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Michel Courtois-Fourcy (Traducteur)
EAN : 9782264018199
414 pages
10-18 (12/09/1999)
3.75/5   248 notes
Résumé :
Londres, fin des années 70. Karim, dix-sept ans, tiraillé par sa double origine, court après les ennuis, le sexe et la gloire. Entre un père indien et sa british de mère, la communauté paki en mal d'intégration et une famille en mal de repères, il peine à se trouver. Jusqu'au jour où Pa se recycle en gourou New Age, jetant son fils dans la cohue de la vie, le show business et les expériences en tout genre...
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Karim, un jeune Anglo-Indien, vit avec ses parents et son frère cadet dans la banlieue sud de Londres. À part ses frasques de bisexuel assumé, il s'ennuie ferme dans sa petite vie monotone de lycéen.
Pourtant, un beau soir, il surprend son père en train de s'envoyer en l'air avec Éva, une séduisante quadra qui participe aux séances de méditation que son paternel donne après son travail. Cet événement somme toute banal va bouleverser son quotidien de fond en comble. Lui-même fasciné par le côté « bobo » d'Éva, il n'hésite pas à suivre son géniteur et s'installe chez elle. Là, il découvre une nouvelle dynamique familiale où désormais tout semble possible.
En effet, Éva qui a compris l'incapacité du narrateur à se projeter dans un quelconque avenir professionnel va lui faire rencontrer un metteur en scène de théâtre avec lequel le courant passe tout de suite. En surjouant le « Pakistanais » paresseux, naïf, mais attendrissant sur les planches londoniennes des années 1970, Karim connaît un relatif succès qui l'emmène jusqu'à New York tout en lui ouvrant des horizons socioéconomiques que rien ne laissait présager...
Un premier roman rafraichissant de quatre-cents pages que je n'ai pas lâché tant la critique sociale sur un mode humoristique de l'ultime épisode travailliste au Royaume-Uni m'a enchantée. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, derrière les portraits au vitriol de la communauté indienne musulmane d'une part, de la bohème artistique d'autre part, on découvre des personnages d'une étonnante complexité.
Tiraillés entre leur origine familiale, les rêves de l'époque punk et des vies amoureuses trépidantes, les protagonistes peints par Hanif Kureishi révèlent des fêlures qui les rendent profondément attachants et réalistes, ce qui ne gâche rien !
Alors que j'avais commencé ce livre avec le plus grand scepticisme, je me suis déjà mis en quête de Black Album, où l'on s'immerge dans la nébuleuse islamiste britannique des années 1990. À suivre.
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On s'amuse beaucoup à la lecture des tribulations de ce jeune Karim, 17 ans, métis issu d'un indien et d'une anglaise.

Nous voici donc dans la banlieue de Londres, dans une communauté pakistanaise haute en couleurs.

Le père de Karim s'est découvert des talents de gourou new âge et une amoureuse de la bourgeoisie qui par son originalité et ses relations va complètement chambouler la vie de Karim et lui donner un sens.

c'est un roman avec du rythme, sans temps mort et beaucoup d'ironie. On s'amuse beaucoup et on se demande où veut nous emmener l'auteur.
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"Je m'appelle Karim Amir et je suis anglais de souche, enfin presque." Avec cet incipit, on souri et on se dit qu'on va s'en payer une bonne tranche. Londres vit les heures enthousiasmantes du rock progressif et psychédélique; les cheveux sont longs, les sexes mal définis, et les tenues chamarrées au possible. le papa de Karim, fonctionnaire aux appointements modestes, musulman renégat, se fait passer pour un Bouddhiste, mieux, pour un maître ès yoga, afin d'épater les bobos avides de sagesse orientale prostrés en méditation, et pouvoir en toute quiétude travailler sa maîtrise du Kamasutra avec la maîtresse de maison. Notre héros et narrateur joue quant à lui au grenier, dans les volutes capiteuses d'herbe, à touche pipi avec Charlie, le fils de maison, adonis et icône absolue de notre héros. Bref, Karim vit les heures fiévreuses et exaltantes de la découverte de soi et de tous les possibles.

C'est avec l'humour, l'irrévérence, l'insolence et l'humanité de son regard aigu et décalé que Kureishi nous convie à suivre sa virée passionnante à travers la grande mégalopole londonienne. Anwar "l'oncle" épicier au idées rétrogrades; Jamila sa fille, la pasionaria anarchiste, immolée sur l'autel du mariage arrangé, contrainte d'épouser un infirme branleur et bedonnant, Changez, alias "le tueur au Godemiché"; "Gin et Tonic" oncle et tante snobs, alcooliques et coincés; Charlie, parangon de l'opportunisme ... La galerie des personnages décris, variée et attachante, permet la satyre réjouissante des ridicules et turpitudes de la société londonienne à travers ses communautés, ses classes sociales, ses aspirations. Ajoutez-y les références nombreuses à la culture pop et alternative, au climat contestataire et revendicatif des années 60 et 70, vous obtenez un livre drôle, mémorable, et proprement jubilatoire. London Calling!
