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EAN : 9782072782954
400 pages
Gallimard (02/05/2019)
4/5   38 notes
Résumé :
"Mes bras cognent l'eau. Mais il n'est pas si aisé de mourir. Ma jeunesse s'y refuse. Mon coeur palpite plus fort que jamais et la vie l'emporte sur ma peine. Je nage, je traverse de toutes mes forces ce combat sauvage et finis par échapper à la Loire". Phérial a quatre ans lorsqu'il est placé dans un orphelinat. Loin de se douter que le chemin sera périlleux, il traverse sa réalité d'enfant abandonné en se jouant comme il peut du cortège des familles d'accueil, des... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Phérial, d'origine yougoslave, est orphelin. le roman commence avec son arrivée dans un orphelinat pour enfants à problèmes; apparemment il a été maltraité par une famille d'accueil. Grâce à ses copains, il reprend confiance et découvre l'amitié, la solidarité, les petites joies de l'enfance. Mais on le juge prêt à retourner en famille d'accueil. Il en connaitra trois: un couple modeste mais bienveillant, dont la femme, prête à l'adopter et à le traiter comme son fils, devra renoncer en raison de sa maladie; dans la seconde, on le traite apparemment bien, mais il sera abusé par l'homme "qui aime beaucoup les enfants". Nous entrons, avec malaise, dans le point de vue de l'enfant qui subit comme si c'était normal ces abus, qui le marqueront. Enfin, il se retrouve dans une famille alcoolique qui va le faire devenir délinquant puis prisonnier. Phérial avance ainsi dans la vie, hanté par le manque de sa mère, n'ayant aucune information sur son histoire personnelle. Il pourrait sombrer complètement, mais il va rencontrer une passion, le théâtre, et trois femmes qui vont l'aider: son éducatrice, Mireille, qui l'accompagne dans son accès à son dossier personnel, Mme Lecoeur, sa psy, puis Danie, son amoureuse, pleine de vie et d'humour. Grâce à elles, Phérial va renouer avec son histoire, son origine, et arriver à avancer... un récit à la première personne, où le point de vue évolue, de l'enfant de 4 ans au jeune adulte de 20... un récit touchant, marquant, pour finir optimiste. Un hymne aux enfants perdus et à ceux qui, dans le domaine social et dans la vie, peuvent les appuyer
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« Une vie minuscule » est le titre sous lequel s'est fait connaître ce roman, semi-autobiographique selon les dires de son auteur Philippe Krhajac, devenu « Un dieu dans la poitrine » chez Folio. Changement de titre intéressant qui déplace le point de vue, et fait passer du récit de vie à hauteur du petit garçon qu'est Phérial Chpapjik à une revendication d'énergie créatrice et vitale.

Nous suivons la vie de cet enfant de l'Assistance publique -nous sommes dans les années 1970 et 80- qui passe de l'orphelinat en familles d'accueil successives, bien différentes, et qui demandent des facultés d'adaptation importantes. Nous vivons les émotions de cet enfant qui grandit, parfois plus que malmené, qui se révolte quand son malaise parvient à s'extérioriser, mais est aussi attachant et trouve de « bonnes fées » pour le faire grandir. Par ses yeux, nous découvrons le monde, et l'observons avec lui. Les rencontres sont marquantes, en bien ou en mal, riches pour certaines, pleines d'enseignements... jusqu'à celle d'un « cousin », déterminante, celui qui a (aussi) un « dieu dans la poitrine ». Savoir qu'une part d'autobiographie s'est glissée dans le récit fait vraisemblablement que le lecteur est perméable différemment aux émotions, ayant parfois l'impression de lire un témoignage, dont la poésie cherche à dépasser les traumas.

Ce roman, qui dit un vécu difficile, voire insupportable, est plein d'optimisme. le ciel, les étoiles, la beauté de la nature reviennent régulièrement. Il montre et démontre les ressorts que les êtres humains peuvent avoir en eux, affirme l'importance des rencontres et de l'accompagnement, humain bien sûr, mais pas seulement, car la littérature aura son rôle à jouer. Une très belle découverte réalisée dans le cadre du Prix des lycéens Folio 2019/2020.
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Enfant de l'Assistance publique passé par douze familles d'accueil, Philippe Krhajac est comédien. Un dieu dans la poitrine est initialement paru chez Flammarion sous le titre Une vie minuscule. Il lui aura fallu dix années pour écrire ce roman semi-biographique qui a été boudé par certaines maisons d'édition parisiennes jusqu'à ce qu'un heureux hasard tende alors la main à l'auteur rouennais. C'est en demandant à une éducatrice spécialisée de relire son manuscrit que ce dernier a terminé entre les mains d'une éditrice chez Flammarion. Décidément, la vie est une succession de rencontres ponctuée de rendez-vous manqués.

