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EAN : 9782213686004
448 pages
Fayard (04/02/2015)
2.62/5   4 notes
Résumé :
Avez-vous perçu ce silence absolu qui résonne sur terre juste avant la tombée de la nuit ? Seule une oreille tendue vers le rayonnement profond des êtres peut le capter, échappant aux bruits parasites. Ce qu’on appelle « un couple », au sens inaccessible du terme, se forme lorsque deux personnes entendent ce rayonnement en chacune d’elles, réciproquement et dans le monde alentour. Personne d’autre ne peut s’y immiscer. Nous sommes bien devenus une sorte de couple, m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Deux personnages historiques opposés : Claude-Siméon Passemant, ingénieur, inventeur de l'horloge magnifique offerte à Louis XV, et Émilie du Châtelet, traductrice de Newton et Leibniz. Lui est froid, admire la science mais connaît ses limites, voue sa vie au Temps. Elle est bouillonnante, ajoute le feu au temps, est capable de la plus haute science et de philosophie.
Si elle est bien connue (c'est la faute à Voltaire*), lui n'a laissé que des traces infimes dans l'histoire. Julia Kristeva le prend pour prétexte pour une divagation historico-amoureuse, qui semble bien opposer le temps au bonheur amoureux. La narratrice, double de l'autrice (en plus jeune???), laisse errer sa plume sans cohérence apparente, entre l'amour sensuel pour un astrophysicien dont les conceptions du temps ne m'ont pas parues tellement typiques de la physique moderne, et un récit historique : reconstitution de la Régence** et idéalisation du règne de Louis XV. Louis XV roi jouisseur ? Pas essentiellement, pense la narratrice, il était secrètement amoureux de science et de technique.

Plus de 400 pages de verbe qui semble peu contrôlé, avec, surtout au début, des phrases dont la poésie pourrait bien cacher une absence totale de sens. Mais Julia Kristeva est un esprit infiniment supérieur à moi, et je peux avoir raté la construction comme le sens de l'ensemble et de certains aphorismes.
Pourtant, ce fut une lecture intéressante, quoique par moments un peu fatigante. Ça m'a plus amusé que dérangé de voir l'autrice faire intervenir des personnages de ses autres romans, attribués à sa narratrice passionnée, pour mieux s'identifier à elle.

Voilà, c'était un début de chronique, rédigé à la moitié du livre, à peine modifié depuis. J'ai pensé à interrompre ma lecture, parce que la divagation semblait aléatoire, et donc lassante. J'ai poursuivi par fierté : je n'aime pas renoncer, et c'était une chance unique de lire enfin un Kristeva, ses ouvrages théoriques étant hors de ma portée. Eh bien, la suite est identique : deux vagues débuts d'enquête policière molle et invraisemblable, beaucoup de détails historiques dont on ne saura jamais s'ils sont inventés ou avérés, des réflexions gentillettes sur la beauté du jardin du Luxembourg et la méchanceté du grand capital, quelques erreurs scientifiques (l'univers en expansion à plusieurs milliers de fois la vitesse de la lumière!), une grande histoire d'amour et de plaisir à laquelle je ne croyais pas, etc. le tout mélangé sans liant, avec de belles phrases mais pas plus cohérent ni signifiant que la plupart de tentatives d'écriture automatique par des écrivains talentueux (j'exagère, mais pas tant que ça).

Je vous laisse conclure : je n'ai rien compris et vous vous jetez sur ce probable chef-d'oeuvre, ou bien il y a des priorités plus grandes dans votre PAL.

*Je viens de voir Les Misérables, version Fescourt(1925), avec musique improvisée par JF Zygel, une merveille !
**Qui m'a rappelé avec bonheur Que la fête commence de B Tavernier
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Dans un très subtil jeu de miroirs où se répondent une histoire personnelle qui n'est pas sans rappeler sa biographie et les aventures d'un horloger à Versailles sous Louis XV, Kristeva nous livre ici un roman d'une facture simple et attachante. C'est évidemment, au travers de ces différents récits, du temps qu'il s'agit, de sa perception, sa mesure, son empreinte sur la vie des hommes et sa permanence dans l'infini du cosmos.
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Le temps peut-il se mesurer ? Est-il infini ? A t-il un commencement ?

Au temps de Louis XV à Versailles, Claude-Siméon Passemant met au point une horloge astronomique, qui non seulement montre le mouvement des planètes du système solaire mais indique à la précision de la tierce de seconde le moment précis où nous nous trouvons et ce jusqu'au 31 décembre 9999 !

Exploit scientifique et technique s'il en est.

Partant de là, l'auteur brode, multipliant les facettes, sur les différents aspects du temps, de sa mesure, de son environnement cosmique et de sa représentation chez l'homme.

A l'opposé du temps, apparemment, il y a l'amour. L'amour entre Nivi, la narratrice et Théo dit Astro.

