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Citations sur La plaisanterie (140)

Une valeur galvaudée et une illusion démasquée ont le même pitoyable corps, elles se ressemblent et rien n’est plus aisé que de les confondre.
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Vlasta et moi nous allongeâmes au fond du lit et j'avais l'impression que c'était la sage infinité de l'espèce humaine qui nous prenait dans ses bras moelleux.
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[...] voire avec ce lent et médiocre service si révélateur si révélateur d'un état de la société où je vis, laquelle sera pareillement oubliée, même avec toutes ses fautes et tous ses sorts qui m'obsédaient, me consumaient, que je m'épuisais a corriger, à sanctionner, à redresser, veine ment puisque ce qui est fait est fait, irréparablement. Oui j'y voyais clair soudain : la plupart des êtres s'adonnent au mirage d'une double croyance : ils croient à la pérennité de la mémoire ( des choses, des hommes, des actes, des nations) et a la possibilité de réparer ( des actes, des erreurs, des pêchés, des tords) .
L'une est aussi fausse que l'autre. La vérité se situe juste à l'opposé : tout sera oublié et rien ne sera réparé. Le rôle de la réparation ( et par la vengeance et par le pardon) sera tenu par l'oubli. Personne ne réparera les torts commis, mais tous les torts seront oubliés.
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Oui. Tous les fils étaient cassés.
Brisés, les études, la participation au mouvement, le travail, les amitiés, brisés l’amour et la quête de l’amour, brisé, en un mot, tout le cours, chargé de sens, de la vie. Il ne me restait plus que le temps.
Celui-ci, en revanche, j’appris à le connaître intimement comme jamais auparavant. Ce n’était plus ce temps qui naguère m’était familier, métamorphosé en travail, en amour, en toutes sortes d’efforts possibles, un temps que j’acceptais distraitement, car il était lui-même discret, s’effaçant avec délicatesse derrières mes activités. Maintenant il venait à moi dévêtu, tel quel, sous son apparence originelle et vraie, et il me forçait à le désigner de son véritable nom (puisque à présent je vivais le temps pur, un temps purement vide), pour que je n’oublie pas un seul instant, pour que je pense perpétuellement à lui, pour que j’éprouve sans cesse son poids.
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Une vague de colère contre moi-même m'inonda, colère contre mon âge d'alors, contre le stupide "âge lyrique" où l'on est à ses propres yeux une trop grand énigme pour pouvoir s'intéresser aux énigmes qui sont en dehors de soi et où les autres (fussent-ils les plus chers) ne sont que miroirs mobiles dans lesquels on retrouve étonné l'image de son propre sentiment, son propre trouble, sa propre valeur.
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Je lui dis que la responsabilité était impensable sans la liberté.
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Car vivre dans un monde où nul n'est pardonné, où la rédemption est refusée, c'est comme vivre en enfer.
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Je commençai à comprendre qu'il n'existait aucun moyen de rectifier l'image de ma personne, déposée dans une suprême chambre d'instance des destins humains ; je compris que cette image (si peu ressemblante fût-elle) était infiniment plus réelle que moi-même ; qu'elle n'était en aucune façon mon ombre, mais que j'étais, moi, l'ombre de mon image ; qu'il n'était nullement possible de l'accuser de ne pas me ressembler, mais que c'était moi le coupable de cette dissemblance ; et que cette dissemblance, enfin, était ma croix, dont je ne pouvais me décharger sur personne et que j'étais condamné à porter.
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Les hommes sont esclaves des normes. Quelqu'un leur a dit qu'il fallait être comme ceci ou comme cela, alors ils s'y efforcent et n'apprendront jamais quels ils furent ni qui ils sont. Du coup, ils ne sont personne.
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Un mois à peu près avant les vacances, je commençais à me rapprocher de Marketa (elle était en première et moi en deuxième année) et je faisais de mon mieux pour lui en imposer, de la même façon bête que les hommes de vingt ans de tous les temps : je m'affublais d'un masque ; je feignais d'être plus vieux (mentalement et par mes expériences); je feignais de garder mes distances par rapport à toutes choses, de considérer le monde de haut et de porter par-dessus ma peau un second épiderme, invisible et à l'épreuve des balles. Je me doutais (du reste à juste titre) que la plaisanterie exprime clairement la distance et, si j'ai toujours aimé plaisanter, avec Marketa je le faisais d'une façon particulièrement zélée, artificielle et affectée.
Mais qui étais-je réellement ? Force m'est de le redire : J'étais celui qui avait plusieurs visages.
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