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3,53

sur 91 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Depuis un peu plus de cinq ans maintenant, la collection Une Heure Lumière du Bélial permet au lectorat français de se familiariser avec les textes d'auteurs et autrices réputé(e)s, ici ou outre-atlantique, le tout par le biais d'un format court n'excédant que rarement la centaine de pages. Déjà présente parmi les premiers auteurs mis en avant par la collection (« Le nexus du docteur Erdmann »), Nancy Kress fait sont retour avec un nouveau texte dans lequel on reconnaît sans mal la patte de cette prolifique autrice américaine récompensée par de nombreuses distinctions propres au milieu de la SF. On y retrouve l'une des thématiques phares de l'autrice qui s'attarde à nouveau sur les conséquences à long terme que pourrait avoir telle ou telle innovation scientifique sur la société en générale, et sur certains individus en particulier. Après les modifications génétiques visant à influer sur le sommeil (« L'une rêve l'autre pas ») ou bien l'analyse par l'état d'éventuels problèmes génétiques de tous ses citoyens afin d'exclure les plus à risque du système de santé (« La montagne ira à Mahommet »), c'est cette fois la question du non vieillissement du corps et de l'éternelle jeunesse qui taraude Nancy Kress. La novella met en scène un homme à l'aube de sa vie et qui a manifestement réussi sa vie professionnelle en passant à côté de sa vie sentimentale. Son fils et ses petits-enfants ne semblent lui inspirer aucune sympathie, et il en va de même pour la femme qui a partagé l'essentiel de sa vie. La seule chose à même de l'émouvoir est une bague dans laquelle réside un souvenir de son premier et unique amour, une jeune femme rencontrée il y a une éternité de cela à Chypre. L'histoire aurait pu être belle, mais la vie en a décidé autrement, du moins jusqu'à ce que le milliardaire vieillissant ne se décide à renouer avec son passé.

Comme souvent dans les récits de Nancy Kress, la science se trouve au coeur de la réflexion de l'autrice, mais ce sont les personnages et leurs choix face à des innovations aux possibilités vertigineuses qui occupent essentiellement le devant de la scène. Ainsi, nul besoin d'être particulièrement calé dans le domaine de la génétique ou de la médecine pour comprendre les implications des nouveautés imaginées par l'autrice. Ici, c'est la perspective de repousser la mort tout en conservant sa jeunesse qui a provoqué d'énormes remous dans la société après qu'une entreprise se soit spécialisée dans un traitement capable de figer le corps à l'âge actuel du participant, avec toutefois un inévitable couperet vingt ans plus tard. le thème de la vie éternelle ou de l'élixir de jouvence est loin d'être original mais le récit de Nancy Kress a cela d'intéressant qu'il insiste moins sur la manière dont cette expérience pourrait être réalisée que sur les conséquences qu'une telle possibilité aurait sur la société dans son ensemble. C'est cette volonté de l'autrice de placer encore et toujours l'humain au coeur de ses écrits qui me font d'ordinaire apprécier ses textes, mais force est de reconnaître que l'implication émotionnelle est ici un peu limitée. La faute à un protagoniste assez odieux et au sort duquel on a par conséquent du mal à compatir. le récit comporte pourtant quelques beaux moments d'émotion, malheureusement souvent parasités par les réactions méprisables du héros. Les personnages secondaires sont plus touchants, notamment dans leurs tentatives de renouer avec cet homme arrogant et froid, mais demeurent trop peu développés pour compenser véritablement l'absence de protagoniste auquel s'identifier. La plume de l'autrice est en revanche toujours aussi agréable et l'intrigue bien ficelée, avec des rebondissements qui parviennent à surprendre et une conclusion en demi-teinte parfaitement adaptée à l'ambiance générale du texte qui s'apparente parfois davantage à un thriller qu'à un récit de science-fiction.

Lecture en demi-teinte pour cette novella signée par une ponte de la SF qui s'interroge ici sur les effets potentiels d'un accès à un traitement capable de stopper le vieillissement d'un corps humain. Malgré la qualité de la réflexion fournie par l'autrice j'ai été quelque peu rebutée par l'antipathie provoquée par le personnage principal dont on peine parfois à comprendre les motivations et les émotions. On reste cela dit sur du bon cru, à l'image de ce que propose toujours la collection Une Heure Lumière du Bélial.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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La Fontaine des âges est un court roman (103 pages) de Nancy Kress, lauréat du Prix Nebula 2008 et paru aux éditions du Belial' en 2021. L'histoire suit l'épopée de Max Feder, un homme de 86 ans, milliardaire désabusé, qui se lance à la recherche de son premier amour perdu, dans un univers SF déformé par la technologie.

On m'avait vanté les qualités artistiques de l'objet lui-même, et de sa fabuleuse couverture conçue par Aurélien Police. Dès les premières pages, le style incisif de l'auteur, auquel s'ajoutent les répliques caustiques du personnage, désenchantent néanmoins la lecture : on comprend assez vite que Max Feder est un « Gog » misanthrope et que son univers (malheureusement peu développé) n'est pas là pour « faire rêver ».

