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EAN : 9782940431397
280 pages
La Baconniere (19/10/2015)
3.96/5   14 notes
Résumé :
Nouvelle édition revue et augmentée de nouvelles inédites, La Baconnière, ISBN 2940431396
Gyula Krúdy a trente-trois ans lorsqu’il entreprend de conter les aventures d'un alter ego nommé Sindbad, marin merveilleux et séducteur hors pair parti à la recherche de ses anciennes connaissances féminines.
Ce Sindbad hongrois rêveur, sensuel, cynique, tendre et cruel, déambule à travers les ruelles de Buda et les quartiers animés de Pest, parcourt la province ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'adore... cette lecture m'a enchantée. M'a emmenée sur les bords du Danube, sur les montagnes de la Haute Hongrie, et m'a fait lire un texte absolument magnifique, absolument hors du temps, m'a proposée une douceur, une gentillesse, juste de l'amour.
J'adore... cette écriture absolument magnifique, riche, faite de points virgules, de tirets, de parenthèses, de digressions, de métaphores, si riches, si drôles... j'adore.
Qu'est-ce qu'ils sont drôles les personnages décrits si précisément, si subtilement, ... le bonheur de lire ces descriptions, ces comparaisons, ces images... une jubilation... on en redemande.

Alors, je ne peux pas mettre tout le livre en citation. Mais j'ai lu ce petit livre (petit n'est pas péjoratif) avec une jubilation double, un le contexte historico-social, mais dont le monde se fout, et deux, y lisant une critique acerbe d'un monde en déliquescence.
Mais j'insiste, l'écriture est absolument géniale. Lire Krudy reléve d'un privilège et d'un bonheur absolu.
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Gyula Krúdy (1878-1933) est à juste titre considéré comme l'un des plus grands écrivains hongrois mais son oeuvre, considérable, reste très méconnue en France. Une ignorance tout à fait regrettable que l'on constatera à la lecture de cet ouvrage à l'ironie fraîche et décapante où, au détour des pages, s'immisce la poésie de l'instant. L'errance amoureuse de notre héros dans les anciennes Buda et Pest, ainsi que dans les Carpates de la vieille Hongrie est erratique temporellement. Sindbad, le marin, est tour à tour jeune, vieux et même parfois simple fantôme sans que cela semble pouvoir le troubler en sa quête. Un livre qui vous fera tomber sous son charme avant même que vous vous en rendiez compte.
Et puis, "Quand elle tombe dans les Carpates, la neige a une voix qui lui est propre. Cette voix ressemble à celle du vent qui chuchote en passant près des tours, poursuit son chemin à travers les épaisses forêts et franchit les montagnes silencieuses, pour gagner les vallées qui s'étendent à perte de vue. On croit alors entendre la profonde respiration d'une géante qui dort d'un sommeil tranquille et rêve. "
De cette géante aussi notre Krudy/Sindbad semble bien avoir été amoureux.
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Sindbad et un séducteur hongrois, qui partage avec nous ses déceptions, ces amours de jeunesse, ou de vieillesse, ces actrices et danseuses, ces mondaines ou ménagères qu'il a connues….une série de portraits, de retours en arrière, arrivant pèle-mêle à son esprit, sans ordre chronologique…..c'est tantôt un lieu, tantôt un objet, une pantoufle, un train, une veste qui lui rappellent telle dame, telle bourgeoise ou telle paysanne qu'il a aimé….des femmes qu'il sauvera du suicide et des femmes qui se suicideront à la suite de sa muflerie…Mort et amour rythment ces chapitres, amours trompées, noyées par dépit, mais aussi pleurées et regrettées

Il n'a vécu que pour les femmes, pour l'amour, il sera alternativement un bourgeois, un séducteur, un homme sans coeur, un chevalier servant, un romantique, amoureux aussi bien de femmes aux bas de soie, mais aussi des petites paysannes en bas de laine : « Tout ce qu'il apprenait, tout ce qu'il lisait, tous ses voyages, c'était pour raconter aux femmes et pouvoir leur mentir »
Des chapitres inégaux, certains sont noirs, d'autres plus gais voire cocasses et d'autres moins alertes, plus lourds et d'autres ont le charme désuet de ces vieilles choses, mais aussi des chapitres emplis de philosophie parfois et de poésie
Mes lectures doivent me transporter vers des mondes, des lieux, des époques….et j'avoue que ce voyage m'a un peu laissé sur ma faim…Une trentaine de chapitres tous indépendants, qui ne m'ont pas permis, autant que je l'aurais souhaité de me transporter vers cette Hongrie du début du XXème siècle, vers ses hommes, ses villes, ses métiers, sa culture.
Merci à Masse critique de Babélio et aux éditions LaBaconnière qui m'ont permis de découvrir Gyula Krúdy, auteur hongrois méconnu décédé en 1933 qui aurait écrit près de 150 romans.
J'aimerais découvrir d'autres titres qui me permettraient de compléter mon voyage vers la Hongrie de son époque.
Lien : http://mesbelleslectures.com..
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Il s'agit d'un recueil de nouvelles, qui ont toutes comme point commun d'avoir comme personnage principal, Sindbad. Non pas le marin mythique des Mille et une nuits, mais un homme qui adopta ce pseudonyme lors de ses années d'école, en ce sentant des affinités avec ce personnage légendaire.

