Lecture jeune, n°124 - Cet ouvrage universitaire débute en montrant ce qu'apporte le roman historique : la « surprise d'un monde nouveau », un rythme « étourdissant », un « émerveillement » et un « jeu de miroir entre histoire et fiction ». Brigitte Krulik dresse un inventaire des ingrédients propres à ce genre : le choix des périodes historiques, la prolifération des clichés, les héros typiques, et les stéréotypes... Pour étayer son argumentation, elle prend pour exemple les auteurs classiques du roman historique : Walter Scott ou encore Alexande Dumas. Puis, l'auteur analyse l’écriture et le contenu des romans historiques. Ainsi, elle cite Flaubert pour Salammbô et Yourcenar pour ses Mémoires d’Hadrien et montre la difficulté de « donner aux personnages une langue dans laquelle ils n'ont pas pensé ». Elle étudie également le lien qui s’établit entre le roman historique et les conceptions politiques contemporaines aux auteurs. Ces oeuvres ont souvent pour héros le ou les peuples et sont destinées à porter l’élan national et démocratique des lecteurs. L’auteur pointe également un paradoxe : pour être passionnant le roman historique doit associer des héros, des duels, des complots et des crimes passionnels des plus aristocratiques. La tendance actuelle est à la description et au témoignage à l'aide de détails plus ou moins pertinents et les romans se réfèrent plus volontiers à « l'Âge d'Or du Moyen Âge ». L’auteur prend pour exemple La Jeune fille à la perle de Tracy Chevalier et La Chambre des dames de Jeanne Bourin parus respectivement en 2002 et 2005. Les auteurs se veulent fidèles dans la description des costumes et dans l’accumulation de notes érudites et ils revendiquent la vraisemblance de la fiction grâce à un contexte historique aussi juste que possible. Cet essai pertinent permet de s’arrêter sur un genre méprisé car il peut sembler trop académique ou trop désuet. Cependant, les publications jeunesses actuelles témoignent d’un vif intérêt des adolescents pour le roman historique. Cet ouvrage apportera aux prescripteurs les outils nécessaires pour initier le jeune public à ce genre, aussi riche que complexe. Gilberte Mantoux
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Socialiste de la première heure, pionnière du féminisme, femme de lettres et de terrain : Flora Tristan est une figure fascinante du XIXe siècle. Celle qu'on a surnommée "la cousine de Marx et la grand-mère du MLF" méritait bien une biographie après la vague #metoo. C'est ce que propose Brigitte Krulic avec l'ouvrage "Flora Tristan".
Proto-féministe, intersectionnelle avant l'heure, Flora Tristan, nous dit notre invitée, se sent un être à part, "une apôtre", qui concentre sur elle "la plupart des malheurs possibles : elle est femme, pauvre, orpheline, bâtarde, sans instruction". En même temps, "c'est parce qu'elle est l'incarnation de tous les malheurs qui peuvent s'abattre sur une femme qu'elles est prédestinée à donner voix à tous les exclus de ce monde, hommes et femmes indifféremment".
Flora Tristan a ainsi lutté pour l'amélioration des conditions de travail des ouvriers et la reconnaissance de l'égalité homme-femme, insistant notamment sur la notion centrale de consentement dans la vie amoureuse, inspirée par son propre mariage malheureux.
Olivia Gesbert invite à sa table Brigitte Krulic pour nous faire découvrir à quel point les préoccupations de cette "paria" héroïque sont contemporaines des nôtres.
#féminisme #FloraTristan
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