Inspecteur Kurokôchi, tome 6

Après tous les tragiques événements des tomes précédents, il fallait bien que l'Arc de l'Assemblée du Cerisier trouve sa conclusion : ACHTUNG SPOILERS
Si l'enquête fut aussi compliquée, c'est parce que Momotarô / Tom Peach n'était pas le nom de code d'un homme mais celui d'une équipe, et pour compliquer encore plus les choses cette équipe était composée d'un voleur et d'un tueur ayant échangé leurs identités pour mieux se venger de ceux qui avaient leurs vies ruinées… mais ils se sont perdus en cours de route, et l'un s'est servi de l'autre pour parvenir à ses fins !

La routine reprend son cours :
- désormais le chouchou du nouveau chef de brigade Koganezaki, le justicier ripou se voit adjoindre un nouveau partenaire rookie, consciencieux certes mais pas très futé… mdr !
- désormais dans la collimateur de l'agence nationale, Shingo Seike a bien dû mal à échapper à sa nouvelle supérieure aussi bien gaulée qu'entreprenante, et est bien près de tomber dans un honey trap tendu par sa hiérarchie avant d'être secouru par le yakuza gay qui en pince pour lui… mdr !
Mais après le casse des 300 millions de yen et le détournement des 30 milliards de yen, notre dynamique duo creuse encore dans la cave du Japon bien-pensant pour y déterrer de nouveaux cadavres… Tandis que l'inspecteur Kurokôchi file un margoulin démarcheur de gris-gris pour remonter la piste de l'assassin de trois adeptes de l'école de la lumière scintillante, l'inspecteur Seike est lui en charge d'un double homicide au domicile d'un expatrié russe disparu depuis 10 ans. On s'attaque au business de la religion et aux marchands du temple pour remonter aux attentats de1995, et on découvre des ténèbres plus profonde encore avec la sécurité publique qui infiltre les milieux extrémistes non pour les démanteler mais pour les utiliser au mieux de leurs intérêts (genre décrédibiliser les milieux libéraux, diffamer les milieux radicaux, passer pour les héros ou organiser voire lasser passer un attentat pour mieux faire passer dans l'opinion publique de nouvelles lois sécuritaires qui pourriront la vie des honnêtes gens mais pas celle des criminels).
Ah sinon, notre Dark Colombo persuadé d'être sur écoute donne maintenant ses rendez-vous aux meetings du parti communiste japonaise, ce qui nous permet d'avoir en fond sonore les diatribes contre la corruption de la classe dirigeante, la droitisation du pays, la radicalisation des néo-cons, le révisionnisme historique et le réarmement du pays… la routine quoi ! blink

La formule est maintenant bien rôdée : le justicier idéalise continue de rechercher le meurtrier de son père, le justicier ripou remue la merde de la voyoucratie d'en bas pour foutre la merdre dans la voyoucratie d'en haut et les deux enquêtes finissent pas se rejoindre avant de senior ne se servent du junior comme leurre /diversion / appât / sherpa pour mieux débouler comme un chien dans le jeu de quille de la délinquance en col blanc.
Arnaques, fraude fiscale, assassinat d'un haut commissaire, mafia russe, KGB… Encore une histoire qui va mal finir ! Sauf que par le plus grand des hasards (ou la plus diabolique des machinations ^^) l'inspecteur Kurokôchi se retrouve maintenant à la tête de fond quasi illimités pour alimenter sa vendetta contre la haute société : tremblez politiciens véreux, patrons voyous, banksters et managkillers car Batman & Robin arrivent !!oh yeah !!!
J'imagine parfaitement le pendant comics avec la Scientologie, les sectes évangélistes, le massacre de Wako, les attentats d'Oklahoma City, JFK, Lee Harvey Oswald et Jack Ruby… Oui mais non, la bande dessinée américaine est beaucoup trop formatée et censurée pour permettre ce genre de choses !

Nous attendions avec impatience ce qui allait arriver à cette assemblée du cerisier au passé si ancrée historiquement. Maintenant nous connaissons toute l'histoire et nous sommes plus rassurés sur son avenir moins macabres. Un homme généreux va prendre la direction et les fonds iront vraiment pour aider les familles de policier mort au service. La corruption va être réduit à néant. Mais le nouveau boss va leur donner un nouvel os à ronger de taille. Cela a paru difficile d'arriver jusque là. Qu'est-ce que cela va t'il en être maintenant d'enquêter sur le meurtre du père de Shingo Seike sachant que la sécurité publique est impliquée jusqu'au cou? En plus, on commence déjà a nous donner des informations de haute importance. Que vient faire une secte dans cette histoire? le vilain est vraiment de très haut niveau et a un vrai plaisir sadique. le sang, la mort, les cadavres, il adore. Pourquoi la sécurité publique laisse faire? A quoi cet homme peut leur servir? ou qui connaît-il d'assez influent pour agir en toute tranquillité? Et on sait qu'il n'est pas mort car il a organisé une mise à mort exemplaire pour celui qui connaît son nom. L'humour est toujours de mise malgré les contextes morbides. Par exemple avec la scène où la nouvelle cheffe sexy de Shingo lui fait des avances pour aller chez lui afin de lui soutirer des informations. Elle doit garder un oeil sur lui. Il ne sait pas comment refuser. Par chance, un ancien yakuza gay vient lui sauver la mise et il récolte en plus son numéro de téléphone et son mail. Shingo le fait passer pour un indic. Une situation cocasse qui se complète aux visages assez caricaturaux des personnages surtout pour Kurokôchi. Comment ne pas adorer cette dérision totale? On ne peut pas. Nous voulons savoir comment le KGB peut-être lié à cette affaire et jusqu'où cela va. Un combat sans pitié s'annonce, qui va gagner? Qui est le moins scrupuleux des deux camps? On le saura bientôt.

Ce tome signe la fin de l'arc autour du casse des 300 millions de yens et de l'assemblée du Cerisier. Les mangakas réussissent à introduire rapidement une nouvelle affaire dans les mêmes milieux et avec des connections avec la première sans que cela paraisse catapulté.
j'aimerai bien retrouvé un peu plus le côté cynique et blasé de l'inspecteur dans les prochains tomes.
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