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Critique de Khiad


Je voulais tout d'abord remercier Joseph Kochmann pour m'avoir une nouvelle fois proposé un de ses livres en SP via le site SimPlement.

Avant de commencer ma chronique à proprement parler, il faut savoir que ce tome est le troisième des Chroniques d'Inspiterre. Mais pas d'inquiétude, il peut être lu indépendamment des autres sans nous perdre pour autant, et je sais de quoi je parle vu que je n'ai pas lu les deux tomes précédents... ^^'

Concernant la couverture, je la trouve vraiment sympa et très représentative (avec les chiens principaux, le gorille blanc, ainsi que le principe des quatre saisons) de ce que l'on va trouver dans le livre.

Concernant la plume, je suis contente d'avoir pu me confronter à nouveau à celle de l'auteur, qui m'avait déjà beaucoup plu dans mes trois lectures précédentes (Mute, Blind et Deaf). J'ai retrouvé avec plaisir son genre un peu décalé, assez dans l'humour, (j'ai adoré les mélanges d'espèces, ainsi que les jeux de mots glissés ici et là), parfois noir, mais sans licornes à paillettes (il y en a bien une mais elle est... Je vais laisser le découvrir par vous-même !). Non, avec Joseph Kochmann, c'est aussi de la violence, des combats, des scènes parfois dures (mention spéciale à celle avec les vachetons...) et des sujets concrets auxquels réfléchir.

C'est toujours un aussi gros défi que de réaliser des chroniques des livres de Joseph Kochmann, parce que ceux-ci sont emprunts de différents genres, de différents thèmes et d'une apparente complexité. Il faut arriver à en dire assez pour bien rendre son avis et vous donner envie, tout en préservant une part de mystère qui vous donne aussi envie d'aller découvrir ce qui se cache entre ses pages. Je vais tenter de mener à bien cette nouvelle mission !

Pour situer le contexte, l'histoire se passe à Animaville, sur Inspiterre, un endroit peuplé d'animaux humanoïdes, principalement des canidés et quelques félidés.
Petit aparté, je me targue de connaître pas mal de races de chiens et de chats, mais avec ce livre, j'en ai découvert certaines (majoritairement canines). Merci Mr Kochmann ! ^^

Donc, sur ce, revenons à notre chronique...

Les Dutemps, des braques gris, sont la famille la plus importante de la ville, la plus riche, et celle à même de produire le plus de Nhäture, à base de la Nature, que l'on pourrait comparer à de l'électricité toxique (enfin si mal utilisée, enfin... pas tout à fait... Hmm... Bref...)... Mais voilà que LeRoy Dutemps est assassiné par son fils, Prince, qui convoite le Sceptre Dutemps, source du pouvoir de leur famille. Cependant, son esprit est aspiré à l'intérieur et est scindé en quatre.

C'est là que rentrent en scène Chloé Barkouaf, une inspectrice teckel rongée par la douleur et la haine et sa partenaire Polygon Sobarf, une chihuahua tremblante et bégayante, mais gentille et pleine d'optimisme. Leur mission, non pas si elle veulent bien l'accepter, mais qu'elles sont obligées d'accepter, est de rentrer à leur tour dans le sceptre afin d'y retrouver et d'y déloger les quatre fragments de l'esprit de Prince Dutemps avant qu'il ne cause plus de dégâts.

Si cette mission semble simple de prime abord, elle va en réalité se révéler bien plus compliquée que prévue et va plonger nos protagonistes dans certains des moments les plus sombres de leur passé, comme dans ceux du braque gris. Chaque fragment d'esprit sera associé à une saison, chaque saison à un moment précis du passé, et chaque souvenir mènera à un combat à but délogeant.
J'ai aimé ce principe de linéarité au sein de ces quatre parties qui nous permettent d'en apprendre plus sur le passé de nos personnages, sur ce qui a fait qu'ils sont devenus ainsi et sur l'histoire d'Inspiterre et des Dutemps.

