Un pont entre nous

Aaron Boroff et Tillie Stanley sont sur le pont George Washington sur l'Hudson et veulent se suicider. Quatre scénarii se succèdent : dans le premier, Tillie saute, Aaron ne saute pas ; dans le second, Aaron saute, Tillie ne saute pas ; dans le troisième, ils sautent tous les deux et dans le quatrième, ils ne sautent pas, se sauvant l'un l'autre.

Il y a pour l'un et pour l'autre un événement déclencheur.

Tillie, après une représentation théâtrale, a été victime de cyber-harcèlement sur son poids par une camarade du lycée Spence, Molly Tobin, visiblement influencée par deux pestes de l'établissement, Gretchen et Isabella. Tillie a aussi été ghostée du jour au lendemain par son petit ami, Amir Rahimi, qui n'a pas osé lui avouer qu'il était gay.

Aaron a demandé à une de ses amies, Sarah Palmer, ce qu'elle avait pensé de sa prestation dans la comédie musicale Rent avec sa binôme extraordinaire, Kelly Jameson et elle n'a pas été tendre dans son jugement.

Il y a ensuite les causes plus profondes à la dépression sévère dont souffrent Tillie et Aaron.

Tillie est une enfant adoptée, originaire de Corée. Après son adoption, ses parents, Winnie et Frank Stanley, ont eu un enfant qu'ils désiraient depuis longtemps, Britt, la petite soeur de Tillie. Si Winnie aime profondément sa fille, Frank semble avoir honte de cette fille adoptive qui ne lui ressemble pas.

Aaron vit avec son père Michael Boroff, il voit peu sa mère qui est partie à Cape Code et pense avant tout à sa carrière de théâtre. Aaron est gay et il fantasme sur Evan Hanson, un élève de terminale au lycée Fieldston. Il compose des chansons dans lesquelles il exprime sa solitude et son mal-être et il rêve de gloire.

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Bill Königsberg un auteur américain de littérature Jeunes adultes. The Porcupine of Truth a remporté le PEN Center USA Literary Award et le Stonewall Book Award en 2016. Openly Straight a remporté le Sid Fleischman Award for Humour et a été finaliste pour le Amelia Elizabeth Walden Award et le Lambda Literary Award en 2014 et a été traduit en cinq langues. Son premier roman, Out of the Pocket, a remporté le Lambda Literary Award en 2009. The Music of What Happens, sorti en 2019, a été sélectionné pour un film. En 2018, l'Assemblée sur la littérature pour adolescents (ALAN) du Conseil national des professeurs d'anglais (NCTE) a créé le prix Bill Königsberg pour les actes et l'activisme pour l'équité et l'inclusion par la littérature pour jeunes adultes.

Avant de se consacrer à l'écriture de livres pour adolescents, Bill Königsberg était rédacteur sportif et rédacteur en chef pour l'Associated Press et ESPN.com. Il vit à Phoenix, en Arizona, avec son mari, Chuck.
The Bridge est actuellement le seul roman de Bill Königsberg traduit en français grâce à PKJ.

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Bill Königsberg participe au Trevor Project, l'association américaine de prévention du suicide auprès des jeunes LGBTQIA+. Il a lui-même affronté une dépression sévère et commis une tentative de suicide à l'âge de vingt-sept ans.

Un pont entre nous est un roman fleuve qui imagine les répercussions d'un suicide abouti sur l'entourage de la personne suicidée, le désespoir immense de la victime et la douleur des survivants, leur culpabilité ressentie pour les derniers jours avec la victime, leurs manquements ou leurs erreurs mais aussi leur cécité face à la dépression de l'un des leurs.

Bill Königsberg propose quatre destins différents, tout d'abord, le suicide d'un des héros, la fille puis le garcon, puis le suicide simultané des deux héros ; enfin, il conclut par une quatrième alternative dans laquelle les deux héros restent en vie. Il imagine les répercussions immédiates dans le cas du suicide de l'un des deux héros mais il va plus loin dans le cas du suicide des deux héros car il décrit le deuil porté sur plusieurs générations.

Enfin, il propose heureusement un quatrième scénario dans lequel les deux héros ne se suicident pas mais il n'édulcore en rien leur parcours de soins. C'est probablement l'aspect le plus intéressant de ce roman d'avertissement, la précision sur la prise en charge des troubles de l'humeur dans le contexte particulier des États-Unis d'Amérique, en l'absence d'assurance maladie universelle. Bill Königsberg décrit à la fois la prise en charge psychothérapeutique, les traitements médicamenteux et leurs effets secondaires, notamment l'épisode maniaque du héros.

Il imagine surtout deux héros extrêmement touchants dans leur fragilité mais aussi leur courage dans l'adversité. Il montre les limites de chaque être humain et il n'épargne en rien les descriptions de certains parents ayant des difficultés à exprimer leurs émotions. La mère du héros et le père de l'héroïne sont saisissants dans leur absence d'empathie et de froide résolution. Au contraire, le père du héros et la mère de l'héroïne sont touchants dans leur amour maladroit mais entier et sincère.