Ce Sindbad là est aussi censé être marin, mais tout au moins dans ce recueil nous ne le voyons jamais sur un bateau. Mais il est sans contestation un voyageur, et un voyageur multiple, qui recherche tous les voyages possibles. Dans l'espace bien sûr, il bouge beaucoup, sur un coup de tête, une envie, une impulsion, il va où son désir le porte. Mais aussi un voyageur dans le temps, les souvenirs, les réminiscences, sont des contrées chères à son coeur, et qu'il ne manque aucune occasion de visiter. Et les voyages intérieurs, ceux des sensations, des sentiments subtils et quelques peu insaisissables ont aussi ses faveurs.

A la limite du rêve éveillé, de la poursuite d'un passé devenu mythique à force d'être usé pas les ans, l'univers de Sindbad est un monde à part, très charnel et en même temps irréel. Séduisant et séducteur, notre marin imaginaire, vogue de femme en femme, de souvenir en souvenir, en gardant toujours sa capacité d'émerveillement, qui semble inusable, il se joue du temps, qui change les hommes, femmes et lieux, mais qui garde intact Sindbad et l'intensité de sa force vitale.

Ces récits magiques, cruels parfois, écrits dans une belle langue précise et impressionniste à la fois sont une belle invitation au voyage, celui dans le monde de Sindbad, mais aussi dans notre univers intérieur.
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Merci Masse critique. J'ai beaucoup aimé je tiens à le dire d'emblée.
Les histoires, flashbacks et péripéties de ce séducteur m'ont beaucoup amusé. Il règne dans le récit une sorte de second degré exaltant, qui ressemble à l'humour que l'on peut retrouver dans la culture tchèque.
Le style est agréable, épuré, il dégage un calme et une sérénité qui font apprécier davantage la lecture. le genre de livre qu'on peut lire au coin d'une cheminée dans une lumière tamisée bien enfoncé dans un fauteuil pendant qu'il pleut à torrent dehors.
Du reste, le découpage en une sorte de somme de nouvelles traitant le même personnage permet de conserver une dynamique du récit et surtout de mieux situer les alternances temporelles. On prend également plaisir pour l'art de la description que maîtrise avec une évidence naturelle Krudy.

Une belle réussite.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Sindbad confiait le navire de sa vie au destin et au hasard ; il pressentait obscurément que, maintenant encore, comme déjà tant de fois, une jeune fille ou une femme allait se trouver sur son chemin ; elle lui insufflerait une nouvelle vie, elle verserait un sang frais dans ses veines, des pensées neuves dans sa cervelle brûlée. Il avait trente ans, et, depuis l’âge de quinze ans, il ne vivait que pour les femmes.
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Quand elle tombe dans les Carpates, la neige a une voix qui lui est propre. Cette voix ressemble à celle du vent qui chuchote en passant près des tours, poursuit son chemin à travers les épaisses forêts et franchit les montagnes silencieuses, pour gagner les vallées qui s'étendent à perte de vue. On croit alors entendre la profonde respiration d'une géante qui dort d'un sommeil tranquille et rêve.
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On me doit bien cela, se dit Sindbad, car j’ai assez souffert de mes mariages et de ceux des autres. Quelques bons conseils n’ont jamais fait de mal aux jeunes couples qui ne connaissent pas encore la vie conjugale. Il est de bon ton que nous, hommes d’expérience, nous soyons à leurs côtés (P. 257)
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Chaque homme a son secret dont il ne parle jamais durant sa vie. Des choses qui se sont passées voilà bien longtemps, des actions honteuses, des aventures, des peines de cœur et des humiliations. Rien ne serait plus intéressant que de lire, ce que, sur son lit de mort, quelqu'un dirait franchement, en toute sincérité, à propos des secrets qu'il a tus au cours de son existence.
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Nous autres femmes, des plus intelligentes aux plus stupides, nous sommes toutes pareilles, dès qu’il s’agit de coquetteries. Oh combien j’ai honte de m’être souciée des plumes de mon chapeau, alors que dans mon cœur, le bonheur de ma vie, ma jeunesse, ma féminité, mes aspirations, mes espoirs étaient près de disparaître ou de ressusciter lorsque je partis à ta recherche (P. 150)
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