AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 25 notes
5
4 avis
4
11 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
****

Justine est une jeune fille qui ne sait si elle doit chérir ou regretter le souvenir de son père. Alors qu'il est mort depuis quelques mois, elle revient sur leur vie, leur relation ou plutôt l'absence de toute émotion. Faute à sa mère, autoritaire, tyrannique, destructrice et castratrice. Difficile de prendre du recul et de mettre en lumière ce père resté dans l'ombre depuis toujours...

J'ai découvert Olivia Koudrine avec son roman de cinq à Sept et j'avais totalement adhéré à sa sensibilité. Avec L'homme battu, elle confirme l'attachement à des personnages malmenés par la vie, blessés et perdus.

Cette histoire est celle d'un homme, Jérôme, professeur de musique, qui a abandonné son amour pour épouser Delphine, professeur de maths. Enceinte, elle ne lui a pas laissé le choix...
Delphine est une femme jalouse et acariâtre, qui n'a aucune honte à rabaisser son époux, à lui donner des ordres et à effacer toute trace d'autonomie.
Justine, leur fille, vit dans cet environnement pesant, étouffant. Sans véritablement donner raison à sa mère, elle n'éprouve aucune empathie pour son père, faible, sans personnalité ni courage.

C'est à la mort de Jérôme que Justine renoue avec son passé, son histoire. Elle découvre alors la correspondance qui n'a jamais cessé entre son père et Suzelle, son amour de toujours. Elle comprend alors la perfidie de sa mère et tente de se raccrocher aux souvenirs qu'elle garde de cet homme effacé.

J'ai été touchée, émue, mais aussi étonnée et triste pour cette famille. A l'image de Justine, dès les premières pages, on déteste Delphine, cette femme qui baigne dans la méchanceté, on s'agace de Jérôme qui se laisse malmener. Mais doucement, nos sentiments évoluent. Justine nous touche. le couple disfonctionnel que forme ses parents la déstabilise et ne lui permet pas de grandir sereinement. Comme tout enfant, elle avait besoin d'un père aimant, aux gestes tendres, ce qu'ils lui ont refusé, chacun à sa manière...

Merci à NetGalley et aux Editions le Cherche midi pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
Commenter  J’apprécie          272
" Ces feuilles sont la petite flamme de ce père inconnu."

Le livre s'ouvre sur un enterrement, celui du père, Jérôme, qui vient d'être déposé dans son ultime prison, c'est ainsi que voit les choses Justine.

Au fil des pages de ce roman, Justine nous confie la vie de celui qu'a été ce père, à ses yeux du moins, car elle ne sait pas ce qui l'attend, une découverte surprenante.

C'est l'histoire d'un homme, d'un couple, dans lequel l'un des deux se sent supérieur à l'autre jusqu'à l'anéantir et faire de lui un martyre.

" Histoire de famille banale à en pleurer " ....
#LHommebattu #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          130
Les apparences sont souvent trompeuses et ce n'est pas Justine qui vous dira le contraire ! Car "L'homme battu", c'est une histoire de famille, et dans chaque famille les secrets sont immenses. La famille de Justine à première vue semble ordinaire mais dans l'ombre se cache une mère autoritaire, omniprésente, manipulatrice et un père muet, effacé, faible, qui subit la violence verbale et physique de sa femme.

Justine, à la mort de son père décide de sortir de son silence, elle nous plonge dans ses souvenirs, durant des années où elle a été témoin de cette femme diabolique et d'un père en souffrance. Mais, quand on est enfant, comme avoir des yeux d'adultes et ne pas se laisser porter par un univers de faux-semblant ?

Un roman fort, puissant, une auteure, Olivia Koudrine qui ose, qui casse les odes en parlant de violences conjugales subies par les hommes. Et oui, les hommes aussi !

Olivia Koudrine nous plonge dans les souvenirs d'un père qu'elle pensait connaitre à travers une plume percutante, tonitruante, où le langage choisi est cru, mais qui donne toute sa valeur et son sens à l'histoire !

C'est un roman addictif, surprenant, complet, où l'auteure décrit le mécanisme de cette mère, de ce monstre, pour arriver à ses fins et les répercussions psychologiques chez l'enfant qui assiste au drame d'une vie.

