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Rose Labourie (Traducteur)
EAN : 9782714497291
224 pages
Belfond (20/04/2023)
3.62/5   17 notes
Résumé :
Après le choc de La Fabrique des salauds, Chris Kraus continue de se confronter à son héritage. Drôle et tragique, un roman qui porte en lui l’élégance de la légèreté pour parler de la mort, de la vie et de ce cocon explosif qu’est la famille.

De l’avis de tous, et surtout de ses proches, Jesko est un excentrique. Parti très tôt de son village natal pour mener la vie dont il rêvait à Berlin, ce jeune styliste au look volontiers baroque rejette les nor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Trentenaire, Jesko est un styliste excentrique, auquel le succès ne sourit que fort peu.
Très tôt, il a quitté son environnement familial pour Berlin, pour y vivre sa vie sans trop se préoccuper des convenances et contraintes sociales.
Désormais atteint de leucémie et dépendant d'un don de moelle osseuse, il n'a pas pour autant l'intention de changer de mode de vie. Jusqu'à ce que son père intervienne et le convoque dans la luxueuse villa familiale. Il lui annonce avoir retrouvé sa mère, aux abonnés absents depuis 20 ans, et qui pourrait bien être la seule à être une donneuse compatible.
Tout est bien qui finit bien ? Loin de là, ce serait plutôt que tout commence à peine, et plutôt mal : la mère de Jesko est une épave, alcoolique au cerveau dérangé, et Jesko n'est pas certain de vouloir lui être redevable ad vitam, vu ce qu'elle leur a fait subir, à lui et à son frère, pendant leur enfance.

Ces retrouvailles entre Jesko et sa mère sont l'occasion pour le lecteur de faire connaissance avec les autres membres de cette famille riche et bourgeoise qui tient par-dessus tout à sauvegarder son apparence lisse et parfaite, mais qui peine à cacher sous le vernis ses secrets plus ou moins honteux.

« Danser sur des débris » est un roman tragico-baroque dont l'amertume est quelque peu adoucie par l'ironie et l'autodérision de Jesko, qui fait preuve de la même sérénité et du même détachement que Sénèque, son maître à penser. du moins jusqu'à ce qu'il balance rageusement un de ses livres dans un lac en l'accusant d'hypocrisie et d'inconséquence.
Un roman sur l'héritage, la transmission, sur les secrets de famille qui pèsent sur les générations suivantes, sur les faux-semblants, sur l'honnêteté envers les autres et surtout envers soi-même. Une tragi-comédie humaine brève et plutôt captivante.

En partenariat avec les Editions Belfond via Netgalley. #ChrisKraus #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Dans son milieu, Jesko est un original : Il aime dessiner et coudre des vêtements. Il écrit des articles pour des magazines de mode, porte une jupe, se fiche des conventions sociales, bref, tout le contraire de son père, cimentier richissime, et de son frère, Ansgar, qui succédera un jour ou l'autre au patriarche. Si Jesko est de retour dans la demeure familiale, c'est parce qu'il est malade, condamné à plus ou moins brève échéance par une leucémie. Pour survivre, il lui faudrait une greffe de moëlle osseuse. Sa mère, disparue depuis des années dans la nature et dans les brumes éthyliques, s'est révélée compatible. Quand s'ouvre le roman, le père l'a retrouvée et ramenée de force. Jesko la découvre au garage, sanguinolente, attachée sur la table de ping-pong…
***
La quatrième de couverture annonce ainsi Danser sur des débris : « Après le choc de la Fabrique des salauds », etc. Il m'a donc fallu attendre, à la fin du roman, la savoureuse et prétendue postface (qui n'en est pas une, nous dit l'auteur avec un clin d'oeil) pour comprendre que ce roman est en fait le premier que Cris Kraus ait écrit. Premier roman intéressant, original déjà, mais qui, à mon avis, souffre de la comparaison avec La Fabrique des salauds, livre génial et infiniment passionnant.… le regard de Chris Kraus est déjà aigu, piquant. Ses personnages n'ont qu'à bien se tenir ! Jesko, le narrateur, ne se ménage pas et fait parfois preuve d'une grande lucidité à son égard. Par moment, cependant, il régresse totalement. Tantôt il élude les problèmes et tente d'échapper aux situations désagréables comme aux confrontations difficiles ; tantôt, il se jette à corps perdu dans les ennuis, comme s'il n'avait pas déjà assez de problème à régler ! Tous les personnages, hommes et femmes, sont déjantés, d'ailleurs, à des degrés divers, même le très épisodique chauffeur de taxi. Comme dans les deux autres romans que j'ai lus, Chris Kraus distille sarcasme, ironie et humour noir pour traiter de relations familiales difficiles, dénoncer les faux-semblants, et ridiculiser notre attachement à certains détails du « vivre ensemble », comme on dit aujourd'hui. Joli coup d'essai !
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Déjanté peut-être mais surtout d'un profond pessimisme.

