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Critique de Odlag


Odlag
06 novembre 2018
Ce livre me faisait de l'oeil depuis sa sortie, notamment pour sa couverture, que je trouve tout simplement magnifique (du coup, petit coup de coeur pour l'illustratrice Yana Moskaluk, que je ne connaissais pas mais dont je vais à présent suivre le travail).
Avec L'Envolée des Enges, premier tome d'un diptyque, Claire Krust nous conte une histoire plutôt originale.
Il était une fois, un homme nommé Hélias. de son sang naquit trois différentes espèces de créatures, dites les Enfants d'Hélias : les Elbes, les Êtres de l'Eau et les Enges.
L'Histoire débute plus de 2000 après. Les Enges vivent tout en haut d'un immense pilier, à l'écart des autres enfants d'Hélias ainsi que des humains. le jour de l'Envolée, jour où certains Enges sont sur le point de devenir adultes et donc d'obtenir leurs "ailes" pour rejoindre les autres adultes dans le ciel, le Pilier est attaqué par les humains. Céléno, jeune Enge considérée comme une paria, assiste au massacre, avant de se faire attaquer à son tour et de chuter du Pilier. Sujin, Être de l'Eau, assiste à la chute de l'Enge et décide de lui porter secours. Ensemble les deux Enfants d'Hélias vont tenter de libérer les Enges capturés par les humains tout en essayant de comprendre les raisons de cette attaque et de cette haine que les hommes semblent éprouver envers leurs espèces.

Le synopsis est intéressant et, globalement, j'ai bien aimé l'histoire.
On commence par suivre la vie des Enges sur le Pilier, du point de vue de certains personnages tels que le couple Eole/Borée, qui préparent leur Envolée, et Céléno qui assiste aux préparatifs à l'écart de tous. Après l'attaque, nous atterrissons sur la terre ferme et découvrons la vie des hommes à travers les points de vue de Céléno et de Sujin, qui vont tenter de venir en aide aux Enges captifs. Il s'agit là de la première partie de ce premier tome.
La deuxième partie se déroule dix ans après, et nous ne suivons plus vraiment Céléno et Sujin, en tout cas pas au départ et beaucoup moins que précédemment. Nous faisons ainsi la rencontre d'Arhan, jeune servant non-libre (un genre d'esclave, en somme) appartenant à un apothicaire, et qui baigne dans des trafics bien louches dans l'espoir de rembourser sa dette afin de récupérer sa liberté.
Le passage de la première à la seconde partie m'a quelque peu désorientée, je ne m'attendais pas à un bond de dix ans en avant ainsi qu'à un tel changement dans les personnages. En fait, cela m'a particulièrement frustrée, car Céléno et Sujin deviennent des personnages secondaires dont on ne sait plus rien (qu'ont-ils fait pendant dix ans, par exemple ?), alors qu'on commençait tout juste à les connaître. Ainsi, et cela va être le cas pour presque tous les personnages, ils n'ont pas été suffisamment approfondis. J'ai donc eu comme un goût d'inachevé avec cette grande ellipse, d'autant plus que j'ai trouvé que certains éléments de la première partie auraient mérité davantage de précisions et de complexité, car les choses se déroulent trop vite, trop facilement et manquent parfois de profondeur.

Ce que j'ai bien aimé, en revanche, c'est le contraste entre la manière dont les Enges se voient et celles dont les autres les considèrent. Au début, les Enges sont décrits comme des êtres paisibles, au-delà de tout égoïsme, etc. Seuls les parias semblent pleins de défauts, comme Céléno, souvent en proie à la colère. Les humains les voient comme des êtres dangereux, des monstres responsables du Cataclysme qui a séparé leurs terres du reste du monde. Les Elbes et les Êtres de l'Eau, quant à eux, n'apprécient guère le fait que les Enges se croient supérieurs aux autres au point de vivre isolés de tous en haut de leur Pilier.
Ce qui m'a davantage plu, c'est de constater le changement chez certains Enges durant leur captivité. Eux qui sont si prompts à juger les autres, ne valent finalement pas forcément mieux. Notamment Borée, qui en vient à prier pour que les autres souffrent plutôt qu'elle. C'est un personnage qui m'a plutôt intéressée à cause de cette petite graine d'égoïsme qui est en elle, que l'on pouvait deviner au début de l'histoire, et qui pousse et grandit au fil de sa captivité. Dommage qu'on ne la suive pas davantage.

La plume de l'auteur est plutôt agréable dans sa simplicité, aussi le roman se lit-il de manière fluide, ce qui aide pas mal dans l'appréciation de l'histoire. S'il n'y avait pas tous ces défauts qui cassent le rythme et rendent l'histoire incomplète, j'aurais pu plonger dans l'univers des enfants d'Helias sans interruption.
Je suis toutefois curieuse de connaître le fin mot de l'histoire, en espérant que l'auteur parviendra à combler ses lacunes dans le prochain et dernier tome.
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