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Jean-Baptiste Flamin (Traducteur)
EAN : 9782358877404
159 pages
La manufacture de livres (04/03/2021)
3.87/5   15 notes
Résumé :
Les légendaires yakuzas, chefs du crime organisé japonais, se structurent autour de trois grandes familles pour orchestrer la vie criminelle au pays du Soleil-Levant.
Parmi les leaders du clan Inagawa-kai, Masatoshi Kumagai fait régner un ordre nouveau. Après une ascension fulgurante, ce Japonais deviendra le plus jeune des chefs yakuzas, ouvrant les activités de son clan aux trafics internationaux, apparaissant à visage découvert dans les médias, abordant s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Premier constat sur ce texte, il n'est pas consacré aux yakuzas en général, mais centré sur le seul personnage de Masatoshi Kumagai, dont l'auteur va retracer la remarquable carrière dans le milieu yakuza. Cet homme a un destin assez exceptionnel, tant parce qu'un documentaire lui avait été consacré, projeté au festival de Cannes en sa présence en 2007, que parce qu'il témoigne dans une série d'entretiens qui a conduit au présent ouvrage. On se doute que c'est un exercice très rare dans les milieux mafieux.

Kumagai a peu connu son père, qui vivait en Bolivie, et sa mère a toujours affiché une sécheresse de coeur incroyable, le laissant voler de ses propres ailes à 17 ans en lui laissant seulement 3 000 yens en poche, et ne le visitant que 5 minutes en prison sans parole réconfortante et même finalement sans prendre de nouvelles après qu'il eût poignardé deux hommes, heureusement pas à mort. Ce séjour derrière les barreaux brisera son ambition de devenir policier, et au contraire le rapprochera du milieu yakuza, où il fera ses gammes. L'auteur montre à travers des exemples précis et détaillés d'affaires auxquelles Kumagai a été, et surtout s'est impliqué pour trancher, comment cet homme est devenu une figure du milieu. Il y est parvenu par son charisme et sa science aigüe des codes comportementaux imposés.

Et est-ce quelque part la vision de Kumagai, ou le sens que l'auteur Tadashi Mukaidani a voulu donner à l'ouvrage, il fait figure de manuel du parfait manager d'entreprise. Sa structuration le montre bien, à travers les titres qu'il donne aux parties de son livre : accepter son destin, aux racines de l'esthétique, les valeurs qui sous-tendent les actions, l'interstice entre public et privé, avoir une âme, savoir ce que l'on vaut. Souvent, très souvent, il tire de l'attitude de Kumagai dans telle ou telle situation des conseils à l'attention des chefs d'équipes. C'est toujours pertinent, mais généralement rabâché dans tous les manuels de management. L'auteur a pris le parti de piocher dans ses entretiens ce qu'il veut démontrer, les citations directes des propos du parrain sont plutôt parcimonieuses. En outre, la progression du propos n'est pas véritablement chronologique, ce qui déboussole quelque peu le lecteur, et l'entame est trop longue, 60 pages pour revenir sur le coup réalisé par le réalisateur français Jean-Pierre Limosin qui réussit à approcher Kumagai, aboutissant à ce film Young Yakuza et à la montée des marches à Cannes, après une préface de Jérôme Pierrat qui le rencontra dès 2001 et plusieurs fois depuis, et qui a publié en 2007 « Enquête au coeur de la mafia japonaise ».

Heureusement, un glossaire des mots japonais utilisés, judicieusement placé au début de l'ouvrage, nous aide à mieux comprendre les valeurs développées au fil des pages, la progression du récit étant assez chaotique et peinant à exposer clairement ce qu'est un yakuza et l'étendue des activités de l'organisation. Au moins nous dit-on que les valeurs chères à Kumagai relèvent du Ninkyôdô, le code d'honneur, comprenant l'esprit d'entraide, de sacrifice, et l'esprit viril (Otokogi). Au gré de ces plus de 300 pages, se dégagent chez Kumagai une autorité naturelle imposant sens des responsabilités, fermeté, justice, exemplarité…qui font qu'un chef s'impose comme tel.

