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EAN : 9782264081131
336 pages
10-18 (15/06/2023)
3.51/5   93 notes
Résumé :
La Vallée des Fleurs se trouve à l’est du Groenland, tout près de la ville de Tasiilaq. Des fleurs de plastiques roses, rouges et bleues y poussent sur les tombes du cimetière. Une jeune femme s’y rend à la suite d’un événement tragique qui a touché sa belle-famille.
Elle est amoureuse, étudiante, promise à l’avenir, et pourtant quelque chose en elle se brise devant la majesté des montagnes. Son quotidien de Groenlandaise qui tente de s’insérer dans la socié... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Après « Homo sapienne », NIviaq Korneliussen revient avec « La vallée des fleurs » nous emporter dans les bras de la jeunesse groenlandaise ; Elle revient avec sa radicalité, sa crudité et son hypersensibilité pour nous parler de l'épidémie de suicides qui ronge le pays. On ne le sait pas obligatoirement mais le Groenland a le taux de suicide le plus élevé du monde et ce sont principalement les jeunes qui sont touchés.

Je tourne autour de cette chronique depuis 3 semaines mais je n'arrive absolument pas en parler correctement. Il est question d'identité, d'amour, de solitude, de liberté. C'est beau et profond. Parfois drôle avec pourtant un sentiment de malaise. Comme dans son précédent roman, la noirceur et la lumière, le doux et l'amer se mélangent pour arriver à un équilibre précaire. Par contre la forme est moins détonante que dans « Homo sapienne », avec notamment le choix d'un récit linéaire. C'est sans doute la raison pour laquelle je n'ai pas eu tout à fait le même coup de coeur.

Traduit par Inès Jorgensen
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La vallée des fleurs est un roman tout en contrastes qui relate l'itinéraire d'une jeune femme inuite qui va intégrer une université au Danemark. Si son homosexualité est tout à fait acceptée par sa famille, on sent bien d'emblée que sa singularité se situe ailleurs et qu'elle dérange. Serait-ce son hypersensibilité ou un comportement parfois atypique ?
Au Danemark, l'effort d'adaptation au monde étudiant ,mais aussi aux subtilités de la langue (elle ne détecte pas immédiatement l'ironie ,par exemple) vont lui être coûteux et un deuil dans la famille de sa petite amie sera l'occasion pour elle d'aller dans l'Est du Groenland ,près de ce cimetière qui donne son titre au roman.
Car la mort irrigue ce roman, dont les têtes de chapitre de la première partie sont scandés par la mention factuelle de suicides de jeunes gens. Une vague de suicides touche en effet le Groenland et les mesures prises pour l'endiguer ne semblent guère efficaces.  
Si l'humour est bien présent, la souffrance l'est tout autant et l'autrice dépeint avec une extrême sensibilité cette écorchée vive qui tente de se retrouver. Un roman extrêmement dépaysant , qui montre aussi bien la beauté sauvage que les laideurs de ce pays, sa rudesse et sa délicatesse.


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Roman qui nous fait découvrir les paysages majestueux du Groenland qui nous cachent bien des choses. le Groenland est une île qui fait partie du Danemark. Au 1er janvier 2023 la population ne s'élevait qu'à 56 609 habitants. le taux de suicide y est le plus élevé au monde … ce qui équivaut en moyenne à un habitant sur mille. Plusieurs enfants sont victimes de violence et d'abus sexuel. Là-bas, l'alcool et la drogue font partie du quotidien.

Chaque chapitre de la première partie du roman commence par un titre relatant un suicide … ce qui est une vraie claque!

“Femme. 27 ans. Empoisonnement. A avalé un mélange de pilules dans la maison de ses parents.”

