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EAN : 9782070145645
144 pages
Gallimard (03/04/2014)
3.27/5   551 notes
Résumé :
Jeter une lumière sur les problèmes les plus sérieux et en même temps ne pas prononcer une seule phrase sérieuse, être fasciné par la réalité du monde contemporain et en même temps éviter tout réalisme, voilà La fête de l'insignifiance. Celui qui connaît les livres précédents de Kundera sait que l'envie d'incorporer dans un roman une part de « non-sérieux » n'est nullement inattendue chez lui. Dans L'Immortalité, Goethe et Hemingway se promènent ensemble pendant plu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (75) Voir plus Ajouter une critique
3,27

sur 551 notes
Un roman qui porte bien son titre, vraiment insignifiant, à part dans son tout début plutôt amusant avec l'analyse dela charge érotique du nombril féminin que l'on ne voyait guère dans la rue avant l'an 2000 mais aujourd'hui a envahi le paysage, favorisant une contemplation fugace par l'homme.

Quant à la fête, ce n'est pas celle du lecteur qui sature vite avec les mises en scènes farfelues de Staline et de ses sbires. le nombril revient à un moment, donnant l'impression que l'auteur tient à faire du remplissage, mais le charme est déjà rompu.

Quant audernier épisode dans les jardins du Luxembourg, c'est un délire de plus avec la statue de Marie de Médicis dont une balle sectionne le nez, mais il ne sera pas question de son nombril.

Pour moi, une lecture sans intérêt.
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Ce livre de Milan Kundera, que l'on pourrait qualifier comme une fable si on le lit uniquement au premier degré, recèle en réalité en lui de nombreuses pensées philosophique qui ne peuvent qu'interpeller le lecteur, même si ce dernier a plutôt tendance à sourire aux premiers abords. Par exemple, le nombril des femmes exposé à l'air (nouvelle mode vestimentaire) peut-il être considéré comme un atout de séduction au même titre que les seins, les cuisses ou encore les fesses ? Cela fait sourire, nous sommes bien d'accord là-dessus mais si l'on y réfléchit à deux fois, c'est aussi une toute autre question qui se pose : celle de notre venue au monde (le nombril en étant la seule trace encore visible et commune à chacun d'entre nous).
Les cinq protagonistes de cette histoire, Charles, Alain, Ramon, Caliban et D'Ardelo ont chacun leur propre vie, leurs soucis mais ce qui les rassemble est, je pense, leurs interrogation sur ce qui peut paraître, encore une fois, tout et n'importe quoi au premier degré mais qui est en résumé le sens même de l'existence et de notre présence sur terre. C'est ainsi que l'on voit se monter un véritable théâtre de marionnettes et dans lequel des personnages les plus fous s'imposent d'eux-mêmes et c'est tout naturellement que le lecteur les accueille et leur tient siège : ainsi Staline avec sa grande vision du monde pourtant tyrannique noue apparaît-il comme un homme pourtant réfléchi mais qui se fiche complètement de ses semblables. Kant, quant à lui, ne fait qu'une faible apparition ici mais le ton est donné tout comme le philosophe Hegel...

Une mise en abîme intemporelle qui nous conduit, pas à pas, dans une profonde réflexion philosophie et j'oserais même dire métaphysique lorsque est par exemple abordé la vision d'êtres humains qui pourtant, vivent à la même époque puisqu'ils "discutent, se querellent..." mais comme si ils vivaient en un autre temps et un autre lieu. C'est difficile à expliquer, ça l'est beaucoup lorsque c'est Milan Kundera qui le dit. Bref, il n'y a pas à dire : "on est écrivain ou on ne l'est pas" et je ne peux que vous inciter à découvrir cet ouvrage, facile à lire, agréable et léger en apparence mais au travers duquel se cachent de nombreuses questions existentielles !
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Alain, Charles, Caliban et Ramon sont quatre compagnons qui se retrouvent au cocktail de D'Ardelo. Charles, qui organise le cocktail, veut monter un spectacle de marionnettes sur Staline, Khrouchtchev et ses acolytes du Politburo. Alain pense aux nombrils comme zone érogène, et à sa mère enceinte qui a raté son suicide : elle ne voulait pas d'enfant. Charles pense à sa mère qui est un ange, mais elle est très malade. Caliban, acteur raté, parle un faux pakistanais pour se donner un genre, et parce qu'il est paranoïaque. Ramon veut voir l'exposition Chagall, mais déteste faire la queue. 

