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Critique de JeanPierreV


Mais qui donc rédige les quatrièmes de couverture...et comment les auteurs peuvent-il accepter celles qui sont très éloignées de leurs écrits ?
La quatrième de couverture de ce livre précise "En auscultant une France sous tension et au bord de l'explosion, Pascale Kramer nous offre un puissant roman ..." ces quelques mots m'avaient séduit, et m'avaient incité à accepter la proposition de Babelio et de l'éditeur : le livre en échange d'une critique : je pensais trouver une description et une analyse, découvrir une auteure que je ne connaissais pas.
Semi-déception.
La France se limite au village, voire à la propriété, où habitait Gabriel, celui par qui le malheur arrive.
Journaliste de gauche il a soutenu les deux assassins d'un jeune comorien qui avait eu le malheur de croiser leur chemin. Comment les a t-il soutenus, quelle était la teneur de son article? de ses propos ? Quelle a été la teneur des réactions ...On n'en saura pas beaucoup.

"L'autopsie" de ce père qui devrait comme toute autopsie nous permettre d'en savoir beaucoup plus sur le passé de ces relations père-fille, les causes de cette distance, ne va pas assez loin et se limite à des échanges assez superficiels entre Clara la nouvelle femme de Gabriel et Ania sa fille, à des bribes d'information, à des non-dit entre ces deux femmes, à des rappels de cette absence de relation entre le père et la fille, à une sombre histoire de dessins disparus de Degas, qui attisent notre curiosité, une curiosité restée sans réponse.

Comment un homme instruit, un homme public, écouté et lu n'a pu écouter et comprendre sa fille, qui n'arrivait pas à apprendre..? Comment cette relation d'amour n'a pu se créer entre eux, pour "un mot écorché" ? Pourquoi cet homme écouté, et semble-t-il, humaniste a pu soutenir des gamins, fils de bourgeois, assassins d'un jeune immigré? Un sujet d'actualité et un non-amour père-fille trop vite traités.

J'aurais aimé lire ces dialogues de ressentiment entre ces deux femmes, écouter le père et la fille, en savoir plus sur l'origine de cette passivité de Ania, fille du suicidé, lire la violence des mots de Gabriel, celle de ses détracteurs....et je n'ai trouvé qu'une certaine forme de passivité des personnages dont aucun ne semble éprouver une quelconque peine suite au décès de Gabriel. Je n'ai pas lu ces larmes et ces mouchoirs...deux mots qui, je pense, ne sont pas écrits dans ce roman, ni lu ces regrets, ces mots qu'on ne s'est pas dit, qu'on ne dira jamais plus. C'est semble-il une forme d'écriture propre à l'auteure. Ses mots sont certes forts, mais les dialogues, pourraient l’être encore plus, surtout dans ces situations.

Gabriel était-il aimé, aimait-t-il ? On reste avec ces questions à l'issue de la lecture. Peut-être était-il trop orgueilleux du fait de son métier?

Pascale Kramer décrit les dialogues, mais ne nous les fait pas suffisamment vivre. Et pourtant, à l'occasion d'un décès les pièces voisines de la pièce où repose le corps, sont des lieux de pleurs, de souvenirs tristes ou gais et souvent des lieux où l'on n'attend pas que le corps soit froid pour commencer à régler des comptes, à ressasser des rancunes, des lieux dans lesquels les larmes viennent parfois plus souvent de la méchanceté des mots que de la peine des parents et amis du défunt ! Et que dire de ces dialogues, entre une fille absente, et la femme qui a succédé à sa mère dans le coeur du père...dialogues dans lesquels la méchanceté est plus souvent présente que l'amour.

Rien de cela dans le roman. C'est dommage.

"L'auscultation de la France sous tension et au bord de l'explosion" a été décidément beaucoup trop superficielle et rapide, elle s'est limitée à l'auscultation partielle de relations père-fille, belle-mère et belle-fille et en aucun cas à l'auscultation de la France J'aurais aimé en savoir plus sur le désespoir du défunt, sa lente descente et sur les autres personnages.

Pascale Kramer nous donne envie d'en savoir plus, mais ne nous permet pas de satisfaire tout à fait ces envies. Elle en a certainement le talent pour le faire.
Je ne vais pas rester avec cette impression de manque, mais poursuivre la découverte de cette auteure avec un autre de ses ouvrages

Merci à Babelio et à Masse critique
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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