Bref, un roman unique, au sujet percutant et tabou, à une auteure à suivre. Un roman coup de poing, lumineux malgré le thème abordé !
Commenter  J’apprécie          120
À l'heure où on parle de la violence faite aux femmes, Olivia Koudrine a pris tout son monde à contre-pied. Puisqu'elle a fait le choix difficile de traiter de la maltraitance, surtout psychologique faite aux hommes.
*

Bien sûr le pourcentage est infime, mais il existe et est bien réel. J'ai rencontré cette « violence » même, qu'a subi un de mes proches.
Alors vous pensez bien que ce livre, très bien écrit, a eu une grande résonance en moi.
*

Je fus bouleversé par ce roman moderne, surprenant et unique où l'auteure s'est inspirée de faits réels pour écrire son livre.
Son écriture est sèche, nerveuse et addictive. de sa plume très grinçante, cynique et crue, Oliva Koudrine a bien su décrire, avec des mots d'adolescente parfois, les justes ressentiments de Justine, le personnage central du roman.
Une jeune fille qui va se retrouver très jeune, face à des situations inédites et très déstabilisantes pour elle.
Une jeune fille qui devra vivre avec cette image désastreuse, dégradante d'une mère toujours grimaçante et jamais satisfaite de son mari et d'un père tristounet et effacé, qui s'était réfugié dans un immense mutisme.
*

Justine qui durant son adolescente et même après à l'âge adulte, sera prise en tenaille par plusieurs sentiments différents et contraires, qui auront de graves conséquences sur son équilibre psychique.
Elle en perdra par périodes, ses repères.

La jeune fille sera oppressée constamment par de la tristesse et surtout par de la colère, de constater cette injustice, en voyant cette mère si agressive, si castratrice, si méprisante. Une mère, un monstre, une Gorgone, une mégère, qui ne cesse de déverser sur son mari, sa méchanceté, son fiel, ses amertumes, sa jalousie, ses rancoeurs.
*

Malgré ce désir de protéger parfois ce père si faible, c'est une fois de plus de la colère et de la honte qui s'empareront de Justine. Et elle n'aura pas assez de mots durs pour décrire son géniteur.
Un père qu'elle voit comme une mauviette, comme un poltron, comme un pauvre mec qui ne sait pas et ne veut pas se défendre face aux invectives de sa femme.
Un homme malmené, maltraité, qui a préféré abdiquer depuis longtemps en faisant le dos rond, qui a choisi le silence pour bouclier contre la rage et l'humiliation journalières de son épouse.
Un homme qui mourra d'un cancer, comme une délivrance.
*

C'est un roman qui questionne aussi sur les rapports malsains, très ambiguës parfois et pervers qui existent dans un couple. Un roman qui interroge sur les êtres, sur leur pouvoir et sur leur emprise, et sur la victimisation.
Commenter  J’apprécie          112
Évidemment le titre interpelle. J'ai lu ce roman aux allures de récit intime presque d'une traite !
Il faut savoir qu'en matière de violences conjugales, on a toujours tendance à présupposer que la femme est la victime. Pourtant les chiffres sont là, 28% des cas enregistrés concernent les hommes.

L'originalité de ce roman écrit dans une langue directe, parfois brutale et crue, est de se placer du point de vue de l'enfant dont le père est l'homme battu. Il lui faudra attendre d'être à la veille de la disparition de son père pour réaliser les choses et prendre la mesure de la manipulation dont à n'en pas douter, elle est une seconde victime. Car de mauvaise foi en mensonges, de méchancetés en dénigrements systématiques, la mère avait toujours su rallier sa fille à sa cause.
"Mon cerveau d'enfant s'était trop longtemps retranché dans le déni. Il avait fallu l'odeur âcre de la mort pour l'en délivrer "
On suit Justine, jeune adulte, qui plonge dans ses souvenirs et tente de démêler le faux du vrai, entre culpabilité et colère. Cela faisait longtemps que son corps avait parlé et que la situation familiale avait généré de la boulimie/anorexie, puis plus tard, l'addiction à l'alcool, au sexe... tout un ensemble de signaux d'alarme qui traduisaient son désarroi. Comment se construire avec un tel vécu au quotidien ? Quel rapport aux hommes peut-on avoir?
Justine va tenter de restaurer l'image qu'elle a de ce père qu'elle connaissait si peu si mal, à travers des souvenirs transmis par les rares amis de son père. Car sa mère avait fait le vide autour de lui.

