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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dernier roman écrit par Konaté peu de mois avant sa mort. Roman policier qu'il a choisi de situer dans sa ville natale Kita.

Ce n'est pas le meilleur ouvrage que j'ai lu de cet auteur loin s'en faut. L'histoire est courte, ce qui n'est pas un défaut, mais l'intrigue fort simple, voire simpliste.

Ceci n'empêche pas l'auteur, comme à l'accoutumée, de nous présenter, et on le sent avec beaucoup de tendresse, les antagonismes qui nourrissent la population africaine, divisée entre animisme, croyance dans les esprits des ancêtres et islam, mais qui divisent aussi la population plus âgée aux plus jeunes, qui vivent, eux, pleinement à l'heure de la mondialisation.

Et c'est là que réside principalement l'intérêt de lire les oeuvres de Konaté, pour ce livre-ci également.

Merci à Babelio et aux éditions Metalié de m'avoir fait découvrir ce titre.
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Pour leur dernière enquête, Moussa Konaté emmène le commissaire Habib et de son adjoint Sosso à Kita, la ville de son enfance, où un gang de coupeurs et de voleurs de têtes s'en prend aux mendiants. La police locale, écartelée entre les partisans de la tradition et les tenants de la modernité - avec les autorités locales en arbitre -, doit accepter qu'Habib quitte Bamako pour lui prêter main forte et retrouve ainsi sa ville natale.

Respectueux des coutumes et mythes traditionnels mais doté d'un esprit logique, le commissaire laisse son adjoint mener les recherches sur le terrain et interroger les témoins et suspects potentiels alors que lui-même se concentre sur les réseaux internet. Dans une ville où la population, sous l'influence de l'imam et avec l'approbation du préfet, préfère croire à une vengeance des esprits au mépris d'arguments rationnels, il ne sera pas facile de démasquer et d'arrêter les coupables. Ce que fera Habib lors d'une séance d'explications digne d'Hercule Poirot !

L'affaire des coupeurs de têtes propose une intrigue solide et une enquête convaincante, mais c'est aussi le portrait contrasté d'une société malienne (et aussi africaine) avec ses rivalités ethniques (évoquées ici sur le mode de l'humour par le Malinké Habib, son adjoint Bambara et quelques collègues Peuls), ses croyances traditionnelles, les aspirations de sa jeunesse et son désir de modernité. Dernier roman de Moussa Konaté avant sa disparition en 2013, L'affaire des coupeurs de têtes, à l'écriture plus rigoureuse que celle de Meurtre à Tombouctou, se lit d'une traite et, à travers une histoire policière assez classique, constitue une bonne introduction à la réalité d'un pays.
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Rendez vous à Kita, la capitale de l'arachide avec les Malinkés mangeurs de pâte .... d'arachide, avec les Bambaras, artistes de génie surtout dans la fabrication de la bière de mil, et j'allais oublier les Peuls, leur cerveau est en diamant !
Le retour dans la ville natale où deux mondes se côtoyaient... "celui du passé, désespéré parce que se sentant impuissant, et celui du présent, ignorant le passé et convaincu que l'avenir lui appartenait."
Plongée dans ce que devient le Soudan français ... le Mali indépendant depuis le 22 septembre 1960, avec comme devise « un peuple, un but, une foi », avec Moussa Konaté, auteur malien qui a fini sa vie à limoges le 30 novembre 2013.
Ce livre est le dernier écrit .... à mon humble avis, pas le meilleur, le style est plutôt haché, toutefois l'intrigue est pas mal foutue.
Dernier roman de l'auteur, dernière occasion de l'écouter raconter son Afrique, il ne faut pas bouder notre plaisir de le retrouver.
Un vrai roman noir malien qui tient la route !
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Avant la critique proprement dite, je tiens à remercier les éditions Points pour leur concours Twitter... et mon conjoint, pour m'avoir filé son lot! xD
L'affaire des coupeurs de têtes était, des trois romans gagnés, celui qui me faisait le plus envie et, une fois n'est pas coutume, celui par lequel j'ai commencé, au lieu de le garder pour la fin.

Il s'agit d'un roman très court, presque une nouvelle, de même pas 180 pages et imprimée assez gros. Autant dire que l'on se doute tout de suite que l'auteur ira à l'essentiel... eh bien, oui et non.
Les protagonistes principaux n'arrivent qu'après les cinquante premières pages, destinées à planter le contexte, présenter quelques-uns des personnages, et surtout à montrer à quel point ceux-ci pédalent dans la choucroute... Point de sentiment de longueur toutefois, la narration se veut assez fluide, sans temps morts, au détriment toutefois des descriptions, purement et simplement inexistantes tout au long de l'ouvrage, ce qui constitue son plus gros point faible. L'immersion se trouve vraiment gâchée par un manque cruel de détails: on ignore totalement (!) à quoi ressemblent Habib, Sosso, le commissaire Dembélé et le jeune policier Diallo, et il faut se débrouiller avec l'esquisse de leurs traits de caractère. Il en va naturellement de même pour les lieux, alors que la ville de Kita parait être un décor haut en couleur que l'on aurait aimé découvrir un peu plus à l'occasion de cette enquête!