À travers ces chapitres on suit une jeune femme inuite qui vient de terminer ses études à Nuuk et qui ira continuer sa scolarité à l'université d'Aarhus au Danemark. Arrivée sur le continent, elle peine à s'adapter à cette nouvelle vie, commence la mélancolie. Un événement qui a touché la famille de sa copine Maliina la rappelle à Tasiilaq une ville à l'est du Groenland. La beauté de l'endroit brise quelque chose en elle …

Excellent roman, mais d'une tristesse …
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Ce n'est pas un roman aimable, accueillant. La narratrice est une toute jeune femme. Elle est étudiante. Elle est groenlandaise. Elle est lesbienne – son homosexualité semble avoir été bien acceptée par sa famille. Elle est aussi bien acceptée par les parents de Maliina, sa compagne, son amoureuse. Ecrit ainsi, je résume, je simplifie une intrigue qui est tout sauf simple – même si l'homosexualité en fait partie.

En effet, la narratrice ne se sent bien nulle part. Elle ne se sent pas bien chez elle, et c'est aussi une des raisons qui la pousse à aller étudier au Danemark. Elle est en décalage avec les étudiants danois, parce que différente. Mais à quoi tient au juste sa différence ? le sait-elle vraiment elle-même ?

La cassure se produit, avec le suicide de la cousine de sa compagne. Elle l'accompagne là, à l'est du Groenland, et j'ai senti, encore plus fort, son isolement. Elle qui a déjà perdu des proches, qui en perdra encore, ne sait pas comment se comporter avec eux. J'ai eu aussi l'impression d'une violence dans les rapports sexuelles que lui impose sa compagne. Il n'est pas question de « consentement », comme si une jeune femme était forcément toujours d'accord pour avoir une relation sexuelle avec son amoureuse, même si cette relation est brutale, même s'il était clair pour moi, lectrice, que la narratrice n'en avait pas envie. Maliina, elle, n'a qu'une idée en tête : découvrir pourquoi Gudrun a mis fin à ses jours. Comme tant d'autres jeunes groenlandais. Découvrir aussi pourquoi personne ne cherche vraiment à leur venir en aide. Pourquoi, quand l'aide survient enfin, il est souvent trop tard. La preuve : Maliina ne se rend même pas compte du mal-être de sa compagne, elle la laisse à peine s'exprimer, elle dont le seul point d'ancrage positif dans sa jeunesse semble être sa grand-mère.

Nous ne connaîtrons jamais le prénom de la narratrice, seulement ce que les autres en disent – un prénom groenlandais, un prénom qui a une « signification ». Plus nous avançons dans le récit, plus elle semble ne plus avoir de repères, ne plus avoir d'attaches, être en décalage perpétuel entre ses mots, d'un côté, et ses actes de l'autre, en décalage aussi entre les paroles des autres et ce qu'elle en comprend. Aimer l'autre ne suffit pas. Vouloir être aimé non plus.

En arrière-plan, la société Groenlandaise et les réseaux sociaux, universels. J'ai noté leur importance, pour la narratrice, likant les publications de son amoureuse, regardant frénétiquement si elle ou les siens likent ses publications, partageant des formules toutes faites, à portée soi-disant universelle, un réseau social sur lequel les proches perpétuent le souvenir de ceux qui n'ont pas trouvé d'aide de leur vivant, mais à qui on pense beaucoup – après.