Bien sûr, même s'il est centré sur Kumagai, ce livre nous dévoile quand même des données sur les yakuzas. Trois organisations s'imposent largement sur le « secteur », et sont très hiérarchisées, comportant chacune de nombreux clans dirigés par des parrains (oyabun), secondés par un jikisan, et où un aniki est une sorte de grand-frère, un peu le contremaître. Oui, les yakuzas ont le corps tatoué et se coupent un doigt, et oui comme dans toutes les mafias, il y a des règlements de comptes sanglants. L'activité des yakuzas a connu son apogée au milieu des années 1980, avec l'insolente réussite économique du Japon. Mais avec l'éclatement de la bulle financière en 1991, la croissance s'est arrêtée et les autorités ont été moins conciliantes, qualifiant ces organisations de « groupes violents », faisant ainsi sensiblement baisser leurs effectifs.

J'avoue avoir eu un peu de mal à m'attacher au personnage, qu'on approche pas trop peu directement, à l'occasion de quelques scènes exemplaires, l'auteur nous imposant un filtre, gardant toujours la main pour présenter et défendre ce qui sont peut-être ses propres interprétations et théories sur les qualités managériales requises pour faire un bon chef, ce que je n'étais pas spécialement venu chercher. D'ailleurs, quitte à aller dans cette voie, pourquoi avoir pratiquement passé sous silence la manière dont Kumagai a remonté magnifiquement la pente dans la hiérarchie, après avoir chuté de son piédestal ? C'eût été une belle leçon de réussite managériale ! Enfin, j'ai eu du mal à suivre la logique d'organisation du récit, faute de l'emploi d'une chronologie rigoureuse.

Un avis quelque peu mitigé donc, mais cela reste un livre intéressant. Je remercie Babelio et La Manufacture de livres pour l'envoi gracieux de ce titre.
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Masatoshi Kumagai, dans une série d'entretiens avec le journaliste et moine bouddhiste Tadashi Mukaidani, se livre et évoque son parcours de yakuza, et son enfance difficile qui a forgé son caractère. Dernier d'une fratrie de trois garçons, Masatoshi est mal aimé par une mère qui lui préfère ses deux aînés. de nature solitaire et réservé, il est harcelé par ses camarades d'école et se renferme sur lui-même, de sorte qu'il acquiert résistance et résilience. Doté d'un caractère indépendant, il envisage d'abord d'entrer dans la police, attiré par le prestige de l'uniforme, mais des comportements violents pour se faire respecter, le conduisent en centre de redressement, où il comprend que son comportement agressif le dessert et que le respect des codes, le recul, et le renoncement à l'impulsivité violente sont les clés de son intégration dans la société. Sans réelle formation Masatoshi accepte d'assurer la surveillance de locaux appartenant au clan Nishiyama-gumi affilié à l'Inagawa-kai qui finira par le persuader d'être un des leurs.
Dans ce récit, Masatoshi témoigne de son ascension rapide - à trente deux ans, il est élu cadre moyen supérieur, puis une rétrogradation pour revenir au sommet en 2018 en tant qu'adjoint au chef de bureau du clan. Une "carrière" professionnelle dans une organisation criminelle qui ressemble à s'y méprendre à une carrière dans une grande entreprise ou une banque japonaise et c'est la principale caractéristique que j'ai retenue de ce témoignage, le parallélisme du monde des affaires légales et celui des affaires liées au racket, extorsion de fonds, prêts usuraires, trafics de drogue...Dans les deux mondes, les mêmes vertus et valeurs, l'obéissance, le respect de la hiérarchie - les cadets doivent satisfaire aux désirs de leurs aînés -, fierté d'appartenance au groupe, le collectif qui s'impose sur le privé, des collaborateurs qui veulent se faire bien voir, et somme toutes, des organisations pyramidales, divisées en branche de spécialisation, qui se prêtent à des rapprochements si nécessaire et se partagent des territoires comme autant de marchés potentiels...
Un témoignage intéressant sur l'organisation des clans mais qui passe sous silence l'aspect criminel proprement dit, meurtres, règlements de compte ne sont que très peu détaillés et Masatoshi se montre respectable et bien sous tout rapport, un peu trop idyllique peut-être.
Je remercie Babelio et les éditions La Manufacture de livres pour la découverte de ce témoignage qui lève un pan sur des personnages assez fascinants.
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Avec cette chronique, je vais tenter de répondre à la question :
> Est-ce le livre à lire pour découvrir le monde des Yakuzas ?

