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Marshal Bass tome 8 sur 10

Igor Kordey (Autre)Darko Macan (Autre)
EAN : 9782413044598
56 pages
Delcourt (31/08/2022)
3.91/5   16 notes
Résumé :
Personne ne sait pourquoi Mindy Maguire a assassiné "Skunk" Bernhardt avant de s'enfuir en territoire indien et personne ne s'en soucie. Sauf les hommes de Dryheave... qui la pourchassent sans répit tant que l'alcool coule à flot. La seule chance de survie de Mindy est que le Marshal Bass la trouve en premier...
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
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Ce tome fait suite à Marshal Bass, tome 7 : Maître Bryce (2022) qu'il faut avoir lu avant. Sa première publication date de 2022. Il a été réalisé par Darko Macan pour le scénario, Igor Kordey pour le dessin et la supervision des couleurs, et par Len O'Grady pour la mise en couleur des pages 1 à 6, par Anubis pour celle des pages 7 à 54. La traduction et le lettrage ont été assurés par Fanny Thuillier. le personnage principal est inspiré de Bass Reeves (1838-1910), premier shérif adjoint noir de l'United States Marshals Service à l'ouest du Mississippi, qui a essentiellement officié en Arkansas et en Oklahoma. Il comprend cinquante-quatre pages de bandes dessinées.

Dryheave, en Arizona, fin août 1877. Les habitants se rassemblent devant la maison close tenue par madame Cleopatra : un meurtre vient d'y être constaté. Mindy Maguire a assassiné Bernhardt le puant. Un vieil afro-américain à la barbe banche, un va-nu-pieds, marche en s'éloignant de l'établissement et en répétant : Un meurtre. Il parvient devant le magasin général Delila's store et il demande un peu d'eau pour le vieux Tom, à la fillette qui se tient sous l'auvent, avec un nourrisson dans les bras. Elle répond sèchement qu'ils sont fermés le dimanche. Comme il insiste, elle le menace d'un couteau en précisant qu'elle sait s'en servir. Son petit frère Jacob ramène un verre d'eau et le tend au vieux Tom. La jeune fille veut savoir pourquoi il a fait ça : d'abord le vagabond demande de l'eau, puis le pichet et enfin un endroit où passer la nuit. Vieux Tom les remercie du fond du coeur et s'en va, après avoir rendu la tasse.

River Bass est arrivé devant la maison close et il montre son badge de marshal pour y entrer : la foule ne le laisse pas passer. Madame Cleopatra le prend par le bras pour le faire entrer par derrière. Son épouse Bathsheba l'accompagne, car elle ne va pas le laisser aller seule dans une maison close. À l'intérieur, dans la chambre, le shérif Lawrence est agenouillé devant le cadavre de Bernhardt, en présence de quatre hommes. le doute n'est pas permis : Mindy et Bernhardt le puant étaient seuls dans cette pièce. Il paraît que Bernhardt avait un peu d'or sur lui. Mindy a pris le flingue de Bernhardt, lui a tiré dessus et s'est enfuie avec l'or. Vraisemblablement vers les territoires indiens, ajoute Bass. le shérif décide d'organiser une battue pour retrouver la meurtrière : il promet aux hommes assemblés dans la grande salle que le comté paiera pour tout le whisky nécessaire à réchauffer leurs vieux os. Une dizaine d'hommes se portent volontaires. Madame Cleopatra demande à Lawrence s'il n'est pas possible de trouver un arrangement. Il répond qu'il lui avait proposé un arrangement voilà six mois et qu'elle avait répondu : le crédit est mort. Elle se tourne vers River pour lui demander d'aider Mindy qui va se retrouver seule face à cette horde imbibée de whisky. Bathsheba lui intime de le faire. Cleopatra la remercie de son intervention.

