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Benjamin Kuntzer (Traducteur)
EAN : 9782490501182
296 pages
Editions du Typhon (21/10/2021)
3.86/5   38 notes
Résumé :
L’arrivée d’un mystérieux et magnétique cuisinier sort la petite ville de Cobb de sa torpeur. Rapidement engagé dans une famille aisée, Conrad charme, fascine, inquiète. Sa cuisine est divine ; ses desseins le sont moins. L’étrange serviteur ne goûte pas vraiment sa place. Mais que cherche-t-il ? Comble-t-il les sens pour ravir les âmes ?

Nous délectant d’un spectacle machiavélique où la peur se nourrit d’humour, ce roman carnassier... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le Chef de Harry Kressing (traduit par Benjamin Kuntzer), c'est d'abord une couverture, signée Tristan Bonnemain : magnifique, graphique, naïve, à la fois paisible et inquiétante. Et au milieu, trône Conrad, cuisinier, le seul à avoir des yeux quand les autres personnages sont aveugles.

Un détail moins anodin qu'il n'y paraît, tant le débarquement du chef Conrad dans le comté de Cobb va s'apparenter à une prise de contrôle progressive mais totale, des lieux et des âmes.

Dans cette ville imaginaire, le château de Prominence qui la domine scellait autrefois l'union sacrée des deux grandes familles locales : les Hill qui tenaient les hauteurs et les Vale qui possédaient les vallées. Seul un mariage entre leurs enfants pourrait permettre d'apaiser les tensions passées et de retrouver la concorde.

Et quoi de mieux que la table pour réunir les êtres ? C'est ce que Conrad va s'employer à faire, amenant peu à peu les Hill, les Vale, puis tout le comté à lui manger dans la main, au propre comme au figuré.

Le Chef est doué, brillant, imaginatif, apaisant et rien ne lui résiste. Mais il semble aussi calculateur, cynique, énigmatique et machiavélique. À tel point que le happy-end attendu de ce conte aux saveurs adoucies, semble constamment menacé par la survenance d'un twist que l'on sent inéluctable. Et…

Et ne comptez pas sur moi pour en dire davantage, si ce n'est que le Chef est un bonbon délicieux et souvent irrévérencieux, à savourer à chacune de ses pages, permettant de multiples interprétations, y compris sociales et étonnamment contemporaines.

À table, et bon appétit !
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Cher Connard… euh Conrad, Cher Conrad,

C'est avec un appétit féroce que j'ai commencé la lecture de ton histoire. Tout me mettait l'eau à la bouche : la sublime couverture de Tristan Bonnemain en premier lieu, l'idée originale de faire d'un chef cuisinier le héros d'un roman ensuite et enfin les mots contenus sur la quatrième tels que mystérieux, magnétique, machiavélique, humour, carnassier… le ton était donné !

Tu t'es révélé parfaitement à la hauteur de tous ces éléments ! Lorsque tu débarques avec ton mordant dans une petite ville qui se nourrit aux commérages et aux jalousies, pour être le cuisinier personnel de l'une des deux grandes familles, tu surprends, tu gênes même… puis l'on dit que tu te transformes en magicien devant tes fourneaux et régales les palais les plus exigeants… Tu deviens une légende, tu deviens… le Chef… et ton aura dépasse rapidement ta simple petite cuisine.

Pour autant ta nature est bien plus manipulatrice qu'il n'y paraît et rapidement le lecteur a des doutes sur tes intentions. Il est dit que les hommes se tiennent par le ventre… tu sembles possédé par cet adage, rien ne peut t'arrêter ni être suffisant pour tes ambitions.

Alors les pages défilent et la tension monte. Mais quel est ton but Conrad, qu'est-ce que tu veux à la fin !?? A la faim ? Où sont tes limites ? Cela va-t-il pouvoir se terminer autrement que mal ?
Il faut attendre le dessert pour le savoir… Je le sais maintenant. Et ce texte que je tiens pour une fable à la morale noire laisse un goût amer quant à la nature humaine mais d'excellents restes !