Merci aux éditions La peuplade et à Babelio pour ce partenariat.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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L'autrice nous plonge dans un récit captivant dans les profondeurs de l'expérience humaine, en explorant les thèmes de la solitude, de la différence et de l'identité à travers le parcours d'une jeune Groenlandaise vivant au Danemark pour ses études. L'autrice réussit brillamment à mettre en lumière les défis complexes de l'adaptation à un nouvel environnement culturel, ainsi que les préjugés et les difficultés de communication auxquels l'héroïne est confrontée.
Le récit prend une tournure inattendue lorsqu'il se déplace vers le Groenland, abordant des sujets poignants tels que le suicide et la quête d'identité de l'héroïne. L'utilisation d'un style d'écriture moderne ajoute une profondeur supplémentaire à l'histoire, même si certaines répétitions et la monotonie syntaxique peuvent être un peu fatigantes.
Cependant, malgré ces petits défauts, la richesse de l'histoire et la manière dont elle explore les relations entre le Danemark et le Groenland en font une lecture assez plaisante. L'autrice aborde avec une radicalité, une crudité et une hypersensibilité remarquables les questions d'identité, d'amour, de solitude et de liberté. le récit oscille entre moments drôles et moments empreints de malaise, mêlant habilement la noirceur et la lumière pour créer un équilibre précaire mais profondément captivant.
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critiques presse (4)
Actualitte
31 janvier 2023
L’incommunicabilité est au cœur de ce roman. Parce que tout est justification pour ne pas se soumettre à l’échange. La peur du jugement de l’autre. La non-acceptation de l’énoncé froid d’une vérité ou d’un mensonge pas totalement assumés.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
04 mai 2022
L'écrivaine lance un cri littéraire dénonçant le silence qui entoure les nombreux suicides parmi ses jeunes compatriotes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
16 février 2022
Après la description de l’étonnante vie nocturne à Nuuk, capitale du Groenland, Niviaq Korneliussen signe aujourd’hui un texte ample, alerte poignante sur les maux dont souffre son pays.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LaPresse
24 janvier 2022
Niviaq Korneliussen construit un roman contemporain et puissant qui fait écho aux déchirements de tous les peuples autochtones du Nord et qui vient réaffirmer l’importance de la littérature pour reprendre le contrôle de sa destinée et de son territoire.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
" Si on regarde tout positivement, si on croit qu'il y a une raison pour laquelle les choses arrivent, alors on peut tout surmonter, (...)

Parfois je souhaite pouvoir penser ainsi: oui, il y a une raison pour laquelle tes parents te déposent au foyer pour enfants, quand ils reçoivent leur salaire, et viennent te rechercher quand ils ont bu jusqu'à en perdre la raison pendant plusieurs jours et n'ont plus assez d'argent pour te nourir correctement;
il y a une raison pour laquelle tu te sens souvent seule et lasse de vivre, lasse de te faire battre par ton père, de te faire violer quand tes parents invitent des pédophiles à la maison en fin de mois;
il y a une raison pour laquelle tu ne te sens pas chez toi dans ton propre foyer, si tu as un foyer." p.69
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Si seulement c’était si simple. Parfois je souhaite pouvoir penser ainsi: oui, il y a une raison pour laquelle tes parents te déposent au foyer pour enfants, quand ils reçoivent leur salaire, et viennent te rechercher quand ils ont bu jusqu’à en perdre la raison pendant plusieurs jours et n’ont plus assez d’argent pour te nourrir correctement; il y a une raison pour laquelle tu te sens seule et lasse de vivre, lasse de te faire battre par ton père, de te faire violer quand tes parents invitent des pédophiles à la maison en fin de mois; il y a une raison pour laquelle tu ne te sens pas chez toi dans ton propre foyer, si tu as un foyer. Oui, mais what doesn’t kill you makes you stronger, et l’univers ne t’offre pas de défis que tu ne peux pas surmonter.
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Aanaa avancerait vite, elle dirait que la vie est trop courte pour être triste, ou bien que ce n’est pas la quantité d’années de sa vie qui compte, mais la quantité de vie durant ces années.
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Cette nuit, le temps s’est arrêté, nous parlons la même langue quand nous ne parlons pas, quand nous tirons les rideaux noirs, quand nos corps sombres sont l’un sur l’autre, l’un dans l’autre, et occultent toute lumière.
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- Ma famille a peur que je me perde. Ça m’arrive souvent.
- Et alors ? Moi, j’adore me perdre. Parfois, je me perds exprès, dit-elle et elle poursuit : Il m’arrive dans une nouvelle ville de courir au hasard pour voir où je vais atterrir. (p. 33)
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Video de Niviaq Korneliussen (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Niviaq Korneliussen
Confinement Jour 21 : Homo Sapienne de Niviaq Korneliussen
Rachelle Gosselin
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