De nombreux thèmes sont abordés dans ce livre, comme l'écologie, le racisme, la manipulation des informations, l'effet de masse des foules (mêêêêê !), l'égoïsme, la surconsommation, la cupidité, la fausseté, le pouvoir, les magouilles politiques... Tout cela est bel et bien présent. Cela fait beaucoup d'informations à traiter, mais l'auteur sait manier sa plume avec brio pour nous éviter un trop-plein indigeste qui mènerait à un étouffement pur et simple.

Mais je dirais que ce qui ressort tout de même le plus, c'est la douleur, tant physique que psychologique. Elle est, quelque part, personnifiée dans le personnage de Chloé qui, suite à une chute lorsqu'elle était enfant, souffre d'horribles douleurs à la mâchoire ainsi que de migraines qui ne lui laissent que très peu de répit. Non contente de ça, elle souffre aussi de rage (pas de la rage hein !) et de rancoeur à l'encontre d'un certain personnage qui la rongent à petit feu, la rendant acerbe et agressive. Et je peux vous dire que cette aventure ne va pas du tout l'épargner, bien au contraire. Elle va même la pousser loin, très loin, très très loin... Chloé franchira-t-elle la limite, tenue, entre raison et folie ? Entre justice et vengeance ?

Une autre personnification pourrait être celle des émotions, qui, comme la douleur, sont omniprésentes dans ce livre, presque palpables et visibles. Et, s'il y a de l'amitié, de l'amour et des liens familiaux (même si oui, ce dernier n'est pas un sentiment), l'auteur les travaille de façon à, souvent, les faire passer du mauvais côté de la barrière, maculant ces beaux sentiments de noirceur et les amenant à côtoyer la colère, la rancoeur, la haine, la rage, l'égoïsme... Ces derniers vont parfois (souvent même) jusqu'à contrôler les personnages et oblitérer leur raison, les laissant ainsi seuls maître à bord.

Mais ce livre, c'est aussi la douleur et les sentiments du peuple que les puissants manipulent en leur faisant croire qu'ils oeuvrent pour eux, pour le bien commun alors que leur unique intérêt est de rester en place et de s'enrichir. En ça, Joseph Kochmann nous a construit un univers qui pourrait être qualifié de dystopique dans son fonctionnement.

Le personnage de Polygon apporte un peu de douceur et de légèreté au livre par sa gentillesse, sa douceur et son optimisme. Son bégaiement, lui, apporte une petite dose d'humour bienvenu. La petite chihuahua peut sembler naïve et faible, mais elle a plus de force et de courage qu'elle ne le laisse penser de prime abord. Et il ne faut pas oublier non plus une fidélité à toute épreuve !

Je voulais faire une petite mention spéciale à Billy le chat journaliste qui est un personnage à la recherche de la vérité, intègre et courageux qui m'a beaucoup plu. Une autre mention également à Ekspo, le berger allemand qui explique tout pour que nous "comprenions bien". Il m'a bien fait sourire. ^^

Quant à Nicholas... Ah, Nicholas... Et bien non, je ne vais rien vous dire à son sujet parce que... Comment ça parce que je suis sadique ! ? Même pas vrai d'abord ! Mais avouez que ça vous intrigue, hein ! ? lol

Ce que je peux vous dire, en revanche, c'est que si ce livre contient son lot de violence, d'amitié, de liens familiaux et autres sujets sérieux, vous allez aussi vous prendre des claques monstrueuses plusieurs fois, car l'auteur a plus d'un tour dans sa manche pour tenter de nous surprendre. Et je dois dire que... ben ça marche du tonnerre !

En résumé, j'ai vraiment passé un très bon moment entre les pages de ce livre, tant pour la plume fluide, noire et incisive de l'auteur, que pour les divers personnages aux personnalités affirmées et décapantes (parfois touchants, parfois énervants voire carrément répulsifs), que pour l'histoire bien ficelée et pleine de surprises ou que pour les thèmes forts qui y sont abordés.
Vous ne ressortez jamais totalement indemne de la lecture d'un livre de Joseph Kochmann... Prêt à tenter l'aventure au sein de ce roman pour le moins dédédédécapant ! ?
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
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