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Commentaires sur la vie tome 2 sur 3

Nicole Tisserand (Traducteur)
EAN : 9782290010778
377 pages
J'ai lu (30/03/2009)
4.46/5   13 notes
Résumé :
Krishnamurti est une des plus authentiques figures spirituelles du monde d'aujourd'hui.
Les très nombreux lecteurs qui connaissent délà le premier tome de Commentaires sur la vie ne manqueront pas ce deuxième tome, longuement mûri et très substantiel.
Cette série comporte trois tomes.
Que lire après Commentaires sur la vie, tome 2Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
A lire, les commentaires sur la vie (3 tomes) sont parmis les rares livres écrit par Krishnamurti lui-même. La plupart de ces livres étant en général des retranscriptions de conférences ou de dialogues.
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Une série de trois tomes dont l'écriture et le message de Krishnamurti demeure agréable et ses raisonnements toujours aussi justes et concrets. Il y a une belle quête d'authenticité dans ce qu'il dit, contrairement à ce que certains peuvent dire, il faut être très attentif à ce qui y est écrit.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Un matin, je me suis réveillé de bonne heure, la ville dormait encore, ses rumeurs n’avaient pas encore débuté. J’ai senti qu’il fallait que je sorte, et je m’habillai rapidement et sortis dans la rue. Le laitier n’avait pas même encore commencé sa tournée. C’était le début du printemps, le ciel était bleu pâle. J’avais l’impression qu’il fallait que j’aille dans le jardin public, à quelques centaines de mètres de là. Dès que je quittai le seuil de ma porte, j’eus une étrange impression de légèreté, comme si je marchais sur l’air. L’immeuble d’en face, une monotone série d’appartements, avait perdu toute sa laideur, les briques qui le composaient semblaient vivantes et gaies. Et chaque objet qu’ordinairement je n’aurais pas remarqué semblait soudain extraordinaire et très curieusement, tout semblait faire partie de moi. Rien n’était loin de moi; en fait le « Moi » n’existait pas en tant qu’observateur, que celui qui perçoit, si vous voyez ce que je veux dire. Il n’y avait pas de « Moi » distinct de cet arbre, ou de ce papier dans le caniveau, ou des oiseaux qui s’interpelaient. C’était un état de conscience que je n’avais encore jamais connu.

Tandis que je me rendais dans ce parc, reprit-il, je vis une boutique de fleuriste. J’étais passé devant des centaines de fois, jetant à chaque fois un bref coup d’œil aux fleurs. Mais ce matin-là, je me suis arrêté. La vitrine était givrée à cause de la chaleur et de l’humidité qui venaient de l’intérieur, mais cela ne m’empêcha pas de regarder les différentes sortes de fleurs. Et alors que je les regardais, je me mis à sourire et à rire avec une joie que je n’avais encore jamais ressentie. Ces fleurs me parlaient, et je leur parlais aussi. J’étais parmi elles, et elles faisaient partie de moi. En disant cela, je peux vous donner l’impression que j’étais en pleine crise d’hystérie et que je n’avais plus ma tête à moi. Mais il n’en était rien. Je m’étais habillé très soigneusement, en ayant conscience de mettre du linge propre, de regarder ma montre, de lire le nom des boutiques, y compris celui de mon propre tailleur, et de déchiffrer le titre des livres dans les vitrines des librairies. Tout était vivant et j’avais avec toutes choses une relation d’amour. J’étais le parfum de ces fleurs, c’est-à-dire qu’il n’y avait pas de « moi » pour les sentir, vous comprenez ? Il n’y avait pas de séparation entre elles et moi. Cette boutique de fleurs était incroyablement remplie de vie et de couleurs, et toute cette beauté devait être saisissante car le temps et sa mémoire avaient cessé. J’ai dû rester là plus de vingt minutes, mais je vous assure que je n’avais pas la notion du temps. Je ne pouvais pas m’arracher à ces fleurs. Le monde de la lutte, de la douleur et de la souffrance était là tout en n’étant pas là. Car voyez-vous, dans cet état-là les mots n’ont aucun sens. Les mots décrivent, séparent, comparent, mais dans l’état où j’étais les mots ne pouvaient pas être. Ce n’était pas le « je » qui faisait l’expérience car il n’existait rien d’autre que cet état, cette expérience. Le temps s’était arrêté, il n’y avait plus ni passé ni futur, ni présent. Il n’y avait plus que - les mots sont incapables de décrire cela, tant pis, cela ne fait rien. Il y avait une Présence - non, ce n’est pas le mot qui convient. C’était comme si la terre, avec tout ce qui la constituait intérieurement et extérieurement, passait soudain par un stade de bénédiction et que moi, en me rendant au jardin, j’en fasse partie. Et comme je m’approchais de ce jardin, je fus totalement émerveillé par la beauté de ces arbres familiers. Du jaune pâle au vert presque noir, les feuilles dansaient de vie. Chacune m’apparaissait séparément, et chacune renfermait toute la richesse du monde. J’avais conscience que mon cœur battait très vite. Ma condition cardiaque est excellente, mais je pouvais à peine respirer en entrant dans le jardin et je crus que j’allais m’évanouir. Je m’assis sur un banc et je me mis à pleurer. Le silence était difficilement supportable, mais ce silence purifiait toutes choses de la douleur et de la souffrance. Alors que je m’engageais plus profondément dans le jardin, j’eus l’impression d’entendre de la musique. Je fus surpris, étant donné qu’il n’y avait pas de maisons à proximité et que personne ne viendrait avec un transistor si tôt le matin. La musique faisait partie du tout. Toute la bonté, toute la compassion étaient dans ce jardin public, et Dieu y était aussi.
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Sans l'innocence, il est impossible d'être heureux. Le plaisir des sensations n'est pas le plaisir de l'innocence. L'innocence est libération du fardeau de l'expérience. C'est le souvenir de l'expérience qui corrompt, et non l'expérience elle-même. Le savoir, le fardeau du passé, constitue la corruption. Le pouvoir d'accumuler, l'effort pour devenir détruisent l'innocence, et sans l'innocence, peut-il y avoir la sagesse ? Celui qui est seulement curieux ne connaîtra jamais la sagesse ; il trouvera, mais ce qu'il trouvera ne sera pas la vérité. Le méfiant ne connaîtra jamais le bonheur, car la méfiance est une forme d'anxiété qui concerne l'être propre, et la peur engendre la corruption. L'intrépidité n'est pas le courage mais la liberté par rapport à l'accumulation.
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La nature de l'esprit est d'absorber, d'acquérir, n'est-ce pas ? Ou plutôt, le modèle qu'il s'est établi répond à des notions d'accumulation, et c'est présentement dans cette activité que l'esprit aménage sa propre lassitude, son ennui. L'intérêt, la curiosité, sont le début de l'acquisition qui devient vite de l'ennui. Et le besoin d'être libéré de l'ennui exprime une autre forme de possession. Et l'esprit passe ainsi de l'ennui à l'intérêt pour revenir à l'ennui, jusqu'à ce qu'il ressente une profonde lassitude. Et ce sont ces vagues successives d'intérêt et de lassitude que l'on nomme l'existence.
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- Il est impossible de vivre isolé ; ainsi la vie est relation, et les contacts sont action.
La totalité de votre être peut-elle être silencieuse ?