Ne voulant pas être trop négative, j'ai attendu quelques jours avant de poser un avis. Rien n'y a fait, je suspecte toujours encore Chris Kraus d'avoir, sous couvert de personnages déjantés, voulu me convaincre que sa famille était à l'origine de ses névroses, ou tout de moins de ses souffrances psychiques. Il a certes pu profiter de cette noirceur pour faire quelques films que Volker Schlöndorff aurait jaugés de près, ce cinéaste-écrivain ne m'a pas davantage convaincu dans ce roman que précédemment dans « La Fabrique des salauds ».
Je me suis une nouvelle fois demandée ce qui coinçait chez moi pour ne pas percevoir la patte artistique de Kraus. Tout ce que je sais c'est qu'à un moment de ma lecture, je me suis dit « non, ce négativisme emballé dans un gant de surréalisme ne sera pas contagieux ». En le mettant ainsi à distance, j'ai réussi à juste en extraire une vague histoire familiale, se passant dans une couche sociale certes très aisée, mais souffrant bien plus que les apparences ne le laissaient transparaitre.

L'histoire est simple. Jesko retourne dans la propriété familiale à Mannheim, quittée vingt ans plus tôt. Il va y retrouver son frère Ansgar qui lui a demandé de venir, son père Gebhard Hyronimus von Solm, mais aussi et surtout sa mère Käthe.
Lui-même est malade et en attente d'une greffe de moelle osseuse qui serait la seule à le sauver d'une mort annoncée et à pouvoir le sortir d'une vie peuplée de médocs et de seringues. Sa passion pour Sénéque est la seule chose qui m'ait interpelée.
Son frère est tout l'opposé mais ils ne sont pas en guerre franche.
Son père a fui Riga et l'armée russe avant de faire fortune. Il n'a maintenant qu'une obsession, trouver un donneur compatible pour son fils. Grâce à une équipe de détectives privés, il finit par mettre la main sur cette mère alcoolique, psychotique, vivant en SDF et possédant possiblement des tissus compatibles à ceux de son fils.

Une course contre la montre commence à l'arrivée de Jesko et de Käthe au Palace familial. C'est tout ce que je dirais afin de ne rien dévoiler des faits qui suivront.

Citation de Kraus :
« Le blanc est la couleur des victimes. Victimes de l'amour. Victimes de la vie. Victimes des bonnes manières. Les nappes sont blanches et les agneaux immolés, et les linceuls transpercés d'épines. La couleur blanche se prête parfaitement à la capitulation ».

Citation de Sénéque qui comparativement, m'est apparu en auteur plus positif que Kraus :
« Le plus grand obstacle à la vie, c'est l'attente qui dépend du lendemain. Tu perds le jour présent….vis pour le présent ».
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Dans une postface plutôt burlesque , Chris Kraus raconte son voyage avec Volker Schlöndorf pour s'entretenir avec Günter Grass de l'adaptation cinématographique d'un deuxième volet du Tambour. L'entretien sera catastrophique et le scénario ne sera pas validé par l'auteur, mais Kraus touchera une belle somme pour son travail, ce qui lui permettra de se lancer dans l'écriture de ce premier roman.

Déjà l'auteur se confronte au sujet de la famille dysfonctionnelle que l'on retrouve dans ses romans suivants. Comme dans la Fabrique des salauds, il oppose deux frères, le fils exemplaire et le fils indigne. C'est celui-là qui fait office de narrateur, il s'appelle Jesko, porte des jupes, se dit styliste et n'a plus longtemps à vivre s'il ne trouve pas un donneur de moelle osseuse compatible – il a une leucémie.
Son père, qui a fait fortune dans le ciment, vient de retrouver son ex-femme, la mère des garçons alcoolique, délirante et clochardisee. Celle-ci pourrait peut-être sauver son fils.

On peut également constater que les personnages principaux de ce roman portent les mêmes noms que ceux dans La fabrique des salauds. La famille Solm expulsée des Pays baltes pour ses accointances avec les nazis, s'est installée en République fédérale pour y faire fortune.
On devine que Gerhard cache un lourd secret dans son passé et ce n'est pas le patio construit avec les restes des tombes de ses ancêtres dans sa propriété, qui pourra rendre crédible son attachement à l'Estonie.

