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EAN : 9782366581478
164 pages
KERO (21/09/2016)
4.41/5   16 notes
Résumé :


Dans l'entrée se tiennent des civils qui parlent français, des messieurs avec des chapeaux, vêtus d'un manteau de cuir : la Gestapo est chez nous. Ils sont trois autour de mon père, de mon petit frère Gilbert et de mon neveu Jojo qui étaient sur le point de partir à l'école.

Je me souviens leur avoir demandé :
- Qu'est ce qui se passe ??Ils répondent : Vous êtes juifs !? 

Ginette Kolinka a 19 ans quand elle est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Encore un nouveau livre sur la déportation penseront certains. Oui peut-être, mais n'est-il pas primordial que les derniers témoins livrent leur récit ? un jour, bientôt, tous les témoins vivants de cette horreur du siècle dernier auront disparu. Or, il ne faut jamais oublier, toujours transmettre, que toutes les générations aient conscience de l'enfer qu'ont pu traverser chacun, et s'en sortir aussi…

L'Histoire racontée par Philippe DANA est celle de Ginette KOLINKA, nom un peu d'actualité ces temps ci aussi par le retour médiatique des Insus dont le fils est le célèbre batteur. Mais Ginette n'est par là pour parler de son fils, même si on en parle quand même, il est le fils unique de Ginette, car elle est aussi et avant tout célèbre pour sa malheureuse expérience de la déportation.
C'est l'histoire de Ginette, racontée, mais aussi celle de sa famille. Un bel hommage à sa famille, une famille française, ses parents, frère et soeurs. L'histoire commence au début de sa vie, les années joyeuses et insouciantes y sont décrites avec légèreté. Les années d'enfer sont racontées avec pudeur, Ginette qui a mis 50 ans à parler de ce qu'elle a vécu, raconte enfin, mais on dirait qu'elle est toute en retenue, qu'elle veut raconter sans effrayer, comme si elle voulait préserver les autres. C'est un récit d'une grande humilité, le vécu d'une femme qui est aujourd'hui au service des autres, pour raconter, accompagner, et surtout, pour que jamais on n'oublie
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J'ai repéré ce livre lorsque j'ai vu un reportage au journal télévisé de France 2, il y avait une petite et rapide interview de Ginette Kolinka et je dois dire que c'est d'abord son nom de famille qui a attiré mon oreille. Et puis, après l'avoir vu aussi pleine de vie à son âge, j'ai eu très envie de découvrir son histoire. C'est chose faite grâce à la plateforme Netgalley et aux Editions Kero que je remercie bien fort pour cette découverte que j'ai beaucoup aimé.

Dans l'entrée se tiennent des civils qui parlent français, des messieurs avec des chapeaux, vêtus d'un manteau de cuir : la Gestapo est chez nous. Ils sont trois autour de mon père, de mon petit frère Gilbert et de mon neveu Jojo qui étaient sur le point de partir à l'école. Je me souviens leur avoir demandé : “Qu'est ce qui se passe ?” Ils répondent : “Vous êtes juifs !”
Ginette Kolinka a 19 ans quand elle est déportée avec son père, son frère et son neveu à Auschwitz II-Birkenau. Ginette, devenue matricule 78599, y restera plus d'un an. C'est la seule de sa famille qui reviendra de l'enfer des camps.
À son retour, elle se mure dans le silence. Même à son fils Richard Kolinka, batteur du groupe Téléphone, elle ne dira pas ce qu'elle a enduré. Mais un voyage en famille à Auschwitz va l'aider à raconter l'horreur. Aujourd'hui, à 91 ans, elle témoigne.

Pour moi, Philippe Dana c'était le présentateur de "Ca cartoone" que je regardais le dimanche soir lorsque j'étais petite fille. J'ai donc découvert sa plume, là avec l'histoire de Ginette et de sa famille, et je l'ai vraiment beaucoup apprécié (je ne sais pas si il a écrit d'autres choses, il faut que je me renseigne).

