Après être tombée par hasard sur la bande-annonce alléchante et très hard-boiled du film Budapest Noir, j'ai exhumé de la pile à lire le roman à l'origine de ce polar hongrois, signé Vilmos Kondor.
Zsigmond Gordon est un journaliste formé aux Etats-Unis et spécialisé dans les investigations criminelles, qui renifle les affaires louches mieux qu'un cochon truffier.
Lorsque le corps d'une séduisante jeune femme est découvert dans une quartier mal famé, avec, sur elle, un Myriam, livre de prières juives destinées aux femmes, Gordon reconnaît aussitôt la victime, aperçue sur des photos cochonnes dans le bureau de Gellert, le chef de la police.
Les prostituées juives sont rarissimes, et celle-ci, en plus d'être belle, possédait un livre religieux. Gordon pressent un scoop qui lui permettra de truster les unes et décide de mener l'enquête dans un pays en proie à une crise politique. Car en ce mois d'octobre 1936, le Premier ministre Gömbös Gyula qui avait conclu une alliance avec l'Allemagne nazie, vient de mourir.
Gordon, fin limier, remonte la piste des photographies coquines, et se retrouve vite à fouiner dans les hautes sphères, ce qui ne va pas être sans conséquence pour sa sécurité.
Premier roman d'une série de cinq mettant en scène ce journaliste perspicace, Budapest la Noire doit beaucoup à l'atmosphère dépeinte par Vilmos Kondor, qui nous plonge dans la capitale hongroise d'avant-guerre. Le héros, très chandlérien, se meut dans toutes les sphères de la société magyare, découvre le poids des secrets de famille dans une société marquée par le racisme, et le lecteur parcourt avec plaisir ses aventures qui sont un hommage aux classiques du roman noir.
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Puisque la boxe tient une certaine place dans ce roman noir, pas du tout inquiétant, je le classerais dans les poids légers pour ne pas dire poids plume.
Comme sur la photo de couverture, le tram circule à Budapest. Nous sommes avant la guerre et le journaliste qui mène l'enquête, Gordon, le prend souvent. Vous saurez aussi tous les noms des rues de la ville, de certains quartiers et restaurant etc... Mais les descriptions succinctes, une écriture sans relief font que ce roman est plat, sans atmosphère et les personnages inconsistants. le résumé de quatrième de couverture laissait espérer beaucoup mieux surtout de la part des éditions rivages et dans la collection thriller (aucun suspense, pas d'angoisse. Dormez tranquille, braves gens !!). Pour moi ce premier volet d'une future série sera aussi le dernier.
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Ce roman n'a beau ne mesurer que deux cents cinquante pages, il m'a semblé pourtant fort long, peut-être parce que le personnage principal n'est pas un enquêteur professionnel, mais un journaliste.
Même s'il paie de sa personne pour mener à bien son investigation sur l'assassinat d'une jeune prostituée juive, il compte pourtant beaucoup sur la chance et sur son intuition, plus que sur ses recherches ou sa connaissance du terrain pour découvrir l'identité du coupable.
Entre temps, il se sera beaucoup déplacé, et les nombreuses descriptions ralentissent l'intrigue. Besoin de poser les bases de la série, de planter le décor de cette Hongrie qui se dirige peu à peu vers la guerre ? Peut-être. J'espère que les volumes suivants seront moins contemplatifs, d'autant plus que le dénouement était particulièrement intéressant.
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En se réveillant à l'aube, Gordon éprouva ce que racontent les boxeurs quand on les interroge sur leurs blessures : "Sur le ring, ça fait un peu mal. Plus tard, c'est pire. Mais ce n'est encore rien. La vraie douleur arrive le lendemain."
- J'ai à faire, papy.
- Pour l'amour du ciel, ce que tu dois faire, c'est rester au lit à gémir.
- Je peux gémir sans rester au lit.
- On gémit mieux en restant couché.
- Donc, vous travaillez à un article?
- Mettons...