A cette cellule familiale recomposée viennent s'ajouter Stiefi la nouvelle femme du père et Cigogne, la fiancée de Angsar, le fils modèle.
Des épisodes cocasses vont alors se succéder, comme lorsque Jesko retrouve sa mère qu'il n'a pas vue depuis 20 ans, ligotée sur la table de ping-pong du garage et les échanges entre des personnalités si différentes sont savoureux.
Alors que la famille de cimentiers est plutôt du genre à dissimuler ses faiblesses sous une bonne couche de ciment, Jesko et sa mère viennent jouer les trublions et vont les obliger à affronter le passé : celui du père et d'une certaine Renate mais surtout celui d'Apa, le grand-père.

Jesko et sa mère sont des personnages très touchants. Ils sont véritablement affectés par le poids des secrets parce que dotés d'une grande sensibilité. Tous deux ont choisi, à un moindre degré, la démesure, l'extravagance, la mythomanie et l'alcoolisme. Mais malgré ses délires, la mère sera la seule capable de fournir des indices pour au moins sauver son fils.

Chris Kraus, de par sa formation de cinéaste, excelle à représenter des personnages et des situations en quelques lignes. Il aime à varier les tonalités, passant de la mélancolie teintée d'amertume de Jesko aux excès burlesques de la mère.
Dans cette tragi-comédie d'une famille au bord de l'explosion, des moments d'une grande intensité et d'une grande noirceur révèlent le talent d'un grand écrivain. Comme dans cette scène en 1945 avec les soldats de l'Armée rouge.

"Mais une fois leur funeste besogne terminée et les fusillés ensevelis, la terre s'était mise à bouger, car ils n'étaient toujours pas morts, les vieillards et leurs poumons criblés de trous réclamaient de l'air. Comme une étendue d'eau plane peignée par le vent, la terre formait des vaguelettes qui grossissaient de plus en plus.
Alors les soldats avaient envoyé les enfants sur la terre. Ils avaient dû retirer leurs chaussures et marcher pieds nus sur cette mince couche mouvante et vitreuse jusqu'à ce qu'elle s'immobilise, brune et rouge, au milieu de ce désert de neige. On aurait dit que les enfants dansaient, qu'ils piétinaient des fourmis ou dansaient sur des débris. "
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Danser sur des débrisChris Kraus aux éditions Belfond.
Traduction de l'allemand par Rose Labourie

« Selon Sénèque, chaque famille est semblable à une voûte qui s'effondrerait si les pierres ne se soutenaient pas les unes les autres. C'est la tendance à l'effondrement qui fait tenir l'arc. Mais que se passe-t-il si les pierres tombent en poussière toutes en même temps? »

Partons à l'étranger ce week-end et retrouvons Chris Kraus qui m'avait tant marqué avec La fabrique des salaups à l'occasion de la publication en France de son premier roman (le 3eme traduit chez nous).

Danser sur des débris est une histoire de famille, une tragi-comédie humaine dans laquelle vous retrouverez Jesko et le petit livre bleu de son maître à penser. Seneque.

Ironie, autodérision, détachement pour un texte à la fois cruel et drôle.
Une plume acide et mélancolique, un premier roman bref contrairement aux précédents opus de Chris Kraus.

Captivant.

« Les bêtes sauvages fuient les dangers qui se trouvent dans leur champ de vision. Une fois hors de portée, elles se sentent en sécurité. Alors que nous, nous nous torturons avec ce qui reste à venir et ce qui n'est plus. »



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critiques presse (2)
LeMonde
26 juin 2023
Il révèle que le refus, par Günter Grass, d’accepter son scénario, commandé par le cinéaste Volker Schlöndorff pour une hypothétique suite au Tambour, l’a précipité sans frein dans l’écriture. Le lecteur de cette fiction prenante autant que ­mélancolique ne saurait que s’en réjouir.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
15 mai 2023
L’auteur de La Fabrique des salauds n’a pas son pareil pour mettre en scène des familles dysfonctionnelle.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il voulait isoler maman comme un câble à haute tension. Il avait peur que son existence fuite, peur que je la déprivatise (c'est les mots qu'il a utilisés). Et dans le cas où ça se produirait, il avait peur pour la réputation de papa, pour l'argent de papa, pour le pouvoir de papa et pour les bilans de papa.
Au fond, Ansagr avait peur de tout. Je crois qu'on apprend ça dans les séminaires de management.
(p. 35)
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Pour moi, chez soi, c’est une surface plus ou moins infinie, un désert machiavélique qu’on sillonne d’un pas lourd sans jamais arriver à destination. Chez soi, c’est ce qui risque de crever quelque soit l’endroit où on s’attarde. C’est à la douleur qu’on sait qu’on est chez soi. Pas au nom sur la sonnette.
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Vidéo de Chris Kraus (II)
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