La Fontaine des âges est un court roman (103 pages) de
Nancy Kress, lauréat du Prix Nebula 2008 et paru aux éditions du Belial' en 2021. L'histoire suit l'épopée de Max Feder, un homme de 86 ans, milliardaire désabusé, qui se lance à la recherche de son premier amour perdu, dans un univers SF déformé par la technologie.
On m'avait vanté les qualités artistiques de l'objet lui-même, et de sa fabuleuse couverture conçue par
Aurélien Police. Dès les premières pages, le style incisif de l'auteur, auquel s'ajoutent les répliques caustiques du personnage, désenchantent néanmoins la lecture : on comprend assez vite que Max Feder est un « Gog » misanthrope et que son univers (malheureusement peu développé) n'est pas là pour « faire rêver ».
En effet, à la suite d'une mutation génétique rare (dont on comprendra, au fil des pages, qu'il s'agit-là d'un événement-clé), une entreprise de biotechs, LifeLong, est en capacité de régénérer les tissus de quelques favorisés (vivant dans des dômes aseptisés) pour améliorer leur condition physique ; ces derniers devenant « gelés » à l'âge où ils subissent l'opération ultime, appelée le « fameux traitement D ».
Mais, cette fontaine de jouvence vide les hommes de toute substance ; ces difformités génétiques dévorent le naturel, l'instinct, l'inattendu et... le passé.
Et, c'est là (la seule?) originalité de ce roman : une course contre / pour le passé, dont les « gitans » en seraient, avec quelques autres, les ultimes dépositaires. Je ne vous dévoilerai cependant pas le dénouement, qui m'a, personnellement déçue par son caractère convenu.
En résumé, ce livre est fait pour vous si vous aimez les courtes intrusions dans des univers, qui traitent, sans trop le dire, des dérives liées au transhumanisme, si vous n'êtes pas réfractaire aux personnages antipathiques, et si cette citation, empruntée à l'avant-dernière page, vous parle : « Quand vous ne désirez plus rien, c'est là que vous mourez ».
Merci à Babelio et aux éditions Belial' pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'Opération Masse Critique.