Phérial a quatre ans lorsqu'il est placé dans un orphelinat. Loin de se douter que le chemin sera périlleux, il traverse sa réalité d'enfant abandonné en se jouant comme il peut du cortège des misères sans fin, des familles d'accueil, des éducations aux mille règles, mille abus, mille mensonges. Ne perdant jamais de vue son désir profond : retrouver peut-être, un jour, sa maman, il avance sans relâche et au cours de ses péripéties rencontre trois femmes d'exception. Trois fées, n'est-ce pas d'excellent augure pour que l'enfant puisse devenir le fils du père, le fils de la mère puis l'homme qu'il doit être ?

Récit initiatique des temps modernes, Un dieu dans la poitrine est un premier roman dans lequel la poésie, portée par une magistrale fureur de vivre, gifle tour à tour déception et tristesse. Comment grandir, se construire lorsqu'on a été abandonné, lorsque l'histoire ne cesse de se répéter et que l'angoisse de l'abandon s'installe ? Comment faire confiance aux adultes lorsque ces derniers volent ce que l'enfance a de plus précieux : l'innocence ?

N'allez pas vous imaginer que ce récit est d'une noirceur plombante, il est tout l'inverse. En effet, toute la force de Un dieu dans la poitrine tient au fait qu'il aborde des sujets tels que la maltraitance, l'enfance bafouée par la perversité des adultes, sans haine, sans colère et sans jugement. Un dieu dans la poitrine est un roman poignant, teinté d'une violence susurrée, ponctué de touches poétiques, d'humour et de bonheurs fugaces. Ajoutez à cela une bonne dose d'optimisme et vous vous retrouvez avec un roman sincère et lumineux. Un dieu dans la poitrine est un véritable hymne à la vie.

Côté écriture, point de sentimentalisme mièvre. Philippe Krhajac a préféré allier cruauté et humour, ce qui enveloppe son récit d'une touchante pudeur.

Un dieu dans la poitrine est un premier roman à découvrir !

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Un livre, deux titres : « Une vie minuscule » et « Un dieu dans la poitrine » en version poche. Un premier roman bouleversant qui raconte l'histoire de Phérial Chpapjik, qui a quatre ans se retrouve dans un orphelinat. A quatre ans, on ne garde pas beaucoup de souvenirs d'avant, seulement quelques images flous… Il y a déjà au fond de sa poitrine, un désir profond qui ne le quittera pas : retrouver un jour sa maman.
Après l'orphelinat, il y aura les familles d'accueil, certaine aimante et bienveillante, d'autres indifférente et parfois monstrueuse.
Une enfance volée, une adolescence difficile, tumultueuse, avec toujours dans la poitrine, une absence et des silences… Et quel avenir ?
Malgré la maltraitance, l'échec scolaire, il y a quelques belles rencontres comme des soleils dans la vie : Madame Mireille et Madame Lecoeur, éducatrice et assistante sociale.
Ce roman est largement inspiré de la vie de l'auteur. Il nous replonge dans les années 70 et 80.
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Auteur : Philippe Krhajac
Résumé : Pherial, 4 ans, parents inconnus. Ce jour là, le petit garçon est placé dans un orphelinat de l'assistance publique. Sa vie à peine commencé, et déjà blessé. le petit garçon se fait des amis et s'intègre dans cet endroit où règne la solidarité et les odeurs de pieds. Jusqu'à ce que commence le défilé des familles d'accueil, à chaque fois c'est une nouvelle vie à apprendre, des nouvelles règles, des nouveaux noms. Mais aussi des nouveaux mensonges et des nouveaux abus. Tout ça, c'est ce qui le fera grandir, il y aura du mal, mais aussi du bien. À la fin Pherial deviendra grand. Et peut-être, retrouvera ses parents.

Mon avis : J'ai beaucoup aimé. le style d'écriture évolue tout au long du roman. Au début la voix de Pherial, qui nous raconte l'histoire, est une voix enfantine. Puis elle change à celle d'adolescent puis enfin de jeune adulte. le personnage est très attachant. L'histoire est réaliste, un peu triste, mais sans tomber dans la fatalité. On pleure, on rit, on s'extasie, c'est déjà fini.


