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sur 191 notes
« « Docteur… savez-vous combien j'aurais pu accomplir en plus si je n'avais pas dû dormir toute ma vie ? » »

Roger Camden et sa femme Elizabeth rencontrent le Docteur Ong pour déterminer les modifications génétiques qu'ils souhaitent apporter au bébé qu'ils planifient d'avoir. La discussion se concentre d'abord sur des caractéristiques plus génériques – une fille, avec des yeux verts, qui serait grande et mince –, mais Camden a découvert l'existence d'un programme spécial permettant de créer des enfants n'ayant aucun besoin de sommeil et il est bien décidé à en faire profiter son futur enfant. À la faveur d'un hasard de la nature, des jumelles vont naître, Leisha et Alice, l'une génétiquement modifiée, l'autre non. Avec ce court roman qui a remporté de nombreux prix au moment de sa parution originale au début des années quatre-vingt-dix, Nancy Kress explore, à travers le personnage de Leisha, l'impact que cet avantage génétique aurait tant sur l'individu, dans sa capacité à développer son plein potentiel, que sur la société dans laquelle il aurait à s'intégrer comme humain augmenté et surtout différent. Si ces questions m'intéressaient de prime abord, j'ai bien failli ne pas me rendre au bout de ma lecture, entre autres du fait de l'absence de personnages véritablement attachants, de l'impression que j'ai pu avoir par moment de lire un rapport (Leisha à 11 ans, à 15 ans, etc…), du traitement plutôt négatif que l'auteure réserve au personnage d'Alice et de la philosophie développée au sein du récit qui m'a plutôt ennuyée.
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Autour de l'accès du public ultra-riche (et un peu moins riche) à l'ingénierie génétique la plus pointue, une fable socio-politique science-fictive aux résonances plus contemporaines que jamais.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/06/05/note-de-lecture-lune-reve-lautre-pas-nancy-kress/

2008 : l'invention du génial et fort bienveillant Kenzo Yagai a doté l'humanité d'une source d'énergie abondante, écologique et quasiment gratuite. 2008 également : les possibilités de modifications génétiques des embryons avant leur gestation et leur naissance ont connu des progrès absolument décisifs, mais restent sujettes à débats éthiques pour certaines d'entre elles, et à coût financier plus ou moins prohibitif pour la plupart d'entre elles. Charles Camden, richissime financier de haute volée, souhaite doter sa future fille d'une modification possible mais encore secrète (officiellement en tout cas), pilotée par la très savante Susan Melling : celle de la disparition du besoin de sommeil, survivance génétique qui a depuis longtemps outrepassé sa raison d'être, et qui permettrait à l'heureuse élue de consacrer un bon 25 % de sa vie à autre chose qu'à bêtement dormir… Mais malgré l'encadrement scientifique méticuleux de cette grossesse, voici qu'Elizabeth Camden donne naissance à deux fausses jumelles, l'une génétiquement modifiée, l'autre pur produit de la nature : l'une devra dormir, l'autre pas.

Lorsque Nancy Kress publie cette novella en 1991 (traduite en français en 1993 par Claire Michel dans le recueil collectif « Futurs qui craignent » chez Pocket, et rééditée plusieurs fois depuis 2012 par ActuSF), elle a alors à son actif cinq romans (d'abord de fantasy avant que son quatrième, « An Alien Light », ne l'entraîne en 1988 vers la science-fiction proprement dite, où la confrontation de l'humanité et d'une civilisation extra-terrestre lui sert avant tout de prétexte à un questionnement sur la fatalité ou non de la violence) et une grosse vingtaine de nouvelles parues en revue ou en recueil (dont l'une avait déjà obtenu le prix Nebula, celui décerné par l'association professionnelle des autrices et auteurs de science-fiction aux Etats-Unis, en 1986). Avec l'obtention simultanée du prix Nebula et du prix Hugo (décerné par le « fandom sf » lors de sa convention mondiale annuelle, historiquement souvent à dominante américaine et britannique, néanmoins) en 1991 et 1992, « Beggars in Spain » (le titre original de « L'une rêve, l'autre pas », qui renvoie, lui, à une habile variation en forme d'expérience de pensée, dans la novella, sur le triste thème de « toute cette misère du monde » que l'on ne pourrait pas accueillir) propulse Nancy Kress dans une autre dimension, en tout cas dans le monde anglophone.

