Ce recueil de nouvelles fonctionne à la manière d'une galerie de portraits tels des poupées russes qui s'imbriquent. Attention un portrait peut en cacher un autre !
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Une mère raconte qui sera sa petite fille à travers le portrait de son amie de jeunesse. Une jeune fille, Noa, dissèque la relation de ses parents à peine divorcés alors que dehors la Californie brûle. J'ai pensé à la série Six feet under d'ailleurs car Noa comme Claire se découvrent tout en observant leurs proches.
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Grâce à ce kaléidoscope humain, ce sont les sentiments qui unissent ou qui séparent qui sont observés ; et la transmission comme une expérience primordiale est ainsi universellement racontée. Qui est ce père qui vivait à l'autre bout du monde ?
Le ton peut paraître léger parfois mais, derrière toutes ces histoires se cache aussi la grande histoire, celle qui imprime des traces aussi indélébiles qu'indicibles pour des générations.
J'ai trouvé la plume de
Nicole Krauss aussi fine parfois que celle de Zweig quand il s'agit d'observer les relations humaines, avec un humour plus rafraîchissant et enjoué, quoique la gravité dans le regard.
de New-York à Teal-Aviv,
Nicole Krauss interroge l'identité au travers de nos relations mais aussi de la judéïté dans ce monde où cataclysmes, attentats, disparitions et fin de monde vécue derrière un masque sont possibles.
« Les gens qui nous arrivent de nulle part et de rien ne sont jamais que ceci : un cadeau, que nous recevons sans avoir eu l'idée de le demander, simplement émerveillés devant l'infinie prodigalité de la vie. »