Malheureusement le récit est peu fluide. On n'est pas dans un roman historique, même si les passages concernant le Versailles du temps de la Régence et de louis XV sont intéressants, on n'est pas non plus dans la réflexion pure. La narration est assez déroutante, on s'accroche comme on peut aux minces prises que l'on trouve sur le chemin, entre astronomie et psychanalyse.

Le propos général n'est certes pas inintéressant et la culture est là pour l'orner. On croise Voltaire Liebniz, Emilie du Chatelêt, Einstein et bien d'autres ...

Une lecture difficile qu'il faudra apprécier avec le temps. Certainement.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le temps ne s'éclipse pas, il se cumule et se maintient. Maintenant n'est pas ce hors-temps de l'inconscient, selon Freud, dans lequel, comme en rêve, la suite de événements ne refait pas l'histoire ni ne prédit l'avenir, mais révèle le désir qui veille. Il n'est pas non plus ce temps de la déprime qui, à force de désir gelé, ne passe pas, et où la parole s'étiole en silence, le corps se noie en larmes, la vie s'annule en suicide.
Page 87
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Comme Émilie [du Châtelet] le confiait à Voltaire, il est primordial de se convaincre que le bonheur n'est pas impossible en cette vie. Comment ? Mais par l'amour, mon brave ! Ne me dites pas que vous ne le connaissez pas !
Page 222
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Je ne me perds jamais dans les rues de Paris, je m'y dilate, leur labyrinthe hors temps est l'organe par lequel je jouis de mon exil.
Page 65
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« Je rêve, donc je suis » : c’est la devise de mon Stan qui sait déjouer l’émotion. En ce jour, je la fais mienne. Puisque Marianne veut jouer sa partition dans l’actualité, moi je m’abandonne aux rues de Paris ; la lumière du jour commence à baisser, les silhouettes des passants s’allongent, mais la nuit est loin et je rôde dans le temps retrouvé.
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J’ai failli succomber, vers l’âge de quatorze ans, à l’une de ces maladies orphelines qui vous emportent le sang et l’esprit, et vous emmurent dans un silence sans remède. Rien, alors, sinon un étrange désir d’au-delà, ne semblait pouvoir m’apaiser. Ma mère, qui me promettait un avenir solaire dans le Barreau, essaya sagement de me désennuyer avec des livres d’histoire ou de divertissement. Je n’eus d’attrait que pour l’ouvrage de Bion, L’Usage des globes célestes et terrestres. Extase sans mots, je quittais mon corps impotent, goûtais l’extériorité de Dieu et l’embrassais dans les fugues de mon cerveau en fièvre. Mais, puisque je n’avais de volonté que celle de ma mère, mon plaisir s’affligeait en lui-même, l’amertume se peignait sur mon visage et l’on me croyait mélancolique alors que j’étais sauvé, j’étais ailleurs.
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Videos de Julia Kristeva (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julia Kristeva
#JournéeDeLaPhilo2020 #Philosophie #LesRencontresPhilosophiquesdeMonaco #Philomonaco
Philosopher ensemble !
#Trailer de présentation des Rencontres Philosophiques de Monaco
Avec la participation de: Alain Fleischer, Anastasia Colosimo, Anne Dufourmantelle, Avital Ronell, Barbara Cassin, Bernard Harcourt, Bernard Stiegler, Boris Cyrulnik, Bruno Karsenti, Camille Riquier, Catherine Chalier, Catherine Millet, Charlotte Casiraghi, Christian Godin, Claire Chazal, Claire Marin, Claude Hagège, Cynthia Fleury , Davide Cerrato, Denis Kambouchner, Dominique Bourg, Donatien Grau, Edwige Chirouter, Elisabeth Quin, Emanuele Coccia, Éric Fiat, Étienne Bimbenet, Fabienne Brugère, François Dosse, Frédéric Gros, Frédéric Worms, Gary Gillet, Geneviève Delaisi de Parseval, Geneviève Fraisse, Georges Didi-Huberman, Georges Vigarello, Géraldine Muhlmann, Gérard Bensussan, Hakima Aït El Cadi, Jean-Luc Marion, Jean-Pierre Ganascia, Joseph Cohen , Judith Revel, Julia Kristeva, Laura Hugo, Laurence Devillairs, Laurent Joffrin, Luc Dardenne, Marc Crépon, Marie Garrau, Marie-Aude Baronian, Mark Alizart, Markus Gabriel, Marlène Zarader, Martine Brousse, Corine Pelluchon, Maurizio Ferraris, Mazarine Pingeot, Michael Foessel, Miguel de Beistegui, Monique Canto-Sperber, Nicolas Grimaldi, Olivier Mongin, Paul Audi, Perrine Simon-Nahum, Peter Szendy, Philippe Grosos, Pierre Guenancia, Pierre Macherey, Raphael Zagury-Orly, Renaud
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