Imprégné de génétique et de bio-engineering (dont Nancy Kress fera au fil des textes une toile de fond et un thème de prédilection, ne rechignant jamais à engloutir des documentations impressionnantes pour inscrire ses créations à proximité immédiate du courant le plus « scientifique » de la science-fiction, généralement appelé, par abus de langage, « hard science »), « L'une rêve, l'autre pas » est sans doute davantage encore (en sus d'une superbe variation sur le thème des mutants, moins extrême mais sur le fond assez comparable aux parties les plus achevées des comics ou des films « X-Men », moins humaniste que l'exceptionnel « Les plus qu'humains » (1953) de Theodore Sturgeon mais autrement plus crédible, bien sûr, que l'échevelé et baroque « À la poursuite des slans » (1940) d'A.E. van Vogt) une novella de sociologie et de science politique, pratiquant une mise à l'épreuve sérieuse et savoureuse – par la grâce d'une authentique spéculation science-fictive, et d'une manière fort différente de celle retenue par le Joe Haldeman de « Immortalité à vendre » en 1989 – du corpus de l'objectivisme égoïste d'Ayn Rand (dont lectrices et lecteurs en Europe et particulièrement en France ont toujours du mal à imaginer la place qu'elle occupe dans la culture des États-Unis, où elle sert de bible alternative bien au-delà des seuls cercles libertariens, principalement mais pas uniquement à travers son « Atlas shrugged » de 1957, traduit en français seulement en 2011, sous le titre de « La grève » – comme le rappelait avec son brio habituel (et en l'espèce joliment cruel) le Hugues Jallon de « La conquête des coeurs et des esprits » en 2015). Cette inscription dans un questionnement politique de facto si américain explique peut-être la relative difficulté de l'autrice, pourtant largement consacrée – et fort influente auprès de moult jeunes autrices américaines – à « percer » véritablement en France (même si quelque chose frémit depuis la publication du recueil « Danses aériennes » dans la collection Quarante-Deux du Bélial' en 2017 et la parution d'un numéro spécial de la revue Bifrost, début 2018). On ne peut que souhaiter que ce mouvement continue et s'amplifie, et entraîne un jour peut-être la traduction des trois romans de cette trilogie des « Beggars », dont « L'une rêve, l'autre pas » constitue l'indispensable mise en bouche, et une lecture essentielle par elle-même.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Une dystopie réussie dans laquelle un couple décide d'avoir une fille génétiquement améliorée, avec une modification inhabituelle : Leisha ne dormira pas. Mais contre toute attente, une soeur jumelle "normale", qui elle dormira, va naître également.

J'ai trouvé cette idée géniale, et me suis tout de suite intéressée à l'enfance puis à la vie d'adulte de Leisha. Ce sujet permet de développer plusieurs idées intéressantes en opposant non seulement les "non-dormeurs" aux autres au niveau social mais aussi en les opposant au sein de la même famille. Comment les valeurs humaines sont influencées ? de quelle manière la famille évolue dans un tel cadre ? Et d'autres questionnements tel que l'acceptation de l'autre ou le rejet, la notion d'intérêt collectif ou individuel, la notion du "temps perdu", de la durée de la vie et, on s'en doute, de la peur.

Ce petit roman se lit d'une traite, et cependant, j'ai regretté ce format court. Il m'en reste un sentiment d'incomplétude, de manque. J'avais envie de lire plus de pages, de rester dans cette atmosphère, de poursuivre par des développements plus fouillés.



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Une très belle façon de retrouver l'autrice, après La fontaine des âges que j'avais détesté. Or, L'une rêve, l'autre pas ne présente aucune des caractéristiques qui m'avaient fait fuir dans La fontaine des âges. C'est au contraire très fluide, entraînant, j'ai tourné les pages avec beaucoup de curiosité et d'intérêt pour les personnages.

Les manipulations génétiques qui sous-tendent le récit sont très bien expliquées, sans être soporifiques ni ennuyeuses. J'ai trouvé le propos passionnant et très clair. Cela reflète bien le positionnement de l'autrice, qui n'a pas un bagage académique scientifique mais qui pousse ses recherches très loin pour pouvoir offrir un discours compréhensible, et surtout vraisemblable. J'ai également apprécié que l'intrigue présente plusieurs paliers et noeuds liés à ces modifications génétiques. L'autrice approfondit en cours de récit les implications de celles-ci, apportant de nouvelles conséquences et un second souffle au texte.

