Minoru est étudiant dans une école de marine et de pêche. Il est membre de la secrète fédération des élèves homosexuels. Il doit faire un stage d'une semaine dans le cadre de ses études. Il aspire à passer cette semaine à bord d'un gros navire de pêche mais à son désespoir, le tirage au sort l'envoie dans une île perdue, loin de Tokyo, chez un artisan pêcheur qui travaille seul. Arrivé sur l'île, il est accueilli par Shiji, le pêcheur, éphèbe de vingt-quatre ans, au corps musclé. Pour Minoru, c'est le coup de foudre mais il ne sait si Shiji vit seul ou s'il est homosexuel ou hétérosexuel. Le pêcheur, n'ayant jamais quitté son île, est plutôt simple et un peu rustre. Naturel, il n'hésite pas à plonger pour sa pêche juste couvert d'un fundoshi. Minoru est en émois. L'avant dernier jour de son stage, sur le bateau, alors que Shiji, après une plongée, fait sa sieste juste habillé de son fundoshi, Minoru, n'en pouvant plus de désir, en profite pour lui prodiguer de tendres et intimes caresses. Le pêcheur se laisse aller jusqu'à l'orgasme, surpris par la tendresse de son jeune stagiaire, puis se ferme et raccompagne sans un mot Minoru. Rentré à Tokyo, Minoru reçoit alors une lettre de son maître de stage, écrite de façon maladroite mais lui expliquant tout le trouble que le pêcheur ressent encore du contact charnel du jeune homme et des sentiments qu'il ressent à son égard.
Hétérosexuel, je me doutais quand chargeant ce roman sur ma tablette, c'était une histoire d'amour homosexuelle. J'ai beaucoup d'ouverture d'esprit et ce simple fait ne peut empêcher que ça peut être un bon livre et une belle romance. Ici, c'est le cas. Alors que tout sépare nos héros, culture, éducation, mode et niveau de vie, citadin et campagnard, nos deux protagonistes tombent éperdument amoureux l'un de l'autre.
Malgré une traduction qui peut nous sembler aléatoire, l'auteur nous livre là une belle histoire d'amour. Le livre séduit, il se termine par un happy-end, l'amour y est beau et fort. Si vous pouvez faire fi de vos aprioris à découvrir une belle histoire d'amour homosexuel, tentez de lire ce roman. Je devrais le conseiller à Mme Boutin et compagnie, pour qu'enfin, les esprits réducteurs et réactionnaires comprennent que, homo ou hétéro, l'amour est universel et que le droit au bonheur est un droit pour tous.
Commenter  J’apprécie         70
Mais personne n’utilisait jamais le mot « gay ». Des fois, on parlait des folles avec dédain. Personne n’aimait les folles, même pas lui. C’étaient des caricatures de femmes. Minoru se sentait un homme, à cent pour cent, et il aimait les mâles. Rien de plus.