Les premiers chapitres…

Parlent surtout du contexte et des circonstances de tournage du documentaire « Young Yakuza »
C'est un documentaire sur Masatoshi Kumagai. Quelques mois de la vie d'un chef d'un clan Yakuza.
Je l'avais vu en 2008.
Il faudrait avoir vu récemment le documentaire pour trouver dans ces premiers chapitres un intérêt suffisant. Mais ils donnent une idée de la naissance de ce livre et comment il en est venu à accepter des entretiens pour parler de sa vie et de sa trajectoire au sein des Yakuzas.

Les chapitres suivants sont le récit de sa vie telle que Masatoshi Kumagai la raconte.

La vie de Masatoshi Kumagai

Vie fascinante d'un jeune en rupture avec la société japonaise conventionnelle.
Récit fascinant, mais qui m'a mis mal à l'aise sur plusieurs points :

Les qualités, la force de caractère, les convictions, le volontarisme sont très fortement mis en avant.
Même quand elles se contredisent.
Exemple : il organise son mariage et refuse d'inviter des membres du clan, invoquant une claire séparation de sa vie privée et de sa vie « professionelle ».
Petit problème : ledit mariage, le traiteur, les cadeaux… sont très, très largement financés par le milieu (complètement en fait).

Les rappels répétés que la carrière policière et celle de Yakuza sont très proches et demandent au fond les mêmes qualités.
Je suis très partagé sur ce point ! Masatoshi Kumagai a voulu un moment devenir policier jusqu'au moment… où il a poignardé plusieurs personnes !

La comparaison omniprésente entre « chef » Yakuza et « chef » d'entreprise.
Oui il se voyait, il se voit clairement dans le livre comme meneur d'hommes.
Quelles qualités faut-il ? Quelle attitude employer vis-à-vis des subalternes ?
Quelle exemplarité ? Quelles valeurs montrer ?
Et c'est là que mon malaise est revenu : non je ne pense pas qu'un clan Yakuza est « comme » une entreprise.
On pourrait, certes, faire une lecture cynique du capitalisme en trouvant que, de plus en plus, une entreprise subordonne et demande l'adhésion de ses employés comme un clan Yakuza.
Mais nous n'irons pas jusque là n'est-ce pas ?

Masatoshi Kumagai se voit comme quelqu'un à la recherche du gagnant-gagnant (c'est dans le texte) du compromis qui ne lésera personne.
Il est vrai qu'il fait preuve de ténacité, de souplesse et d'intelligence et personne ne semble perdre la face, mais on parle quand même de recouvrement de dette, de règlement de litige, de « protection » Yakuza !

Somme toute, Masatoshi Kumagai confesse peu de choses.

En conclusion ?

Fascinant récit de l'ascension au sein d'un clan Yakuza, d'un jeune au caractère prédestiné.
Je ne saurais par contre conseiller ce livre comme première lecture sur ce monde.
La peinture qui en est faite me semble passer sous silence une grande partie de la nature (sombre et violente) de la vie Yakuza.

Je vous recommande plutôt « Tokyo Vice » et « le Dernier des Yakuzas » de Jake Adelstein.
Jake ayant vécu au Japon et côtoyé directement des Yakuzas est à même de mettre en perspective les récits racontés par les Yakuzas eux-mêmes.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Le journaliste Tadashi Mukaidani s'est entretenu longuement – une trentaine d'heures – avec Masatoshi Kumagai, 56 ans, adjoint du directeur général du clan Inagawa-kai, soit autrement dit, un cadre, membre de la direction exécutive d'un clan de yakuzas, le troisième en importance du Japon.
Le livre n'est pas la simple retranscription de ces entretiens : ceux-ci sont insérés dans un récit qui revenant sur le parcours de Masatoshi Kumagai, permettent de découvrir ce qui a conduit cet homme à ce parcours atypique : aucune attirance en soi pour le monde du crime, et carrière singulière (grande responsabilité hiérarchique alors qu'il est relativement jeune).
Le monde des yakuzas a beaucoup changé ces dernières décennies (tant pour des raisons législatives répressives, que pour des raisons économiques – crises et changement d'activités) et Kumagai incarne une nouvelle manière de faire. Par ailleurs, c'est un homme qui réfléchit constamment à ce qu'il fait et à l'image que doit donner son milieu.