C'est tellement vraisemblable que la transposition entre le monde décrit dans cette nouvelle et le nôtre est très facile à faire. Car finalement, les questionnements apportés par ces apports génétiques ne portent pas tant sur le plan éthique, que sur le plan sociétal. Comment vivre ensemble au quotidien ? Est-on encore humain quand on est « modifié » ? Quels droits revendiquer ? Comment faire sa place ? Comment faire face à la violence des autres, induite par la peur de la différence et la jalousie ? Ces questionnements sont alimentés par le discours d'un personnage public et influent, auquel se réfèrent nombre des personnages de la novella. Ce discours, qui tantôt nous défrise, tantôt nous cajole, ajoute du grain à moudre à la machine en incluant dans ces réflexions les questions de l'individualité et de l'individualisme face au vivre ensemble. Et évidemment, toutes ces réflexions trouvent des échos évidents avec notre monde contemporain.

Une novella qui m'a beaucoup plu donc. Certes, c'est court mais je trouve qu'elle reflète parfaitement la manière dont notre société fonctionne, avec une extrême rapidité, où les événements s'enchaînent avec une fulgurance glaçante. J'ai aimé la chute, qui oscille entre un optimisme (relatif) porté par le personnage principal et un futur qu'on devine compliqué et glaçant. Une sorte de porte qui s'ouvre sans retour en arrière possible.
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Deux jumelles, l'une rêve, l'autre pas... car elle n'a pas besoin de dormir pour vivre.
L'une des deux soeurs a été modifiée génétiquement avant sa naissance, elle a donc plus de temps pour apprendre, et se révèle être un vrai génie, comme tous les non-dormeurs.
Mais si cette modification n'a pas de conséquences négatives sur ces enfants modifiés, elle en aura pour la société.
J'ai aimé le fait que l'autrice aborde le thème de la différence, de l'intelligence qui peut être mal vue par les autres. Toutefois, j'ai trouvé qu'elle survolait les idées, un peu plus de profondeur aurait pu être ajoutée. J'ai eu l'impression de lire un roman Young adult.
Aussi, avec un titre si poétique, basé sur les deux soeurs, je m'attendais à ce que l'on en sache plus sur leur relation, encore une fois, que cela soit plus approfondi.
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De la science-fiction, bof. Oui, oui, il y a les amateurs de science-fiction et il y a les autres. C'est du moins souvent ainsi qu'on présente le genre. Et Nancy Kress EST une auteure de science-fiction, alors, hein ? Bof…
Eh bien non, pas bof du tout !
Ce roman traite d'un sujet qui donne à réfléchir, c'est le moins que l'on puisse dire. Une petite manipulation génétique, et hop, dès la naissance, plus besoin de dormir ! Génial, non ? L'os du roman, c'est la soeur dizygote survenue par hasard et qui elle est restée normale.
Cette excellente idée d'intrigue, Nancy Kress sait l'exploiter avec talent, sans trop forcer le trait comme on pourrait être tenté de le faire, et du coup, cela fait bien réfléchir, car on s'y croit vraiment. Et peut-être même que… Non, non, je ne sais pas ! Imaginez juste un truc, tiens un Covid par exemple, qui tout à coup vous prive de sommeil, mais sans conséquence fâcheuse, hein (du moins au début :-). J'ai rien dit.
Plaisanterie à part, ce roman m'a fait penser à deux autres de Kazuo Ishiguro (pas un écrivain de SciFi non plus, lui) : "Auprès de moi toujours" et "Klara et le soleil" - mais vers quel monde allons-nous donc ?!!
Enfin bref, un roman court, plaisant à lire et en plus qui fait réfléchir, que demander de plus pour cet été ?
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Pour « la fontaine des âges » (dont le thème est assez semblable) de la même auteure je me demandais déjà pourquoi classer ce genre d'ouvrage en SF et surtout, pourquoi lui attribuer le prix Nebula : ici en plus s'ajoutent le prix Hugo, le prix Asimov des lecteurs, le Grand Prix de l'Imaginaire et le prix de Science Fiction Chronicle.
Par définition la science fiction c'est ce qui n'existe pas mais ce qu'on imagine. Là on est plutôt dans de la somniloquie pour le coté cauchemardeux, non pas à cause du sujet très banal en lui-même car des insomniaques il y en a et pas qu'un peu, mais de l'absence d'imagination, de créativité et de projection dans le futur : ce n' est même pas de l'anticipation
Par contre c'est un mélodrame conventionnel suintant par tous les pores des sentiments pseudos humanismes très américains (comme ceux, pour la SF, de Bruce Willis à ne pas confondre avec Connie Willis auteure excellente de SF)
Conventionnel :
Magnat self man made, Candem, use ses épouses ; l'une sombre dans l'alcoolisme, l'autre, brillante chercheuse, dans les affaires ménagères :très original un roman très féministe. Bravo Nancy ! Un shogun, sorte de Monsieur EDF qui canalise l'énergie, japonais et philosophe spirituel. Accorder à un vassal (japonais) un beau rôle ...c'est très américain, très innovant: Créativité ?
Conventionnel :
Des jumelles héroïnes : s'appellent Leisha ( la correction automatique me propose Geisha! Hum hum!) et Alice ( pas celle « des merveilles » loin de là) Très original quand on pense que Elon Musk a appelé un de ses fils X Æ A-12. (comprendre : X, la variable inconnue, Æ, amour ou intelligence artificielle, A-12 un avion)...vous avez dit SF ? Originalité ? Bravo !
Dissertation sur le racisme la haine de l'autre « je est un autre » avait dit Rimbaud totalement soutenu par S.Tesson. Plutôt que des mutants on aurait aimé des noirs juste pour voir l'accueil du bouquin mais c'est vrai, parler de racisme sur des mutants, X-men et Wolverine, est plus politiquement parlant, correct … et sans risque.
« l'éthique n'est pas réservé aux élites » il y a du Heidegger là-dessous voire du Lao Tseu ou même un peu de Tesson !
Conventionnel aussi le regard porté sur l'état du monde avec des E.U riches et opulents et une Espagne peuplée de mendiants Ce qui me rappelle un Coelho qui voit des roms voleurs de partout aussi en Espagne

