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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Témoignage autobiographique concis (55 pages)."Le défi d'une analphabète", résume Agota Kristof. Ou comment les mots constituent pour l'exilée un obstacle, puis un refuge, le moyen de recouvrer une identité.
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Un beau texte et un précieux et rare témoignage. Peut-être juste trop court, malgré la densité du style, comme s'il y avait encore plus à oublier qu'à se souvenir dans l'importance définitive de cette période de vie.
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Voici un texte fabuleux, fort dans ses mots, dans ses formulations, dans le témoignage délivré. Ce petit récit autobiographique est un concentré d'émotions troublant et touchant. Il fait étrangement écho à l'actualité d'aujourd'hui.
Je ne suis pas contre les textes courts mais là c'est vraiment trop court, dénué complétement de détails et de développement. J'aurai voulu en savoir davantage sur son enfance, sur ce qui a amené son père en prison, ce que sont devenus sa mère et ses frères, etc etc...
Je suis restée sur ma faim et sur cette fin...
Très beau texte, extrêmement intéressant, mais beaucoup trop réduit par la narratrice.
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Dans ce tout petit livre, Agota Kristof évoque des moments très intimes de sa vie, ceux où elle a dû changer ce qui est le plus profondément enfoui en nous : la langue.

Ce récit s'intitule « L'analphabète » parce qu'elle s'est considérée comme telle quand elle est arrivée en Suisse après s'être enfuie de Hongrie en 1956 pour des raisons politiques. Elle a appris assez vite à parler français mais a dû prendre des cours pour le lire et l'écrire car elle était « analphabète » disait-elle !

De brèves évocations des langues ennemies qu'ont été pour elle le russe et l'allemand (la Hongrie avait été occupée par l'Allemagne pendant la guerre, puis par la Russie) montre les difficultés qu'elle a eues à apprivoiser une nouvelle langue, difficultés bien surmontées puisque c'est en français qu'elle est devenue écrivain avec, notamment, la célèbre trilogie » le grand cahier ».

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Ce très court récit autobiographique, comme l'auteure le sous-titre elle-même, est l'histoire condensée, en quelques souvenirs et événements marquants, de la vie d'Agota Kristof.

Des images d'une enfance heureuse en Hongrie à la difficile arrivée en Suisse jusqu'à l'appropriation de la langue française et à sa nouvelle vie d'écrivain, Agota nous livre un récit sans fioritures, dans une langue maîtrisée mais presque dénuée d'émotion. Mais cette histoire est néanmoins bouleversante, on y ressent les sentiments de l'auteure, les regrets, les petites victoires et surtout son grand malheur, l'exil qu'elle vit si difficilement.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui pousse à la réflexion, tellement actuelle, sur les souhaits, les désirs, les refoulements et la vie de toutes ces personnes poussées sur les routes par les conflits, qu'avec nos yeux d'occidentaux on ne peut voir que gagnants en arrivant en Europe, alors qu'eux ont le sentiment d'avoir tout perdu…

Je n'avais rien lu de cette écrivaine jusqu'à présent, mais j'ai maintenant très envie de découvrir son univers.
Lien : https://mesmotsmeslivres.wor..
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« L'analphabète » de la Hongroise Ágota Kristóf, qui écrit directement en français sa courte biographie (2021, Editions Zoe, 78 p.). Née en 1935 à Csikvánd en Hongrie, elle fuit son pays par la forêt en 1956, avec sa fille, âgée de 4 mois, et son mari. Elle aboutit en Autriche, puis en Suisse à Neuchâtel
Une courte nouvelle en forme d'autobiographie. « Je lis. C'est comme une maladie ». je lis tout ce qui tombe sous la main, sous les yeux : journaux, livres d'école, affiches ; bouts de papier trouvés dans la rue, recettes de cuisine, livres d'enfants. Tout ce qui est imprimé ». Cela se passe quand « j'ai quatre ans ». « L'envie d'écrire viendra plus tard, quand le fil d'argent de l'enfance sera cassé, quand viendront les mauvais jours et arriveront les années dont je dirai : « Je ne les aime pas » ».
Elle naît et grandit en Hongrie, fille d'un instituteur et d'une enseignante en arts ménagers. Après des études à Köszeg, à proximité de la frontière autrichienne et de la ville de Lockenhaus. C'est une ville où a lieu est un festival annuel de musique de chambre (Internationales Kammermusikfest Lockenhaus), fondé par le violoniste Gidon Kremer. Pendant deux semaines, se produisent des jeunes musiciens et compositeurs, avec un programme orienté vers la musique contemporaine.
A partir de 1944, la famille s'installe à Szombathely, où Agota passe un bac scientifique. Après la mort de Staline en 1953, et la répression par l'armée soviétique de la révolte de 1956, elle s'enfuit avec sa fille et son mari. le père devenu professeur de maths-physique, sera arrêté. Elle reste mystérieuse sur l'épisode, mentionné dans l'Analphabète : «Père est en prison et nous n'avons aucune nouvelle de lui depuis des années ». Elle commence à écrire, notamment sa trilogie, qui comprend son premier roman, « le Grand Cahier » (1986), puis « La Preuve » (1988) et « le Troisième Mensonge » (1992. le tout est publié sous le titre de « La Trilogie des Jumeaux » (2011, Seuil Opus, 1040 p.).
Pour apprendre le français, elle s'impose de petits exercices d'imagination qui formeront « le défi d'une analphabète ». Elle livre aussi cette définition « C'est en devenant rien du tout qu'on peut devenir écrivain ». Ecrits vains, ce serait également une excellente définition pour d'autres plumitifs.

Quant à la genèse de cet opuscule. « Ces textes ont été écrits pour une revue de Suisse alémanique. Chaque mois, je devais donner une grande page, deux feuillets et demi, qui étaient ensuite traduits en allemand. Je devais trouver quelque chose à écrire et c'est ça qui me passait par la tête ». Mais elle avoue « Ces petits textes me retardaient beaucoup dans l'écriture de mon roman. C'était pour moi une contrainte très lourde d'avoir à remettre un texte par mois ! ». Puis, elle s'arrête d'écrire.
« Je ne sais ni lire, ni écrire. Je suis une analphabète », avoue t'elle. Que dire et penser d'autres écrivaillons qui sont dans le même cas, mais qui produisent d'épais objets en papier, que certains libraires revendent fort cher, avec une prétention d'en faire des objets de culture.
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