C'est féroce, l'écriture est percutante, l'héroïne attachante, et c'est avec un certain soulagement qu'on la voit émerger de la noirceur de cette enfance volée par une mère indigne et se réconcilier avec l'image de son père, se reconstruire elle aussi, figure forte d'un féminisme équilibré, consciente que "dans le pire comme dans le meilleur, femmes et hommes sont égaux."

Un roman fort.
Commenter  J’apprécie          90
Justine vient de perdre son père. Sa mort est un vrai déclic pour elle. Il y a quelque temps, elle ne voulait pas qu'il lui parle ou pose la main sur elle. Elle le voyait comme "une lavette", "un moins que rien". Mais plus maintenant... Aujourd'hui, elle se rend compte que cette vision a été influencée par sa mère, une femme qui prenait plaisir à rabaisser son mari. Elle réalise qu'elle a été aveugle devant les insultes ou les coups qu'il prenait. C'était un homme battu, elle le sait désormais... Ou l'a-t-elle toujours su ? Est-ce de là que viennent son anorexie, son mal de vivre ? Justine doit se reconstruire. Et peut-être qu'il n'est pas trop tard apprendre quel homme il était vraiment ?

J'ai apprécié ce livre, qui explore le thème de la violence conjugale, dont la victime est un homme. Un angle moins courant, mais tout aussi important. Un roman fort et poignant !

L'autrice décrit parfaitement les mécanismes de la violence, physique et psychologique. Pluie de coups, dénigrement, isolement de la victime... Avec le personnage de la mère, elle va même plus loin : elle montre comment les rôles peuvent être inversés et comment le bourreau arrive à se faire passer pour la victime. Quand une femme bat son compagnon, il arrive qu'elle joue sur les stéréotypes pour se faire plaindre et justifier ses actes, "tu n'es pas assez viril", "je parie que tu regardes d'autres femmes et que tu ne penses qu'au sexe", "ne t'approche pas de notre fille, espèce de pédophile". Ces comportements attribués aux hommes en général sont de bonnes occasions pour s'en prendre à son mari et se défendre aux yeux des autres. le parfait portrait du manipulateur. Et l'entourage, qui évolue dans cet environnement toxique, devient complice en étant berné. C'est le fardeau de Justine.
Commenter  J’apprécie          70
Résumé : Justine, une jeune femme d'une vingtaine d'années, vient de perdre son père brutalement. Elle nous dévoile alors son histoire, ou plutôt celle de son père Jérôme, un homme vu comme faible, « sans couilles ». Car un homme se doit d'être viril, fort. C'est clair que dans le couple, ce n'est pas lui qui porte la culotte ! Mais ça va bien au-delà de ça.
La mère de Justine est une femme autoritaire, méchante. Abusive. Elle a pris l'ascendant sur son mari depuis bien longtemps.

Mon avis : J'ai dévoré ce livre, fiction largement inspirée de la vie d'une amie de l'autrice. Il n'est pas habituel de rencontrer ce schéma, car dans la plupart des livres traitant de violence et d'abus, c'est la femme qui se trouve maltraitée par un mari ou les enfants qui subissent ces horreurs. Mais les hommes peuvent aussi en être les victimes, de manière parfois plus pernicieuse. J'ai eu tellement de peine pour Jérôme, la gentillesse incarnée. Comme à chaque fois, on se demande pourquoi la personne ne part pas, ne fuit pas cet environnement nauséabond et dangereux. Mais on se rend rapidement compte que le pauvre homme a été piégé par une femme manipulatrice. Elle a placé ses pions de manière à ce que toute fuite soit impossible. Elle a monté un petit théâtre où elle passe pour la gentille de l'histoire, avec son investissement dans différentes associations, mettant en avant sa soi-disant bonté d'âme. Être respectée, admirée, alors que dans l'ombre, elle s'acharne à détruire Jérôme, impliquant même sa propre fille qui pendant toute son enfance va mépriser son père. Comment peut-on prendre plaisir à rabaisser l'autre plus bas que terre ? Pourquoi ne pas simplement le laisser partir si on ne l'aime pas ? le pouvoir, l'emprise, l'image. Et une bonne dose de perversion.
Commenter  J’apprécie          60
Justine, jeune femme qui va nous raconter ses mémoires, avec sa mère et son père. Ce livre est une claque. de manière subliminal mais intense. Nous découvrons une femme néfaste, perverse et odieuse et en face un mari effacer. N'osant affronter la cruauté de son épouse. Justine, va donc dépeindre le portrait de son enfance et des événements.