Ce petit roman de 2013 est écrit comme le thème qu'il défend : insignifiant ! Je l'ai traversé à toute vitesse, car c'est bien écrit, mais sans m'apercevoir, de prime abord, de quoi ça parlait vraiment, en profondeur. Milan Kundera, à l'opposé des classiques français du XIX è siècle, ne contextualise pas ses personnages : cela peut se passer dans n'importe quel pays, à n'importe quelle époque après Staline.
J'ai été obligé de le reprendre pour savoir de quoi il s'agissait. Je pensais que nous avions affaire à un roman léger, insignifiant.
.
Mais je m'aperçois qu'on peut classer ce livre dans les contes philosophiques, car, bien que faisant l'éloge de l'insignifiance, il aborde des thèmes profonds :
peut-on voir Staline comme un être futile ?
qu'en est-il des Droits de l'Homme ?
et de la drague ? 
.
1) Staline, vu d'abord comme "le grand héros de la vérité", est présenté en chasseur, sous un jour léger et insignifiant, alors que c'est le plus grand meurtrier du XX è siècle. Et ceci, dit Kundera, au nom de la volonté, stigmatisée par Schaupenhauer pour ordonner le chaos des "représentations individuelles" du monde. 
2) La mère de Charles lui parle dans ses pensées. Kundera présente ici la télépathie. Elle lui pose surtout ces questions : choisit-on sa laideur ? son sexe ? son siècle ? son pays ? sa mère ? Non, " Les Droits que peut avoir un humain ne concernent que des futilités". 
3 ) Les " râteaux" que se prennent Caliban, Ramon et D'Ardelo, vantards qui exposent leur savoir en société, montrent que la futilité de Quaquelique est plus efficace pour avoir une femme dans son lit. 
4) Pour D'Ardelo, "la France du passé est toujours vivante". Mais que reste t-il des reines de France, sinon des statues au Jardin du Luxembourg ? Là; Milan Kundera reprend un thème qui lui est cher dans " L'insoutenable légèreté de l'être ", à savoir que les grands hommes et grandes femmes du passé ont laissé des traces insignifiantes sur Terre, et le commun des mortel est carrément tombé dans l'oubli. 

Ce petit livre m'apparaît donc, à mots couverts, comme un message philosophique : nous ne sommes que des poussières d'étoiles, il n'est nul besoin de se prendre la tête : c'est la fête de l'insignifiance : )
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"Nous avons compris depuis longtemps qu'il n'était plus possible de renverser ce monde, ni de le remodeler, ni d'arrêter sa malheureuse course en avant. Il n'y avait qu'une seule résistance possible: ne pas le prendre au sérieux."
Par cette phrase, on dirait que Kundera a voulu résumer toute son oeuvre, et que cette Fête de l'Insignifiance est l'apogée de toute son écriture. Rien n'est sérieux, ni Staline chassant des perdrix, ni ce serveur qui s'invente un sabir pakistanais, ni cet adepte du nombril, ni l'auteur, ni ses propos. Tout est à l'image de cette infinie absurdité kafkaïenne que Kundera a distillé dans la plupart de ses écrits. Que reste-il d'une vie ? Cette insignifiance, justement, celle qui nous permet de nous sentir un peu moins important, un peu plus libre, un peu plus littéraire que le monde qui nous entoure. Ce livre précieux, jubilatoire, amusant plaira surtout à ceux qui sont déjà rentrés dans le monde merveilleux de Kundera. Pour les autres, je recommande de lire d'abord 'L'insoutenable légèreté de l'être', Kundera est un auteur qu'il faut aborder dans sa globalité.
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Le style s'affirme, ou bien s'affine ; mais peut-être, s'effeuille-t-il, ou encore s'effrite-t-il, doucement... La tragédie des grands écrivains - ce que Kundera est, ne nous y trompons pas - est sans doute l'enfermement et la réduction progressive d'un immense talent à une prose unique, un style trouvé et plus jamais abandonné. Une solution de facilité.

