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Citations sur Opération Fritham (26)

D'ici peu, d'anciens amis deviendraient des ennemis, et les ennemis entre eux ne se considèreraient plus comme des êtres humains. Dans les deux camps, les soldats auraient oublié pourquoi ils se battaient. Personne ne sortirait gagnant de ce conflit qui semblait n'avoir qu'un seul but : se maintenir en vie jusqu'au lendemain.
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« Mon Dieu, comme c’est beau ! « Sebastian Rose pressa son visage contre la fenêtre. Sous leurs pieds, la cime des montagnes et les glaciers s’égrenaient comme un collier de perles brillant dans le soleil de minuit.
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Pendant quelques minutes encore, le pasteur contempla l’icône avec une douce tendresse. La lumière dansait sur les couleurs. Les yeux de l’archange saint Michel étaient posés sur lui. Puis il inspira profondément et se retourna vers ses assassins avec un sourire paisible, comme un reflet de la peinture sur son visage.
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Ce n’était pas la première fois que le pasteur rencontrait des déserteurs ayant passé la frontière. Ces deux-là portant des uniformes allemands, il commença à leur parler dans cette langue, mais il fut interrompu en norvégien.
« Nous avons perdu notre compagnie », déclara sèchement le plus âgé.
Le pasteur savait que les Norvégiens volontaires dans l’armée allemande se trouvaient beaucoup plus au sud sur le front de l’Est. Faire mine de croire à leur mensonge ne lui paraissait pas judicieux. Ça ne les apaiserait pas. La vérité était déjà bien assez terrible.
« Vous avez fui ? demanda-t-il sans cacher sa compassion. Oh, je ne peux pas vous blâmer ! On ne devrait pas obliger un être humain quel qu’il soit à subir de telles atrocités. »
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Un jour, ils se sentirent suffisamment revigorés pour tenter de poursuivre leur chemin. Entre-temps, l’hiver avait enseveli la végétation de la toundra sous la neige et les congères. Ils restèrent sur les sentiers et les chemins de terre, aux abords des prairies sauvages, dans les petits bois, et évitèrent les routes. La nuit, ils se confectionnaient tant bien que mal un abri avec des branchages, mais le gel saisissait leurs corps maigres et ils dormaient peu ; leur sommeil s’apparentait davantage à une torpeur hantée de pensées amères.
Un soir, ils aperçurent à l’horizon une longue colonne d’hommes grands comme des fourmis. Leur sang se figea : il s’agissait de troupes russes. Elles se dirigeaient vers le sud, c’est pourquoi Ottar décida de partir vers le nord-ouest, même si cela impliquait de s’enfoncer dans un froid encore plus intense.
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Après que les Russes eurent quitté les véhicules, Ottar resta un long moment sans bouger. Sentant le froid qui montait du sol l’engourdir peu à peu, il finit par se mettre à quatre pattes. Personne ne tira, il n’y avait aucun Russe à proximité. Ni son frère, ni aucun autre des prisonniers ne remua. Il traîna autant qu’il porta un Nils inconscient, sans penser à la direction dans laquelle il partait, sans même essayer de se cacher. Puis il trébucha sur des petits buissons. Il s’effondra et s’endormit sur place.
Un soleil pâle à travers la brume légère les réveilla. Mais s’ils n’avaient pas découvert une cabane abandonnée, trouvé les restes d’un repas, s’ils n’avaient pas pu allumer un feu dans l’âtre rudimentaire au centre de la pièce et eu la chance que le temps subitement se radoucisse, ils n’auraient plus été que deux cadavres gelés sur la toundra.
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Une erreur avait dû se produire, on les avait probablement confondus avec des soldats finlandais, car tout à coup certains d’entre eux furent faits prisonniers par l’armée russe. Ils pensèrent que le malentendu serait vite dissipé, quand on comprendrait qu’ils étaient norvégiens, mais on les mit avec des soldats de plusieurs autres pays – des Tchèques, des Polonais, des Finlandais et un Anglais. Leurs uniformes allemands et toutes leurs explications n’avaient rien changé. Les officiers russes, constamment ivres, tuaient de temps en temps un prisonnier pour qu’on leur fiche la paix.
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On les envoya en Pologne. Ils passèrent un temps infini dans les transports entre chaque étape, sans combattre. Les armes et le matériel étaient lourds et difficiles à manier, la nourriture mauvaise et les soldats allemands méprisants envers les Norvégiens et les autres étrangers.
Puis le déplacement vers le nord, vers la frontière russe, vers ce qui, des mois plus tard, deviendrait une partie du front de l’Est. Avec l’hiver, un froid et un désespoir tels que les deux frères n’en avaient encore jamais connu s’abattirent sur eux. Nils commença alors à parler de s’échapper, de regagner la Norvège d’une façon ou d’une autre. Une fois le camp monté, il restait souvent sur son lit à pleurer. Seuls ses cheveux blonds sales et ternes dépassaient du mauvais sac de couchage en coton matelassé. Son regard s’était éteint.
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Au départ, tout se déroula comme on le leur avait annoncé. Le voyage jusqu’à Oslo, la rencontre avec les autres engagés volontaires, la cérémonie dans l’hippodrome à laquelle assista Heinrich Himmler en personne, le Ministre-Président et d’autres personnalités du Nasjonal Samling1. La suite du voyage jusqu’à la caserne de Graz, en Autriche, eut lieu dans une telle liesse que les deux frères parvinrent à peine à manger ou dormir. Ils vécurent ensuite le camp d’entraînement, l’esprit de camaraderie, la discipline et tous ces beaux mots.
Les déceptions, toutefois, n’avaient pas tardé. Ils avaient cru que les soldats norvégiens seraient regroupés dans l’un des trois régiments de la division Wiking, celui baptisé Nordland, mais ils en furent séparés et mélangés à des Finlandais, des gars d’Europe de l’Est et tout un ramassis de gens de différentes nationalités.
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« Faut-il vraiment que tu emmènes Nils ? » avait-elle demandé d’une voix suppliante. « Il n’a que dix-sept ans. » C’était toujours pareil. Le pauvre Nils, le chouchou de leur mère. Comme s’il ne pouvait jamais rien faire de mal, comme si rien n’était jamais de sa faute. Ottar, cependant, aimait son frère, de deux ans son cadet. S’engager sans lui ne le tentait pas vraiment. Et ce dernier se laissa facilement convaincre de l’accompagner dans cette grande aventure. Partout où allait Ottar, il le suivait.
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