Folies animales

Hé bien non, nous n'avons pas le monopole de la folie, enfin à mon sens c'est nous qui la semons autour de nous. Et à la lecture de cet essai, je ne suis pas loin de penser avoir raison!
La folie est un mot flou, un peu ambiguë qui permet une grande étendue de notions au delà de la psychiatrie qui s'étend vers le hors norme. On ne peut definir le terme folie que par la comparaison avec notre espèce, celle qui nous sert de repère.
La psychiatrie animale pose ses premières bases avec "L'origine des espèces” de Charles Darwin en 1859, c'est un véritable tournant dans l'histoire des conceptions naturalistes des animaux, des humains qui engendre des bouleversements dans des domaines différents tels que les sciences humaines, sociales et aussi la philosophie. Loin d'être uniquement des machines, les animaux présentent des comportements spécifiques observables, et donc une vie intérieure propre.
Dans les années 60, un nouvel ouvrage fondateur parait: "Psychiatrie animale” de Brion et Ey respectivement vétérinaire et psychiatre qui oriente la réflexion sur ce que l'éthologie et le recours à des modèles animaux peut apporter à la l'étude de nos pathologies mentales.
Le domaine des connaissances s'élargit ensuite sur les émotions animales, plaisir, souffrance ne sont plus allouer uniquement aux humains. L'étude des pathologies animales semble ne plus être lié qu'à l'étude de nos prpres pathologies.
Avec la génétique, une nouvelle ère d'expérimentation ouvre ses porte, là encore les découvertes ne se servent principalement que la cause humaine. L' animal n'est qu' un matériel observable permettant l'avancée des connaissances sur nous-mêmes.
Qu'en est-il de la pathologie animale à proprement parler? Elle ne concerne en premier lieu que les animaux extraits de la nature. Ceux dits ”sauvage” ne présentent que des comportements anormaux passagers (infanticides...) servant leur espèce. Quant aux autres, leurs comportements anormaux sont continus, ces animaux sont extraits de leur milieu naturel, de leur univers ancestral, leurs activités et processus naturel sont faussés. L'auteur nous rapproche d'ailleurs d'eux. Peut on en déduire les mêmes considérations pour nous? Vaste perspective philosophique !
Le contenu est sans conteste passionnant, abondant en documentation mais malgré tout abordable pour les non avertis, on le lus presque comme un roman. Beaucoup d'histoire de la zoopsychiatrie, un soupçon de philosophie nous transportent au delà de la rébarbative science.

J'ai découvert ce livre grâce à Masse Critique, le résumé m'avait attiré : la folie dont peuvent souffrir également les animaux. Ce résumé mettait en avant des exemples concrets, mais dans le livre juste quelques exemples concrets, le reste de la lecture s'est centrée autour de diverses théories concernant la folie. Ouvrage très technique, très théorique difficile d'accès si on n'est pas spécialiste dans ce domaine.

Malgré quelques anecdotes bien choisies, j'ai trouvé cette lecture beaucoup trop universitaire pour pouvoir l'apprécier. Je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus divertissant et moins théorique. Les trop nombreux avis de psychiatres et d'experts en tous genres ont, selon moi, rendu cette lecture trop monotone. C'est bien dommage.