Le silence doit-il être cultivé, doit-on l’alimenter et le renforcer soigneusement ?

Et qui est celui qui le cultive ?

Diffère-t-il de la totalité de votre être ?

Y a-t-il silence, l’esprit est-il immobile, lorsqu’un désir domine tous les autres, ou bien lorsqu’il établit des résistances contre eux ?

Peut-on parler de silence lorsque l’esprit est discipliné, modelé, contrôlé ? Tout cela n’implique-t-il pas un censeur, un soi-disant esprit supérieur qui contrôle, juge et choisit ?

Et une telle entité existe-t-elle ?

Dans l’affirmative, n’est-elle pas le produit de la pensée ?

La pensée se subdivise en éléments élevés et bas, éléments de permanence et de non-permanence, et ces divisions sont toujours le produit du passé, de la tradition, du temps. C’est grâce à ces divisions que l’esprit est en sécurité. La pensée et le désir recherchent maintenant la sécurité dans le silence et voudraient trouver une méthode ou un système qui permettent de l’obtenir. Au lieu des satisfactions matérielles, la pensée veut découvrir le plaisir du silence, et cela suscite le conflit entre ce qui est et ce qui devrait être. Le silence est incompatible avec le conflit, la répression, la résistance.

— Ne doit-on pas rechercher le silence ?

Le silence ne sera pas tant qu’on le recherchera. Le silence de l’esprit immobile ne naît qu’à partir du moment où le chercheur et le désir n’existent plus. Sans chercher à y répondre, posez-vous cette question : la totalité de votre être peut-elle être silencieuse ? La totalité de votre esprit, le conscient et le subconscient, peut-elle être immobile ?
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Vous et moi avons intrinsèquement la capacité d’être heureux, d’être créatif, d’être en contact avec quelque chose qui est au-delà des griffes du temps. Le bonheur créatif n’est pas un cadeau réservé à quelques-uns, mais pourquoi la majorité des gens ne connaît-elle pas ce bonheur ? Pourquoi certains gardent-ils le contact avec ce qui est profond en dépit des circonstances et des accidents, alors que d’autres sont au contraire détruits par eux ? Pourquoi certains ont-ils du ressort et sont-ils malléables, alors que d’autres restent inflexibles et sont pourtant détruits ? En dépit du savoir, certains laissent ouverte la porte qui débouche sur ce que nulle personne et nul livre ne peut offrir, alors que d’autres se laissent étouffer par la technique et l’autorité.
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Vidéo de Jiddu Krishnamurti
Extrait du livre audio « Un esprit calme et silencieux » de Jiddu Krishnamurti, traduit par Colette Joyeux, lu par Jean-Philippe Renaud. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/un-esprit-calme-et-silencieux-9791035413361/
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