Avec le tome précédent, le lecteur avait senti que les auteurs avaient acquis l'assurance de pouvoir continuer leur série, ce qui les avaient amenés à consacrer un tome à l'histoire personnelle de leur personnage principal, et quelques pages à celle de son épouse. En dernière page, ils annonçaient le point de départ du présent tome : un meurtre. En dernière page du présent tome, ils annoncent le point de départ du suivant, tout en y ayant subrepticement consacré quelques pages en cours de récit. de même, lorsque River Bass se retrouve face à Mindy Maguire, sa décision prend en compte celle qu'il avait dû prendre dans le tome [[ASIN:2413007830 Marshal Bass T03: Son nom est Personne]] (2018). Comme dans les tous les tomes de la série, l'histoire charrie des questions sociales, à la fois les conditions de vie dans l'Ouest américain, à la fois des rapports de force qui restent d'actualité. Voilà une prostituée accusée d'un meurtre : elle l'a commis, elle a pris la fuite certaine de subir un procès expéditif. En cours de récit, elle explique son geste à River et Cameron : une proposition inattendue de son client lui a fait prendre conscience que son espoir d'un jour rembourser ses dettes et de pouvoir recouvrer sa liberté était illusoire. Cela permet au lecteur de mieux comprendre la réaction de Bathsheba : elle demande à son époux de venir en aide à une prostituée même si elle sait pertinemment qu'il a payé pour ses services il y a quelques mois, car elle a elle aussi souffert de la servitude féminine dans cette société. Les auteurs montrent ces conséquences d'une maltraitance systémique.

Au cours du récit, d'autres thèmes affleurent. Les habitants de Dryheave ne se montrent pas très empressés de se mettre à la poursuite de la meurtrière : il faut pénétrer en territoire indien et les nuits sont froides à la belle étoile, des lâches peu préoccupés de justice. le shérif sait les convaincre en leur indiquant qu'ils pourront attendre la fuyarde dans un chalet dans les bois et que le comté leur paiera leur alcool en attendant, sans compter la présence d'une ou deux dames de compagnie, un bel exemple de dépense de l'argent public, et à nouveau de courage masculin. Effectivement, ils se retrouvent en territoire indien, et voilà que se présente un Lakota pour leur narrer la bataille de Greasy Grass, c'est-à-dire celle de Little Bighorn (25 & 26 juin 1876), en l'échange d'une bouteille d'alcool. le lecteur peut y voir le ravage de l'alcool distribué par l'homme blanc, ainsi que la guerre de conquête. Dans son comportement, l'indien lakota se montre également raciste envers l'afro-américain qu'est River Bass, et tout aussi misogyne envers Mindy. Cette dernière fait observer au marshal que la justice qu'il entend appliquer en tant que représentant de l'état s'applique plus aux individus des catégories sociales populaires et défavorisées qu'aux riches. Ce qui fait écho à une question posée par un personnage dans le tome quatre : N'y a-t-il donc pas de punition pour les riches, colonel ? le vieux Tom, un afro-américain d'une cinquantaine d'années ou plus, incarne également les laissés pour compte du rêve américain, de la grande expansion vers l'ouest.

La continuité de la série s'étoffe également par des éléments de l'intrigue. L'histoire débute le jour même de celui du tome précédent, alors que le corps de Bernhardt le puant a été découvert, pendant le repas organisé à l'occasion du baptême du nourrisson de Delila. Plusieurs enfants de Bathsheba et River font une apparition, comme Jacob, Jake et Judith. Un autre membre de la famille Defoe se fait connaître à River Bass, après Alexander Defoe, Lionel Defoe et Constance Armstrong (née Defoe), avec une approche différente de ses soeurs et frères. le lecteur retrouve cette familiarité qui figure dans son horizon d'attente pour une série avec un héros récurrent, et il voit également une progression, lente et discrète, dans les personnages, à commencer par la manière dont River Bass accomplit son devoir de marshal, mais aussi dans la décision de Bathsheba de demander à son époux d'aider une prostituée dont il a eu recours aux services. le comportement de l'humanité s'inscrit toujours dans le roman noir, et des moments de bienveillance et d'espoir parviennent à se manifester malgré tout.