Conventionnel
La SF du bouquin:
1/ Thème sur l' absence de sommeil par modification génétique. En fait on connaît depuis longtemps des cas d' agrypnie*** et/ ou syndrome de Morvan qui « ouvrent » une possibilité pour une vie sans sommeil, maladies dignes de la SF, donc le thème n'est pas nouveau mais surtout mis à part quelques parcimonieuses données scientifiques très actuelles, n'est absolument pas développé. Tout le monde pionce, un sénateur au sénat, même un blob mais là, sevrer de sommeil cette pauvre Leisha pour arriver à un résultat aussi décevant c'est du sadisme! Boris (Cyrulnik) et Marlène (Schiappa) devraient intervenir pour maltraitance! D'ailleurs que fait-elle de plus que sa jumelle qui en écrase et rêve pendant 8 heures: rien! Et donc le gain engendré par une période de veille continue ? SF?
-2/ Energ Y, la lampe Y et la clim Y. Sans précisions aucunes. Devrait allez voir chez les anciens de la SF pour trouver quelque chose d'original. SF? Kress est une Baby-boomer, le livre écrit en 1991 et donc les personnages de la génération Y (la génération « dite » sacrifiée en plus privée de sommeil ah la la !) Je brode avec de l'information
-3/ la voiture à coussins d'air avec chauffeur : on ne sait pas si Kress parle des airbags, des coussins berlinois ou d'une voiture en suspension dans l'air ( là c'est possible et on pense au taxi de Korben avec la gracieuse Leeloo), et si c'est le cas paf l'impair une telle voiture a - t -elle besoin d'un chauffeur : Non répond Musk Elon !
Depuis Léonard de Vinci et les Frères Wright on a fait des progrès la sustension magnétique et autres joyeusetés plus lourdes que l'air mais qui volent haut. Même les tondeuses sont sur coussins d'air !SF ?
-4/ … grrrr ! … attendez je vais trouver… grrr !…SF ?

Conventionnel aussi le regard porté sur l'état du monde avec des E.U riches et opulents et une Espagne peuplée de mendiants Ce qui me rappelle un Coelho qui voit des roms voleurs de partout en Espagne aussi. Pauvres hidalgos : Don quichotte doit se retourner dans sa tombe
Conventionnel et très américain le culte du mérite individuel et de la liberté où on est gagnant/gagnant dans les échanges économiques au prétendu libre échange

Voilà classé comme novella ou roman court l'exploit de Kress c'est d'avoir fait un livre de 200 pages (pile poil pour une novella : maximum 200 pages et minimum roman : 200 pages ) avec mon commentaire j'y arriverais Oui je me suis fait plaisir à commenter sur « Rien » car le bouquin de Kress c'est un vide sidéral c'est tout sauf de la science- fiction mais ça se lit et ça n'encombre pas le cerveau nul besoin d'y passer des nuits blanches mais tintin pour le rêve galactique !Même pas eu d'empathie pour cette jeune fille et les « éveillés » car on ne sait rien de leur évolution psychologique et morphologique contrairement à Charlie Gordon dans une situation similaire dont on voyait l'évolution sous toutes les coutures sans parler du vécu intérieur . Sacré Charlie c'est pas demain que t'auras une soeur !