En effet, à la suite d'une mutation génétique rare (dont on comprendra, au fil des pages, qu'il s'agit-là d'un événement-clé), une entreprise de biotechs, LifeLong, est en capacité de régénérer les tissus de quelques favorisés (vivant dans des dômes aseptisés) pour améliorer leur condition physique ; ces derniers devenant « gelés » à l'âge où ils subissent l'opération ultime, appelée le « fameux traitement D ».

Mais, cette fontaine de jouvence vide les hommes de toute substance ; ces difformités génétiques dévorent le naturel, l'instinct, l'inattendu et... le passé.

Et, c'est là (la seule?) originalité de ce roman : une course contre / pour le passé, dont les « gitans » en seraient, avec quelques autres, les ultimes dépositaires. Je ne vous dévoilerai cependant pas le dénouement, qui m'a, personnellement déçue par son caractère convenu.

En résumé, ce livre est fait pour vous si vous aimez les courtes intrusions dans des univers, qui traitent, sans trop le dire, des dérives liées au transhumanisme, si vous n'êtes pas réfractaire aux personnages antipathiques, et si cette citation, empruntée à l'avant-dernière page, vous parle : « Quand vous ne désirez plus rien, c'est là que vous mourez ».

Merci à Babelio et aux éditions Belial' pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'Opération Masse Critique.
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Max Feder a 86 ans, et a choisi de finir ses jours en maison de retraite. Il n'a pas souhaité prolonger sa vie, qu'il a eue assez atypique : devenu riche soudainement grâce à une jeune prostituée, Daria, il a su investir et s'enrichir. Il subit les visites de Geoffrey, son fils qu'il n'a jamais aimé, et des ses remuants petits-enfants. La seule chose à laquelle il tienne, c'est une bague, qui renferme une mèche de cheveux de Daria, et un baiser sur une feuille. Hélas, le chien-robot des gosses ingurgite la bague, et les lascars la jettent dans l'incinérateur.

Max Feder n'aura alors plus qu'un but dans la vie : remplacer ce qu'il a perdu, puisque Daria vit toujours. Et là, à mesure des flashbacks dans la vie de Max et sur son parcours, c'est une société assez terrifiante qui se dessine sous nos yeux. Daria existe toujours, les humains, grâce à elle, porteuse d'une sorte de mutation génétique, ont trouvé le moyen de figer leur jeunesse 20 ans, et Max, aidé dans sa quête par ses bras droits de toujours, va au final être confronté à un choix... cornélien ! Voire plus...

Moi, je pense qu'il a fait le bon choix. Après, je n'ai pas accroché plus que ça, il m'a fallu du temps pour entrer dans l'histoire. J'ai préféré - et de très loin !- le Nexus du Dr Erdmann ! Question d'ambiance, je pense, ici, c'est beaucoup trop sombre et oppressant pour moi. Et je n'ai pas accroché du tout avec Max.

Ca reste un bon livre quand même, je ne regrette ni son achat, ni sa lecture. J'en espérais juste trop, je crois ;-)
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Il ne m'est pas facile de parler de ce texte car il s'en dégage un sentiment prégnant de vacuité. Pourtant il n'est pas totalement dénué d'intérêt.

Un vieux riche se prend d'une lubie et veut retrouver la femme qu'il a aimée dans sa jeunesse. À travers cette quête on découvre une société où les modifications corporelles sont la norme et où il existe un traitement capable de nous figer pendant 20 ans à l'âge où on le subit (avant de nous tuer). On pourrait croire que ça en refroidirait plus d'un mais c'est le contraire qui se produit.

J'ai trouvé les enjeux du worldbuilding plus intéressants que la quête de Max, plus concrets aussi. Ce sont eux ainsi que le choix de Max durant la confrontation finale qui me font lui mettre trois étoiles. Parce qu'il faut quand même avouer que le texte est long pour ce qu'il a à dire... Et qu'éprouver de l'empathie pour Max est très compliqué même si avoir un protagoniste âgé est chouette, ça change et ça m'a rappelé un autre titre de la collection qui m'avait davantage touchée.

Ce n'est pas la première fois que j'essaie de lire cette autrice et ça ne fonctionne jamais super bien. J'en déduis que je ne suis pas son public. Toutefois je ne regrette pas d'avoir pris le temps de lire cette novella. Ce n'est pas un indispensable de la collection (à mon goût) mais elle n'est pas dénuée de tout intérêt.
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"La Fontaine des Âges" de Nancy Kress m'a été envoyé par les éditions le Bélial, que je remercie chaleureusement 😊 J'avais hâte de découvrir une de leurs parutions dans la collection Une Heure Lumière, et c'est maintenant chose faite. Ce fût une plutôt bonne lecture dans l'ensemble.

Dans cette novella (100 pages), nous suivons Max Reder, un homme immensément riche dans un futur pas si éloigné (mais upgradé de quelques androïdes et catastrophes climatiques). Max veut retrouver Daria, une prostituée avec laquelle il a eu une relation dans sa jeunesse, et qui l'a énormément marqué. Parallèlement, on découvre le passé de cet homme qui a vécu durant le développement d'un traitement contre la mortalité : le traitement D.