Mais, mis à part ça, L'affaire des coupeurs de têtes est vraiment un très bon moment de lecture, durant lequel on ne s'ennuie jamais. Et si Moussa Konaté a été chiche sur le décorum, il ne l'a pas été sur les messages de fond. On découvre en effet une ville souffrant d'un fort clivage entre la jeune génération désabusée à l'extrême, et les aînés réfugiés dans leurs croyances. le folklore occupe ainsi constamment l'arrière-plan du récit, et si l'on s'étonnera au tout début de voir un préfet et un commissaire de police, censés incarner la logique et la rationalité, rendre des comptes aux anciens et écouter le devin local, on comprendra rapidement que les deux ne sont pas forcément incompatibles, de la même façon que l'animisme côtoie sans mal l'islam dans le quotidien des gens.
Le déroulement de l'enquête, lui, se suit sans déplaisir. Moussa Konaté laisse traîner suffisamment d'indices pour que l'on aie une idée du coupable dès la moitié du roman, tout en brouillant suffisamment les pistes pour que l'on n'en aie pas l'absolue certitude avant la toute fin.
Chose étonnante, ce n'est pas le commissaire Habib, comme le résumé pouvait le laisser supposer, que l'on suit le plus, mais bien Sosso, qui mène l'enquête sur le terrain pendant que son supérieur... vérifie des trucs sur internet. Impossible donc de ne pas ressentir une légère frustration quand ().
Enfin, si l'ouvrage se veut parsemé de quelques touches d'humour apportant une bouffée de légèreté, celles-ci se veulent majoritairement tournées autour des différentes ethnies des protagonistes, qui laisseront forcément sur le carreau la plupart des lecteurs, comme une private joke, un peu comme si l'on balançait sans contexte à un Chinois une vanne sur les Bretons, les Normands et le Mont Saint-Michel.

En résumé, L'affaire des coupeurs de têtes est donc un petit polar sympathique, plutôt bien fichu, et agréable à lire, mais dont le principal défaut, à savoir l'absence de détails, ne parvient malheureusement jamais à se faire oublier.
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Dernier roman de Moussa Konaté, quelques mois avant sa mort en 2013. Il y décrit avec tendresse et ironie le village où il a passé une partie de son enfance. le coupeur de têtes officie à Kita, au Mali. Ses victimes sont des mendiants. le commissaire Dembélé secondé de Sy sont chargés de l'affaire, rapidement rejoints par le commissaire Habib et son adjoint Sosso venus de la ville pour leur prêter main forte. En effet, l'affaire est corsée : les têtes tombent les unes après les autres, un Esprit vêtu de rouge et armé d'un coupe-coupe hante le village et sème la terreur à la nuit tombée, un mécréant en fait les frais, Sosso est victime d'une tentative de meurtre, une taupe se planque au commissariat et le fou Ngaba traine ostensiblement sur les scènes de crimes..

Ce polar vous assure un dépaysement total !

On est bien loin des méthodes d'investigation américaines ! Même si les intérêts en jeu sont tout aussi vénaux que chez l'oncle Sam... "La scientifique" n'est pas la préoccupation première des enquêteurs. Plutôt du genre bonnes vieilles méthodes : observer et écouter... Au final, l'enquête se boucle façon "Whodunit" et Agatha Christie, dans un salon où sont rassemblés les autorités et les principaux protagonistes.

Toute l'histoire se concentre sur l'histoire du village et de ses habitants et sur leur tiraillement entre croyances ancestrales, sorcellerie et modernité. Pas facile pour certains de se défaire de ces dogmes, les plus jeunes franchissent le cap séduits par plus de modernité, les plus malins les utilisent pour multiplier supercheries et manipulations et se faire la meilleure place au soleil.

La place de la religion, notamment l'islam, est, elle, aussi essentielle. le roman nous plonge complétement dans les traditions et la société malienne.

La cohabitation au sein du village entre ethnies Malinkés, Bambaras et Peuls donnent lieu à des conversation ponctuées d'expressions croustillantes, "à l'africaine" ! On sent alors tout l'attachement de l'auteur pour son pays.

En quelques mots, une belle découverte du Mali avec Moussa Konaté. Une écriture simpliste et parfois maladroite (l'éditeur précise que le décès soudain de l'auteur n'a pas permis de réécriture de certains passages) qui ne doit dispenser de ce roman très plaisant et des autres titres du même auteur.
Lien : http://noireframboise.blogsp..
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Un gentil polar... Parfois soporifique mais plein de bons sentiments...
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