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EAN : 9782246832386
96 pages
Grasset (25/01/2023)
4.15/5   67 notes
Résumé :
Ginette Kolinka, qui va fêter ses 98 ans, habite le même appartement depuis qu’elle a dix ans.
Elle a toujours vécu là, rue Jean-Pierre Timbaud, au cœur de Paris, à l’exception de trois ans : de 1942 à 1945.
Cet appartement, c’est sa vie qui défile devant nos yeux. Il y a les portraits de ceux qui ne sont pas revenus de Birkenau : son père, son petit frère, son neveu.
Les disques d’or de son fils unique, Richard, batteur du groupe Téléphone.>Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Elle est arrivée dans cet appartement elle avait 10 ou 11 ans, elle a 97 ans, cela fait quatre-vingt-sept ans qu'elle monte ces escaliers. Toute sa vie, elle a habité ici. À l'exception de trois années, de 1942 à 1945. Quand elle revient en 1945, rescapée des camps, elle a 20 ans, pèse 20 kilos, le crâne rasé à cause du Typhus.
Ce court témoignage a une construction très originale, Ginette Kolinka nous fait visiter chaque pièce de cet appartement : l'entrée, la chambre principale, le salon, la petite chambre, la salle à manger, la cuisine. À chaque fois les souvenirs remontent, son enfance avec ses cinq soeurs, l'atelier de confection de son père, les marchés avec sa mère à Aubervilliers ou la Villette, Albert, son mari et son fils Richard, sa fierté ; elle rêvait qu'il soit fonctionnaire, heureusement qu'il ne l'a pas écoutée, il ne pensait qu'à la musique, il sera le batteur du groupe Téléphone. Ginette nous raconte ses rencontres avec les collégiens pour témoigner ; Birkenau, la faim, le manque d'hygiène, les travaux de terrassement très durs, ses amies de captivité, Marcelline Loridan et Simone Veil.
Ginette respire la joie de vivre, Marion Ruggieri recueille son témoignage et nous le livre tel quel, c'est un peu fouillis, une sorte de bric-à-brac, mais c'est une formidable leçon de vie et de courage.

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Ce court ouvrage, réalisé avec l'aide de Marion Ruggieri, nous fait entrer dans l'appartement de Ginette Kolinka pour nous le faire visiter, pièce par pièce.
Cet appartement retrace les étapes de la vie de celle qui survécut à la déportation où son père et son jeune frère ont laissé la vie.
A travers les lieux et le mobilier, on revit avec elle ces moments terribles, mais aussi les retrouvailles et la vie qui a repris ses droits après l'horreur.
Le courage de Ginette Kolinka est admirable, autant que son inlassable désir de transmettre la mémoire de cette terrible époque aux plus jeunes.
Tout cela n'est finalement pas si loin de nous et pourrait malheureusement resurgir si on ne reste pas vigilants.
Ginette Kolinka est une de ces vigies et son bouleversant témoignage mérite d'être lu, connu et transmis.
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Elle m'avait laissé à terre avec son premier ouvrage il y a quelques années. Cela continue. Avec simplicité et pudeur. Une seule envie : la serrer dans nos bras. Pourtant elle continue de sourire et se satisfait de bien peu. Ginette nous parle davantage de son fils Richard, batteur du groupe Téléphone et de son mari Albert toujours aussi classe, avec lequel elle n'a jamais parlé de ce qu'ils avaient vécu. Une fois de plus, sa langue est tendre, limpide et évidente. On l'entendrait presque parler avec sa gouaille si caractéristique. Sans jamais avoir besoin d'autre chose qu'une vie heureuse, après avoir vécu l'enfer, elle parcourt les pages de ce livre avec ce petit sourire taquin.

On arpente de long en large cet appartement qu'elle n'a reçu qu'à son retour en 1945, occupé par des collabos. Chaque pièce et recoin lui rappelle des souvenirs parfois douloureux. On y croise certains individus comme la concierge qui changera d'attitude après la guerre. Comme beaucoup d'autres. Comme s'il fallait un électrochoc pour constater que rejeter une personne à cause de sa religion n'était pas un bon argument. Ginette se contente du présent, n'est que peu curieuse et subit les décisions de sa jeunesse. Elle a vingt ans, pèse 26 kilos et son tatouage sur le bras ne s'effacera pas. On y croise Simone Veil, Milou sa soeur, et Marceline Loridan-Ivens, les « quatre de Birkenau ».

Elle y parle de chance. D'être revenue. Et de pouvoir témoigner après toutes ces années de silence. Elle assume mal son rôle de personne importante à écumer les écoles de France. Elle se considère différemment. On lui demande sans cesse si elle a vu Hitler. Mais personne ne lui parle de la faim. À leur âge, en dessous de quinze ans ils étaient déjà morts. Cette faim qui cause des trous physiques et mentaux. Elle, qui a pu se laver une fois en six mois. Cela fait relativiser c'est certain. On pleure devant le chant des déportés et on est admiratifs de la force et du courage que cela a du demander.