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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Dans l’encadrement d’une fenêtre, la silhouette d’une machine gigantesque qui soulève des masses de matières, une grue peut-être. Le soleil, si fort à l’extérieur, plonge la pièce dans une obscurité singulière. Allongé dans un lit d’enfant, enfant moi-même, je regarde la lumière, la grue qui s’agite avec force, les matières dans les airs, le noir de la pièce.
Tout à coup, deux mains, deux bras, suivis d’un énorme vieux visage s’approchent, m’enlacent et me soulèvent. De mon lit, je décolle. C’est une dame, très vieille dame, qui souffle fort, profond, qui peine, qui sent la vieille et qui m’emporte. J’arrive à son rythme dans le monde. Gens, voitures et vent, tout va plus vite qu’elle.
On a beau regarder…
La neige tombe,
Les nuages sont absents.
Ainsi, grâce à la lenteur de ma vieille, dans ses bras, les infimes variations nous traversent : un chien qui s’arrête, dresse l’oreille, les branches qui s’agitent dans le vent, cet arbre qui semble soutenir la petite maison de ma vieille. Et, au milieu du mouvement, des changements de direction des uns et des autres, sans cesse, nous, vieille et enfant, avançons dans le soleil, doucement mais tout droit, comme si ensemble nous allions au même endroit…
Le souvenir s’évanouit là, dans un trop de choses, un trop de lumière.
Combien naquirent sur les sols boueux de nos campagnes, en plein sable, dans la tempête, sans eau et sans lumière ? Le voyage n’est-il donc pas pour tout le monde le même ?
Qu’importe. Le temps qui nous est accordé ne nous semblera infini que si l’amour s’en mêle. Et peut-être, de nos larmes dernières ayant troublé la poussière, reviendrons-nous, phosphorescents, de l’au-delà.
Une vie minuscule contre l’éternité.
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Combien naquirent sur les sols boueux de nos campagnes, en plein sable, dans la tempête, sans eau et sans lumière ? Le voyage n’est-il donc pas pour tout le monde le même ?
Qu’importe. Le temps qui nous est accordé nous semblera infini que si l’amour s’en mêle. (…)
Une vie minuscule contre l’éternité.
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Le voyage n'est-il donc pas pour tout le monde le même ?
Qu'importe. Le temps qui nous est accordé ne nous semblera infini que si l'amour s'en mêle. Et peut-être, de nos larmes dernières ayant troublé la poussière, reviendrons-nous, phosphorescents, de l'au-delà.
Une vie minuscule contre l'éternité.
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Savez-vous ce que c'est de tournoyer dans les étoiles sans être une des leurs ? Savez-vous ce que cela implique lorsque les bras et les mots manquent chaque jour à l'appel ? Je suis enfermé en moi-même, madame Mireille, mes yeux sont mes propres miradors, mes pensées sont mes violences de corps et mes désirs sont réduits au strict minimum. Manger, dormir surtout pour arriver, un jour, à ne plus avoir peur. Je suis perdu, perdu dans le monde des hommes. Je ne me sens ni l'un deux ni comme eux. Je dérive dans l'espace où mon nombril ne se prend pas pour le centre de quoi que ce soit, de qui que ce soit. Détaché à jamais, j'erre comme un clochard dans l'univers insondable avec, pour plainte, un torrent de haine et d'amours envers ceux qui m'ont fait ça, me laisser là, sur le carreau, devant les autres stupéfaits. J'ai mal à la tête.
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Ai-je vraiment vécu là ? Les prisons sont de grands manoirs hantés par des cauchemars de sueur, de misère et de sang. Le temps ne s’arrête pas, en prison. C’est nous qui nous arrêtons. Quatre murs et quelques barreaux y suffisent. Stoppés net. On redémarrera peut-être, le fameux temps fera le reste. Il nous écrabouillera à la vitesse de la lumière et nos années sans instant seront le vrai prix à payer.
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Video de Philippe Krhajac (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Krhajac
Entretien avec Philippe Krhajac à l'occasion de la rencontre entre l'auteur et les lecteurs de Babelio.com dans nos locaux, le 8 février 2018. Découvrez les 5 mots choisis par l'auteur pour évoquer son roman "Une vie minuscule"
La page du livre : https://www.babelio.com/livres/Krhajac-Une-vie-minuscule/997486
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