AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Daniel Bismuth (Traducteur)
EAN : 9782283022764
476 pages
Buchet-Chastel (16/05/2007)
4.02/5   31 notes
Résumé :
Au moment où, guerre en Irak oblige, l'armée américaine a fort besoin de jeunes recrues, Odell Deefus, grand benêt de vingt et un ans, voit là sa chance de tracer son chemin dans le monde... Hélas, sa vieille Chevy rend l'âme à quelques kilomètres du bureau de recrutement des marines de Callisto, dans le Kansas, devant le pavillon de Dean Lowry, petit trafiquant de drogue récemment converti à l'islam. Pour Odell, c'est la fin d'une carrière militaire et le début des... >Voir plus
Que lire après CallistoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un roman écrit à la première personne. On suit le point de vue du héros, Odell Deefus, jeune homme naïf qui se trouve entraîné malgré lui dans quiproquos et complots.
Une étrange image de l'Amérique, vue par les yeux d'Odell Deefus, où se mêlent petits trafiquants, FBI, télévangélistes et police locale. Lu d'une traite, avec grand plaisir.
Commenter  J’apprécie          231
En 1994 sortait sur les écrans un film particulièrement niais suggérant que, sur cette merveilleuse terre des Etats Unis d'Amérique, pourvu qu'on ait bon cœur et qu'on respecte les valeurs sacrées de l'oncle Sam, être intellectuellement déficient n'est pas un obstacle pour accéder au bonheur et à la célébrité ; et que d'ailleurs, ceux qui ne se comportent pas bien, le Seigneur les punit (SIDA, etc.). Le rapport avec Callisto ? Eh bien Callisto est le négatif de Forest Gump ; le premier est un chef d’œuvre de dissidence là ou le second n'est qu'un gros navet de propagande (ceux qui se sont laissés séduire au moment de sa sortie peuvent toujours tenter de revisionner la chose). Mais on pardonnera à l'éditeur sa timide tentative de surfer sur le succès du film dans la 4e de couverture.

Voici donc Odell Deefus, un grand et jeune gaillard un peu lent de la cafetière, qui tombe en panne au fin fond du Kansas devant une ferme plus ou moins habitée par un pauvre type qui a tous les défauts de la terre (aux yeux de l'homo americanus) : dealer, pédé et vaguement tenté par la religion musulmane, peut-être rien que pour faire enrager sa tante bigote et brise nouilles. Le décès accidentel de ce jeune paumé va précipiter Odell dans un maelstrom alimenté sans faiblir par la paranoïa aiguë de l'administration étasunienne envers les musulmans, les terroristes, bref, tout ce qui menace les vies innocentes des petits enfants du pays de Dieu et de l'axe du Bien.

On sourit, on rit, puis alors, vers la fin, plus du tout. Les voies d'Odell le simplet, manipulé (beaucoup) et manipulateur (si peu), sont de moins en moins carrossables. Des flics corrompus, une gardienne de prison dealeuse, une bande d'évangélistes charismatiques prêts à tout pour pousser à la présidence un sénateur fascisant plus vrai que nature, un FBI qui ne se pose pas trop de questions, un drôle d'agent gouvernemental aussi jovial qu'invisible... les écueils se resserrent autour d'Odell ; il est alors déporté inconito dans une étrange base militaire sous des latitudes caniculaires où on lui donne dès son arrivée une combinaison orange, où on lui signifie très vite qu'en qualité de terroriste et d'ennemi du bien, il a perdu tout droit à être traité comme une personne humaine : il devient alors, entre les mains des bienfaiteurs de l'humanité en treillis, une chose innommable qu'il est bon d'humilier, de souiller, de rouer de coups la tête dans un sac, de torturer de mille autres façons. Rassurez-vous, Odell va s'en sortir.

Difficile de se convaincre que l'auteur de cette remarquable satire risque réellement sa peau ; on peut néanmoins comprendre ses réticences à apparaître sous son vrai nom s'il veut conserver une certaine tranquillité pour lui et sa famille. Les Etats Unis de W. Bush sont passés au lance-flamme avec pertinence, lucidité et astuce : tout est énorme mais malheureusement très crédible, si l'on se réfère à un certain nombre de récents scandales que l'administration Bush n'a pas su contenir. Au delà de son message d'alerte, le roman est un divertissement remarquable, captivant de bout en bout, superbement écrit et servi en français dans une traduction impeccable. Prioritaire donc !
Commenter  J’apprécie          40
Callisto est un roman méchamment drôle. Moi qui ne suis habituellement pas bon public, j'ai bien ri !! A croire que je suis particulièrement sensible à l'humour noir...
Torsten Krol met en avant tous les clichés d'une Amérique profonde tombée dans la paranoïa après les attentats du 11 septembre (racisme, religion,surveillance accrue, média, tout y est !) Et quoi de mieux qu'un jeune homme naïf et perdu pour l'incarner ?
Odell est un jeune homme un peu benêt sur les bords qui vit dans un monde de bisounours. Un lecteur précédent le comparait brillamment au personnage principal du film Forest Gump; Pour ma part, j'ai plutôt pensé au "Truman Show". Odell est manipulé à tel point qu'il est le seul à ne pas voir la réalité.
C'est un personnage attachant qui donne une force tout particulière à ce roman.
Je le conseille vivement !
Commenter  J’apprécie          60
Odell Deefus, grand benêt de 23 ans, décide de s'engager dans l'armée, car c'est l'un des seuls emplois qui ne nécessitent pas de diplôme. Pour ce faire, il se rend au bureau de recrutement le plus proche, à Callisto. En arrivant dans la ville, sa voiture tombe en panne, juste devant une maison. Il entre demander de l'aide et rencontrer Dean Lowry, le neveu de la propriétaire, qui l'invite à rester quelques jours, le temps que sa voiture soit réparée. le lendemain, Odell fait la découverte d'un trou grand comme une tombe derrière la maison. Persuadé qu'il s'agit de sa prochaine demeure, il tue Dean…et découvre peu de temps après la tante de ce dernier dans le congélateur. Il alerte la soeur de Dean ainsi que la police et fait passer Dean pour un terroriste. Une chasse à l'homme nationale s'ensuit où Odell n'aura d'autres choix que de cacher la vérité ou de mentir, ce qui amplifiera la haine vouée à Dean et mènera notre héros de catastrophes en catastrophes.

Un roman sur l'Amérique profonde qui critique la politique menée par Georges W. Bush, le patriotisme ancré des Américains et la religion qui influe sur leur vie. On ne peut s'empêcher de penser au livre de Steinbeck « Des souris et des hommes » en accompagnant Odell, plein de bonnes volontés dans ses périgrinations.
Commenter  J’apprécie          00
"Quand l'Amérique, en pleine paranoïa sécuritaire, voit des complots terroriste jusqu'au fin fond du Kansas.
Hilarant, terrifiant... peut-être d'actualité."

Voici en me servant des quelques lignes du résumé mon impression après cette lecture
Je recommande car c'est drôle mais aussi réaliste.
Commenter  J’apprécie          31

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il paraît que les jeunes gens morflent moins le matin après une biture, mais c’est un bobard. Je me suis réveillé avec une hache enfoncée entre les oreilles, et, l’espace d’un instant, je n’ai même plus su où je me trouvais.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : polémiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (87) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1809 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}