AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Wolf tome 2 sur 2

Ricardo López Ortiz (Illustrateur)
EAN : 9781632157157
128 pages
Image Comics (11/10/2016)
2.75/5   2 notes
Résumé :
Five years later: Antoine Wolfe is in prison, Anita Christ is nearly eighteen years old, and the apocalypse is coming. As their paths cross again, histories collide and dead come alive. Creator bios: Ales Kot invents, writes & runs projects for film, television, comics & more. He also wrote Zero, Material, Change, The Surface, Wild Children and Secret Avengers. Current body born 09/27/1986 in Opava, Czech Republic. Resides in Los Angeles. Believes in poetry; has eno... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Wolf, tome 2 : Apocalypse SoonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Blood and Magic (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 5 à 9, initialement parus en 2016, écrits par Ales Kot, dessinés et encrés par Ricardo López Ortiz, et mis en couleurs par Lee Loughridge.

Antoine Wolfe a revêtu l'habit orange des prisonniers. D'après le gardien qui vient le chercher dans sa cellule, ça fait 5 ans qu'il est incarcéré. Dans les couloirs, le gardien pousse Wolfe en avant, et salue un autre gardien. Il l'amène dans une pièce immense avec des petites rigoles dans le sol, et des silhouettes indistinctes tout autour de la pièce. Dans un désert, dans la région de Los Angeles, Anita Christ a maintenant 17 ans, et 18 ans dans 3 semaines. Elle revient de tuer une vache à main nue, et elle se fait tancer par Isobel, la vampire de 683 ans qui s'est occupée d'elle pendant ces 5 années. La discussion reprend un ton normal, avec l'arrivée de Freddy Chtonic qui vient leur rendre visite.

Il y a quelques années en Iraq, Antoine Wolfe est tombé sous le charme d'une femme du pays qui osait se promener sans voile. Une nuit, elle lui rend visite dans la tente où il dort avec d'autres soldats. de nos jours, Anita Christ tient un journal pour garder trace de ses hypothèses quant à la disparition d'Antoine Wolfe. Ce soir, elle se rend dans un bar de Los Angeles, pour rencontrer quelqu'un qui aurait une information. Ce quelqu'un l'oriente vers Renfield, un homme d'une trentaine d'années qui sait peut-être où Wolfe se trouve.

Le premier tome de cette série avait accroché le lecteur qui avait fait l'effort d'assembler les pièces du puzzle. Il avait découvert un nouvel enquêteur paranormal qui avait la particularité d'être lui-même une créature surnaturelle, avec une vision très personnelle de Los Angeles, au cours d'une enquête maîtrisant les codes du roman noir. Il espère donc trouver une histoire bien tordue avec un regard acerbe et pénétrant posé sur le bout de réalité observé par l'auteur. Ce dernier a choisi de faire faire un bond de 5 ans en avant à son récit, ce qui demande quelques pages au lecteur pour en être bien sûr. Il retrouve bien les principaux personnages comme Antoine Wolfe (normal, il donne son nom à la série), Anita Christ (provoquera-t-elle vraiment la fin du monde ?), le prolétaire Freddy Chtonic un peu dépassé par les événements (avec ses mini-tentacules devant la bouche). Il fait connaissance du frère d'Antoine qui était évoqué dans le tome précédent, et il découvre quelques retours en arrière en Iraq qui montrent que ceux du tome 1 ne se limitait pas à donner un passé de vétéran à Antoine Wolfe. Il a même la surprise de retomber sur la première page du premier épisode (la silhouette de Wolfe en feu, se détachant sur les contours de Los Angeles, dans la nuit), dans l'épisode 6.

Le lecteur constate également que Matt Taylor a laissé sa place de dessinateur à un autre pour ce deuxième tome. Ce choix n'a rien de choquant dans la mesure où 5 ans se sont écoulés, ce qui devient d'autant plus apparent que l'artiste n'est pas le même. Ricardo López Ortiz réalise des dessins assez réalistes, de type descriptif, avec un bon degré de simplification et une forme d'exagération qui n'est pas celle de Taylor. le lecteur constate qu'il utilise régulièrement l'équivalent informatique de trames mécanographiées pour des zones avec des petits points, et qu'il exagère régulièrement les expressions faciales pour leur donner une dimension humoristique, sans verser dans la caricature. Cette approche graphique évoque celle de Riley Rossmo (par exemple dans Drumhellar), mais en moins systématique, sans jamais virer dans l'absurde.

Ortiz dessine des personnages à la silhouette un peu allongée, tout en restant dans des proportions anatomiques plausibles. le lecteur n'éprouve aucune difficulté à reconnaitre chaque protagoniste. Ortiz représente les particularités des créatures surnaturelles, sans chercher à les magnifier ou à les dramatiser, une main parfois plus grosse pour Anita Christ quand elle commence à se transformer en loup-garou, les petites canines pointues d'Isobel, et bien sûr les mini-tentacules qui ornent le visage de Freddy Chtonic. Il ne s'agit pas de faire croire au lecteur la réalité de ces spécificités, mais d'indiquer que les personnages en sont pourvus. L'artiste adapte la densité d'informations visuelles en fonction de la séquence. le lecteur peut voir où chaque scène se déroule. Les pages apportent une idée claire du volume et de la géométrie de chaque endroit. Ortiz ne s'appesantit pas trop sur l'architecture de la salle de prison où est amené Wolfe. À l'opposé, il décrit les petites affaires qui jonchent la chambre en désordre d'Anita Christ. Les couloirs de la prison deviennent très vagues dans leur forme et leur revêtement dans l'épisode 9, comme si le dessinateur simplifiait ses dessins pour mieux rendre compte de la rapidité des actions, de la vivacité des combats.