Le lecteur regrette un peu le départ de Nikola Vitković pour la mise en couleur. Ses successeurs apportent le même soin dans l'approche naturaliste, la conservation ou l'amélioration de la lisibilité, le rehaussement des reliefs de chaque élément détouré. Il semble qu'ils se montrent un peu moins talentueux pour les effets de textures. Pour autant, l'un puis l'autre réalisent de superbes compositions : la lumière tamisée de la maison close, la belle lumière naturelle des grands espaces sauvages, les nuances de vert de la végétation, les belles couleurs des vêtements de Mindy Maguire, le ciel nocturne étoilé, les lueurs violettes au petit matin, la chaleur des feux de camp, etc. L'artiste s'en donne à coeur joie comme depuis le début de la série, et les rétines du lecteur sont à la fête. Il prend un grand plaisir dès la première page à regarder les visages des uns et des autres pour essayer d'y lire le fond de leur pensée, ou de deviner leur caractère : le vieux Tom et son sourire trop gentil pour être honnête, le sérieux du shérif trop professionnel pour ne pas cacher quelque chose, la bonhommie de Cameron Defoe trop décalée dans cet environnement sans pitié, le visage indéchiffrable d'Enapay le Lakota, etc. le portrait de Mindy Maguire s'avère le plus savoureux, le plus vivant, générant immédiatement une empathie extraordinaire chez le lecteur.

Visuellement, le lecteur retrouve tout ce qu'il apprécie dans la série : les tenues vestimentaires, la description des bâtiments de la petite ville de Dryheave, les grands espaces, la végétation des régions boisées, le pragmatisme des feux de camps, les postures adultes des personnages, leurs interactions plus ou moins franches, etc. Il constate comme d'habitude la coordination et la complémentarité impressionnante entre dessinateur et scénariste dans toutes les séquences. Quelques exemples. Il saisit tout de suite l'expression de solidarité féminine présente dans le bref échange de regard entre madame Cleopatra et Bathsheba Bass. Il se retrouve autant fasciné que les enfants Jacob et Jake quand le vieux Tom leur fait un tour de prestidigitation. Il sourit par empathie en voyant la relation se développer entre Mindy et Cameron. Il sourit à l'humour très noir des combats, les auteurs ayant conservé leur volonté de montrer que la plupart des individus ne sont pas aguerris : ils se montrent hésitants, maladroits, patauds, malhabiles, peu efficaces. le déroulement des affrontements relève plus du hasard et de la malchance que de compétences guerrières. Lorsqu'une personne dispose d'une réelle expérience en la matière, c'est un carnage affligeant dans l'autre camp.

Cette série se bonifie de tome en tome, gagnant en profondeur, en intensité, en épaisseur, que ce soit pour les personnages, les thèmes ou la narration visuelle. le lecteur s'immerge avec délectation dans cet ouest qui n'a rien de mythique, où les individus se montrent dans toute la laideur de l'humanité, et parfois dans sa bonté. Une telle société peut-elle tolérer qu'une prostituée se rebiffe contre la place qui lui est assignée par un fonctionnement systémique inique ? le lecteur reprend à la chevauchée aux côtés de River Bass, dans de magnifiques paysages, accompagnant un individu imparfait, humain.
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Les albums du marshal Bass se suivent, mais ne se ressemblent pas et celui-ci, bien que commençant comme un western classique, prendra une tournure tout à fait différente.

Une petite ville d'Arizona. Bernhardt le Puant a été assassiné dans la maison close et son or a été volé.

Pas besoin de faire venir la fine fleur des enquêteurs, la coupable est connue, c'est la prostituée Mindy Maguire qui a fait le coup.

Comme dans un bon western, le shérif organise une battue (un posse) pour retrouver la fugitive. Pas besoin d'avoir fait un master en Western pour savoir comment cela peut se terminer pour la personne fugitive : la mort, sans procès, sans preuves, juste parce que des mecs seront chauffés à blanc et imbibés de whisky.