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Lu en VO.
Un roman qui se lit très bien, intéressant et riche en références musicales, philosophiques... de l'humour, de l'amour et une bonne dose de sarcasmes bienvenus. Les personnages sont bien travaillés, atypiques ; j'ai bien aimé celui de Karim, qui se cherche, déjoue les conventions, évolue et se transforme. Une belle satire de la société britannique, de ses clichés mais aussi des clichés raciaux (pour ne pas dire racistes), ethniques que chacun de nous a.
Une lecture qui fait du bien, donc.
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Hanif Kureishi est plus connu comme l'auteur de My beautiful Laundrette qui a servi de scénario à Stephen Frears.
Avec le bouddha de banlieue, c'est un roman fortement autobiographique qui raconte la jeunesse à Londres d'un fils d'émigré Paki et d'une mère British ...
Hanif Kureishi est fin et plein d'humour tendre envers ses personnages et il n'est jamais aussi bon que quand il décrit sa famille paki émigrée dans la banlieue Sud de Londres : les parents, les frères, la cousine émancipée, les tantes ou les oncles épiciers, ...
On parcourt ainsi les rues de Londres mais aussi les années 70 (puis 80) et c'est, pour ces immigrés comme pour beaucoup d'autres, les années de la découverte de la liberté : Soft Machine, Pink Floyd (ahh Ummagumma !), King Crimson, Emerson Lake & Palmer, tout y est avant plus tard les punks ...
Une époque où les drogues n'étaient pas encore dures et où le désir n'était pas synonyme de maladie sexuellement transmissible (Karim, le héros de Kureishi s'essaie à tous les plaisirs et fonctionne à voile et à vapeur).
On a lu en diagonale un passage un peu plus lourdingue quand Karim se lance dans le théâtre (l'agit-prop des années 70 !) et se regarde un peu trop le nombril (pour ne pas dire un peu plus bas) préfigurant ainsi la gay generation dont la seule préoccupation existentielle semble être de savoir avec qui coucher ce soir.
Mais cela ne suffit pas à gâcher cette intéressante et amusante plongée dans les années passées et les milieux indiens de Londres.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
« Ta mère me tracasse, dit-il. Elle ne participe jamais à rien. Il n’y a que moi qui fais un foutu effort pour tenir toute cette famille ensemble. C’est pas étonnant que j’aie besoin de méditations afin de rester calme et détendu. » (Gentiment, je lui suggérai : « Pourquoi ne divorces-tu pas ?
— Parce que tu n’aimerais pas ça. »
Mais un divorce n’était pas une chose qui risquait de leur arriver. En banlieue (en 1970), les gens rêvent rarement de partir à Ia recherche du bonheur. Tout est affaire d’habitudes et d’endurance : la sécurité et la tranquillité sont la récompense de l’ennui.
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A mon école, on apprenait le français, mais quiconque essayait de prononcer un mot correctement était immédiatement ridiculisé par ses camarades. Lors d’un voyage à Calais, nous rossâmes un Français derrière un restaurant. Fiers de notre ignorance, nous nous pensions supérieurs aux gamins des écoles privées, vêtus de leur uniforme ridicule, portant des serviettes en cuir, tandis que papa ou maman venait les chercher à la sortie, en voiture. Nous étions des gosses bien plus difficiles, nous chahutions en classe, nous nous battions, nous ne portions jamais de serviettes pour nous donner un air viril, étant donné que nous ne faisions jamais de devoirs à la maison. Nous nous vantions de ne jamais rien apprendre en dehors du nom des footballeurs et des musiciens des groupes rock. Quelle bande d’idiots nous faisions ! Comme nous manquions d'informations ! Pourquoi ne comprenions-nous pas que nous étions béatement en train de nous condamner à n’être que des mécaniciens ? Pourquoi n’étions-nous pas capables de voir ça ?
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C’était comme si j’avais le sentiment que mon passé n’était pas suffisamment important, n’était pas aussi consistant que le sien, de sorte que je le rejetais. Je ne parlais jamais de Mam ni de Pa ou de la banlieue. Pourtant je parlais de Charlie. Charlie, bien sûr, était célèbre. Cependant, un jour je m’arrêtai pratiquement de parler, ma voix me resta dans la gorge lorsque Eleanor me dit que mon accent était vraiment mignon. « Quel accent ? parvins-je à articuler.