Alors, je ne vais pas tourner autour du pot, j'ai beaucoup aimé ma lecture. Je me suis retrouvée catapultée dans le Paris d'avant guerre, au temps de l'insouciance et de la légèreté puis dans les années sombres qui ont suivi et j'ai tremblé avec (et pour) Ginette et sa famille. J'ai aimé que l'auteur place l'histoire de la famille de Ginette dans la grande Histoire de notre pays, comme un point de détail ou un focus. J'ai également aimé les parallèles qu'il ose faire entre les passages les plus sombres de cette période et ce que nous vivons actuellement. C'est très fort pour l'esprit et ça m'a beaucoup marqué.

Le récit est hyper vivant, les mots de Philippe Dana sont entrecoupés de souvenirs de Ginette. Ginette, c'est la petite mamie que tout le monde rêve de devenir. A plus de 90 ans elle n'hésite pas à arpenter à pieds les rues parisiennes pour se rendre au concert de son fils (oui, car si on n'aviez pas percuté en lisant son nom de famille, elle est la maman du batteur de Téléphone, excusez du peu). C'est une petite dame tout en pudeur qui a vécu ce qui est tout de même le plus horrible pour moi, qui a survécu et qui a réussi à passer à autre chose (sans oublier ces heures sombres bien entendu). Ce doit être passionnant de l'écouter parler de son épreuve, j'aimerai beaucoup me rendre sur les lieux en sa compagnie et apprendre de la vie grâce à elle.

Mais, et oui il fallait bien apporter un bémol à cette réussite, ce qui m'a embêté et qui fera donc que le livre en sera pas un coup de coeur (alors qu'il était vraiment parti pour ça), c'est que la fin du livre se consacre beaucoup à Richard Kolinka, à son enfance et à la création de Téléphone. Alors c'est normal qu'on parle de lui puisque c'est le fils de Ginette et qu'il est héritier de cette histoire familiale, je ne dis pas le contraire. Mais je n'avais pas envie d'en lire plus à son propos et là, c'est trop long. Ca fait un peu opportuniste avec la formation des Insus et tout ça. Bref, je trouve ça dommage et ça ne faisait absolument pas partie de mes attentes.

Reste un magnifique témoignage, sans doute un des plus vivants que j'ai lu sur le sujet, une belle revanche sur la vie que je vous invite à découvrir ...
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Il y a ces livres qu'on commence un soir juste avant de dormir et dont on ne peut vraiment se séparer… jusqu'à les avoir finis. Parce que l'histoire est intéressante, et tout de suite, l'auteur semble vous mettre dans la confidence. Comme s'il venait s'asseoir à côté de vous pour vous raconter sa petite histoire sur un ton plein de camaraderie. Pendant quelques heures, Philippe Dana m'a emmenée aux côtés de Ginette Kolinka et de sa famille et j'ai adoré mon voyage.

Ginette Kolinka est ce genre de femme incroyable, mon « modèle de vieillesse ». Elle a 91 ans, et qu'importe, elle pète la forme. Elle marche dans Paris avec aisance, a une vie sociale cent fois plus intéressante que la mienne, et respire la joie de vivre.

C'est une femme qui traîne derrière elle une histoire incroyable que seule une trace sur son corps laisse présager : sur son avant-bras qu'elle cache souvent, est tatoué depuis sa jeunesse « 78599 », son matricule à Auschwitz-Birkenau.

Vous pourriez vous dire : Oh non, encore un témoignage sur la déportation. Et j'avoue que j'ai pensé ça aussi. Car même si je lis énormément de choses à ce sujet, que c'est une abomination de l'histoire qui n'en demeure pas moins « intéressante », il y a un moment où ça va bien. J'ai parfois le sentiment qu'on en fait trop, qu'on ne parle que de ça. Mais ce livre justement, c'est bien plus que ça. Car résumer la vie de Ginette à sa déportation serait assez lamentable. Bien sûr, cela fait partie intégrante de sa vie. Et ce livre s'y attarde évidemment beaucoup. Mais pas seulement.

