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EAN : 9782264065797
288 pages
10-18 (21/01/2016)
3.54/5   324 notes
Résumé :
Échaudé par un précédent malheureux – une première version de son roman a disparu dans l'incendie de sa maison –, Arthur Bramhall pense protéger son nouveau manuscrit en l'enfouissant soigneusement au pied d'un arbre, au cœur de la forêt. Déterrant cet objet qui semble si précieux pour l'homme, un ours se plonge dans sa lecture... et flaire immédiatement le succès. Le livre sous le bras, il s'en va à New York, où les éditeurs les plus prestigieux vont se battre pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (93) Voir plus Ajouter une critique
3,54

sur 324 notes
Quand un ours tombe sur un manuscrit enterré au pied d'un arbre, que fait-il ?
S'il est analphabète et gourmand, il le déguste badigeonné de miel. Un régal de courte durée !
S'il est curieux et lettré, il le lit. Contrarié, il se peut qu'il le détruise, excédé qu'un humain ait plus de talent que lui. En revanche malin et ambitieux, illico il se l'approprie et cherche un éditeur.

Bingo ! Et c'est parti pour une aventure loufoque et jubilatoire au rythme enlevé qui permet de ne pas s'ennuyer une seule minute. Certifié lu en à peine 24 heures !
"Personne ne sait que je suis un ours. Debout sur mes deux pattes, les mains dans les poches, je suis juste un type velu parmi d'autres en train de flâner."

Le manuscrit de "Désir et destinée" en poche, l'ours Dan Flakes, contraction branchée de donut et corn-flakes ses friandises préférées, avec son détachement naturel, sa ressemblance avec Hemingway et son vocabulaire plus que restreint, devient rapidement la coqueluche des milieux littéraro-médiatico new-yorkais, avides de nouveautés. "Son roman" devient un best-seller. Contraint malgré tout de se surveiller en permanence pour ne pas passer pour...un ours et finir au zoo, ses réponses laconiques aux questions des médias font mouche et le font passer pour un philosophe de haut vol. Toute ressemblance avec des auteurs humains...
Parallèlement, le véritable auteur, Arthur Bramhall, déprimé de s'être fait voler son chef d'oeuvre, sombre progressivement dans la dépression, se laisse complètement aller, au point d'aller vivre dans une grotte, comme un...ours.

Franchement, de temps en temps, ça fait un bien fou de se laisser embarquer dans une farce divertissante et déjantée. D'autant qu'au-delà de la farce, des délires de l'écrivain - pardon de l'ours -, c'est bien d'une critique savoureuse et grinçante de la société qu'il s'agit, un malicieux jeu de grottes musicales, où le plus humain n'est pas forcément celui que l'on croit au départ.
De là à imaginer qu'il faut être un peu ours pour réussir, séduire, être humain...je vous laisse juger par vous-mêmes.
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Une petite pépite pour finir l'année!
Tout en s'acoquinant avec le fantastique, l'auteur assène un bon coup de griffe (d'ours) au monde désacralisé de la littérature, quand celle-ci est la proie des marchands du temple.

Tout commence par un itinéraire de loser : le triste Art, prof de littérature dans une université dont les membres respectables passent leur temps à dénombrer les adverbes dans des oeuvres célèbres, perd son premier manuscrit dans un incendie. L'obstination ne paie pas, car la seconde mouture, l'oeuvre de sa vie, est dérobée par …un ours! Et voilà notre plantigrade à l'assaut du confort que la civilisation peut octroyer lorsque le succès est au rendez-vous. Encensé comme auteur du roman d'Art, par ceux qui font le jour et la nuit dans le monde de l' édition, sans avoir même ouvert le livre, Dan Flakes s'humanise lentement mais sûrement, avec une détermination renforcée par la perspective de ne jamais manquer de miel.

Bien sûr, le lecteur suit en parallèle l'itinéraire du malheureux mais véritable auteur de ce qui devient un best-seller avec vente des droits à l'industrie cinématographique.

Les personnages sont habilement croqués, la caricature est sévère, mais juste, pour bien mettre en lumière les arcanes du succès littéraire.

Beaucoup d'ironie pour cette fable moderne dont la morale remet en question l'issue du Rat des villes et du rat des champs du plagiaire Jean de la Fontaine

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Arthur Bramhall, professeur à l'université discret mais respecté, en est convaincu : son roman est un chef-d'oeuvre, destiné à devenir un véritable best-seller. Après une première mésaventure qui a valu à ce dernier de finir dévoré par les flammes d'un incendie, Arthur Bramhall décide d'opter pour davantage de prudence et enterre son ouvrage, fraîchement réécrit, sous un arbre, le temps d'aller chercher une bouteille de champagne à la supérette du coin afin de célébrer l'évènement. Mais c'était sans compter sur l'ours tapis derrière les arbres, témoin de toute la scène…


Poussé par la curiosité et l'espoir de déterrer quelque met succulent, l'ours va s'emparer de la mallette contenant le précieux manuscrit… Passée la déception de ne pas avoir fait une découverte qui lui remplirait l'estomac, l'ours se dit qu'un texte aussi soigneusement caché doit forcément être fantastique… Par ailleurs, le titre, « Désir et destinée », lui semble tout à fait prometteur… Certes, il n'y connait pas grand-chose en romans, mais suffisamment pour savoir qu'il a besoin d'un éditeur pour se faire publier.