Le lecteur découvre donc un monde un peu fatigué, un peu sale dans les coins, avec des individus eux aussi un peu fatigués, un peu étranges (beaucoup pour Freddy Chtonic), seule Anita Christ semblant vouloir secouer tout ça, avec l'énergie de sa jeunesse. Ortiz sait montrer la forme de résignation ou d'acceptation des adultes, le renoncement de Renfield à lutter contre la malchance, la folie sous-jacente de l'iraquienne, les espoirs des soldats Antoine, Robin et Jack, la violence brutale et désorganisée lors des combats. le dessinateur donne à voir une vision cohérente de l'étrange récit concocté par Ales Kot. le scénariste propose donc de découvrir ce qui se passe 5 ans après. Il mène à leur terme les intrigues secondaires laissées en suspens dans le premier tome, en particulier celle liée à Duane le frère d'Antoine, mais aussi la question de savoir si Anita Christ est bel et bien l'anti-Christ. Il a choisi de ne pas reproduire le schéma de l'enquête dans le paranormal, au profit d'un côté de la recherche d'Antoine Wolfe, de l'autre de son histoire personnelle.

Chemin faisant, le lecteur a le plaisir de retrouver les allitérations de Freddy, digne du verbiage le plus enjoué de Stan Lee, ainsi que des pages avec des textes sur le côté et des images sans phylactères, ainsi que des remarques inattendues. Les personnages d'Ales Kot se font des réflexions au débotté. Anita se demande si elle est une lesbienne. Renfield fait le point sur le désastre qu'est sa vie, en se demandant s'il faut vraiment qu'il continue. L'un des potes d'armée fait remarquer à Antoine Wolfe sa relation avec la femme iraquienne peut être qualifiée de viol envers lui. Dans le dernier épisode, Freddy Chtonic répond du tac au tac à Isobel, qu'il est dans un comics et qu'il peut donc faire ce qu'il veut, brisant ainsi le quatrième mur. le lecteur n'en attend pas moins d'Ales Kot, scénariste iconoclaste et intelligent.

Malgré tout ce tome laisse un goût étrange au lecteur. Il est construit sur une intrigue solide, avec la résolution des intrigues secondaires, et des respirations humoristiques amusantes (comme une vampire qui se casse une canine en essayant de perforer la peau d'un monstre, ou Freddy annonçant à Isobel qu'il apprécierait des préliminaires avec des tentacules). Il contient une ou deux remarques d'ordre culturel, comme celle sur le Hellfire Club, pas celui d'Hollywood, mais celui historique en Irlande. La narration est construite sur la base de la recherche d'Antoine Wolfe (qui du coup devient un personnage secondaire, ou en tout cas qui partage le premier rôle avec Anita Christ), amenant le lecteur à attendre une résolution, voire même une forme de réponse à son enlèvement, à son histoire personnelle. Effectivement il apprend ce qui s'est passé en Iraq avec cette femme libérée (mais jamais nommée), ainsi que la raison pour laquelle il est détenu depuis 5 ans. le récit se dirige vers un affrontement généralisé entre les personnages, qui a bien lieu. Mais il se produit quelque chose d'étrange durant cet affrontement.

Ales Kot choisit de passer en mode métacommentaire de manière complète. Cela commence donc par la remarque de Freddy sur les comics, cela continue avec un commentaire d'un individu non identifié qui évoque la nature de la réalité (à base de tortues et de plateau d'échecs, reprenant le mythe de la tortue portant le monde sur son dos). Les images montrent un affrontement construit de manière classique, alors que le commentaire part dans une direction bien différente. Selon son humeur, le lecteur peut y voir une échappatoire pitoyable pour un scénariste n'ayant pas su concevoir une fin en cohérence avec son récit, une idée brillante sur la nature des histoires, une affirmation déiste sortie de nulle part, une tentative métaphysique peu claire pour commenter sur la nature de la relation qui lie le lecteur à l'auteur. Mais dans ce dernier cas, l'auteur semble regarder le lecteur avec la condescendance de mauvais aloi du grand manipulateur.

Cette deuxième partie (et vraisemblablement la dernière) des aventures d'Antoine Wolfe prend une direction différente de la première, justifié par le temps nécessaire pour que certaines intrigues secondaires aboutissent. le nouveau dessinateur effectue un travail professionnel, avec une part de personnalité, et une part d'influence de Riley Rossmo. le scénariste raconte son récit de manière à ce qu'il aboutisse à une résolution basée sur une révélation. Il tient bien ses promesses mais d'une manière qui prend le lecteur à rebrousse-poil, et pas simplement parce que ce n'est pas la forme de chute qu'il attendait, mais aussi parce que le message contenu dans cette chute reste au mieux difficile à interpréter, au pire peu respectueux de son lecteur.
Commenter  J’apprécie          20


autres livres classés : paranormalVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Concours : Gagnez la Bande dessinée La cellule Prométhée, Tome 1 : l'escouade 126

Quelle héroïne célèbre évoluait dans un Paris du début du 20 ème siècle peuplé de "monstres et d'êtres étranges" ?

Adèle blanc-sec
Bécassine
Laureline
Mélusine

10 questions
90 lecteurs ont répondu
Thèmes : ésotérisme , bande dessinée , paranormalCréer un quiz sur ce livre

{* *}