Alors que le roman adolescent aborde depuis peu de temps le suicide de manière frontale, ce roman est original car il est hyper réaliste et nous ne retrouvons pas cette fois le dénouement habituel dans lequel l'amour sauve des pulsions de mort.

Dans Un Pont entre nous, Bill Konigsberg fait le choix de parler de manière frontale et sans tabou du suicide chez les adolescents. Pour cela, il adopte une forme originale puisque ce n'est pas une histoire mais bien quatre qui nous sont proposées, en fonction de la décision de sauter ou non prise par Aaron et Tillie. le lecteur va ainsi découvrir ce qu'il advient dans chacun de ces différents scénarii. J'ai trouvé que c'était une très bonne idée car à travers ces 4 histoires possibles on voit comment l'histoire personnelle d'Aaron, Tillie mais aussi de leur entourage va évoluer car leur choix de sauter ou non de ce pont aura forcément une incidence.

Le traitement du thème du suicide, fortement rattaché à celui de la dépression est particulièrement bien traité aussi. Bill Konigsberg qui sait malheureusement ce que ça fait d'être dépressif et prêt à franchir le pas, a voulu offrir aux adolescents un roman qui leur permettent de comprendre en quoi le suicide n'est pas une solution ou comment venir en aide à un ami qui serait tenté de mettre fin à ses jours. Les personnalités d'Aaron et Tillie sont très riches et fouillées. C'est des raisons différentes qui les conduisent à se retrouver ce jour là sur le pont. L'auteur , dans Un Pont entre nous, évoque en filigrane une multitude de thèmes tels que l'acceptation de soi, le cyberharcèlement, l'adoption, la bipolarité, ... car c'est bien un faisceau d'événements qui vont conduire Aaron et Tillie à penser à l'impensable.

J'ai été touchée par cette lecture et notamment par les deux personnages. Il y a parfois quelques longueurs mais Bill Konigsberg a su proposer quatre histoires très différentes. J'ai moins adhéré à la version où les deux sautent car on nous parle ensuite d'autres personnes sans qu'on sache quels liens il y a avec Aaron et Tillie ( ou en tout cas, ça m'a paru nébuleux). J'ai sinon aimé les trois autres versions possibles, chacune étant différentes même si on retrouve par petites touches quelques similarités. En assemblant les quatre scénarii on a une vue d'ensemble sur la personnalité d'Aaron et Tillie ainsi que leur histoire personnelle et leur avenir.

Un Pont entre nous montre à quel point la voix vers la guérison de la dépression est loin d'être une ligne droite, qu'il y a de nombreuses étapes à franchir et parfois des ratés, des doutes. L'important étant alors de pouvoir compter sur le soutien d'un ami, de sa famille, et surtout de ne pas être abandonné ou incompris. Une histoire émouvante.
Lien : https://www.lirado.fr/un-pon..

Ce roman aborde les turbulences de l'adolescence à travers le destin de deux jeunes américains : Tillie et Aaron.

Ils sont lycéens, ils ne se connaissent pas mais tous deux ont envie d'en finir avec la vie. le hasard veut qu'ils se retrouvent le même jour sur le même pont, prêts à se jeter dans le vide.

À partir de là, l'auteur nous propose quatre scénarios. Dans le premier : Tillie saute et Aaron reste en vie. Dans le second, Aaron saute et c'est Tillie qui reste en vie. Dans le troisième, les deux ados sautent ensemble et enfin, dans le quatrième, Aaron et Tillie décident de rester en vie et de s'entraider.

À chaque fois, l'auteur aborde la question du deuil et de la culpabilité de l'entourage, les tourments d'Aaron quand il voit Tillie se jeter ou à l'inverse, ceux de Tillie qui se demande ce qu'elle aurait pu faire pour empêcher cet inconnu de mettre fin à ses jours.

Aaron est un garçon qui rêve de rencontrer l'amour et la célébrité grâce à sa musique, il a un père très présent dans sa vie mais cela ne lui suffit pas car à cet âge-là, on sait que les copains et le regard des autres ont une grande importance.
Quant à Tillie, c'est une jeune fille qui se sent rejetée par son père adoptif et qui se sent mal dans sa peau à cause de quelques kilos en trop, kilos qui lui ont valu des moqueries sur les réseaux sociaux.

J'ai trouvé que l'idée de présenter plusieurs scénarios autour de thème délicat était très intéressante et très bien traitée. de plus, l'histoire est servie par des personnages attachants et crédibles.
À la fin du roman, l'auteur raconte sa propre histoire (il a fait une tentative de suicide) et parle de l'importance de parler, d'être à l'écoute et de consulter lorsque c'est nécessaire. Il rappelle que la dépression peut frapper n'importe qui et à n'importe quel âge, il brise le tabou et rappelle qu'il y a des solutions pour en sortir.

un livre qui nous rappelle à quel point on est important.