Oui, on commence dans du classique, mais ensuite, l'auteur a été assez intelligent que pour bifurquer et nous proposer autre chose, un récit inattendu, presque poétique, doux, beau, où la violence sera présente, mais différemment des autres albums. C'est bien vu.

Le marshal Bass, Noir de peau, ce qui était très mal vu en 1877 (et pas qu'à cette époque, malheureusement), est plus intelligent que les autres zoulous lancés à la poursuite de la fugitive. Sous ses dehors bourrus, se cache aussi une forme d'humanité.

Parce que comme le disait la morale dans la blague du petit oiseau transi de froid : premièrement, ce n'est pas parce qu'on te met dans la merde qu'on te veut forcément du mal. Deuxièmement, ce n'est pas parce qu'on te sort de la merde qu'on te veut forcément du bien. (*) Aller en prison peut te sauver du froid de gueux qui règne en Arizona et te remplir l'estomac.

Hé oui, le marshal Bass est là où on ne l'attend pas, se montrant sous un autre jour, qui n'est jamais que le sien, celui qu'il cache, et le récit se révèle plus humaniste et plus psychologique qu'on aurait pu le penser au départ, même si, la violence est présente. L'Ouest de 1877, ce n'est pas Dora l'exploratrice, ni le monde des Bisounours. Surtout lorsqu'on est en terres Indiennes.

Les dessins de Igor Kordey ne me plairont jamais, mais dans cet album, ils passent mieux et sa double dernière planche est, une nouvelle fois, superbe. Comme quoi, on est toujours susceptible d'être surpris. D'ailleurs, le long titre, qui en disait beaucoup, réserve lui aussi une surprise.

Un western qui commence classiquement et qui sort des sentiers battus par la suite. Une bédé où les personnages ont une présence indéniable, que ce soit l'abject shérif ou le guerrier Lakota Epanay, un grand soiffard qui vise juste.

Un huitième album surprenant. Bien vu !

(*) Un petit oiseau tombé du nid se retrouve au milieu d'un chemin de campagne, il pleut, il a froid et il a faim.

Heureusement une vache qui passait par là lâche une grosse bouse sur le petit oiseau. Il se retrouve au chaud dans la bouse, et en plus il y trouve des petites graines à manger ; il est heureux et chante des cui-cui.

Un renard qui passait par là entend les cui-cui, sort le petit oiseau de la bouse et le croque.

Moralité 1 : Si quelqu'un vous met dans la merde, c'est pas forcément qu'il vous veut du mal.
Moralité 2 : Si quelqu'un vous sort de la merde, c'est pas forcément parce qu'il vous veut du bien.
Moralité 3 : Quand tu es dans la merde, ferme-la.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'une des dédicaces qui ouvrent ce (déjà) huitième album de la série Marschall Bass donne un coup au coeur. Acheminions nous vers la fin de la série ?

Le titre, long offre une révélation. D'emblée les auteurs prennent un risque, d'autant que l'on annonce la mort d'un personnage qui tiendra une très grande place ici. le jeu est habile et finement mené. Il faut bien reconnaître là un trait de génie. Il fallait y penser…

Cette surprise est la première d'une longue série. le ton sera ici très différent des albums précédents. Si la violence demeure présente, elle le sera moins que par le passé. Pas toujours justifiée, et parfois accessoire, elle tient cela dit une place acceptable.

Notre protagoniste devra ici jouer un rôle différent : le sien ! le voilà lancé dans une enquête avant de devoir prendre une autre place.
Le scénario se révélera étonnamment plus psychologique que par le passé. Il offrira des portes vers les albums précédents qui sont surtout ici de probables ouvertures pour les albums à venir.