C'est ainsi que, vêtu d'un costume, d'un nom d'emprunt et de son manuscrit, Dan Flakes fait son entrée dans le monde humain, laissant Arthur Bramhall déconfit et au bord du désespoir. Mais les hommes ont des moeurs étranges, auxquelles l'ours va devoir s'adapter. Ici, le miel est disponible sans efforts et à foison, les femelles n'ont pas de poils et se montrent particulièrement entreprenantes, les mâles en revanche n'ont pas pour habitude de se rouler par terre en grognant lorsqu'ils sont contents… Bref, se faire passer pour un homme quand on est un ours est loin d'être une sinécure !


Attention ! Préparez-vous avec Dan Flakes à aller de surprises en surprises, à être précipités au coeur de la célébrité et à vivre de véritables scènes d'anthologie ! « L'ours est un écrivain comme les autres » est une fable à la fois drôle, grinçante et cocasse qui nous ouvre les portes du show-biz et nous dépeint le portrait d'un monde où la superficialité et la bêtise règnent en maître sur un ton pour le moins caustique. Un monde où tout s'achète, se désire et se consume au gré des modes et des tendances. Dan Flakes, par sa fraîcheur et son émerveillement permanent nous offre une véritable bouffée d'oxygène et de naturel dans cet univers où tout semble factice. La transformation de l'ours en homme s'opère peu à peu, avec une évidence déconcertante, tantôt rattrapée par la part animale de l'ours.


