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Championnats de France Poids lourds. Une troisième finale se joue sur le ring pour Hubert Pellerin. Et ce sera une troisième défaite pour cet homme. Assis sur le banc des vestiaires, seul et un peu penaud, il est bientôt rejoint par sa fille, Barbara. Une fille qui ne l'aura jamais vu porter les gants puisque peu de temps après, il raccroche pour devenir représentant en spiritueux. Une fille qui, aujourd'hui, a décidé d'écrire sur ce père. Que sait-elle réellement de lui? À part qu'il était boxeur. Ne lui revient alors en mémoire que ce papa violent. Parfois incontrôlable. Souvent absent. Mais à 30 ans passés, celle qui l'a toujours fui depuis sa majorité, a décidé de faire un reportage sur le monde de la boxe... Avant tout sur son père, sans doute...

Barbara Pellerin, à travers cet album, nous raconte avec sensibilité, une certaine pudeur et beaucoup d'émotions, l'histoire d'amour entre son père et elle. Aujourd'hui décédé, ce père qu'elle a tant fui se rappelle à elle. Des souvenirs fugaces qui reviennent, quelques photos et une vidéo super 8. Et ce reportage qu'elle tournera peu avant sa mort en 2012. de son amitié avec Kris naîtra cet album poignant, gracile et empli de tendresse. Une déclaration d'amour forte pour celui qui l'a tant chérie. Graphiquement, Vincent Bailly frappe juste avec ce crayonné énergique et expressif, ses visages taillés au couteau, ses choix de couleurs judicieux (rouge pour les gants, gris pour les flashbacks...).
Un récit magnifique sur deux êtres qui se sont perdus en chemin.
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Un récit personnel qui m'a touchée, sans vraiment pouvoir expliquer le pourquoi ! Peut-être dans le fait que les enfants se font une certaine idée de leurs parents ! Une femme qui écrit sur son père boxeur comme le titre l'indique, mais ce dont elle se souvient le plus c'est sa violence à la maison. C'est tout en pudeur, amour non formulé, gêne, ressenti. le DVD, qui complète le récit, est émouvant. Il se passe dans la salle de boxe où son père est devenu entraîneur quand il n'est pas en psychiatrie. Les silences sont les plus forts et ce sont eux qui en disent le plus long. Cette bd m'a mise KO et va me laisser un moment sur le ring.
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Après avoir lu « Un sac de billes » illustré par Vincent Bailly, je me suis tournée vers une autre biographie : celle de Barbara Pellerin. Celle-ci va brosser le portrait de son père au fil des années : sa naissance, son enfance et ce moment où tout a basculé alors qu'elle était une fillette… Elle donne ainsi ses ressentis du moment et les oppose à sa vision d'adulte. Bons et mauvais moments défilent au rythme des pages. On découvre alors cette figure paternelle effrayante, violente, mais aussi aimante. Une fois adulte, Barbara décide de réaliser un film documentaire qui va lui permettre de réellement échanger avec son géniteur. Tous deux vont pouvoir prendre du recul… Ce père, qui ne s'est jamais livré autrement qu'avec ses poings ou des injures, va montrer à quel point c'était un homme blessé… Il aimait sa fille. Il ne savait simplement pas comment s'y prendre… J'ai été très touchée par cette relation difficile entre le père et sa fille. Que ce soit le texte, les illustrations ou la colorisation, beaucoup d'émotions se dégagent des pages. Par exemple, j'ai été très émue par la scène nocturne dans la chambre de Barbara où s'est réfugiée la mère qui s'est fait battre… J'ai également été retournée par les dernières pages…

Je reconnais que, durant ma lecture, je n'ai pas pu m'empêcher de juger cet homme dont je ne savais rien hormis ce que je lisais… Sa violence envers sa compagne ne me laissait pas de marbre. Même si cet album est comme un hommage ou une déclaration d'amour à retardement et, même si ce boxeur n'a jamais brutalisé sa fille et qu'il a tout fait pour rendre heureuse cette dernière, je n'ai pas pu changer mon jugement… D'ailleurs, cela va sans doute paraître curieux, mais j'ai eu du mal à regarder le DVD qui accompagnait la BD. Il s'agit d'un reportage retraçant l'histoire de l'album avec des conversations, des questions au père de Barbara et des séances de boxe. On reconnaît les décors dessinés par Vincent Baily. Film et BD. Les deux éléments sont complémentaires… Je trouve que c'est une bonne idée de proposer les deux néanmoins, je dois avouer avoir été déstabilisée par le court-métrage. En effet, j'avais l'impression d'être une voyeuse et me sentais peu à l'aise… J'étais comme en train d'espionner leur relation, chose que je n'avais pas ressentie en lisant la BD. de ce fait, je n'ai pas pu aller jusqu'au bout du visionnage. Je ne vous parlerais donc pas davantage de cet élément annexe.

