Citations sur Le jeu du chapeau (43)
Je la serrai contre moi alors que j’avais envie de la rejeter. J’étais en colère, contre elle et contre moi. J’aurais dû le voir, l’autre soir, que Jenny avait replongé. Trop occupée par mon affaire, je n’ai pas compris qu’elle était en pleine rechute. Je me demandais si elle avait arrêté de prendre ses médicaments.
Je ne pourrais rien obtenir de cette petite si elle est effrayée et dans les autres parties de l’hôpital, je suis certaine qu’elle aura peur. De plus, c’est suffisamment éloigné pour qu’elles ne se croisent jamais ni dans les sections du parc ni dans un couloir.
Dès le moment où elle a commencé à s’agiter, le cœur a accéléré et l’activité cérébrale a changé. Dans tous les cas, ça semble indiquer que nous ne pourrons pas l’utiliser dans le cadre d’un procès.
Quand la maison a explosé et que j’ai compris que mes parents étaient encore à l’intérieur, j’ai demandé à Margareth pourquoi elle a fait ça. Elle m’a raconté ce que nos parents allaient nous faire. Je lui promets de la protéger et de ne rien dire à la police. Que je m’occupe de tout.
Je suis descendue au rez-de-chaussée et je l’ai trouvée dans le salon. Elle fait un câlin à mon père qui s’est endormi sur le canapé. Je lui dis de le laisser dormir et de venir avec moi. Non… ce n’est pas ça. Elle m’a demandé de la suivre à la cave. Là, elle m’a montré le robinet du gaz et m’a suppliée de l’aider à le casser. Elle m’a expliqué qu’il faut allumer le feu dans le four à pizza et sortir. Non… Je dormais.
Le rôle de l’hypnose est de regarder au-delà de ces barrières. En ce qui me concerne, je ne doute pas de ta sincérité cependant, je dois m’assurer que rien ne vient parasiter tes souvenirs, ce qui, à long terme, pourrait se changer en désordre psychique. Je suis avant tout médecin, Mina, pas inspecteur de police.
Ce n’est pas parce que la plupart de mes congénères sont dénués d’intelligence que je dois faire de même !
Le dernier point qui me chagrine est le lien entre ces deux enfants. Elles ne se quittaient jamais, elles continuent de parler sans cesse de l’autre et ne paraissent pas affectées par la perte de leurs parents. Ce qui me pousse à penser que tout ce qu’elles ont fait jusqu’à ce jour, elles l’ont fait ensemble, y compris tuer leur famille.
Mina est une coupable peu ordinaire. Les journalistes ont raison sur un point : c’est une petite fille modèle. Elle est polie, maligne et très mature pour son âge ; jusqu’à sa manière de s’exprimer qui est celle d’un adulte. Elle prétend avoir agi pour protéger sa petite sœur de leurs parents, ces derniers ayant eu l’intention de tuer la plus jeune. Cependant, trois choses me gênent. La première est que, rien dans les éléments recueillis à ce jour, que ce soit ce qui émane des écoles, des voisins, des amis ou mêmes des dossiers médicaux, rien ne laisse à penser que l’une ou l’autre ait été maltraitée. La seconde, c’est que Mina aurait raconté une tout autre version à sa sœur le soir du drame.
Depuis toutes ces années à collaborer avec Jack, j’avais appris à décrypter ses humeurs. C’était un homme très flegmatique et rares étaient les personnes l’ayant déjà vu perdre son sang-froid. J’étais de celles-là et j’avais su lui faire accepter la nécessité de craquer. Que, dans notre métier, nous voyions des choses terribles, et qu’à ce titre, il était salutaire de savoir relâcher la pression et surtout, de bien choisir avec qui le faire.