Confessions d'un yakuza est moins un livre sur les yakuzas que le portrait d'un homme qui s'est choisi cette profession, nullement par fascination, plus par défaut, suite à des rencontres qui l'ont orienté vers ce monde, lui qui aurait voulu être policier : « il est tombé dedans en suivant les méandres du destin » (p. 26).

On découvre un homme bien plus complexe qu'il n'y paraît. Sa participation à un film documentaire en 2007, ses apparitions dans les médias, tout comme ce livre sont pour lui l'occasion de livrer une image moins délétère des yakuzas, s'éloigner des clichés (sur la violence, l'argent, l'héroïsme) et être utile à son milieu : pour Kumagai, le collectif, l'intégrité passe avant le personnel. L'homme est perspicace, curieux, moral, au sens où l'injustice et le mensonge le révulsent, un profil extrêmement intéressant compte tenu de son statut et de son milieu : se hisser – assez jeune – dans la hiérarchie du crime organisé suppose une intelligence certaine.

Kumagai est un homme qui s'estime être toujours en apprentissage : ainsi lors de sa « dégringolade » hiérarchique – avant sa réhabilitation et son ascension au poste actuel - , comme une herbe coriace (référence à une expression japonaise extraite du Livre des Han postérieurs, classique chinois un V° siècle) il s'est accroché, révélant son endurance et tirant de cette expérience des leçons. S'améliorer est chez lui une constante, mais aussi pour ses subordonnées qu'il faut éduquer : « les oyabuns qui n'expliquent pas à leurs hommes pourquoi ils les réprimandent ni comment éviter de répéter leurs erreurs, sont sur la mauvaise voie ». (p. 320)
De même ses réflexions sur le langage sont pertinentes : « ceux qui deviennent chef doivent toujours garder à l'esprit que leurs mots et leurs actions résonneront en leurs subordonnés, et se demander de quel façon ils risquent de les influencer » (p. 194).

Un point important, sur lequel insiste souvent le livre, est le parallèle constant entre le monde économique et le monde des yakuzas qui fonctionnent de la même manière. le clan fonctionne comme une entreprise, avec sa hiérarchie, son système de formation, et les relations de confiance avec les partenaires sont primordiales. A ses débuts dans le clan, Kumagai est étonné par certaines méthodes utilisées, notamment pour régler des conflits, et il décide de les changer : dans une logique gagnant-gagnant, établir de bonnes relations, établir une bonne réputation réciproque est prioritaire. Il a conscience du handicap social attaché au yakuza, et que les affaires soient légales ou pas, la confiance entre partenaires est donc importante.

Ce sens des responsabilités est une constante chez Kumagai : lorsqu'il crée « son groupe », il sait qu'il doit « inspirer à la fois crainte et réassurance » (p. 267) : soit permettre à ses subalternes de manger, tout en leur inspirant une certaine peur. Être « chef » c'est aussi accepter quand il faut prendre des décisions le conflit entre individu et organisation : « c'est dur, mais c'est la tâche qui incombe à ceux qui sont tout en haut » (p. 135). Responsabilité et compétences. Ce n'est pas la force, mais par sa conduite, sa façon de penser et par ses prises de paroles qu'un supérieur est respecté. Comme dans un entreprise… des qualités de leader : « savoir repérer » la bonne personne « et canaliser son énergie au profit de l'organisation » (p. 233).

Kumaigai a longtemps été un « indépendant », et il est assez surprenant, ou remarquable, qu'il ait fréquenté pendant des années un clan de yakuzas sans jamais l'avoir officiellement intégré. On comprend qu'il est devenu yakuza, non pas parce qu'il était un voyou, mais parce qu'il y a trouvé une voie. Si travailler est une nécessité, être yakuza pour gagner de l'argent n'est pas une fin en soi. Kumagai a trouvé plus qu'un métier : un art de vivre, un kagyo, où le sens de l'honneur et la fidélité à ce qu'il pense être juste sont réalisés.

