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Citations sur Dans les prairies d'asphodèles (32)

Jours – amours sables vents furieux s’écroulent, sous mon pied me manquent.
Amours de rien ne me protègent, ne m’habillent – me laissent peau nue écaillée au soleil – aux brûlures de l’absence. (p. 75.)
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Chevelure, ciel tissé de nuages, estuaire tramé de brumes – lac diapré d’algues, forêt d’émeraude, roches, dos de baleines, mauves écumes – en elle je trouverais le tout, le rien, le plein et le vide –
le silence et le vent –
mon centre et mon sens et mon souffle, épanouis sans borne aucune. (p. 29.)
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Mais au terme de ma vie consciente, avec la mort ou la folie je veux qu’aussi revienne ce torrent, qu’il m’emporte dans ses bras glacés, qu’il m’emporte loin, jusqu’aux lointaines et douces prairies d’asphodèles. (p. 26.)
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Jour drapé en son rideau de scène miré, fleuve plissé
d’ombres rouges et volutes – ciel battu d’oriflammes, flots
lourds, gonflés de laves et d’incandescences –
plaies sur plaies rouvertes, lèvres béantes au crépuscule,
giclures et pissées de sang rythment mon pas sur les berges
du fleuve, goutte à goutte petits caillots semés –
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Jours – je vois sur la ligne d’horizon tu sais là-bas je vois
très loin comme tirés par un fil, sur cette ligne d’horizon qsépare la mer très bleue du ciel tout aussi bleu quoique plus
pâle un peu, mais très scintillant aussi, quoique moins pailleté qu’elle la mer, entre ces deux bleus d’intensité presque
égale finalement je vois, tu sais je vois comme tirés par un fil
invisible (c’est si loin) sur cette ligne toute une procession de
bateaux, très petits bateaux, chalutiers, cargos, ferries, mais
tous très petits à cause de la distance, considérable, et leur
mouvement si infime, quand on croit les voir bouger, les voir
avancer un peu, d’un millimètre, les chalutiers bleus, les cargos noirs, jaunes, rouges, les ferries tout blancs, l’œil pleure
à en scruter les éclats, les taches de couleurs, les reflets de
soleil, pleure mais se dilate encore, malgré l’éblouissement,
pour contempler avec une extase très profonde cette ligne,
cette chaîne de petits bateaux multicolores, dont les fumées
si légères à l’horizon ne ternissent rien, dans ce très mince
halo de brume qui les baigne, ce fil qui les tire, tout doucement, du nord au sud – à l’horizontale maintenant frappés
par l’intense, l’explosive lueur que derrière nous le soleil lève
et déverse, bleuissant, bleuissant toujours le ciel et la mer –
la mer ses fines rides, le ciel ses voiles légers – quand mon
cœur dans ma poitrine s’élargit, comme celui d’un enfant au
cirque devant la grande parade des éléphants, des écuyères et
de leurs chevaux.
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Matin blanc – gens se hâtent, pressent leurs poussettes vers
la crèche ou ici, en lisière du marché, se réchauffent au gigot
d’agneau, beaujolais petit calva, beuglent un peu rouges ébahis – mon stylo doigts gelés traînant sur cette page par le
froid peut-être blanchie – matin froid entre deux immeubles
brusquement paillette un haut peuplier, branches et brindilles
les saupoudre en arbre de Noël, guirlandes sur guirlandes de
paillettes champagne – flocons, bulles de champagne doucement dansent et remontent vers l’Orient du matin blanc.
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Mars pas encore et pourtant – gros flocons, éclats durs et
paillettes griffent la peau les auvents secoués de bourrasques,
et je souris à leurs piquantes caresses, aux gifles qui secouent
les stores fermés du lundi, passants oscillant ballottés par ces
brusques rafales, hachures et tourbillons blanchis de lueurs
aussitôt éteintes, je souris remontant la rue, joue battue givrée
par le vent, œil plissé clair cherchant au ciel le mouvement des
nuages qui à toute allure fuient paradant bien éclairés là-haut
plein soleil, mais si froids sans doute, Icare mon souffle, mes
ailes et mes rêves s’y glaceraient.
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Quelque chose dans la lumière, certains jours de silence – certaines heures de l’après-midi dans le silence des avenues, gaze
transparente presque jette son ombre indistincte entre l’azur et
la ville. Discret voile de vapeurs, masqué par les immeubles,
hautes falaises brumeuses à l’aplomb des boulevards, mais ces
nuages légers passent et si vifs repassent, je les imagine pris
dans un remous, folle danse là-haut dont ne se discerne hélas pas grand-chose d’ici-bas, qu’un bassin si profond aujourd’hui,
et teinté d’une eau si bleue – tout s’inversant, le ciel avec la
terre, il suffirait peut-être de tendre les bras, pour comme dans
une crique sans fond faire le saut de l’ange et plonger.
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Un triangle ce matin est venu jaunir, illuminer un coin de
ma table de travail au café. Longtemps je l’ai fixé – toute la
journée le garderai planté ce triangle au fond de ma poitrine,
si jaune, si chaleureux éclat de soleil – le ciel gris la pluie
maintenant peuvent bien labourer les vitres, la grêle fouetter les auvents, cette pointe ébloui je la tiens fichée flèche de
chaleur l’héberge en ma poitrine – quand l’asphalte soudain
s’éveille s’éclabousse de strass, mord les semelles des passants,
attrape les chevelures des filles, active le pas des vieillards,
asperge tôles et pare-brise – alors avec le vent, cette écume,
ces capricieuses giboulées ma poitrine se gonfle, mon encre
roule plus tumultueuse, et l’amour dans ma poitrine bondit,
vers toi mon amour bondit ensoleillé.
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Soirs – peu à peu tout s’éteint, lentement, insensiblement
s’éteint.
Doux voile translucide jeté du ciel peu à peu descend, se
pose ici, ou là, puis encore descend – la ville avec lui, et les rues, et les fenêtres pétales se fanent, s’étiolent au souffle de
cette marée – à l’horizon ville basse peu à peu ternie, ville
haute balcons, zincs, mansardes scintillant d’un éclat plus vif
alors, mais sans couleur, l’azur si pâle, on la sent cette ombre
le soir paisible se poser, reposer nos regards éblouis, caressant
nos espoirs, nos sourires pour bientôt creuser la nuit à longues
striures – sillons de feux, phares et néons.
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