Comme beaucoup, lecteur de Kundera, je ne pouvais manquer son nouveau roman : le titre, malicieux, rappelle "L'insoutenable légèreté de l'être" et nous annonce que le sujet sera à nouveau une glorification de ce qui nous paraît futile, dépourvu de sens, oublié dans la quête de vérité ; le contenu est masqué, dans la promotion du livre, par les thèmes que les médias citent (humour, légèreté, rêves, histoire et présent, du Kundera dans son essence). La longueur étonne, mais quand j'ai ouvert la première page, je me suis dit que cent quarante pages brillantes allaient m'obliger à pardonner notre expatrié d'avoir abandonné les digressions de dizaines de pages.

Hélas ! Une heure et demi plus tard, la dernière page tournée, que me reste-t-il dans les mains à part une oeuvre anodine ? On me dira : vous n'avez pas compris, l'insignifiance du roman que vous critiquez, c'est justement cette magie qui est dans l'existence, que l'on a perdue et que Kundera veut nous faire retrouver. Je réponds : Kundera n'y arrive pas. A glorifier l'insignifiance - et je le suis : la futilité, la lenteur, l'humour, l'absence de sens, des valeurs négatives depuis le XVIIIe siècle, qu'il serait temps de prendre vraiment en considération - Milan Kundera oublie l'essence du roman : sa trame d'abord, son langage ensuite, les réflexions qu'il suscite enfin. Car si "L'insoutenable légèreté de l'être" dissertait de longs moments sur la légèreté et la pesanteur, le kitsch, l'histoire, l'amour, la musique, ici, "La fête de l'insignifiance" fait court, va vite, suit un chemin sans travers. Réduire la longueur, est-ce pour autant être plus concis, plus fort, plus incisif ? Parfois oui ; ici, non. Au contraire, l'insignifiance, ce sont aussi des pages inutiles mais belles, et ces pages manquent à l'appel...