Avant de commencer je tiens à rappeler que ce livre parle de nombreux sujets sensibles comme le suicide, la dépression, la bipolarité, le harcèlement, le divorce mais aussi le coming out avec l'homophobie.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman ! La plume de l'auteur est douce mais aussi percutante. J'ai beaucoup aimé la forme du livre, découpé en 4 destins différents, cela nous permet de voir toutes les issues possibles en fonction des choix des personnages.

Les deux protagonistes sont très attachants, autant que tous les personnages qui permettent à l'auteur d'explorer toutes les formes de mal-être que peuvent ressentir une personne. J'ai aimé me sentir comprise par ces personnages.

Ce livre est comme une couverture douillette, il nous enveloppe de chaleur et nous réconforte. Je me suis rappelé que chaque être à sa place sur terre et qu'on est tous légitime de ne pas être heureux tout le temps.

Si vous voulez découvrir les destins de Tillie et Aaron je vous invite à lire ce livre qui vous redonnera une bouffée de confiance.

Qu'est-ce que j'ai adorée me plonger dans cette lecture. Ça faisait un moment que je n'avais pas lu de Young adult.
Les personnages, souvent des adolescents ou des jeunes adultes, sont toujours super riche, et émouvant. J'arrive plus facilement à m'identifier aux protagonistes de livre "Young Adult" que dans les autres genre, même si j'aime lire tout les styles ou presque. À chaque fois, je verse toujours une petite larmichette.
Là, ont suit deux adolescents de New York dépressif sur le point de mettre fin à leur jours sur le pont George Washington. Destin 1 : Tillie saute Aaron non. Destin 2 : Aaron saute et Tillie non. Destin 3 : les deux sautent. Destin 4 : personne ne saute. Harcèlement scolaire, identité sexuelle, il y a de quoi se sentir ému pour les sujets concernés.

Aaron et Tillie ne se connaissent pas mais se retrouvent tous les deux sur le pont George Washington au même moment, résolus à se jeter dans le vide. Les deux ont l'impression qu'ils ne seront jamais assez “bons” et que leur vie n'a pas d'importance. Mais que va-t-il se passer sur ce pont ? 

Si Aaron saute ?

Si Tillie saute ?

S'ils sautent tous les deux ?

Et si aucun des deux ne saute ?

Bill Konigsberg a divisé le livre en quatre parties, chaque “si” raconté dans une histoire, chacune explorant les ramifications des choix d'Aaron et de Tillie, les répercussions pour celui qui a assisté à la scène, mais aussi sur les proches, les différentes façons dont ils auraient pu impacter le monde s'ils ne s'étaient pas suicidés.

Ce roman dépeint la dépression sans fard ni “romantisme” : aucun ressort quasi magique ne vient sortir les personnages de leur mal-être car la dépression n'est pas “juste” être affecté par un évènement. Ses racines sont bien plus profondes et l'auteur le montre parfaitement à travers les avancées des personnages, mais aussi leurs rechutes. 

Il a fallu plus de deux ans à B. Konigsberg pour écrire ce roman, avec l'espoir de toucher ceux qui souffrent de dépression, ayant lui-même traversé cette épreuve ( sa postface est particulièrement touchante). En écrivant l'histoire de quatre manières, il s'efforce de souligner l'impact de leurs choix, de les aider à comprendre qu'ils comptent et, finalement, de leur donner de l'espoir. Mais quels que soient les scénarios, on retrouve certains faits communs qui sont là pour nous rappeler qu'aucune solution n'est magique ni ne préviendra les adversités mais qu'il existe des voies pour s'en sortir.

Honnêtement, ce n'est pas un roman facile en raison de ses thématiques mais c'est un texte très juste sur la santé mentale, la dépression et le suicide. On y croise des adultes parfaits dans leur rôle, d'autres complètement dysfonctionnels. On y dépeint les traitements médicamenteux qui peuvent être une vraie béquille, le risque des virages maniaques, les différentes thérapies et autres outils dans la bataille pour sauver des vies. 

Un pont entre nous est un roman avec un regard honnête et émouvant sur les adolescents, la dépression et le suicide et je ne peux que vous le recommander si vous souhaitez toucher du doigt ce que cela représente pour ceux qui en souffrent.

J'ai beaucoup entendu parler de cette histoire. Ce n'est pas un coup de coeur, je ne le relirai pas mais je suis contente de l'avoir découvert car c'est un roman qui peut aider. Elle a au moins le mérite d'exister. On y retrouve beaucoup de sujets difficiles (TW : suicide, dépression, grossophobie, harcèlement). Même si le fait de reprendre au début pour chaque histoire m'a un peu dérangé, car on a parfois des redites, je vous recommande quand même cette lecture.
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