Philippe Dana nous fait le portrait détaillé d'une jeune fille joyeuse, un peu effrontée parfois, une jeune Parisienne dont les parents travaillaient dans un atelier de fabrication d'imperméables. Jusqu'à la guerre, les interdictions qui se multiplient pour les Juifs, la fuite pour échapper aux incarcérations, et la déportation, en 1944. Les conditions sur le camp d'Auschwitz, la découverte du camp d'extermination, la volonté de survivre coûte que coûte.

Mais il parle aussi de l'après… du retour en France, de la ré-acclimatation à la vie normale. de sa rencontre avec son mari, et de leur fils, Richard Kolinka, le batteur du groupe Téléphone (et ouais, quand même…).

Le livre mérite totalement son sous-titre. Philippe Dana nous invite à une plongée dans l'histoire, des années 1930 à nos jours, en passant par les jours sombres de la seconde Guerre Mondiale à la naissance du rock dans les années 1970. C'est une jolie biographie familiale, qui se veut intime, mais pas intrusive. L'auteur, au-delà de raconter l'histoire de la famille Kolinka, ajoute aussi énormément de détails et d'anecdotes historiques qui donnent vraiment de la valeur au récit. Chaque chapitre s'ouvre sur une coupure de presse de l'époque qui nous aide à nous plonger dans l'atmosphère du moment.

J'ai adoré ce livre, tout simplement. Je ne connaissais pas Ginette Kolinka avant, et j'ai envie de dire qu'importe. Ce n'est pas la toute nouvelle biographie à la mode, qui vous donnera les détails des psychoses et névroses de je ne sais quelle personnalité. C'est un témoignage vivant, bien écrit, qu'on lit d'une traite, sur une femme incroyable et son fils un brin rebelle, mais aussi sur certaines périodes de l'histoire que Philippe Dana ravive avec brio.
Lien : http://laroussebouquine.fr/i..
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Je suis déçue par cet ouvrage car je pensais lire un témoignage sur la déportation et la Shoah. Il y a quelques années, avec une classe de lycée professionnel, nous avons entendu Mme Kolinka au Mémorial de la Shoah. Pendant deux heures, elle avait évoqué son enfance, son départ vers la zone non-occupée, son arrestation avec son père, son frère et son neveu, son arrivée à Buchenwald et l'horreur qu'elle avait traversée. Un moment intense que je n'ai absolument pas retrouvé dans cet ouvrage qui s'égare dans des digressions historiques -je ne dirai pas sans intérêt mais qui, à mon avis nous éloignent du coeur du sujet. de plus le chapitre sur son fils n'apporte rien à sa tragédie personnelle. J'attendais mieux.
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critiques presse (1)
Lexpress
30 janvier 2017
Une vie française émouvante et passionnante.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le convoi 71 : A l'intérieur se trouvent des prisonniers juifs, arrêtés soit pour des faits de Résistance, soit comme otages. Beaucoup viennent d'être dénoncés. L'un d'entre eux n'a plus d'ongles. On les lui a arrachés pour le faire parler au cours d'un interrogatoire.

Me voilà nue devant ces femmes qui nous inscrivent. Elles sont deux: l'une nous inscrit sur un registre. Alors que je tente de cacher mes seins et mon sexe, la deuxième femme me saisit brutalement les bras. Je me sens comme une esclave, comme un animal. Je suis malheureuse. Elle prend fermement mon bras qui cachait ma poitrine et me tatoue un numéro. Un beau numéro .... Je me dis que c'est un beau numéro parce que c'est vrai, dans mon malheur, j'ai eu de la chance. Elle a bien fait son travail. Mon tatouage est bien fait: 78599, les chiffres sont très réguliers, il y a le même écartement, la même couleur. Merci, madame l'artiste, vous m'avez bien décorée. Les humiliations se poursuivent avec la tonte.

La transmission, la mémoire passe désormais par les générations suivantes et par les professeurs.
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Ginette est une retraitée active. Elle aborde la neuvième décennie de sa vie, tête haute. Jeune d’esprit, elle fait tout pour conserver la forme. Elle entretient sa santé en enchaînant les cours de gym plusieurs fois par semaine. Elle est le symbole d’une époque où les « personnes âgées » sont devenues les « seniors » actifs.
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Videos de Philippe Dana (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Dana
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