de part son passé, elle ne sait si elle doit aimer ou éprouver de l'empathie pour cet homme de l'ombre. Avec les yeux d'une enfant, c'est n'est pas simple. Mais lors de la perte de ce dernier, qu'elle va renouer avec son passé, prendre le recul nécessaires et comprendre. Elle va s'émanciper afin de pouvoir garder en mémoire les moments de joie avec son père. Qui s'est toute sa vie sacrifier. Un texte émouvant, parfois brut mais tellement vrai.
Au delà des souvenirs et du regard sur les événements, il ya aussi les répercussions. Les mécanismes, comment le bourreau réussit à se faire passer victime. Les étapes, quelles soient psychologiques, physiques..
Les ravages que peuvent provoquer les actes et les paroles. Un livre fort de sens, qui doit être lu et partagé.
Commenter  J’apprécie          50
L'Homme battu . D'Olivia Koudrine.
Un roman gagné lors d'un concours babelio, que je remercie pour l'envoi, ainsi qu'olivia Koudrine et le Cherche midi.
Ce fût une excellente lecture, j'ai aimé beaucoup de chose dans ce roman.
La plume, déroutante au début, avec ce mélange de vocabulaire ampoulé et argotique, très acide par moment, si émouvante à d'autres. Captivante en définitive.
La structure, avec des souvenirs de l'enfance et de l'adolescence de Justine qui se rappellent à sa mémoire , subtilement intégrés dans le récit de sa vie d'adulte.
Ces moments de non dits qui laissent le lecteur lire entre les lignes et comprendre seul.
Et Justine, l'héroïne, la narratrice, Pour qui tout bascule le jour de la mort de son père.
Sa colère, tellement puissante. Envers une femme abominable, perverse, qui a causé malheur, tristesse et démoli la vie de Justine et de son père.
Un roman qui sonne juste, avec une Justine si attachante, si touchante de ses drames , de ses excès, de ses imperfections , de son courage et de ses espoirs.
Un court roman, mais intense et percutant.
Commenter  J’apprécie          50
À l'enterrement de son père, Justine gifle violemment sa mère. Cet acte pourrait contenir une partie de ce que sa mère a fait d'elle pendant 20 ans. Se libérer par la violence. C'est souvent ce que Justine a choisi, même si cette violence a plutôt été tournée contre elle-même.

Pendant 20 ans, il a fallu être témoin de la cruauté de sa mère envers son père. Et comme cela ne suffisait pas, cette femme a transformé sa fille en complice, la poussant à mépriser “sa lavette de père”.

Ce roman est pesant et dérangeant. Comment supporter pendant 20 ans une telle histoire? Pourquoi reste-t-elle avec un mari qu'elle méprise et lui avec une épouse qui l'humilie au quotidien, en vient à le frapper?
On en arrive aussi à mépriser cette victime parfaite. N'est-ce pas le but de la perverse manipulatrice?

C'est Justine qui raconte, alternant passé et reconstruction présente.
Le langage que lui donne Olivia Koudrine, entre gouaille ado et verbe haut, humour cinglant et autodérision, allège l'ambiance du récit, faisant de Justine une gosse sacrément attachante.

À l'heure où les violences faites aux femmes sont omniprésentes sur la place publique, centrer son récit sur un homme battu n'est pas anodin. Combien sont-ils? Il est probable qu'ils puissent encore moins en parler que les femmes.
En tout cas, mon grand-père n'en aurait jamais parlé. Son calvaire, les coups en moins, a duré 70 ans.

Coup de coeur pour ce roman qui sort des clous et que je vous conseille.
Commenter  J’apprécie          51




Lecteurs (61) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
561 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}