Une belle réussite donc, qui offre de nombreuses nouveautés et des opportunités nouvelles !
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Hooka-Hey !
Chassez la femme ! Elle s'enfuit au galop à dos de mule en territoire indien. Mindy Maguire, prostituée dans la maison close du bled de Dryheave, en Arizona a tué Bernhardt le puant avant de prendre la poudre d'escampette avec les quelques grammes d'or du client rétamé. le shérif Lawrence promet gnôle et prostituées aux bons citoyens qui se joindront à la battue. En joignant l'utile à l'agréable, l'homme de loi cherche à assouvir une vengeance personnelle. Avec les brutes avinées et stupides à ses trousses, Mindy a peu de chance d'obtenir un procès équitable. Elle va être jetée aux chiens, seule et misérable. Sommé par sa femme Bathsheba d'intervenir, le marshal River Bass part sur les traces de Mindy Maguire mais des pièges multiples et mortels vont surgir en chemin.
Deux volumes de Marshal Bass ont paru en 2022 avec un plaisir de lecture inépuisable. Outre sa dédicace bouleversante, le scénariste Darko Macan a conçu une histoire imprévisible, entre épopée picaresque et tragédie antique. le titre de l'album est lui-même à chausse-trappe, faisant songer à une ballade irlandaise qu'aurait pu interpréter Woody Guthrie ou Joan Baez. le scénariste va lui donner une toute autre signification que son interprétation littérale. Tous les personnages ont une présence étonnante, répugnante ou attachante. La palme de l'abjection revient au shérif Lawrence mais par un basculement inattendu de l'histoire, lui et ses sbires feront les frais de leur frivolité. L'entrée en jeu de Cameron Defoe rappelle à River Bass ses anciens démêlés avec les frères Defoe, Alexander et Lionel. Bass doit-il craindre la vengeance de Cameron Defoe, sudiste élégant et policé ? Mindy Maguire tient évidemment le haut du pavé. Déterminée, éprise de liberté, volontiers coeur d'artichaut et aguerrie sexuellement, elle attire et concentre tous les regards et tous les feux. Quant à Enapay, redoutable guerrier devenu soiffard, mendiant son alcool frelaté, il demeure toujours belliqueux et galvanisé par la grande victoire de Little Big Horn. Ses flèches précises, expéditives, punitives sont à craindre pour tout Blanc chevauchant en terres indiennes. Darko Macan construit une saga étonnante où les grands espaces de l'Ouest américain diluent les ardeurs et les volontés à construire un monde équilibré et juste. La pauvreté et la maltraitance règnent en despotes obscurs. Avec élégance et humour, le scénariste montre l'indigence des hommes, sur les recommandations du marshal Bass, désireux d'aller quelques jours en prison afin de bénéficier du gîte et du couvert gratuitement. Igor Kordey est un dessinateur remarquable qui sait mêler un trait parfois hâtif à un réalisme âpre avec un travail poussé sur les matières. Les couleurs rouges et bleues assombrissent à dessein une histoire crépusculaire. Habitué à la série, le lecteur cherche la double-page enchanteresse. Elle est à la fin de l'album et elle est splendide, véritable bouffée d'air vivifiant. Tous les albums de la série sont exceptionnels. Ils s'épaulent, se répondent et bâtissent une oeuvre riche et originale.
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Ce huitième album de la série "Marshal Bass" reprend l'histoire exactement là où elle s'était arrêtée dans le précédent : Mindy Maguire, une des prostituées de la maison close locale, a tué son client et s'est enfuie après lui avoir volé l'or qu'il avait sur lui. le shérif, assez bas du front, décide aussitôt d'organiser une battue pour la retrouver. N'ayant pas confiance en la troupe de dégénérés qui s'est formée, Cléopâtra, la mère-maquerelle, et Batsheba, sa propre épouse, demandent à notre héros, River Bass, de s'en mêler et d'être le premier à mettre la main sur cette Mindy Maguire. Notre marshal Bass s'exécute alors mais un Blanc, un sudiste, a décidé de lui coller aux basques...

