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Critique de saigneurdeguerre


Faubourgs de Berlin, 24 avril 1945.

Dans les rues d'une ville en ruines, où les ruines elles-mêmes semblent n'être que les ruines d'autres ruines, ils sont quelques dizaines à hâter le pas. Des renforts ? Oui ! Mais ils ne sont pas Allemands ! Qui sont-ils alors ? Des Français ! Des Français ? Que fichent-ils à Berlin ? Ah, ça c'est une longue histoire !
Ils font partie de la 33e Waffen-Grenadier-Division der SS Charlemagne…
En clair, des Français engagés pour des raisons très diverses sous l'uniforme allemand. Il y a ceux qui se sont engagés en 1942, pour la plupart pour arrêter les Bolcheviques qu'ils considéraient comme le mal absolu. Mais il y a ceux aussi qui se sont engagés en 1944 par peur du sort que les gaullistes allaient leur réserver pour les féliciter d'avoir été des collabos. A moins qu'ils ne se soient engagés pour fuir la Gestapo française… Quoi qu'il en soi, leur avenir… Leur quoi ? … Disons, les jours à venir ne présagent rien de bon. Leur seul espoir : que les Américains arrivent jusque Berlin et que la ville ne tombe pas entièrement entre les mains des Ivan…

Critique ;

C'est idiot d'avoir lu le 2e tome avant le premier, non ? Que voulez-vous ! J'étais tellement impatient de découvrir cette histoire que je n'ai point su maîtriser ma gourmandise. Ce premier tome est une mise en place (avec tout de même beaucoup d'action) qui expose l'arrivée de ces volontaires français dans la capitale entièrement dévastée du IIIe Reich. On se doute bien vite que ces hommes sont condamnés. Ils sont dans une ville où les ruines qui subsistent continuent d'être copieusement arrosées par l'artillerie et l'aviation soviétiques. Les soldats ennemis sont présents en masse et seuls quelques rares combattants leur font face si l'on exclut les vieillards de la Volkssturm et des gamins de la Hitlerjungend Ces Français n'attendent aucune clémence de la part des Russes. Ces derniers n'hésitent pas à faire payer très chèrement aux Allemands (civils pour la plupart) les crimes commis par les nazis en URSS. Les viols sont monnaie courante et les pauvres filles et femmes qui les subissent finissent souvent égorgées. Dès lors, Français, engagés dans la SS, qu'espérer ? Et à supposer que les Russes les fassent prisonniers (sort peu probable vu que d'un côté comme de l'autre, « pas de quartier » semble être la norme), ils seront probablement rendus aux gaullistes qui se feront un plaisir de les passer par les armes.

Même si les dessins des visages ne sont pas toujours pleinement aboutis, Michel Koeniger signe un scénario de très belle facture reposant sur une excellente documentation. C'est encore lui qui assure le dessin. Quant à Fabien Alquier, ses couleurs contribuent à renforcer ce sentiment de fin de monde.

Une page d'histoire où l'on voit des Français se battre avec panache pour une cause des plus douteuses…
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