Bref, tu conviendras, qu'après tout ça, il est préférable que je décline ton invitation à déjeuner.
Je te laisse, je passe à table,

Céline
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Ah ! Il était temps que je vous parle de ce roman ! J'ai mis du temps à l'écrire cette chronique, car je ne savais pas par où commencer ! Mais même si le temps à passer depuis notre lecture, je me souviens très bien de ce texte ! Tout d'abord, j'ai aimé 95% du récit. Pourquoi « que » 95% ? Car pour la fin je m'attendais à quelque chose de plus sombre et machiavélique. Ce texte est une véritable orgie alimentaire ( végan s'abstenir !) durant laquelle le lecteur est sous tension, spectateur de nombreux retournements de situation et impatient de connaître le dénouement. Mais commençons par le commencement…

Direction Cobb, une petite ville nichée dans une vallée boisée. Un mystérieux homme y fait son apparition, le chef Conrad. Grand, émacié, tout de noir vêtu et avec un bec en guise de nez. Il n'y a pas à dire, Conrad envoie du rêve ! Un tel spécimen ne peut passer inaperçu au sein de la population. Mais que vient-il donc faire dans cette petite ville si tranquille ? On apprend qu'il se dirige vers le manoir des Hill, une vieille famille qui se partage la contrée avec les Vale. Un petit air des Montaigu et Capulet ? Pas vraiment enfin quoique… Bref, retournons à nos fourneaux ! Donc notre cher Conrad commence un nouveau travail au service de Mr et Mme Hill. C'est qu'il est fort le chef, en cuisine certes, mais pas seulement. Non, c'est aussi un fin manipulateur. Petit à petit, il devient indispensable à cette famille qu'il contrôle par la nourriture... Mais quel objectif poursuit Conrad ?

Un roman que j'ai beaucoup aimé donc, malgré une fin mitigée. Cependant, pour d'autres elle ne pouvait être autrement. S'agissait-il finalement d'une grande et belle farce de la part de l'auteur ? Les analyses sont multiples et comme nous ne pouvons point poser la question en @vleel_ à Harry Kressing, je vous invite à votre tour à en faire votre propre interprétation !
 
L'auteur de ce roman est tout aussi énigmatique que son héros. Harry Adam Ruber de son vrai nom, serait né aux États-Unis en 1928. Il publie « The Cook » en 1965 et il faudra attendre 2021 pour que des éditions françaises le rééditent. Merci aux Editions du Typhon pour cette découverte ! Encore une fois convaincue par une parution de la collection des hallucinés !
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Le chef est un roman tordu qui pourtant avance en ligne droite. L'air de rien, allant vite sans se presser, le texte nous conduit vers une fable ensorcelante sur la domination. Dans ce monde sans fard, les personnages n'ont plus que deux types de rapport à l'autre : prendre l'autre pour modèle ou pour rival. du désir à la rivalité passe-t-on de chapitre en chapitre en suivant les aventures d'un héros manipulateur, calculateur, cynique donc un vrai méchant qui fascine tant il ose réaliser ce que nous refoulons.
Si vous aimez voir clair sur une certaine tendance de la nature humaine, ce roman est pour vous !
Encore bravo aux éditions du typhon qui font - pour l'instant ! - un sans-faute !
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Quand ce roman est paru en librairie j'ai réellement eu envie de le lire mais d'autres lectures attendaient qui étaient remplacées par d'autres. Bref, je ne l'ai pas acheté.
En fait, j'en ai très peu entendu parler, certainement parce que je suis pas membre des "cercles" littéraires adéquats sauf par Tasha Gennaro il me semble. Faut dire que la miss et moi, nous avons des lectures souvent communes.
M'enfin tout ça pour dire que je l'ai finalement acquis, toujours autant attirée par le résumé de l'éditeur ( Les éditions du typhon)
Il faut bien avouer qu'il est savoureusement cynique et vicieux ce chef. Dans le genre manipulateur, on a du haut niveau là. C'est drôle, totalement irrévérencieux, pantagruélique. On se régale en lisant ce texte autant que les personnages se régalent à dévorer les mets préparés par le chef.
Le moins que l'on puisse dire avec cette histoire c'est que les protagonistes vivent peut-être d'amour, quoi que, mais certainement pas d'eau fraîche.
Kressing se moque des bourgeois autant qu'il le peut. Mais, non de non, on avait dit "pas le physique" !
Bref c'est succulent et à déguster sans modération.
Une trad de Benjamin KUNTZER.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il y a quelque chose d’extrêmement plaisant dans le fait de savoir que nul, en dehors de votre salle à manger, ne mange exactement la même chose que vous le même soir. Cela unit les personnes à table dans le partage d’une expérience unique, ce qui est en soi délicieux.
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Elle s'asseyait alors, s'adossait contre l'un des placards, et buvait son bouillon en regardant travailler le chef. Alors, tandis qu'elle l'observait tout en sirotant son breuvage, se détendant peu à peu, un sourire heureux et satisfait illuminait son visage...
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