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Sergio Kokis (Autre)
EAN : 9782897631031
Lévesque éditeur (15/12/2020)
4.7/5   5 notes
Résumé :
Oleg Boulatov, un peintre accusé de crime idéologique, est envoyé en Sibérie pour avoir « mal représenté » Staline. Il y passe six ans. De fil en aiguille, un des dirigeants du camp de travail le remarque et lui confie l’illustration de la flore locale. Or, à la mort de Staline, le camp est évacué, et Boutalov rentre à Moscou, certain qu’on a détruit ses tableaux. Mais est-ce vraiment le cas? À l’instar de Magadan de Michel Solomon, Le dessinateur raconte les horreu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un roman sur l'art et l'identité de l'artiste, un dessinateur dans un goulag de Sibérie.

On se sent presque dans un essai sur ce qu'est le dessin pour l'artiste, sur la différence entre les images standardisées imposées par le régime et un portrait qui laisse voir les qualités humaines. Comment aussi le dessin peut être « beau », même si le sujet qu'il représente est une horreur de la guerre, une blessure, un cadavre. Sur l'obligation de témoignage et bien sûr, sur les camps, l'isolement, la corruption et la solidarité.

Le dessinateur a la chance de survivre d'abord en dessinant des tatouages pour les caïds, prisonniers de droit commun qui ont une place privilégiée dans le camp. Puis en dessinant des plantes pour un colonel qui rêve d'être botaniste. Mais à côté de ces « commandes », ses dessins personnels sont hantés par les ce qui l'entoure, il fait des portraits de prisonniers émaciés, mourants, avec des rides et des cicatrices.

L'auteur porte un jugement sévère sur la société soviétique, mais de nos jours, ce jugement est d'autant plus facile qu'il s'agit du passé de la période qui précède la mort de Staline. Mais la réflexion ne va pas sans ouvrir sur ce que ces décennies ont provoqué dans la société russe, quand on sait que des gens y ont la nostalgie de la grande époque communiste…

Un roman qui sort de l'ordinaire, qui ravira tant les amateurs d'arts visuels que ceux qui s'intéressent à l'histoire, un roman magnifique (malgré quelques coquilles dans l'édition).
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Le commentaire de Martine : COUP DE COEUR!

Ce livre est un chef-d'oeuvre ou s'allie sensibilité et sagesse.
L'histoire que nous récite le narrateur est le portrait des guerres, des famines, des rébellions, des gouvernances de terreur, c'est avec philosophie que nous apprenons la vie d'Oleg Boulatov. Cet homme, dès le commencement, est prisonnier dans un goulag en Sibérie, c'est avec son art, qui est le dessin, son havre de liberté transitoire entre les horreurs du goulag et les croquis qu'il va faire durant son séjour dans ce camp de travail, qu'il va survivre à cette vie. Grâce à son art, il deviendra un privilégié. Dessinant des tatouages, des portraits, la flore, c'est par tous ses croquis qu'il va dépeindre la terreur, les cruautés, la maladie, la misère et la mort.
C'est un récit narratif qui touchera le lecteur par ses représentations décrites de la réalité de la vie du goulag et de la misère humaine. On voit bien que l'auteur veut amener le lecteur à une réflexion sur l'art, que ce soit Oleg en tant qu'artiste, que toutes ses réalisations. En nous partageant la réalité d'une société malmenée, il nous permet de nous interroger sur l'humain comme partie instigatrice de la survie, de la transmission de ses connaissances.
C'est un récit bien écrit qui est agréable à lire, la sensibilité de la plume de Sergio Kokis m'a vraiment touché. Il amène le lecteur ailleurs, tout en étant connecté de l'intérieur, c'est pour cela que j'ai eu un coup de coeur pour ce roman.

Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pourtant, c’est évident que notre société n’a rien d’égalitaire. C’est une société totalitaire, un capitalisme d’État au service d’une minorité dominante. La seule différence avec le capitalisme bourgeois, c’est que dans notre pays la mobilité sociale est moins activée par les liens familiaux ou la fleur propre aux gens. Ici, on avance dans la vie plutôt par la ruse, par le mensonge, par la délation ou par la flagornerie envers les mieux placés dans la hiérarchie. (En URSS des années 1950)

(Lévesque éditeur, p.78)
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Carpe diem, mon cher Oleg. Comme disent les gens simples : « Vas-tu rester là à maudire la noirceur ou vas-tu allumer une chandelle? »

(Lévesque éditeur, p.84)
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Jusqu’alors, personne n’avait pensé à cet étrange phénomène : le fait de se souvenir davantage, d’être parfois hanté par une tâche interrompue, tandis que l’on a tendance à oublier facilement les tâches achevées. (L’effet Ziegarnik)

(Lévesque éditeur, p.162)
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