— Cette manière que tu as de parler, c’est génial.
— Mais de quelle manière est-ce que je parle ? »
Elle me regarda avec agacement, comme si j’étais en train de m’adonner à un jeu ridicule, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que j’étais des plus sérieux.
« Mais tu as l’accent du peuple, Karim. Tu viens de la banlieue sud de Londres, donc c’est comme ça que tu parles. Ça ressemble un peu à l’accent londonien, mais en moins rocailleux. Ça n’a rien d’extraordinaire, mais naturellement rien à voir non plus avec ma manière de parler. »
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Nous fîmes une tournée dans le Nord, en hiver, jouant dans des théâtres d’avant-garde et des centres culturels. Nous descendions dans des hôtels glacés, dont les propriétaires regardaient leurs pensionnaires à peu de chose près comme des voleurs. Nous dormions dans des chambres non chauffées, dont les toilettes se trouvaient au bout du couloir, des endroits sans téléphone, où l’on refusait de nous servir le petit déjeuner après huit heures du matin.
« A voir la manière dont dorment et mangent les Anglais, ça suffirait à vous donner l’envie d’émigrer en Italie », disait chaque matin Eleanor au petit déjeuner. Quant à Carol, elle n’avait qu’un désir, jouer à Londres ; pour elle, le Nord était la Sibérie et ses habitants des bêtes brutes.
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Jouer la comédie est une chose vraiment curieuse, disait Pyke. On essaie de convaincre les gens qu’on est quelqu’un d’autre, qu’on n’est pas soi. Mais, pour arriver à ce résultat, lorsqu’on incarne un personnage, qu’on essaie de ne pas être soi, on doit cependant être totalement soi-même. Pour rendre plausible ce non-moi, on doit le dérober à son moi authentique le plus profond. Un faux mouvement, une fausse note, quelque chose de factice et vous apparaissez au public aussi incongru qu’un catholique nu dans une mosquée. Plus on est proche de soi-même en jouant, meilleur on est. Voici le paradoxe des paradoxes : pour réussir à être quelqu’un d’autre, on doit être profondément soi-même. C’est quelque chose que j’ai bien retenu, croyez-moi.
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Videos de Hanif Kureishi (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hanif Kureishi
Le premier livre officiel des Beatles depuis Anthology, et sans doute le dernier… Ultime célébration et testament sublime.
Janvier 1969. Lorsque les Beatles se réunissent pour enregistrer leur nouvel album, Get Back, ils sont dans une période de transition et de doute : George Harrison rentre de New York où il a travaillé main dans la main avec Bob Dylan, Paul McCartney est dans son histoire d'amour naissante avec Linda Eastman, John Lennon est inséparable de Yoko Ono, sa partenaire à la ville comme à la scène. L'enregistrement de « L'Album blanc », en 1968, a divisé le groupe, et la disparition de leur mentor à tous, « M. Epstein », a laissé un grand vide. Pourtant, c'est dans cette atmosphère étrange, tandis qu'ils repartent à la source de leur art, que les Beatles vont composer quelques-unes des leurs plus belles chansons, cultes dès leur sortie. Pendant un mois, Michael Lindsay-Hogg enregistre les sessions studio des Beatles, de Twickenham à Savile Row, en vue d'une émission spéciale en mondovision et d'un live, qui sera le mythique concert sur le toit, au sommet de l'immeuble d'Apple Corps. le montage qui a été fait de ses prises de vues dans le documentaire Let it be, sorti après la scission du groupe en avril 1970, mettait volontairement l'accent sur l'aspect dépressif, chaotique, du processus créatif. Or, c'est justement ce que ce livre et le documentaire qui l'accompagne vient nuancer, sinon de contredire, comme l'écrit Peter Jackson dans sa préface : « La véritable essence des séances de Get Back est contenue dans ces pages : il suffit de compter le nombre de fois où la mention “rires” est indiquée entre parenthèses. » Hanif Kureishi, renchérit : « le résultat de toutes ces blagues, de ce travail incessant et de ces disputes, c'est un final fabuleux. La séance live sur le toit de l'immeuble qui se déroule à la fin du mois de janvier 1969, et en février de la même année, les Beatles qui se mettent allègrement à travailler à ce chef-d'oeuvre qui se révélera être Abbey Road. » Grâce à ces archives enfin restaurées et révélées au grand public, tous les fans des Fab Four ont le privilège d'entrer en studio pour assister aux premiers brouillons, aux erreurs, à la dérive de chacun et aux digressions de tous, à l'ennui, à l'excitation, au brouillage joyeux et aux percées soudaines… D'assister au crépuscule superbe de leurs idoles.
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