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Critique de Ollie


Au début des années 2000, Yehuda Koren et Eilat Negev ont découvert dans un livre une phrase parlant d'une troupe de lilliputiens, survivants d'Auschwitz. Intrigués, ils entrèrent en contact avec la dernière survivante de la fratrie, Perla Ovitz, qui leur raconta son histoire. Shimshon Eizik Ovitz, un juif de Transylvanie, eu 7 de ses 10 enfants atteints de nanisme. Déportés à Auschwitz, ils serviront de cobayes au docteur Mengele. C'est leur histoire que nous raconte ce livre.
Écrit à la troisième personne du singulier, ce n'est pas vraiment une autobiographie comme on pourrait le croire. En effet, les deux auteurs conte l'histoire de ces sept nains en ajoutant à plusieurs moments des citations et des souvenirs des protagonistes de l'histoire tel Perla mais aussi son neveu Shimshon, qui était âgé de 6 mois lorsqu'il fut déporté à Auschwitz. On part de la naissance de Shimshon Eizik, le père des lilliputiens en 1886 jusqu'au décès de Perla en 2001. Un siècle d'Histoire mondiale nous est conté de leur minuscule point de vue. Rien ne nous ait épargné, ni les privations, ni les expériences médicales atroces qu'ils subissent à l'infirmerie du camp. Certes, ce n'est pas cru ni gore comme on pourrait l'imaginer mais le récit de leurs nombreuses prises de sang m'ont donné la nausée. Quoi qu'il en soit, leur récit est si abominable qu'il est impossible de vraiment imaginer ce qu'ils ont vécu, ce qu'ils ont ressentis ni même imaginer l'odeur qui flottait continuellement sur le camp, une odeur de chair brûlée infecte qui colle à la peau. A leur sortie du camp, ils tentent de se reconstruire tant bien que mal, comme chaque survivant. Cette partie là aussi est intéressante car beaucoup de témoignage sur l'Holocauste parle des camps mais pas de l'après, du retour à la maison. On les suit jusqu'en Israël, nouvelle Terre promise qui ne rempli pas tous leurs espoirs. L'épilogue m'a fait frissonner. En effet, Eilat et Yehuda raconte leur voyage sur les traces des lilliputiens de Rozavlea jusqu'à Birkenau et le bloc 10. Et même là, ils expliquent qu'ils n'arriveront jamais à véritablement se rendre compte de la vie dans le camp.
Cette fratrie est terriblement attachante vivant l'horreur quotidienne tout en restant unis. Ils essayent d'oublier leur nouveau « lieu de vie » en continuant de se pomponner. Ça peut paraître totalement inutile ou inconscient mais j'ai trouvé ça très beau. Vivre comme avant pour ne pas perdre son identité, pour ne pas se noyer dans la masse, pour rester ensemble, pour survivre. Et à leur sortie, cette union fera leur force et leur permettra de continuer à (sur)vivre. Plus rien ne sera plus comme avant, ils ont déjà beaucoup de chance d'être toujours ensemble. Très peu de si grande fratrie (ils ont été jusqu'à 22 « membres » de la famille, nain ou pas, à survivre) ne se sont retrouvées après la guerre.

Le genre de bouquin à mettre dans les mains du plus grand nombre, pour comprendre et pour qu'on n'oublie jamais : 6,5 millions de morts dont 1,5 à Auschwitz.
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