L'objectif du journaliste Tadashi Mukaidani est bien de nous inviter à réfléchir à la destinée, aux relations humaines dans des univers au final très ressemblants, chefs d'entreprise et boss de clans.
Mission parfaitement réussie !
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Masatoshi Kumagai, cadre yakuza affilié à l'Inagawa Kai (une des plus grosse organisation mafieuse du Japon), est décidément un personnage fort médiatisé. Présent dans le film « Young Yakuza » de Jean-Pierre Limosin et dans le le livre « yakuza, enquête au coeur de la mafia japonaise », on le retrouve à travers ces confessions recueillies par son compatriote Tadashi Mukaidini. L'occasion pour lui de revenir sur son enfance, son entrée dans le monde de la pègre et quelques uns de ses faits d'arme. Il y partage surtout avec le lecteur sa vision du monde, de l'Homme, une certaine philosophie de vie à cheval entre les traditions de son pays et sa modernité.


Démarche sincère ou simple coup de com' ? Difficile de trancher mais cet ouvrage n'en reste pas moins intéressant par son immersion dans cette société de l'ombre et ses réflexions sur la condition de ces hommes dont le choix s'est tourné vers une « profession » de plus en plus compliquée et en perpétuelle évolution. Kumagai nous livre un témoignage à des lieues de tout sensationnalisme. Étant assez peu didactique, je conseille la lecture de ces confessions à un public ayant déjà des connaissances sur le monde des yakuzas. Un bon livre.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Mais souvent, je demande à mes cadets : si vous avez le temps de dire du mal des autres, pourquoi ne le passeriez-vous pas plutôt à améliorer votre conduite ? Car ce n'est pas en critiquant autrui qu'on s'élève soi-même. Sans même parler de s'élever, les gens qui critiquent tout le monde ne récoltent que le mépris. Un leader ou un chef pareil, qui aurait envie de le suivre ? Personne ne viendra à vous si en tant que chef vous passez votre temps à maugréer.
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Les chefs d'entreprises et les boss de clans yakusas ont beau officier aux antipodes les uns des autres, ils ont un point commun : ils doivent manager des organisations. Comment larguer les voiles quand le vent est favorable, comment manœuvrer quand il est contraire ou qu'on navigue en pleine tempête ? Même ceux qui siègent au sommet de la pyramide de leur entreprise ont démarré au bas de l'échelle : ils ont dû se hisser là où ils sont à la force des bras. C'est pareil chez les yakusas, où le fait de gravir les échelons est qualifié de "distinction". Ainsi yakusas et hommes d'affaires ne diffèrent que du point de vue sociétal car, du sommet à la base, les deux pyramides - celle du monde légal et celle du monde illégal - se correspondent en tous points.
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Cependant, l'être humain est profondément lié aux autres. Ceux qui vivent en songeant que les autres peuvent bien penser ce qu'ils veulent finissent tôt ou tard par détonner au sein de leur communauté : voilà quelle leçon avait apprise Kumagai.
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– Réprimander sans éduquer, cela n’a aucun sens. C’est ce que je dis souvent aux chefs des clans affiliés au mien. Quand l’oyabun hurle sur ses hommes, ces derniers se mettent au garde-à-vous et s’excusent aussi sec. Croyez-vous qu’ils sont d’accord avec ce que vous leur dites ? Qu’ils vont réfléchir à leur conduite ? Bien sûr que non. Ils s’excusent parce qu’on les a incendiés, point barre. Ils reproduiront les mêmes erreurs, et à ce moment-là le parrain s’énervera à nouveau et leur serinera qu’ils sont des bons à rien, mais c’est une mauvaise façon de réprimander. Les oyabuns qui n’expliquent pas à leurs hommes pourquoi ils les réprimandent ni comment éviter de répéter leurs erreurs, sont sur la mauvaise voie. Incendier quelqu’un, ce n’est pas l’instruire
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- Pour les yakusas, le nawabari, c'est l'équivalent du territoire pour un état. Le gouvernement doit faire face à l'invasion d'un pays étranger par la force armée, et il est aussi le garant de l'ordre public. Certes, il peut survivre sans territoire, mais dans ce cas, il doit se mettre au nomadisme et sera expulsé de chaque état souverain. Vous n'avez qu'à considérer que c'est la même chose pour nous, les yakusas. Les chiens et d'autres animaux sauvages possèdent leur propre territoire qu'ils défendent quitte à y laisse leur peau.
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Video de Masatoshi Kumagai (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Masatoshi Kumagai
Bande annonce du documentaire "Young Yakuza"
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