Le coup de crayon est plaisant toutefois, je l'ai trouvé un peu plus brouillon qu' « Un sac de billes », car les traits sont encore plus visibles. On a l'impression de voir plein d'esquisses mises en bulle. Cela a son charme, mais cela peut également déplaire à certains… Par contre, la mise en couleur est souvent judicieuse et permet de faire ressortir beaucoup d'émotions dans les planches. Ce fut une bande dessinée pleine de subtilité, de réalisme et de sensibilité. Elle ne laissera sans doute pas les lecteurs insensibles !
Lien : https://lespagesquitournent...
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Le père de Babara Pellerin était un boxeur. Elle ne l'a jamais vu combattre sur un ring, mais elle a vu en lui de la violence. Alors qu'on le porte en terre, elle se souvient de ces moments difficiles entre sa mère et son père. mais elle se souvient aussi des bons moments et que sur la fin elle avait essayé de renouer avec lui. La boxe les avait séparé, la boxe devait les réunir. Elle s'était lancé dans un reportage sur le club de boxe de son père. Prétexte pour se remémorer un passé compliqué et tisser des liens qui s'étaient défait.

Barbara Pellerin témoigne de son histoire personnelle et se livre à travers cette bande dessinée de Kris et Bailly. A l'origine il y a son reportage vidéo et ses souvenirs d'enfance sur lesquels elle a mis une voix off racontant leur histoire. Kris avec son aide en fera un découpage et inventera des dialogues afin que Bailly puisse mettre en image cette histoire de famille. Un récit très intime.
Au premier abord cela peut paraitre une histoire banale, comme en on rencontre tous les jours. Un ancien champion de boxe qui a laissé sa rancoeur, sa violence et l'alcool détruire sa famille. Celle des souvenirs d'une petite fille qui espère retrouver un père qui n'a jamais cessé de l'aimer. Mais au final c'est touchant et plein d'émotion. La fin est un peu frustrante, cette réconciliation qui n'aura jamais vraiment lieu. Mais c'est ça la vraie vie.

Le dessin de Bailly est assez particulier. Un crayonné qui ne s'embarrasse pas du détail. Il donne un coté esquisse, inachevé. Mais le tout est rehaussé par de jolies couleurs aquarelles qui donne un peu de relief à l'ensemble.
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Dans ce magnifique album édité chez Futuropolis, Barbara Pellerin raconte comment elle a redécouvert son père, un ancien boxeur, à la fin de sa vie. Cette histoire simple écrite avec sensibilité m'a beaucoup touchée, notamment la superbe planche finale.
Le scénario de Kris est admirablement servi par les dessins de Vincent Bailly. Certes, le trait énergique et crayonné est un peu particulier, mais je l'ai trouvé parfaitement adapté au thème de cet album.
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Une association BD + DVD originale pour une relation père / fille pleine de pudeur.
Le graphisme de l'album est particulier : aux couleurs (façon aquarelle) se mêle du crayon noir plus ou moins accentué. On comprend que celui-ci représente la part d'ombre du père de Barbara, parfois sujet à des excès de violence impressionnants, souvent dus à l'alcool. La fillette craint son père et en même temps il la fascine, comme le prouve notamment son admiration pour les médailles qu'il a gagnées : "Sans doute voyait-il dans le feu beaucoup de lui-même : la passion et la destruction". Une fois devenue adulte, Barbara perçoit toujours son père comme un mystère : "Il ne me posait jamais de questions et la seule chose que je savais de lui, au fond, c'est qu'il était boxeur". Alors la jeune femme prend la caméra et se rend au Boxing Club de Rouen pour filmer son père dans son milieu, porte d'entrée (inconsciente) vers cet homme si distant et avec qui pourtant elle a vécu "de chouettes moments de partage".

Mais la parole peine à se libérer. On sent beaucoup de non-dits entre ces deux-là ("Tu pouvais m'inviter", "Je ne savais pas que tu aimais jardiner", "Je te l'ai jamais dit", "J'ai jamais été démonstratif"). Beaucoup de déni aussi : Barbara n'ose pas s'avouer que c'est son père le sujet de son film et pas la boxe, qu'elle a besoin d'entendre celui-ci lui dire qu'il l'aime... tandis que lui minimise la violence de ses réactions et leur impact sur sa fille, peine à se livrer. C'est touchant ("Nous ne savions pas quoi nous dire"), émouvant, on sent chez Barbara le besoin presque douloureux d'exprimer des sentiments trop longtemps enfouis et en même temps une pudeur qui la fait se retrancher derrière cette caméra écran alors même que son utilisation expose son intimité.