En parlant de force, comment expliquer que Ginette soit retournée dans ce camp en n'y gardant aucune rancune. le lieu est un musée et n'a plus rien à voir avec ce qu'elle a pu vivre. le fantôme devient transparent et n'existe presque plus. Alors elle ne « s'attache à rien, pas de sentiment. Elle s'adapte ». Elle a payé ses dents assez cher alors elle les montre. Ginette, je le redis : je vous aime.
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Rescapée des camps Ginette Kolinka nous raconte son retour à la vie et le triomphe de celle-ci malgré les épreuves et les souvenirs toujours présents.
Un récit simple, dont le fil rouge est la visite de son appartement, un récit d'une sensibilité délicate et pudique, où ose même se pointer l'humour. Mais peut-il y avoir un retour à la vie sans humour ? Pour Ginette, non. Une leçon !
N.B. : je ne note pas un tel livre
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Tout d'abord, je tiens à remercier les Éditions Grasset et Netgalley pour ce partenariat.

Dans ce court témoignage, nous partons à la découverte de Ginette, bientôt 98 ans, dans son appartement, celui qu'elle habite depuis ses 10 ans, à l'exception de 3 ans : de 1942 à 1945. Et dans ces lieux, c'est sa vie qui défile : des portraits de son père, Gilbert son petit frère, tant attendu après 5 filles, Jojo son neveu, eux qui ne sont pas revenus de Birkenau. Mais encore les disques d'or de son fils Richard, batteur du célèbre groupe Téléphone en passant par les dessins des écoliers à qui Ginette raconte son histoire, elle qui pourtant pendant longtemps s'est tue, ou aussi les meubles, certains ont été laissés les collabos pendant qu'ils occupaient leur appartement. Des photos de famille aussi, enfin cet appartement c'est sa vie d'avant, pendant après, cette vie qu'elle nous raconte ici.

Ce témoignage est pour moi une pure merveille. Ginette Kolinka est une femme fabuleuse. Pourtant court, c'est tellement poignant ! Comme quoi, il n'y a parfois pas besoin de beaucoup de mots pour transmettre, faire ressentir des émotions.

J'ai aimé découvrir son appartement au fil des pages en même temps que son histoire pourtant si difficile. Parce que Ginette a connu l'enfermement, les camps, la faim, le froid et toutes les barbaries subies pendant cette Seconde Guerre Mondiale. Mais pour moi, Ginette c'est aussi la simplicité, l'amour, la joie, le sourire, la force, le courage, le bonheur. Ginette, c'est une ode à la vie tout simplement.

« On me demande pourquoi je souris tout le temps, mais parce que j'ai tout pour être heureuse ! » Merci pour cette leçon de vie, j'ai été ravie de vous rencontrer, vous m'avez mis un coup au coeur et je vous souhaite encore de longues années de bonheur.
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critiques presse (3)
LaCroix
20 mars 2023
Rescapée des camps de la mort, Ginette Kolinka, 98 ans, publie le deuxième volet de son autobiographie. Un hymne à la joie.
Lire la critique sur le site : LaCroix
OuestFrance
03 février 2023
C’est un tout petit livre, 85 pages, quelques photos en noir et blanc, une écriture dépouillée. Il raconte une vie à la fois simple et exceptionnelle, à travers la visite d’un appartement du XIe arrondissement de Paris.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Elle
30 janvier 2023
Dans « Une vie heureuse », livre vif et essentiel, Ginette Kolinka se raconte à Marion Ruggieri, déroulant le film d’une existence placée sous le signe de la joie.
Lire la critique sur le site : Elle
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
On a porté l'étoile dès qu'il a fallu la porter.
Papa, né à Paris, et qui était français, avait combattu en 1914, nous n'avions rien à craindre selon lui. On a rendu nos vélos, les postes de TSF, on a évité les jardins publics, on n'est plus allés au cinéma ni à la piscine car c'était interdit aux Juifs. Mes sœurs ont dû arrêter de travailler. Et notre père a dû quitter son atelier.
Le fabricant pour dames est parti.
Le chapelier est resté. Avec sa femme, ils étaient poitrinaires. Ils ont disparu.
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L'autre jour, dans la rue, je croise une mère avec son bébé dans un landau. Une petite fille. Je la regarde, elle me fait un beau sourire. Elle doit avoir à peine un an. Richard était comme ça, aussi, on le regardait, il souriait. J'ai pensé : quand ils rentraient dans les chambres à gaz, les bébés, ils leur souriaient peut-être. Et ça ne les faisait pas fondre.
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On me demande pourquoi je souris tout le temps. Parce que j'ai tout pour être heureuse... Et puis, en blaguant, je dis aux élèves :
- J'ai payé mes dents assez cher comme ça, si en plus je ne les montre pas !
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L'autre jour j'ai dit à des élèves de troisième :
- Tous ceux qui ont moins de 15 ans levez-vous !
Les trois quarts se sont levés. Je leur ai lancé :
- Vous êtes morts.
Au camp, on tuait les moins de 15 ans. Ca a fait un froid.
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On me parle de mes qualités: mais non, je n'ai pas eu de volonté! mais non, je n'ai pas eu de courage! Je n'avais plus rien, plus de sentiments, je faisais les choses comme un robot. J'ai eu de la chance. La chance de partir de Birkenau en novembre 1944. Si j'étais partie en janvier 45, j'aurais fait la route à pied, d'Auschwitz à Loslau, "la Marche de la mort", et je ne serai pas là. Ceux qui l'ont fait ... J'ai échappé à ça. Parce que ce jour-là, de novembre, quand ils ont commencé à évacuer, je ne suis pas allée travailler, je me suis planquée. ça aurait pu être très grave, ca a été ma chance.
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