il veut faire éclater la vérité, est ce qu'il y parviendra ?
Un page turner réaliste, brutal, dérangeant, totalement addictif, brillamment écrit que je ne peux que vous recommander ... Un auteur indéniablement à suivre !!!
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