***Plus tard, quand nous aurons jugulé les crises et « l'agrypnie », je veux bien que vous preniez quelques potages, puis des purées, mais toujours au lait, au lait. Cela vous plaira, puisque l'Espagne est à la mode, ollé ! ollé ! (Ses élèves connaissaient bien ce calembour qu'il faisait à l'hôpital chaque fois qu'il mettait un cardiaque ou un hépatique au régime lacté.)Proust
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M. Camden est immensément riche, son plus grand souhait est d'avoir un enfant. Mais il compte bien utiliser sa fortune pour avoir l'enfant parfait. Il a entendu parler d'une société qui propose de créer des bébés éprouvettes en fonction des désirs des parents. Il sait également que cette entreprise est en train de tester une certaine particularité, celle de ne pas avoir besoin de dormir. Roger Camden souhaite que sa fille en soit dotée, même si ce n'est pas encore totalement au point. Il pense que le sommeil est une perte de temps et veut que sa fille ne connaisse pas cela pour pouvoir effectuer de grandes choses.
Sauf que, surprise ! A la naissance, deux petites filles : la première est née modifiée, l'autre non...

Au début du roman, j'ai eu l'impression que tout allait un peu vite et que les choses n'étaient pas toujours claires. Mais finalement tout se pose et c'est un livre qui, malgré sa concision, apporte beaucoup.
Au delà de la thématique du sommeil et du rêve (chose qui m'avait attiré dans un premier temps et qui n'est finalement pas tant présent que ça), c'est un livre qui amène de nombreuses réflexions autour de la haine, de la différence, sur l'idée de la supériorité. C'est surtout un roman sur la façon dont l'Homme traite la différence, sur les "chasses aux sorcières" qui ont facilement tendance a être lancées sans raison quand le peuple a peur.
Qu'est ce que les Hommes ne seraient pas prêt à inventer pour se protéger, pour avoir l'illusion d'une sécurité, surtout face à des choses qu'ils ne comprennent pas ...
Une très belle fin également qui conclut parfaitement cet ouvrage à la philosophie puissante.

Un cours roman plein d'intenses réflexions qui ne laisse pas indemne.
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[Retrouvez mon avis complet sur mon blog, lien en fin d'avis]

Novella SF de Nancy Kress, traduite (Etat-Unis) par Claire Michel chez ActuSF dans leur collection poche Helios (2018), 160 pages. L'une rêve, l'autre pas est un court texte sur la différence et son acceptation par soi même et la société.

Dans ce court roman d'anticipation, nous allons suivre la fille non dormeuse, Leisha. Nous allons voir les conséquences de sa particularité sur son éducation, ses études, son évolution au sein de la société. Société qui peu a peu va rejeter les non-dormeurs, ces nouveaux humains.

Car il y a beaucoup de thèmes abordés dans ce texte ! Eugénisme, modification génétique des foetus, changements de la société apportés par des avancées scientifiques et technologiques, accessibilité de ces avancées pour toute la population, peur de l'autre, jalousie de la réussite, les deux dernières qui se transformant en haine... dont la conséquence est la création d'un communautarisme qui va exacerber la différence et la haine.

L'une reste, l'autre pas reste cependant un texte très agréable à lire et intelligent. Je me suis retrouvée happée, l'histoire de Leisha, personnage auquel je me suis attachée très facilement, vous amènera nombre de réflexions et un brin d'optimisme. Un des messages de l'autrice pourrait être "C'est ce que font les gens de leurs particularités qui fait la société".
Lien : http://reve-general.fr/?p=7803
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Apparemment ce livre a reçu un certain nombre de prix. Personnellement, je n'ai pas accrochée. J'ai eu une sensation d'inachevé. Plus je lisais et plus je me disais qu'on ne pouvait pas clôre ce genre de livre. Bon. Et même sans ça, l'idée était bonne mais je n'ai pas trouvé les personnages aboutis. J'ai eu l'impression que tout avait été mis dans l'idée et les différents points de vue autour de cette idée mais finalement par le biais de personnages qui manquaient de consistance. Donc je n'ai pas pu rentrer dans l'histoire. Tant pis.
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