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Critique de Yvan_T


Traduit dans le monde entier avec quelque 25 millions d'exemplaires vendus, « Un Sac de billes » est devenu un classique de la littérature. Joffo y raconte ses souvenirs de jeune Juif durant l'Occupation allemande. La force de son récit réside en la candeur et le pragmatisme du regard d'enfant, qu'il porte, à l'époque, sur les faits quotidiens de cette étrange et terrible période.

N'ayant pas lu le roman éponyme de Joseph Joffo (publié en 1971) ou vu l'adaptation cinématographique de Jacques Doillon (datant de 1975), je découvre l'histoire de la famille Joffo via cette adaptation en deux tomes de Kris (Coupures irlandaises, le monde de Lucie, Notre mère la guerre, Les Ensembles contraires, Un homme est mort) et Vincent Bailly (Coupures irlandaises).

Après un premier tome qui démarrait en septembre 1941, en compagnie d'un petit parisien du 18ème arrondissement menacé par l'occupation allemande, ce deuxième volet débute en zone libre, à Menton. Après un long chemin parsemé d'embûches immondes et heureusement de bonnes âmes, le parcours initiatique des deux cadets de cette fratrie de six enfants se poursuit… le genre d'aventure qui forge et marque un homme pour toute son existence. Avec pour tout bagage une consigne de survie martelée violemment à leurs oreilles : «Ne dis jamais que tu es juif !», Maurice et Joseph avaient pris la route de la liberté, celle de tous les dangers, mais le régime nazi ne tarde cependant pas à les rattraper en zone libre.

Les soldats allemands ont donc été remplacés par des soldats italiens bien plus sympathiques que leurs alliés, mais la réalité de la guerre rattrape très vite les deux jeunes débrouillards. Des parents arrêtés par les autorités de Vichy à cette nouvelle fuite des frères vers Nice afin d'échapper aux allemands, en passant par l'ombre du STO, la résistance et la collaboration, les petits juifs tentent de passer à travers les mailles du filet nazi et, s'il ne perdent pas leur vie, leur enfance se retrouve tout de même sacrifiée et leur esprit marqué à jamais.

Visuellement, j'aime beaucoup le travail de Vincent Bailly et en particulier cette mise en couleur à l'aquarelle qui apporte beaucoup de douceur à cette page sombre de l'Histoire. le graphisme de Vincent Bailly restitue parfaitement l'atmosphère de cette France occupée et accompagne avec brio le ton très juste du récit. le comparse de Kris sur Coupures irlandaises parvient également à insuffler beaucoup d'expressivité aux visages et intègre plusieurs scènes muettes qui viennent souligner la tension ambiante avec maestria.

Un très bon diptyque… en attendant que les deux auteurs s'attaquent au reste de l'oeuvre de Joseph Joffo en adaptant « Baby-Foot » et « Agates et Calots ».
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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