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Critique de deuxquatredeux


Entres autres livres, lors de l'ante pénultième masse critique, Comment être socialiste + conservateur + libéral de Leszek Kolakowski m'avait attiré et fait penser à un texte de l'économiste autrichien Friedrich Hayek intitulé Pourquoi je ne suis pas un conservateur ? Dans ce texte, Hayek explique les raisons pour lesquelles il n'est pas un conservateur, les raisons pour lesquelles il est préférable de ne pas se qualifier de libéral qui non seulement, selon lui, ne qualifie pas bien le parti de liberté et qui est un terme qui n'a pas le même sens des deux côtés de l'Atlantique. Comme Hayek ne saurait être socialiste, son texte explique en fait comment ne pas être socialiste + conservateur + libéral. Hayek se définit lui-même comme un « Old Whig ». Aussi ce Comment être socialiste + conservateur + libéral est intrigant car ces trois termes sont a priori antinomiques et également parce que ma lecture de Hayek me qualifierait davantage d'« Old Whig ».

Au surplus, au moment de cette masse critique, j'ai commencé la relecture du Cours de philosophie en six heures un quart de Wiltod Gombrowicz, un auteur polonais comme Leszek Kolakowski, dans lequel le quart d'heure final est consacré au marxisme. Et justement Leszek Kolakowski est critique du marxisme et du communisme qui l'a poussé à l'exil.

Ce recueil est le premier volume regroupant les principaux articles que Leszek Kolakowski a écrit pendant la période 1978-2008 dans la revue Commentaire. Au programme une préface d'Alain Besançon qui introduit la pensée de Leszek Kolakowski et le présente et neuf articles dont celui qui donne le titre à ce recueil. Dans ces articles, Leszek Kolakowski traite du communisme (qu'il a fui pour s'exiler à Oxford) et du nazisme, du marxisme, du mal, de Job, du diable, de la religion, des illusion de l'universalisme culturel, de la Pologne et de philosophie (il était un fin connaisseur des pensées de Spinoza, Hume et Pascal). Comme dans tout recueil d'articles, certains sont plus passionnants que d'autres selon d'où le lecteur vient et selon où il va. Ainsi, l'article qui donne son titre au recueil, « Ce qui est vivant (et ce qui est mort) dans l'idéal social démocrate », « Note conjointe sur le communisme et le nazisme » et « À travers des ruines mouvantes » sont les articles qui m'ont le plus intéressés - ceux portant sur la religion et le Mal m'ont moins motivés.

Outre l'artifice de prendre comme titre du recueil l'article le plus court et au titre le plus paradoxal - je ne suis pas certain que j'aurai coché dans la liste de la masse critique ce livre si le titre avait été « La métaphysique et l'expérience du Mal. Leibniz et Job » - , il aurait été judicieux de présenter chaque texte dans son contexte. Ici, les textes vont de 1978-1979 à 2008 et, par exemple, il est difficile de se souvenir du contexte spécifique de la Pologne en 1982 lorsque Leszek Kolakowski écrit son texte « Pologne : réfutation de trois arguments « irréfutables » ».

À l'exception de ces deux critiques, la lecture des articles de Leszek Kolakowski est très stimulante, parfois difficile et également nourrissante en ces périodes où comme Pascal Picq l'écrit dans Qui va prendre le pouvoir ?: Les grands singes, les hommes politiques ou les robots des « dizaines de millions de personnes [...] ne réfléchissent plus ».
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