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Critique de frandj


J'avais entendu parler de cette pièce sulfureuse qui avait fait grand bruit, au moment de sa création. Quoique je ne sois pas féru de théâtre, j'avais eu vaguement envie de la voir, mais je ne l'avais pas fait. Je viens enfin de la lire.
En fait, Roberto Succo (et non Zucco) n'est pas une invention de Koltès. Entre 1981 et 1988, ce tueur en série a réellement sévi en Italie, en France et en Suisse. Les premières personnes qu'il a tuées sont ses parents: déclaré « schizophrène », il fut interné en hôpital psychiatrique dont il s'enfuit en 1986. Il a ensuite commis de nombreux vols, viols et meurtres, avant d'être arrêté. Il s'est finalement suicidé en prison.
Il fallait avoir de l'audace pour choisir un tel homme comme "héros" d'une pièce. Le parcours que Koltès décrit est presque conforme aux faits réels. Indiscutablement l'homme est fou, d'une certaine manière, et en même temps il a des côtés attachants. Il commet ses crimes comme à l'improviste, incité par une obscure pulsion: le lecteur, quoique prévenu, se trouve surpris. A part ses actes répréhensibles, il nous apparait compliqué et obstiné certes, mais presque comme sympathique. Une scène tragi-comique le montre prenant en otage, au hasard, un jeune garçon (qu'il tuera) et sa mère; les témoins du drame se comportent involontairement de manière très comique. A noter aussi un personnage secondaire important, qu'on appelle la Gamine, violée par Zucco (auquel elle restera attachée). Comme il se doit, la pièce se termine par la mort du "héros".
Il est clair que la création du personnage de Zucco est une réussite. Mais, décidément, je crois que je n'apprécierai jamais le théâtre à sa juste valeur. Dans cette pièce pourtant courte, de longs passages m'ont semblé verbeux. En outre, je n'arrive pas à admettre certaines conventions usuelles, propres au théâtre. J'aurais sûrement bien mieux apprécié de lire un roman sur ce même sujet et avec le même personnage.
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