Il y a quelques pépites à garder, bien entendu. Milan Kundera trouve du souffle, des moments de plaisir où il s'amuse et nous amuse. Quand il parle de l'histoire, de Staline, il n'est jamais aussi bon - encore que l'on aurait pu espérer plus d'entrain, plus d'expansion. Quand il parle du rien, il dit beaucoup. Seulement, il n'en parle pas assez pour lui donner de l'importance. Ses phrases alternent entre une mollesse stylistique effrayante et quelques belles sonorités ; parfois, une, deux, voire trois séquences se chevauchent et me prennent à la gorge : des paragraphes sont magnifiques. Ils sont toutefois trop rares, et épars, comme ces aphorismes qui, s'ils caractérisaient son oeuvre, ne sont plus que des pensées préparées, plaquées dans une oeuvre dépourvue d'envie. A trop vouloir dire que l'insignifiance est dans l'existence, Milan Kundera sombre loin dans les travers de la facilité, comme si, installé sur un matelas forgé depuis quelques dizaines d'années, il s'y était sagement reposé sans jamais vouloir se renouveler. Quitte à s'enfoncer et se perdre.
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critiques presse (7)
LaLibreBelgique
04 juillet 2014
Surprise, un nouveau jouissif roman du grand écrivain, 85 ans. "La fête de l’insignifiance" est léger, court, mais nullement insignifiant.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaPresse
27 mai 2014
«Jeter une lumière sur les problèmes les plus sérieux et en même temps ne pas prononcer une seule phrase sérieuse», peut-on lire en quatrième de couverture de La fête de l'insignifiance, nouveau roman de Kundera qu'on n'attendait plus - et qui sera hors de la Pléiade de ses oeuvres complètes, finalement.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Culturebox
05 mai 2014
Milan Kundera n'avait pas écrit de roman depuis "L'ignorance", en 2003. Il revient avec "La fête de l'insignifiance", un roman écrit en français qui se déroule au cœur de Paris, mais invite des personnages marquants de l'URSS. Avec une apparente légèreté, le romancier tchèque devenu français donne un roman nourri de l'âme slave.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Liberation
08 avril 2014
La Fête de l’insignifiance est fidèle aux éléments du roman kunderien tels que François Ricard les définit en préface des Œuvres en Pléiade : «Entremêler les registres (le réel et le rêvé ; l’univers des personnages et celui du romancier), faire se chevaucher des temporalités différentes (l’époque présente et le passé historique), accueillir les fantaisies les plus extravagantes.»
Lire la critique sur le site : Liberation
Bibliobs
04 avril 2014
A 85 ans, l'auteur de « la Plaisanterie » a le bon goût de s'amuser encore. Délectable légèreté d'un grand écrivain dont l'oeuvre repose pourtant, depuis 2011, dans son caveau en papier bible, pleine peau et or fin: la Pléiade.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
04 avril 2014
Milan Kundera nous offre une sottie qui brocarde le mal du siècle: l'esprit de sérieux. À lire de toute urgence.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
02 avril 2014
Il est de retour. Avec un roman d'une apparente légèreté, le grand écrivain mène une réflexion sur l'insoutenable absurdité de l'existence.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
L'insignifiance, mon ami, c'est l'essence de l'existence. Elle est avec nous partout et toujours. Elle est présente même là où personne ne veut la voir : dans les horreurs, dans les luttes sanglantes, dans les pires malheurs. Cela exige souvent du courage pour la reconnaître dans des conditions aussi dramatiques et pour l'appeler par son nom. Mais il ne s'agit pas seulement de la reconnaître, il faut l'aimer l'insignifiance, il faut apprendre à l'aimer.
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"Nous avons compris depuis longtemps qu'il n'était plus possible de renverser ce monde, ni de le remodeler, ni d'arrêter sa malheureuse course en avant. Il n'y avait qu'une seule résistance possible : ne pas le prendre au sérieux."
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Et Ramon continua : « Ah, la bonne humeur ! Tu n’as jamais lu Hegel ? Bien sûr que non. Tu ne sais même pas qui c’est. Mais notre maître qui nous a inventés m’a forcé jadis à l’étudier. Dans sa réflexion sur le comique, Hegel dit que le vrai humour est indispensable sans l’infinie bonne humeur, écoute bien, c’est ce qu’il dit en toutes lettres : « infinie bonne humeur » ; « unendliche Wohlgemutheit ». Pas la raillerie, pas la satire, pas le sarcasme. C’est seulement depuis les hauteurs de l’infinie bonne humeur que tu peux observer au-dessous de toi l’éternelle bêtise des hommes et en rire. »
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C'était le mois de juin, le soleil du matin sortait des nuages et Alain passait lentement par une rue parisienne. Il observait les jeunes filles qui, toutes, montraient leur nombril dénudé entre le pantalon ceinturé très bas et le tee-shirt coupé très court. Il était captivé; captivé et même troublé : comme si leur pouvoir de séduction ne se concentrait plus dans leurs cuisses, ni dans leurs fesses, ni dans leurs seins, mais dans ce petit trou situé au milieu du corps.
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Le temps court.Grâce à lui, nous sommes d'abord vivants,ce qui veut dire : accusés et jugés.Puis, nous mourons, et nous restons encore quelques années avec ceux qui nous ont connus, mais très tôt un autre changement se produit : les morts deviennent des vieux morts,et personne ne se souvient plus d'eux et ils disparaissent dans le néant;
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Vidéo de Milan Kundera
Vidéo du 12 juillet 2023, date à laquelle le romancier tchèque naturalisé français, Milan Kundera, s’est éteint à l’âge de 94 ans. La parution en 1984 de son livre "L’Insoutenable légèreté de l’être", considéré comme un chef-d'œuvre, l'a fait connaître dans le monde entier. Milan Kundera s’était réfugié en France en 1975 avec son épouse, Vera, fuyant la Tchécoslovaquie communiste (vidéo RFI)
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