C'est vrai que lorsqu'on ouvre un tome de cette série, on ne sait jamais à quoi s'attendre tellement les albums sont différents les uns des autres. Mais là, Darko Macan y est peut-être allé trop fort pour moi. On ne peut pas dire que cet album déborde d'action. Il y a beaucoup de parlottes autour d'un feu de camp sur le thème de la liberté mais à part ça...
Heureusement, l'humour particulier à cette série est toujours présent : cette espèce de flegme britannique que trimballe partout River Bass allié à des situations farfelues, comme la rencontre du lakota avec le shérif et ses hommes.

En résumé, dommage pour moi mais je n'ai pas apprécié ce huitième album. le suivant n'en sera que meilleur !
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critiques presse (3)
LigneClaire
12 septembre 2022
De l’humour, des personnages bien cadrés, ironiques, des décors et un réalisme éclatant, à la Kordey.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
BDGest
30 août 2022
Marshal Bass relate avec brio et une forme d’humanité une certaine vision du Far-West. Probablement la meilleure série western depuis… bien longtemps !
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
30 août 2022
C'est un peu ça Marshal Bass, des sous-intrigues assez simples, très habilement glissées, un background qui se complexifie doucement ! Très vivement conseillé, bien évidemment !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Pour j’ai tué Benrhardt ? C’est simple… Il m’avait demandé de l’épouser. Ne prenez pas ça à la légère, monsieur Defoe, c’est terrible ce que j’ai fait. C’est que j’ai ressenti un tel désespoir, lorsqu’il a fait sa demande. Ma main s’est dirigée droit vers sa ceinture contre mon gré. C’est idiot d’accuser sa main, je le sais. Mais c’est comme si quelqu’un d’autre avait tiré er que moi, j’avais tout regardé de l’extérieur. […] Je vais vous dire, monsieur Defoe. Je vais vous dire la vérité. Je n’ai jamais été une femme libre. J’ai toujours eu des dettes à rembourser. La seule chose qui me faisait avancer, c’était l’idée de pouvoir être libre. Et si jamais je devais me marier… Je serai une esclave pour toujours. Quoi que je fasse, tous mes espoirs de liberté s’envoleraient pour de bon. Je n’y retournerai pas River, jamais.
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Alors, on fait quoi, canasson ? On sait que Mindy a pris l’or de Bernhardt, et probablement sa mule aussi. On sait aussi qu’elle n’a sans doute jamais chevauché dans la région auparavant. Ce qui signifie que c’est sûrement la mule, et non pas Mindy, qui choisit le chemin.
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Sérieusement, River, as-tu bien regardé ces pauvres misérables que tu as envoyé à Fort Wayne ces derniers jours ? As-tu déjà arrêté quelqu’un de riche ou d’influent ? Admets-le, River, la seule raison pour laquelle je ne suis pas encore aux fers, c’est parce que tu me connais un peu. N’importe quelle autre fille n’aurait pas cette chance. Tout comme aucun juge ne nous traiterait de la même manière, moi ou monsieur le planteur, ici présent. Nous n’habitons pas le même monde, c’est tout.
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- River Bass : Ah, Mindy, je te présente Cameron Defoe. Monsieur Defoe, voici Mindy.
- Mindy : Qu’est-ce qui vous amène si loin dans les bois, Monsieur Defoe ?
- Cameron Defoe : Le hasard des tribulations, m’dame.
- Mindy : Ah… et moi qui pensais que vous aviez entendu dire à quel point je suis douée au pieu !
- Cameron Defoe : Euh…
- Mindy : Regarde-le, River ! Il est tout rouge ! Je ne savais pas que c’était encore possible ! T’es déjà devenu tout rouge, toi ? C’est possible, quand t’es noir ?
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Homme blanc dire à son esclave de donner de l’eau de feu à Enapay. En échange, Enapay vous raconter bataille de Greasy Grass. Homme blanc dire à sa squaw de fermer sa bouche quand les hommes parlent, et de laisser la bouteille.
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