Je découvre avec ce livre la plume et le style de Nancy Kress, qui me plaît beaucoup. L'autrice décrit dans cette novella de sf un univers assez dystopique, très ancré dans notre réalité et bien expliquée. Cela rend le récit très accessible et facile à aborder, et cela a été un plus durant ma lecture (et aussi un joli tour de force vu le nombre de thèmes présentés dans ce récit : la mortalité, les inventions biologiques, le danger de la numérisation monétaire et j'en passe). L'histoire est très rythmée et on ne s'ennuie pas un seul instant. Je me rends compte que j'aime beaucoup cette sf plutôt "simple" (gros guillemets) qui se base principalement sur notre monde tel qu'on le connait, et qui développe certains éléments pour rendre le tout un peu plus "futuriste" (comme le fait dans un autre registre Ray Bradbury, par exemple).

Deux éléments font que je ressors de cette lecture sans avoir passé plus qu'un "bon moment".
Déjà, Max Reder est un personnage que j'ai très peu apprécié de par son caractère : c'est un homme très aigri, pénible, et qui y va toujours de sa réflexion désagréable. Un personnage compliqué à apprécier, du coup.
J'ai également trouvé cette histoire un peu "classique", bien que certains éléments soient tout de même assez originaux (la présence des Roms notamment).
Surtout, j'ai eu un problème avec la fin du récit. Je pense que c'est très personnel, et je ne trouve pas précisément pourquoi je n'ai pas apprécié celle-ci, mais je ne l'ai pas trouvé aussi bonne que le reste de la novella. Peut-être que le rythme s'accélère trop vers le dénouement, ou peut-être que les révélations ne valent pas toute la montée des 100 pages ; en tout cas, je sais simplement que je suis resté dans le flou une bonne demi-heure après avoir refermé le livre (je pense que c'est surtout un problème de compréhension de ma part, mais je serais curieux d'avoir votre ressenti quant à cet fin).

Ça a donc été un bon moment de lecture, mais sans plus pour moi. Je vous recommande "La Fontaine des Âges" si vous n'avez jamais lu de récit sf ; celui-ci est très accessible. J'ai beaucoup apprécié découvrir la plume et l'univers de l'autrice, et j'ai hâte de lire un autre de ses romans plus longs, avec peut-être plus de densité ; ce qui m'a sans doute le plus manqué dans cette novella. Affaire à suivre donc...
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Comme pour le Nexus du Docteur Erdmann de la même autrice dans la même collection, on est dans la novella de SF géronto-médicale.
Un vieillard aigri part à la recherche d'un amour de jeunesse (et donc de sa propre jeunesse) dans un futur où la vieillesse peut être stoppée par les progrès de la médecine.
J'ai trouvé ce texte confus car on ne saisit pas toujours bien les sauts dans le temps entre le présent et les flashbacks. Quelques facilités (les gitans qui savent tout faire) et un final précipité viennent s'ajouter à l'ensemble.
Je n'ai pas réussi à entrer dedans, ni à m'attacher à quoi que ce soit dans cette histoire. La concurrence ne devait pas être rude au Nebula 2008.
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J'aime bien la collection une heure lumière des éditions le Bélial', qui permet en peu de pages de découvrir le plus souvent un monde original, de se poser des questions ou d'émouvoir, ou tout cela à la fois. Leur dernière parution, La fontaine des âges de Nancy Kress ne déroge pas à cette règle.
Le mythe de la fontaine de Jouvence réinterprété à la sauce génie génétique est intéressant tout comme la manière qu'a eu l'autrice de ne le rendre… qu'à moitié miraculeux.
Nancy Kress nous propose un récit sur deux lignes temporelles, avec des personnages particulièrement marquants à défaut d'être sympathiques. Ce texte pourrait être sentimental mais il est plutôt incisif et un poil pessimiste. Il y a beaucoup en toile de fond de cette novella : problèmes éthiques liés aux biotechnologies, dérèglement climatique, disparités sociales. C'est dense et bien rythmé, un bon cru de la collection et, je pense, une bonne entrée dans l'univers de l'autrice.
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Une fable vite lue, trop vite lue sur le vieillissement ou plutôt sur l'arrêt du vieillissement.
L'idée n'est certes pas nouvelle mais la façon de la traiter est sympathique. Par contre cet opus (trop court pour être un roman et un peu long pour une nouvelle) est trop courte à mon goût. Je n'en garderai pas un souvenir impérissable.
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je tiens la collection Une-Heure-Lumière en très haute estime, et après plus d'une quinzaine de lectures en son sein, je suis déçu pour la première fois.
Un personnage principal abject rend le récit assez pénible à lire et ne parvient pas à rendre réellement intéressants les éléments d'une intrigue qui aurait très certainement gagné en impact et en pertinence abordée sous un angle complètement différent.
Je suis sorti du texte en me demandant si je n'en avais pas raté quelque chose d'essentiel.
Dommage.
Lien : https://syndromequickson.com..
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