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EAN : 9782020559263
188 pages
Seuil (22/08/2003)
3.36/5   7 notes
Résumé :
Ukiko a cessé d'aimer son mari, Kiichi qui, le soir, rentre à la maison, ivre mort ou en compagnie de collègues avec lesquels il se saoule devant elle. Hantée par ses angoisses d'enfance et d'adolescence, tourmentée par la mort de son père qu'elle redoutait dans sa jeunesse, elle sombre progressivement dans une sorte de calme folie. Elle reçoit, de façon inopinée mais récurrente, la visite du fantôme de son père, décédé sept ans plus tôt. Avec sérénité, le mort orie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est la première de couverture qui m'a décidé car je ne connaissais pas l'auteur : un sac plastique de supermarché maculé de sang. C'est, avec le courant spirituel« poético-Zen », ce qui me plait dans la littérature japonaise. La descente progressive dans la folie et le meurtre, tout en douceur, par petites touches, l'air de rien. (Je pense aussi à Natsuo Kirino). Une femme ordinaire, malheureuse dans sa vie quotidienne, affublée d'un mari alcoolique qui ne la regarde même pas et hantée par le souvenir de son père décédé. Tout l'art de l'écrivaine est de nous faire partager le quotidien de cette femme, de nous amener à accepter son délire qui la conduira à l'irréparable. Ah, le quotidien de la société japonaise ! C'est toujours le même constat : pour nous, occidentaux, ce pays, faussement occidentalisé, est toujours aussi incompréhensible. On butte toujours sur l'ambivalence de cette société. L'extrême raffinement de son art de vivre et de sa spiritualité, s'opposera toujours pour nous à la décomposition sociale, la déshumanisation flagrante, observable au quotidien et à tous les échelons.
Taeoko Kono : un nom à retenir !
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L'incipit du roman commence par « de temps en temps, Ukiko revoit son père mort. Il obéit toujours à ses appels et vient même parfois de son propre chef pour passer avec elle des moments intimes et mystérieux. » On semble plonger dans un récit fantastique, mais on revient bien vite à la réalité et à la vie d'Ukiko. Sa jeunesse auprès d'un père froid et colérique, puis sa vie de couple qui lui permet d'abandonner le domicile familial afin d'espérer vivre plus sereinement. Mais on découvre un mari alcoolique, Ukiko qui tient son rôle de femme au foyer seule avec l'image de son père qui l'accompagne et la hante.


J'avais démarré l'oeuvre de Taeko Kôno avec son roman ‘La Chasse à l'enfant' où je découvrais une thématique pathologique sur le sado masochisme, une obsession des jeunes enfants (Un roman très fort émotionnellement). On retrouve ici une thématique assez proche avec Ukiko, on découvre une folie froide, provenant peut-être d'un père cruel qui l'a traumatisée par ses colères. Puis un mari alcoolique qui la maltraite psychologiquement. Plusieurs déclencheurs qui vont faire plonger Ukiko dans une folie froide. Elle perçoit encore son père après sa mort, de temps en temps un sourire en coin. Un réconfort, ou une approbation pour appuyer sa folie et ses actes qui en découleront. Des répétitions des actes vont troubler le lecteur, peaufinant la folie, nous permettant d'entrer plus en avant dans le profond chaos intime d'Ukiko. Ukiko nous partage également ses pensées, pensées sombres, rempli d'une folie froide bien organisée, déclencheur de suspens psychologique qui touche notre affect.

Un roman de Taeko Kôno qui me plonge encore une fois dans un suspens très sombre, des actes de folie morbides sous couvert d'une réalité ordinaire. On retrouve des images très forte, (surtout l'aversion avec les jeunes enfants) à éviter pour les âmes sensibles, mais aussi la vie de couple et ses problèmes. Une relation qui se délite peu à peu, poussant Ukiko à souhaiter un divorce, une maîtresse à son mari, à chercher une stratégie lui permettant de quitter cette existence sans amour.

Surtout, il est fortement recommandé d'éviter de lire le quatrième de couverture qui dénature la lecture en donnant indices et trame.
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J'ai découvert Taeko Kôno (1926-2015) l'année dernière avec son recueil de nouvelles La chasse à l'enfant, une claque. Une voix soudaine reprend les thèmes chers à l'autrice, l'aliénation et la violence domestique, le refus de la maternité et la vulnérabilité de l'enfance. Un roman dérangeant et glauque, comme le suggère la photo sanglante de la page couverture. Soit dit en passant, j'ai bien fait de ne pas lire la quatrième de couverture au préalable. Elle dévoile toute l'intrigue, jusqu'à l'identité des victimes qu'on connaît dans le livre seulement vers la fin.

En avançant dans Une voix soudaine, j'ai souvent pensé à Sayaka Murata et en particulier à son roman Les Terriens (elle est surtout connue pour Konbini – La fille de la supérette). La filiation littéraire entre Kôno et Murata est manifeste. Je n'ai donc pas été surprise d'apprendre après coup que Murata signe la préface de l'édition récente en anglais du recueil de nouvelles de son aînée Kôno (Toddler Hunting and Other Stories).
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Un très bon roman qui nous plonge bien dans les histoires "à la japonaise". Un récit calme qui nous emmèbe dans la tête du personnage principal, doucement, mais avec tellement de saveur que cela en est passionnant. L'intrigue et le déroulement psychologique est un régal.

Cela aurait pu être un coup de coeur... si je n'avais pas lu le résumé.
Donc attention, si vous voulez découvrir une histoire qui se situe entre le réel et l'irréel, passé un moment dans la peau de cette jeune femme qui va perdre pied psychologiquement suite au décès de son père... ne lisez pas le synopsis pour ne pas être spoiler de 80% de l'histoire et vous allez vous régaler.
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