Etrange passion

Elle était plus que courageuse ; elle était têtue. Un trait de caractère particulièrement redoutable chez une femme. Il soupçonnait que peu d’hommes pouvaient vraiment se mesurer à elle. Elle était trop intelligente, trop orgueilleuse et surtout, bien trop originale pour la majorité d’entre eux. Elle avait aussi des côtés touchants, qui frisaient la naïveté, sa foi en la droiture des autres, par exemple.
Le fait qu’à vingt-cinq ans elle ne soit pas encore mariée confirmait assez que les hommes qu’elle avait rencontrés jusque-là n’avaient pas compris quelle sorte de défi féminin elle représentait... quand ils n’avaient pas préféré l’ignorer ou la fuir. Ils devaient être aveugles.

- Une femme intelligente sait quand elle doit suivre les conseils de son mari, commenta Angelina avec grâce.
Sebastian était tellement surpris par une victoire aussi facile qu'il faillit lâcher les rênes.
- Et elle sait aussi quand il faut les ignorer, ajouta-t-elle sur un ton acide.

C’était plus qu’un baiser, c’était une déclaration d’intention, délibérée, calculée : celle d’un homme qui la désirait. Angelina n’avait jamais été embrassée ainsi de toute sa vie et pourtant quelque chose en elle avait immédiatement su en déchiffrer le sens. Un frisson la parcourut quand elle comprit que, d’une manière indéfinissable, Sebastian la réclamait comme sienne.

Entretenir une liaison demande beaucoup de temps, d’efforts et de ruse à Londres.

La bonne société adore être traitée avec mépris par l’un des siens, qui a les moyens de brûler l’argent et de plus exhale un parfum sulfureux.