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Critique de Nastasia-B


Voici encore un classique incontournable de la littérature scientifique de vulgarisation.
Que cherche à nous montrer Thomas S. Kuhn ?
Que ce n'est pas la validité de la théorie nouvelle qui fait son acceptation ou son refus, mais que c'est un phénomène éminemment humain, presque politique, à tout le moins générationnel.
Les pontes en place sont des masses de granit indéplaçables et il faut finalement attendre un renouvellement des générations de chercheurs pour que l'idée nouvelle fasse réellement une percée.
L'auteur s'appuie sur la physique, mais toutes celles et tous ceux qui ont osé pousser un peu leurs études scientifiques dans un quelconque autre domaine savent que c'est évidemment applicable partout. En ce sens, cet ouvrage est à catégoriser essentiellement comme sociologique, j'ajouterais presque " sociologie du chercheur ".
L'exposé, à mon avis efficace et assez intègre, montre que les esprits " encore en formation " sont les plus aptes à ingérer la fondamentale révolution que peut apporter telle ou telle nouvelle idée. Ceux qui se sont construits avec d'autres bases ont un trop long travail de destruction de leurs fondamentaux à effectuer pour pouvoir pleinement adhérer.
Ne pouvant se résoudre à la nouveauté, les grands chercheurs en place (qui ont d'ailleurs dû batailler ferme en leur temps, quand ils étaient de jeunes chercheurs révolutionnaires, pour faire accepter leurs visions) jouent un rôle de tampon, de bloqueur temporaire de la science en marche, rôle qui n'est pas inutile, qui permet aussi de " laisser décanter " l'information nouvelle et toutes ses implications.
On pourrait probablement citer en exemple, parmi une myriade d'autres, la vision révolutionnaire d'Alfred Wegener sur la dérive des continents, rejetée en bloc lors de son émission dans les années 1930, puis acceptée comme évidente en 1968 sans presque aucun élément nouveau.
Dans la science actuelle, sans vouloir chercher à nuire en aucune façon à cet éminent spécialiste, je pense qu'à l'heure actuelle, quelqu'un comme Yves Coppens joue un rôle de frein majeur à l'acceptation de nouvelles visions de l'émergence humaine.
Un livre fort intéressant, qui, je pense, va bien au-delà du seul monde scientifique, mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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