C'est le film qu'elle dit tourner dans la bande dessinée que l'on peut regarder sur le DVD. On y voit des souvenirs en Super 8 en alternance avec "l'interview" du père au club de boxe. Si certaines scènes se répètent avec le livre, on y découvre surtout un homme qui n'est plus que l'ombre de lui-même (élément qui ne transparaît pas forcément dans la BD) : il fait beaucoup répéter sa fille, ne comprend pas bien ses propos, répond parfois à côté de la question, révèle une mémoire défaillante ("J'ai pris des coups"). Voir cet homme aussi diminué est vraiment triste... On le sent blessé aussi, au plus profond de lui-même, par son divorce, sa dépression chronique. Car il finit par se livrer, un peu, cédant à l'insistance de sa fille, même si l'échange reste distant : "Je crois qu'il ne savait pas trop comment faire pour être papa", "nous étions étrangers l'un à l'autre". Et finalement il le lui dira, à demi-mots: "L'amour que je porte à mes filles, il est là, il existe. Il est en moi"... passant enfin d'un "ma fille" impersonnel à "toi". On en est gêné d'ailleurs, ayant l'impression, tel un voyeur, d'espionner l'intimité d'un père et de sa fille. Car la démarche est bien plus personnelle qu'artistique... même si l'on retiendra ce message primordial : se dire que l'on s'aime tant que l'on est en vie, pour ne pas vivre avec des regrets...
Lien : https://www.takalirsa.fr/mon..
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Cette BD autobiographique est le portrait de la relation qu'avait l'auteur, Barbara Pellerin, avec son père. Elle y retrace, avec l'appui de Kris, la vie de son père. Son père, Hubert Pellerin, était un boxeur des années 70. Elle y raconte aussi les moments partagés avec lui, trop peu de moments puisqu'à partir de ses 18 ans Barbara a entretenu très peu de relations avec son père.

A travers le récit on ressent les regrets de l'auteur mais aussi une immense tendresse pour son père. Un bel hommage magnifiquement illustré par Vincent Bailly. Un album tout en émotion.

A découvrir.
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Barbara Pellerin livre à la fois un récit, où la 1ère personne, elle, embrasse la 3ème, son père, et une rencontre, celle d'une fille et de son père. Un père boxeur sur le ring... comme à la maison. Vie privée et vie publique, passion et métier, Barbara Pellerin interroge aussi les liens entre la ville et le ring, le foyer et la salle. Mon père était boxeur associe une bd et un film documentaire : le père est le héros des deux et la voix off de la fille leur trait d'union intime et, pourtant, universel. Père-fille, gauche-droite, ce diptyque nous met dans les cordes par son émotion rare et si vraie.
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Lorsque j'ai commencé cette lecture, je n'étais pas trop convaincu. le graphisme n'est pas celui que je préfère avec cette imprécision du trait étant plutôt un adepte du réalisme. Pour autant et c'est bien la première fois que je l'avoue, ce dessin m'a séduit car il arrive à faire passer les émotions des personnages entre une jeune fille Barbara et son père, un ancien boxeur professionnel ayant pris beaucoup de coup pour ne pas dire une sacré raclé. Il y a quelque chose de beau jusque dans les décors ou même la couleur qui semble varier selon les atmosphères ou les époques.

J'ai également été touché par le récit de cette fille qui n'avait pas forcément une bonne image de son père et qui a fait l'effort de vouloir le découvrir, ce qu'il était réellement. J'ai adoré la teneur psychologique dans cette relation complexe fille-père. Cela sonne vrai et c'est presque naturel. Bref, le réalisme que je recherche est bien présent.

A la fin, j'ai eu une surprise quand j'ai vu qui était l'un des auteurs de cette oeuvre. Je n'avais pas fait attention avant de commencer. Bref, quand j'ai découvert que c'est Kris qui est derrière cette oeuvre, je me suis dit forcément. Il est pour moi l'un des rares auteurs à faire ressentir une telle émotion dans ses personnages. Oui, c'est du grand art.

Au final, nous avons là une bd humaine, poignante et réalisée tout en délicatesse.
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Dans un crayonné rageur et vibrionnant, les détails se dissolvent, les traits se liquéfient, les silhouettes deviennent anguleuses. Les visages ne sont pas beaux. Ils ne sont plus que ce que la mémoire en restitue : un halo de contours et de saillies. La précision des souvenirs se délaie avec le temps. Pas de nostalgie de l'enfance dans ce récit qui suinte la tendresse et l'empathie. La pudeur d'un dialogue parcimonieux s'efface devant la seule perception du lecteur.

Les superbes couleurs d'aquarelle débordent de leurs cadres contraignants en tâches pigmentées. C'est une émotion brute que cherche à transmettre Vincent Bailly.

La corpulence virile et musclée D Hubert tranche avec la fragilité filiforme de Barbara. Tout semble séparer ces 2 êtres. L'aspect éruptif de son géniteur s'oppose au côté mutique et réservé de Barbara. Ne serait-ce pas les symptômes de la même incapacité à exprimer leurs sentiments ?

Entre absence et alcoolisme, un temps affublé de vêtements rouge sang et d'un visage maléfique de croquemitaine, Hubert Pellerin opère une mue notable en gentil senior retraité en cours de récit.

Car si la violence est consubstantielle à la boxe, cette impétuosité n'est que canalisée par ce sport. Hubert est fondamentalement dépressif et instable. Barbara le sait pour l'absoudre immédiatement : son géniteur n'était-il pas le rejeton d'une famille trop nombreuse qui l'avait contraint à lutter pour exister ?

Ces 2 êtres s'aiment. À défaut de se l'être avoué, la mort D Hubert permet de le proclamer.

Superbe oeuvre collective.
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