Que dire de plus pour vous convaincre de lire ce roman original, à la fois drôle et tendre, aussi doux et savoureux qu'un pot de miel ? Les personnages y sont hauts en couleurs et particulièrement attachants, et ce n'est qu'avec regret que l'on s'en sépare… le sujet, derrière son aspect loufoque et délirant, révèle une véritable profondeur et une critique pour le moins satirique et pertinente de notre société. Voilà donc une lecture parfaite pour un pur moment de détente et de plaisir et qui changera définitivement votre regard sur les ours… Et comme le dit si bien Terry Pratchett : « Très drôle, et sans doute vrai. » !
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Il était une fois un ours qui voulait devenir homme et qui devint écrivain par la magie d'un manuscrit caché sous un arbre au fin fond du Maine, précieux sésame susceptible de lui ouvrir les portes du monde humain.
Cette fable burlesque est très divertissante, on tourne les pages avec plaisir pour suivre les aventures du plantigrade, aventures qui tournent à la satire du monde intello-médiatique new-yorkais. C'est très drôle de voir cet ours devenir le nouvel Hemingway, la moindre de ses éructations étant interprétée comme une citation philosophique par un milieu littéraire ridiculement surexcitée. Les dialogues, toujours décalés, sont souvent savoureux.
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Rencontrer Dan Flakes , quel privilège !
Un charisme d'ours mal dégrossi.
Il se roule par terre en plein milieu de notre interview que je fais pour le journal : « Ours ou peluche à vous de choisir ».
On pourrait nommer ce comportement animal : « performance d'artiste » comme l'indique son agent artistique.
Un écrivain ou un gribouilleur de mots ?
Ce qui est certain c'est que son livre : « Désir et destinée » fait le buzz.
Chapeau l'artiste !
Mais que fait cet artiste à part voler un manuscrit sous un arbre et se l'approprier ?
Il mange un jouet qui a la forme d'un sous-marin en croyant avoir attrapé un poisson dans le lac jouxtant son domicile.
Il remplit ses étagères de pots de miel qui représentent pour lui sa seule et unique inspiration.
Son agent artistique ne ressemble pas à ses oursonnes grognant et émettant des signaux bien plus compréhensibles pour lui, que les effluves trop subtils du parfum de sa compagne humaine qui succombe à son charme animal.
Car oui, son agent artistique s'entiche de lui malgré et à cause de ses réponses laconiques qui ont tout le temps un rapport avec la nourriture.
J'interprète ses métaphores culinaires en lui donnant une signification hautement intellectuelle car je suis sous le charme de cet improbable écrivain.
J'y vois le summum d'un esprit raffiné et épris de liberté !
Pourtant manger, c'est sa seule et unique motivation de vie.
Quelle force…quelle farce…
Je me suis amusé, dans cette critique, à imaginer que je rencontrais le personnage principal de ce roman.
Ce qui est certain c'est que j'ai adoré cette satire du milieu de l'Edition.
Une idée de génie que d'avoir choisi d'écrire sur un écrivain-ours qui provoque la fascination des foules.
Je conseil ce livre à tous ceux qui aiment l'humour décalé et loufoque.
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critiques presse (1)
Telerama
12 novembre 2014
Sous des dehors extravagants, la critique grinçante de la société de consommation à laquelle se livre ici William Kotzwinkle est d'une modernité exemplaire.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
" On n'a plus qu'à attendre et on verra bien ", fit Pinette en portant le biscuit détrempé à ses lèvres.
Le chien se mit à battre plus fort la queue, adressant à son maître son regard le plus éloquent, celui qui disait "biscuit" sans la moindre méprise possible.
Se tournant vers la fenêtre, Pinette contempla les tourbillons de neige qui commençaient à ensevelir les épaves de voitures dans son champ. Art Bramhall lui manquait, leurs conversations près du poêle lui manquaient, regarder passer en sa compagnie la lente procession des journées hivernales lui manquait. " Art est un type bien. J'espère qu'on va le revoir."
Le biscuit est l'aliment naturel des chiens, fit le chien, en appuyant son propos d'un regard pathétique destiné à montrer quel effet pitoyable la privation avait sur son organisme.
" Tu en as déjà eu quatre", rétorqua Pinette.
C'est l'hiver, je suis un chien ; seules deux choses me permettent de tenir : mes couilles que je lèche et l'amour des biscuits.
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Puis soudain, son museau frémit, le bulbe olfactif à sa racine mille fois plus sensible que celui d'un humain. Il se redressa et tourna la tête afin d'isoler l'odeur naturelle qu'il avait décelée au coeur d'un voile synthétique de parfums. Il était là, humide, frais. "Saumon".
- Oui, ils le préparent en brochette accompagné de tomates, de champignons et de poivrons verts.
- Cru, dit l'ours, dans un sursaut d'autorité primitive.
- Cru?
- Femelle crue. Beaucoup d'oeufs. Dans mes dents."
L'ours tapota ses incisives.
Mon Dieu, songea Boykins, c'est bel et bien un autre Hemingway.
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- J'ai vu un homme à travers une vitre."
Gadson était perplexe. "Et avez-vous pu faire sa connaissance ?
- J'ai traîné dans les parages", répondit l'ours, essayant d'exprimer le souvenir qu'il avait gardé du moment, parce que c'était ce que faisaient les humains, ils parlaient de choses qui leur étaient arrivées. Pour un ours, le passé n'a aucune importance, mais il voulait devenir humain, alors il tenta de le décrire. "Il avait quelque chose que je voulais."
Gadson se posait la question : l'étrange timidité de Dan Flakes était-elle simplement due à son incapacité à faire son coming out ? Il attira Flakes vers l'extrémité de la pièce, près d'un paravent peint placé devant la porte principale ; sur le paravent étaient représentés deux marins japonais et l'ombre d'un autre homme, face à la mer.
"Je voulais sa viande, dit l'ours. Il la laissait traîner sous mes yeux.
- Vous vouliez.... sa viande ?
- C'était plus fort que moi.
- Et ?
- Je m'en suis emparé."
Gadson imagina soudain la scène dans son ensemble, un chaud après-midi d'été et l'inconnu, nu de la taille jusqu'aux pieds, peut-être en train de brasser de la paille, ses muscles puissants. Une scène idyllique.
" La viande, répéta l'ours, alors que le souvenir du quartier de chevreuil avec lequel il s'était enfui lui revenait plus clairement en mémoire. De la jeune viande, délicieuse.
- Dan, quelle franchise !"
L'ours sortit sa longue langue et se pourlécha le museau.
" Délicieux !
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Personne ne vous a jamais dit à quel point vous ressemblez à Hemingway ?

— Qui ?

— Qui, en effet ! Il se peut fort bien que vous soyez celui qui va le reléguer dans l’oubli .
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"- Vous avez vraiment vécu, dit-elle.
- Dans une caverne." Il sirotait son miel, pas le moins du monde gêné par son aveu, maintenant qu'il avait compris que les gens entendaient toujours autre chose que ce qu'il cherchait à leur dire. (...)
Elle eut le sentiment qu'il essayait de lui enseigner quelque chose d'important. "Une caverne ?
- L'hiver.
- Vous faites référence à Platon ? A son mythe de la caverne ?
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Vidéo de William Kotzwinkle
Attention, voici un album poilant ! Alain Kokor adapte avec brio le roman culte de William Kotzwinkle. Quand un ours se rend à New York avec le manuscrit abandonné d?un roman, il ne faut pas longtemps pour que le plantigrade devienne la coqueluche du monde des lettres. Et vous, on vous a déjà dit que vous ressembliez à Hemingway ?
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